Je viens de terminer
La Serpe de
Philippe Jaenada, un livre dont, naturellement, j'avais beaucoup entendu parler avec enthousiasme dans les divers groupes de lecteurs que je fréquente où encore sur les réseaux sociaux où je sévis…
Philippe Jaenada s'est penché sur une sordide affaire de meurtre datant des années 1940, élucidée et jugée en son temps et sur l'histoire familiale du protagoniste principal, accusé et finalement acquitté, mais que l'aura sulfureuse de ces évènements poursuivra toute sa vie et même au-delà. Il s'agit donc d'une histoire vraie, celle d'Henri Girard, alias le célèbre écrivain
Georges Arnaud, et de ses proches.
Au début, j'ai adhéré au pacte de lecture, appréciant la manière dont l'auteur se mettait en scène dans son récit et son travail minutieux d'enquêteur. J'ai relevé l'humour, les clins d'yeux et l'univers référentiel (ah ! le Club des cinq…) et puis, progressivement, j'ai lâché l'affaire, me suis ennuyée, perdant le fil, noyée sous un flot continu de détails et de digressions, ne parvenant à m'attacher à aucun personnage.
De plus, le narrateur lui-même me devenait insupportable, trop présent, ramenant tout à sa personne, souvent prétentieux, excessif là où j'aurais préféré un peu plus de distance ou de second degré.
J'avais choisi la version audio du livre, lue par Hervé Carrasco… Habituellement, avec les livres audio, si je suis dérangée ou si je m'endors en écoutant, je retourne en arrière pour revenir sur les passages que j'ai manqués ; il peut aussi m'arriver de réécouter des épisodes importants ou particulièrement complexes… Ici, ce fut tout le contraire : ce livre était comme un fond sonore et peu m'importe ce que j'ai pu manquer. J'avais l'impression, et cela vient sans doute du format du livre, d'écouter ou de visionner l'une de ses émissions de radio ou de télévision qui reviennent sur des faits criminels élucidés ou non, genre d'émissions qui m'horripilent au plus au point à cause d'un contexte que je juge voyeur ou trop à sensations…
Je salue cependant le travail de recherche et d'enquête et la peinture d'une époque sur fond d'occupation allemande et suis touchée par la démarche de l'auteur qui a un mot gentil, dans ses remerciements, pour les lectrices et les lecteurs qui sont allés jusqu'au bout de ce pensum…
Mais, force est de constater de d'avouer que je suis à contre-courant des nombreuses critiques élogieuses que j'ai pu lire ici et là. Mon intérêt pour les fresques familiales s'est heurté ici à une manière de traiter le sujet dénuée d'humanité, soporifique et ennuyeuse.
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