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4,09

sur 796 notes
Ce roman de 700 pages m'a permis de découvrir l'histoire de Pauline Dubuisson que je ne connaissais pas. Moins de dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est accusée d'un meurtre de sang-froid, celui de son amant. Belle, libre, elle catalyse toutes les rancoeurs et frustrations de ceux qui ont subi les privations et les pertes dues à la guerre. On ne voit pas en elle, une jeune femme émancipée, intelligente, qui souhaite vivre comme elle l'entend sans calcul mais bien comme une traitre, une arriviste. D'ailleurs n'a-t-elle pas couché avec des Allemands et été tondue ? Cela suffit à la condamner d'avance sans même écouter ce qu'elle a à dire.

Philippe Jaenada, dans une enquête méticuleuse, retrace l'histoire de Pauline et tente de lui rendre justice. Richement documenté, ce récit éclaire la personnalité et le caractère de Pauline Dubuisson d'un jour nouveau, décrivant une jeune femme instruite, moderne, bilingue et précoce qui, à 14 ans, tombe seulement amoureuse d'un beau jeune homme sans se soucier qu'il soit Allemand. Elle sera aussi une des premières étudiantes en médecine après la Libération.

J'ai aimé découvrir cette histoire et la plume de Philippe Jaenada. Ce récit se lit facilement comme une enquête et une histoire à suspens. La lecture est intense, haletante. Et après le meurtre, c'est le procès qu'il décrit avec minutie ; un procès perdu d'avance car elle n'a pas le profil d'une repentie, cette jeune femme trop belle et trop indépendante. Que de hargne et de jalousie derrière les mots des uns et des autres, autant parmi les acteurs de la Justice que chez les journalistes.

Si, comme moi vous découvrez l'auteur, sachez qu'il aime les digressions, les remarques, les anecdotes… et que cela peut parfois agacer. Mais j'ai trouvé tout cela très intéressant.

Une belle découverte.
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« La petite femelle » brise un tabou pourtant coriace. Celui du sort des femmes qui ont eu le malheur de vouloir vivre une histoire amoureuse pendant la guerre et qui en paieront le prix toute leur vie. le livre en rend compte extrêmement bien et nous montre l'omniprésence de la misogynie, mais aussi le début du féminisme dans une France d'après-guerre censée être égalitaire mais qui en réalité ne l'est pas du tout. En résumé, « La petite femelle » est une histoire bouleversante qui montre avec justesse la dure lutte contre les clichés et raconte un fait divers authentique qui a poussé la protagoniste à se donner la mort, incapable d'échapper à l'infamie, même en quittant la France. le fardeau du jugement collectif a constamment oblitéré sa liberté.
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Née en 1927, Pauline Dubuisson fut tondue dix-huit ans plus tard, à la libération de Dunkerque, pour avoir été la maîtresse d'un médecin militaire allemand quinquagénaire. Inscrite en médecine à la faculté de Lille, elle est demandée en mariage par Félix Bailly, fils de bonne famille. Inquiète de devoir abandonner ses études, elle refuse. Les jeunes gens rompent, renouent, rompent à nouveau. Quand, sous la pression de sa famille, Félix part pour Paris, Pauline finit par l'y retrouver. le 17 mars 1951, le jeune homme meurt de trois blessures par balles, dont chacune était fatale. La police trouve son corps à côté de celui de Pauline, inconsciente. Elle a tenté de se suicider au gaz. Condamnée, elle est libérée sept ans plus tard pour bonne conduite. En 1960, Henri-Georges Clouzot donne à Pauline Dubuisson le nom de Dominique Marceau et les traits de Brigitte Bardot : le succès de la Vérité attire à nouveau les regards sur la jeune femme, qui a repris ses études de médecine. J'ai récemment vu à la télévision le téléfilm tiré du roman avec Lucie Lucas (de la série CLEM) dans le rôle principal. Une histoire vraie.
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Après 114 pages, j'abandonne.
L'histoire de cette femme aurait pu être intéressante mais j'ai beaucoup de mal avec la narration.
Je ne sais pas si c'est à cause des digressions constantes ou si c'est cette multitude de details, mais les unes ets les autres ne m'ont pas permis d'accrocher au récit.
Je m'attendais à une biographie vulgarisée. La 4eme de couverture promettait un récit à la manière d'une enquête criminelle. Mais je n'ai absolument pas trouvé ça. J'ai posé ce livre sans avoir envie d'y revenir. Dommage.
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Voici un livre d'une qualité exceptionnelle à bien des égards.
Philippe Jaenada a effectué un remarquable travail d'enquête très précis, objectif avec un regard profondément humain.
En effet, il a littéralement "épluché" l'ensemble des documents disponibles sur cette terrible affaire pour parvenir à montrer que le procès de Pauline Dubuisson a été une véritable mascarade où tout était "joué" d'avance.

La Police, les avocats de la partie civile, la presse ont chacun -à leur niveau- déformé les faits & témoignages (voire sont même allés jusqu'à mentir), pour créer de toute pièce une Pauline Dubuisson très loin de la personne qui se trouvait dans le box des accusés.

Philippe Jaenada met ici en lumière l'incroyable pouvoir de la presse dans l'ampleur du conditionnement de l'opinion publique qui a modelé "la parfaite coupable" que tout le monde détestera si violemment.

Femme vouée a un terrible destin à qui l'on refusera le respect et le droit à l'oubli jusqu'à la fin de sa courte vie.

J'ai également beaucoup apprécié (tout en le découvrant) le célèbre style de Philippe Jaenada, pour le moins original, fait de nombreuses apartés toujours à propos, judicieuses, piquantes et parfois même savoureuses.

Je pense sincèrement que si Pauline Dubuisson avait eu Philippe Jaenada comme avocat elle aurait sûrement connu un autre destin après ce drame, moins noir assurément!

C'est un gros livre, certes, mais n'ayez pas peur de vous y plonger car chaque page passionne, et quand le livre est fini, on a le coeur serré et Pauline nous manque.
A LIRE ABSOLUMENT!
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J'aime lire l'histoire des femmes, les contraintes auxquelles elles doivent faire face, leur courage, leurs actes et les raisons qui les motivent et toutes les raisons qui font que je reste persuadée que le combat n'est pas fini pour la femme.
Pauline DUBUISSON, la diabolique ... J'avais lu "je vous écris dans le noir" de JL SEIGLE et j'ai donc logiquement souhaité lire le texte de JAENADA et quel texte ! J'apprécie la façon d'écrire de l'auteur qui croise quotidien actuel, histoire personnelle et l'histoire tout court. Ici, on ressent à la fois une réelle empathie pour Pauline, mais aussi des recherches très sérieuses qui réhabilitent drôlement la jeune femme, une jeune femme trop en avance sur son époque, victime d'un père dominateur, d'une mère absente dans l'enfance et l'adolescence, une jeune femme comme beaucoup d'entre nous maintenant qui voulait devenir pédiatre et avait toutes les compétences, qui ne voulait pas se marier si cela impliquait d'abdiquer qui elle était ... C'est un portrait très attachant de Pauline DUBUISSON que nous donne à voir JAENADA. A lire pour comprendre et faire en sorte que Pauline revive et soit reconnue pour qui elle était.
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J'ai été très touchée par le soin et l'énergie apportés par Jaenada à laver le nom de Pauline.

Touchée aussi par son féminisme, peut-être anachronique pour l'époque où se sont déroulés les faits mais qui montre à quel point les préjugés sexistes ont joué dans le jugement rendu (et à quel point ils sont toujours présents aujourd'hui).

Le texte est vif, l'enquête bien menée, on s'enrage souvent quand il confronte les déclarations de l'époque et les faits qu'il reconstitue.

Le style plein de digressions et de parenthèses m'a beaucoup plu, c'est un livre vraiment prenant!
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L'histoire de Pauline Dubuisson revue par Jaenada revisite en détails le parcours de cette femme accusée du meurtre de son amant, mais aussi de ses relations troubles avec l'occupant allemand pendant la seconde guerre mondiale. Jaenada met en lumière la force des préjugés et la machine implacable qui condamne aveuglément ceux qui suivent un autre chemin...
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J'avais beaucoup apprécié les deux autres romans du même genre de l'auteur La Serpe et Sulak.
Et j'étais impatiente de lire La petite femelle surtout que le personnage principal est une femme. Mais à mon humble avis c'est totalement raté. D'abord les 2/3 du roman sont consacrés aux anecdotes personnelles de l'auteur, sa femme et ses amis, sans aucun rapport avec le sujet et surtout totalement impertinentes. Donc trop de longueurs et de digressions inutiles. D'autre part c'est très mal écrit et encore moins bien construit et structuré. Philippe Jaenada privilégie un plan chronologique qui part de l'enfance de Pauline Dubuisson et se termine à sa mort. Mais dès les premières pages il va insérer les citations des journalistes, enquêteurs et avocats lors de son procès.
Son objectif est semble-t il de rendre justice à cette jeune femme traînée dans la boue et trop sévèrement jugée. Cependant, son argumentation reste faible et insuffisante. L'histoire et la personnalité de cette femme sont certes très intéressantes et méritaient un meilleur traitement.
En résumé je suis très déçue par cette lecture.
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La vie de Pauline Dubuisson est décortiquée. On apprend à la connaître au fil des pages et on s'attache à elle.
Alors évidemment, il y a un parti pris, une empathie de l'auteur pour cette jeune femme. Il a voulu démontrer que son procès avait été indigne et à charge.
Après La Serpe c'est le deuxième ouvrage de Philippe Jaenada que je lis et j'aime cette manière qu'il a, de nous happer, de nous faire vivre la vie du protagoniste.
L'écriture de Philippe JAENADA, on aime ou pas.
C'est une écriture particulière, qui part très souvent en digression, qui nécessite une certaine concentration et une régularité dans la lecture.
Lecture suivante....


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