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4,09

sur 793 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Malaise et ennui pour cette biographie qui fustige pourtant avec mérite les négligences et manipulations du procès de Pauline Dubuisson, petite collabo surdouée qui a tué 'par accident' de trois balles son chagrin d'amour.

Le côté 'redresseur de torts' de Jaenada cadre mal avec l'étalage de ses états d'âme et une écriture volontairement grasse, un côté people et racoleur, la même subjectivité qu'il reproche aux autres quand par exemple il sous-entend que Pauline a peut-être trompé Félix pour son bien, pour le faire réagir, d'ailleurs sa petite soeur Valérie a fait pareil et c'est un être des plus bienveillant, inoffensif et généreux qu'il connaisse!

On apprend aussi que Jaenada s'est fait violer par une Anglaise et les irrésistibles souvenirs de sa dernière cuite.
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L'auteur revient sur la vie et le procès de Pauline Dubuisson, accusée du meurtre de son amant, et entreprend un véritable travail de documentaliste. Il revient, notamment, sur la vie des Français et des Françaises pendant la Deuxième Guerre Mondiale et sur les années d'après-guerre, révélant le machisme, le sexisme et le puritanisme d'une époque révolue. Quoique …

Par contre, je n'ai pas aimé les digressions de l'auteur – même si j'adore en général les digressions – qui n'a pu s'empêcher de faire des parallèles avec sa vie personnelle. Plus d'une fois, ses confidences m'ont mise mal à l'aise et je me suis sentie prise au piège d'un déballage exhibitionniste auquel je ne voulais pas assister.
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Je ne parviens pas m'attacher à cette histoire. Je persiste et signe : ce qu'il faut lire de Jaenada, c'est "La serpe". Livre formidable.

Jaenada ne vibre pas pour Pauline Dubuisson comme il vibrait pour Georges Arnaud (mais il dit que si, alors ce doit être moi qui suis frappée d'insensibilité). En règle générale, j'aime beaucoup les récits de vie des personnages féminins, minoritaires dans la littérature ou abordés sous un angle biaisé, toujours le même, celui, stéréotypé, d'un narrateur masculin centré sur lui-même (j'ai écrit "souvent", pas "toujours").

Et ce n'est pas ce dont on peut accuser Jaenada qui a toujours contesté avec vigueur le droit des vainqueurs d'écrire l'histoire et dont le combat (on peut appeler ça comme ça, tant il persévère) est de donner la parole à la diversité des voix. Mais comment dire ? Je ne ressens rien pour Pauline : ni sympathie, ni antipathie. Je comprends bien qu'elle fut la victime en plein milieu des années 50 de son avance sur son siècle, et qu'elle l'a payé de sa vie. Mais un voile s'est insinué entre elle et moi, je ne sens pas son coeur battre, et le mien non plus.

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A mi-chemin, j'abandonne. Les vagabondages de la plume de Jaenada -- pittoresques, drôles, enlevés -- ont finalement émoussé ma curiosité. L'auteur n'a-t-il pas grillé dès le départ toutes ses cartouches, en livrant dès les premières pages ses parti-pris, ses indignations, les clés de son travail ? Après 300 pages, il peine à laisser espérer de vrais rebondissements... et le récit s'étire...
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J'avais beaucoup apprécié les deux autres romans du même genre de l'auteur La Serpe et Sulak.
Et j'étais impatiente de lire La petite femelle surtout que le personnage principal est une femme. Mais à mon humble avis c'est totalement raté. D'abord les 2/3 du roman sont consacrés aux anecdotes personnelles de l'auteur, sa femme et ses amis, sans aucun rapport avec le sujet et surtout totalement impertinentes. Donc trop de longueurs et de digressions inutiles. D'autre part c'est très mal écrit et encore moins bien construit et structuré. Philippe Jaenada privilégie un plan chronologique qui part de l'enfance de Pauline Dubuisson et se termine à sa mort. Mais dès les premières pages il va insérer les citations des journalistes, enquêteurs et avocats lors de son procès.
Son objectif est semble-t il de rendre justice à cette jeune femme traînée dans la boue et trop sévèrement jugée. Cependant, son argumentation reste faible et insuffisante. L'histoire et la personnalité de cette femme sont certes très intéressantes et méritaient un meilleur traitement.
En résumé je suis très déçue par cette lecture.
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Jaenada Philippe – "La petite femelle" [l'affaire Pauline Dubuisson, 1953] – Julliard/Points, 2015 (ISBN 978-2-7578-6040-3) – 740p. – Photos pp. 724 + 727-733 ; bibliographie pp. 737-738

Comme ajouté en sous-titre, il s'agit d'un dossier visant à reconstituer l'affaire Pauline Dubuisson, jugée en 1953, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais acquis ce livre, pensant y trouver des éléments historiques, sociologiques etc. concernant cette période. Hélas...

Il convient d'être persévérant et motivé pour lire d'un bout à l'autre ce grimoire tartiné sur plus de 700 pages, et ce, pour les quelques raisons suivantes (liste non exhaustive).

L'écriture en est fort rudimentaire : certes, il s'agit d'un ouvrage surtout documentaire, mais l'écriture en est bourrée de tics, truffée de facilités façon almanach Vermot (ces innombrables comparaisons plus idiotes les unes que les autres, exemple de florilège p. 385), en version le plus souvent bien grasse (à supposer qu'il s'agisse d'humour). L'auteur en reste au niveau d'un "et le cul de ma tante, c'est du poulet basquaise..." (p. 421) et dispense ses judicieux conseils aux jeunes générations sous l'étiquette "tonton Philippe" (p. 289) : ça se veut sans doute "sympa".

La lecture de sa prose montre que le sieur Philippe Jaenada est affligé d'un égocentrisme démesuré, à tel point qu'il lui est impossible d'écrire plus de deux pages sur son sujet sans infliger au lecteur l'une ou l'autre (longue) digression portant sur sa propre vie, ses propres opinions, ses propres obsessions. C'est d'autant plus navrant que – parfois – ça se voudrait drôle : ça commence dès la page 31 (et sur deux pages), avec une recension du nombre de fois où l'auteur a utilisé le mot "saucisse" dans l'un de ses écrits antérieurs, qu'il liste avec complaisance, pour le cas où le lecteur ignorerait ces impérissables chefs d'oeuvre.
Son propre nombril étant pour lui le centre du monde, il avoue, dans l'une de ces digressions (p. 120), "Je me demande, en regardant en arrière, ce qu'on épinglerait sur moi" ce "on" reprenant "tous les regards" que le vulgum pecus porte sur une personnalité devenue célèbre, ce qu'on appelle "les peoples".
Plus loin, il s'étend sur l'histoire du slip kangourou et la culotte "Petit Bateau" (pp. 187-188), ou encore sur un genre d'acouphène et son goût pour l'émission Koh Lanta (p. 199) ; il n'aime pas le champagne qui le ballonne, ce qui nous vaut un commentaire sur sa marque de whisky préférée (p. 220) avant d'en venir à l'aveu de quelques frasques (p. 270) : il patauge au niveau de la blague de comptoir, quasiment toujours sous le niveau de la ceinture. le simple fait que son héroïne acquiert un porte-jarretelles – accessoire indispensable à cette époque, reconnaît-il pourtant – suffit à provoquer un allusion douteuse (p. 649).

Ce nombrilisme maladif (aurait-il pris modèle sur le "Cosmos" d'Onfray ?), ce besoin d'étaler sa vie privée, le conduisent à étaler aussi celle des autres, à commencer par ses proches que sont son fils et son épouse (qu'il nomme "ma femme" – comme dans "ma pipe, mon fauteuil, mon chien" – pour reprendre un procédé d'écriture qu'il affectionne).
Ayant pour profession de barboter dans les égouts de la vie privée des starlettes (en p.542, l'auteur révèle qu'il travaille pour le prestigieux magazine "Voici", entre le pipôle et le salace, revue dont il innocente la crasse en p. 672), il brandit la sienne et nous révèle par exemple que – alors qu'ils étaient déjà en couple depuis six mois –, sa compagne Anne-Catherine n'aurait pas hésité à rejoindre "son ex, un photographe à qui je l'avais ingénieusement barbotée" (sic) et à revenir en arborant des traces de sperme d'icelui sur ses seins, nauséabonde anecdote dont il est si fier qu'il la narre deux fois (p. 248 puis rappel p. 558) !!!

Passons sur les propos aussi outranciers qu'idiots parsemés ça et là sur la religion et les gens, hommes ou femmes, qui la représentent, cela fait aujourd'hui partie intégrante de la bien-pensance ordinaire, et trahit la totale ignorance qui est devenue la norme en ce domaine dans la plupart des pays occidentaux, issus de l'héritage chrétien, qui se croient devenus "athées" tout en adorant religieusement le veau d'or. Dans le cas présent, les propos sont d'un tel niveau qu'ils trahissent surtout un certain crétinisme rayonnant d'autosatisfaction (exemples p. 161 ou 346).

Passons sur tous ces points, car l'objectif principal poursuivi par Jaenada en écrivant ce livre consiste à obtenir son brevet inoxydable de mâle occidental affranchi, voire de féministe ardent, avocat émancipateur et chantre de la femme libérée. La démonstration est infligée et répétée jusqu'à plus soif sous les trois aspects canoniques.
- Primo, tous les hommes sont des obsédés sexuels – Jaenada les place tous, et surtout la victime, à son propre niveau d'obsédé de la braguette, qu'il décrète norme universelle.
- Secondo les hommes et "la société" de cette époque poursuivaient avec acharnement l'écrasement des pôvres femmes, ce qui nous vaut les portraits caricaturaux des deux juges Raymond Jadin et Raymond Lindon ainsi que de l'avocat René Floriot et de inspecteur Jean Barrière (p. 445), tous bien évidemment relégués au rang de gros machos abrutis, des "français bas de plafond" héritiers des peuplades germaniques décrites par Tacite (p. 184) – l'auteur applique aux agissements et opinions des gens de cette époque une grille de lecture totalement décalée, reposant sur les préjugés actuellement en cours, que l'auteur prend pour des vérités éternelles ; s'aperçoit-il seulement qu'il se contredit lui-même lorsqu'il est bien obligé de mentionner toutes celles et tous ceux qui viennent défendre l'accusée, toutes celles et tous ceux qui, au Maroc, la soutiendront ?
- Tertio : mais attention, il y avait des femmes libérées avant l'heure, dont Pauline Dubuisson bien évidemment : la malheureuse se voit enrôlée pour illustrer la thèse centrale et simpliste exposée p. 583 : "Pauline a une génération d'avance sur eux" (un grand classique de la démonstration imbécile s'il en est).

L'auteur avait pourtant là matière à tant et tant de réflexions !
La description de l'horrible destinée des habitants et habitantes de la ville de Dunkerque, écrasée sous les bombes du début à la fin de la guerre 1939-1945, aurait pu l'amener à se poser des questions sur la collaboration et le rôle spécifique des femmes dans ce triste processus (dont Pauline Dubuisson constitue un exemple, avec la complicité probable de son père), d'autant plus spécifique qu'il avait déjà été crûment vécu par ces mêmes populations du Nord lors des quatre années d'occupation 1914-1918 (Jaenada ignore tout de cette problématique, car il n'en souffle pas un mot, connaît-il seulement l'affreuse expression "les boches du Nord" – voir l'ouvrage de Nivet ?).
Concernant le sort de ces femmes à la Libération, il aurait pu bénéficier des recherches publiées par exemple par Philippe Frétigné et Gérard Leray dans leur ouvrage "La tondue : 1944-1947" (éd. Vendémiaire, 2011 – voir recension), ce qui lui éviterait de tomber dans des clichés simplistes.

Autre piste possible : il mentionne lui-même, et raconte souvent sur plusieurs pages, d'autres affaires criminelles de même type, dont voici une liste sans doute lacunaire : affaire Yvonne/Pierre Chevalier (qui fait l'objet d'un chapitre entier, avec les mêmes juges Raymond Jadin et Raymond Lindon – 37e chapitre, pp. 518-538) ; affaire Dominici (p. 541), affaire Germaine/Albert Leloy (p. 600), affaire Léone Bouvier/Emile Clénet (p. 606), affaire Ferlut/Paule Guillou/Armande Habasque (pp. 618-626), affaire Jean Ligier/Jackie Richardson (pp. 630-632), affaire Sylvie Paule/Jeanne Perron (pp. 634-641), affaire Albertine Sarrazin, l'auteur de "L'Astragale" (p. 638), affaire Denise Labbé (pp. 643-649).
Il y avait là de quoi procéder à des confrontations intéressantes en exposant justement les points de vue de cette époque, consignés à cette époque dans le vocabulaire de cette époque, ce qui eut été beaucoup plus probant que toutes les fatwas d'un Jaenada !

Encore une autre piste, celle du rôle de la presse à scandale. Là, c'est carrément de la déception ! L'auteur se commettant lui-même aujourd'hui dans ce créneau en vendant sa plume au magazine "Voici", le lecteur est tout à fait en droit d'en attendre des analyses beaucoup plus fouillées que les quelques citations (trop bien) choisies par l'auteur.

Notons enfin la plus pitoyable des occasions perdues d'écrire un bon livre : à plusieurs reprises (dès la page 84), l'auteur mobilise (pour ne pas dire "utilise") ce personnage de Lucette, née en 1928, quasi contemporaine de Pauline Dubuisson (née en 1927) : au lieu de nous bassiner avec ses propres préjugés de piètre émancipateur mâle de la gent féminine, Jaenada aurait mieux fait d'écouter cette femme, et de nous transmettre son témoignage.

En conclusion : au pire, ce livre constitue un témoignage nauséabond du narcissisme abyssal de son auteur, au mieux, il s'agit d'un raté...
NB : n'est en rien comparable avec par exemple les ouvrages de Morgan Sportès.
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Ce roman reprend l'histoire et la vie de Pauline DUBUISSON, qui a défrayé la chronique dans les années 1950 pour avoir tué par balles son ami de l'époque.
Les enquêteurs, les experts, la presse et les personnes qui l'ont rencontré – ou non – ont présenté un florilège de critiques pour dépeindre un portrait déshumanisé et froid de cette femme, se nourrissant dans sa jeune existence (histoire familiale particulière, fréquentation de soldats allemands, personnalité plutôt solitaire, etc.) en lui prêtant les plus intentions les plus malsaines et cruelles que pouvait contenir leur imagination.

Philippe JAENADA nous propose là le résultat d'un impressionnant travail de fourmi pour rechercher, observer, analyser et creuser tous les éléments relatifs à la vie de Pauline DUBUISSON et présenter ainsi un parcours au plus proche de la réalité.
Selon moi, cet ouvrage est très proche du document biographique, la seule part qui le relie au roman est ce qui se passe dans la tête, les pensées et les ressentis de Pauline qui ne peuvent qu'être inventés…

A la fin de la lecture de ce livre, mon avis est mitigé.
Plusieurs points positifs : le travail de recherche étant très poussé, il amène une certaine crédibilité et il est donc toujours agréable de voir rétablis quelques éléments de vérité et d'humanité pour cette femme qui a été plus que bafouée par la société, et qui n'a cessé de payer sa peine de toute sa vie.
De plus, le fait que l'auteur ne se cantonne pas à la vie de Pauline DUBUISSON permet d'apprendre des choses sur les périodes et les contextes traversés…
Mais aussi des points négatifs qui rendent la lecture parfois agaçante et un peu longue… la ritournelle critique des livres précédemment écrits sur le sujet par d'autres auteurs dévalorise, pour moi, le travail de Philippe JAENADA : nul besoin de critiquer l'autre, le lecteur peut se faire son propre avis. Et surtout, les digressions continues de ce dernier qui pourraient alléger le propos si elles ne faisaient que quelques lignes parfois, mais non plusieurs pages trop souvent.
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Jaenada est drôle et ses digressions souvent régalantes mais 700 pages à décharge sur Pauline Dubuisson c'est trop pour moi. Le sujet ne m'interesse pas suffisamment. Je lâche au tiers du parcours... Pardon Monsieur Jaenada ;-(
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Fort bien documenté, un vrai travail d'historien ou de journaliste, mais fort long et trop de digressions
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