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3,57

sur 1322 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Curieux ce titre.
Le tour d'écrou … une traduction malheureuse qui a quand même l'avantage d'avoir fait fonctionner les rouages de mon cerveau pour mieux comprendre le pourquoi d'un tel titre. C'est nettement mieux en anglais : The Turn of the Screw … Nettement plus effrayant, non ? Ne serait-ce qu'avec ce son grinçant, « screw ». Un son comme un crissement d' ongles sur un tableau noir, qui suggère un visage grimaçant, en face.

Il y a une expression outre-manche qui nous montre qu'Henry James roule un peu des mécaniques ( le style est un peu pompeux, certes) mais plus encore que la mécanique du récit est bien huilée. « A turn of the screw : an action that makes a bad situation worse, especially one that forces someone to do something. »

Autrement dit, il annonce qu'il faut s'attendre au pire, que ça va dégénérer, qu'il est question de domination et de soumission puisqu'il est question de quelqu'un qui est forcé à faire quelque chose. Il se trouve qu'il nous parle d'éducation, et peut-être même d'éducation sexuelle. (Et là, j'en effraie peut-être certains, parce qu'il y a deux enfants « innocents » dans l'histoire).
Le topos (parce qu'il y a un lieu commun et un jeu littéraire) :
Il introduit dans un domaine isolé une préceptrice sans référence aucune, qui se doit de faire l'éducation de deux orphelins à la nature « délicate » - mais quelle est la nature de ces enfants ? - parce qu'elle s'est entichée de leur oncle et qu'elle s'est sentie investie d'une mission sacrée, vertueuse, qui est de s'occuper quasi seule de ces deux enfants « adorables ».
Elle les adore, oui, d'autant qu'ils lui rappellent un peu leur oncle, cet homme qui pose comme condition qu'on ne lui parle plus de ses neveux, et qui se décharge de la responsabilité de ces orphelins sur la première inconnue venue.
Étrange, étrange, étranges tous autant qu'ils sont. On apprend petit à petit certaines choses, entre autres que ceux qui se sont précédemment occupés des enfants ont connu une fin tragique. On apprend aussi qu'il se passait de drôles de choses dans cette maison mais les non-dits sont incroyablement nombreux et on ne peut qu'imaginer le pire vu les réactions de la préceptrice qui s'effraie de plus en plus … mais on se demande aussi si elle n'est pas folle à lier, dangereuse. La préceptrice veut protéger les enfants, oui, c'est la mission sacrée dont elle s'est sentie investie mais la gouvernante ne serre-t-elle pas un peu trop la vis aux enfants ? J'en reviens au titre : le tour d'écrou.

J'ai cherché dans le texte les occurrences qui m'expliqueraient un peu mieux le pourquoi de ce titre et j'ai repéré  : "Si cet enfant donne un tour de vis de plus à votre émotion, que direz-vous de deux enfants ? " ainsi que "Je ne pouvais tenir qu'en appelant, pour ainsi dire, « la nature » à mon secours et en me fiant à elle, en me disant que ma monstrueuse épreuve me poussait dans une direction anormale, sans doute, et déplaisante, — mais qu'elle ne demandait, après tout, pour y opposer un front serein, qu'un tour de vis supplémentaire à l'humaine et quotidienne vertu. " Tout tourne autour de cette préceptrice et de ces enfants, de l'éducation, mais tout tourne autour du sujet.
Il y a de la monstruosité et de l'anormalité dans cette relation.
Je crois qu'Henry James nous parle de ce qui est tabou, de la sexualité (féminine) et de la mort. Ce qui effraie tant la gouvernante, n'est-ce pas après tout ce qui revient d'outre-tombe, lors de ses visions ? Et qu'est-ce qui est reproché à ces revenants, qu'elle voit, si ce n'est leur comportement déplacé, anormal, vis-à-vis des enfants ?

En tout cas, l'auteur huile soigneusement tous ses rouages, pour nous faire réfléchir malgré tous ces non-dits, et les éléments moteurs du récit participent à cette tension dramatique qui nous effraie, et il imbrique les récits les uns dans les autres, et il rend les récits si suspects ...
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Ambiance de lecture : j'avais choisi une après-midi d'hiver, calme, où le ciel est bas, où le silence est roi et je me suis lancée. Je me doutais qu'il s'agissait avant tout d'un texte d'ambiance, très anglais, très narratif (mais vivant)….. Je me suis mis, sans le savoir, dans les conditions du début de la nouvelle. Une rencontre de plusieurs personnes, on peut penser que l'auteur fait partie de ce groupe, où un narrateur raconte à une assemblée une aventure vécue par une de ses relations.

Une histoire de fantômes, de présences, d'esprits ou alors de folie….. Très british dans le style : un homme riche engage une perceptrice pour s'occuper de ses neveu et nièces dans une demeure isolée, uniquement habitée par les deux enfants, la préceptrice, la domesticité. L'isolement est total.

Il y a une perceptrice, un peu tombée sous le charme de l'oncle fortuné qui lui confie son neveu Miles et sa nièce Flora, deux chérubins : beaux, sages trop beaux, trop sages ! avec comme seule consigne : de ne jamais le tenir au courant de ce qui se passe à Bly, le domaine. Déjà cela semble très trouble…. Tout est sous sa responsabilité malgé son jeune âge, malgré son manque d'expérience mais on peut imaginer qu'une personne sensée aurait refusé un tel poste mais elle est sous le charme…..

Je ne vous dévoilerai pas l'histoire car c'est une nouvelle assez courte, elle peut se lire très vite et le mystère s'épaissit au fur et à mesure. On y retrouve le climat des récits de Daphné du Maurier ou des soeurs Brönté avec les personnages récurrents de la perceptrice, la gouvernante, des décès mystérieux, une demeure, un couple, le climat etc…

La narration est faite à partir d'un manuscrit laissé par cette perceptrice, le conteur situe les circonstances dans lesquelles il a été amené à connaître cette histoire et cette femme puis celle-ci devient la narratrice. Elle ne nous donne que sa version des événements qu'elle a vécus et à nous d'en déduire ce que nous voulons et c'est là je pense la force de l'écrivain : pouvoir donner plusieurs versions à un récit, chacun y lit ce qu'il veut, ce qu'il comprend et autant de lectures autant de versions.

Et puis quelle mastria pour la fin : elle tombe….. implacable et m'a laissé sans voix.

L'écriture est agréable, efficace, le décor, les personnages et leurs caractères sont très vite mis en place. Pas de perte de temps. Une fois les premières pages lues on rentre totalement dans le personnage de la narratrice qui, je dois l'avouer, m'a parfois déconcertée. La façon dont elle se lie avec Mrs Grose, l'appelant Mon amie…..alors qu'on ne sait si c'est une alliée ou non, son sang-froid dans certaines scènes pour une si jeune femme, dans un premier poste, alors que d'autres auraient perdu pied vu les événements….

Son rapport avec Miles, l'aîné des deux enfants est particulièrement bien rendu : un rapport de force, d'esprit à esprit, d'anticipation des événements, de manipulation et ce garçon de 9 ans est doté d'une intelligence, d'une réflexion et d'un machiavélisme assez étonnants. Henry James a pris le parti de totalement s'immerger dans le flux des pensées de cette jeune femme, de ses réflexions et de ses actions. C'est notre seul témoin de l'histoire.

Je pense qu'il s'est « amusé » à écrire ce récit, lançant son lecteur sur différentes pistes mais ne donnant jamais aucune réponse, chaque lecteur fait « Son histoire » et comme je le dis souvent j'aime qu'un auteur laisse travailler également l'imagination de son lecteur.

Il est souvent évoquer une double version de l'histoire : fantômes ou pas, folie ou pas de la perceptrice. Pour ma part, je ne me suis pas posée de questions : je l'ai pris comme un conte fantastique car il y avait une certaine cohérence dans les événements (je ne peux rien dire de plus sans révéler l'intrigue) et la possibilité de fantômes, oui pourquoi pas et dans un conte tout est permis…..

Et puis finalement qu'importe…… C'est l'art du conte et dans celui-ci le but est d'établir une ambiance frissonnante, trouble, inquiétante alors que finalement il n'y a peut-être pas ce que l'on s'est imaginé….

J'ai deux autres livres de cet auteur qui m'attendent sur mes étagères : La coupe d'or et Ce que savait Maisie, qui sont deux romans et j'ai tellement aimé l'écriture et la construction de l'histoire que je vais m'y plonger très vite.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Waaw! Expression qui me vient naturellement à la fin de ma lecture.

C'est la première fois que des passages longuets ne me dérangent aucunement. Il faut dire que l'ambiance instaurée le permet aisément!

Jusqu'à la fin l'auteur nous trouble, nous fait imaginer des choses, nous fait s'affronter tout un tas d'hypothèses intérieurement tandis que nous assistons, impuissants, à ce spectacle hypnotisant. Même s'il a un côté un peu frustrant sur la fin, c'est tout simplement une lecture idéale pour la saison (Halloween).
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Le Tour d'Écrou (1898) a été publié sous forme de feuilleton dans un magazine populaire américain et aurait été qualifié par l'auteur d'"amusette", d'oeuvre alimentaire, mais en 1898 lorsque paraît le livre, la presse se déchaîne et qualifie cette histoire de dépravée voire pire. Il faut dire que Monsieur James a eu le toupet de sortir un brûlot d'allure psychanalytique avant même la sortie du brûlot freudien de 1905 (Trois essais sur la théorie sexuelle).

Le Tour d'Écrou est une oeuvre à part, une histoire de fantômes, un récit fantastique narré à la première personne par la préceptrice de deux enfants qui est la seule à percevoir des choses étranges au manoir et le lecteur vient à douter assez vite sur l'état mental de cette jeune personne quelque peu "exaltée » : fabulation? hystérie?, folie?, poids des responsabilités?, burn-out syndrome?(pour faire moderne), perturbation de l'histoire précédente sur un psychisme fragile? Ce n'est pas une histoire banale de fantômes mais plutôt une histoire de fantasmes très personnels, une histoire menée avec maitrise par James car elle abonde en non-dits et c'est au lecteur de se creuser les méninges pour interpréter ce texte qui aurait plusieurs niveaux de lecture.

LA TRAME :Un riche propriétaire paye les services d'une jeune institutrice pour s'occuper de l'éducation d'un neveu (10 ans) et d'une nièce (5 ans) dont les parents sont décédés en Inde deux ans auparavant. Il installe ce petit monde dans un magnifique manoir, isolé à souhait où ils seront servis et choyés mais où rapidement la préceptrice aura des visions étranges. Il faut dire que la précédente éducatrice ainsi qu'un serviteur du manoir ont eu une affaire qualifiée de « perverse » et que les enfants en ont subi probablement quelques retombées. le lecteur ne saura jamais le fond de l'affaire et le doute surgit même sur l'innocence des enfants.

C'est un livre sournoisement ambigu, d'une noirceur certaine sous des aspects de digressions sans fin de la part de la narratrice. Aussi j'ai trouvé que le langage tenu par Miles, le garçon de 10 ans, dépasse largement le cadre de l'enfance, notamment vers la fin de l'histoire, lorsqu'il donne du « ma chère » à sa préceptrice. Quant à sa soeur, Flora, elle est si parfaitement angélique que le lecteur a des doutes.

Ce livre est considéré pour certains comme le chef d'oeuvre d'Henry James.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Le Tour d'Ecrou, The turn of Screw en version originale, nouvelle fantastique appartenant au sous-genre des "histoires de fantômes", parut pour la première fois en 1898. Considérée comme un remarquable exemple du genre, elle constitue néanmoins une exception dans la bibliographie de son auteur plutôt connu comme un des maîtres du réalisme américain. Son format hybride de 180 pages en fait soit une longue nouvelle, soit un roman court. Lors de sa parution, Le Tour d'Ecrou fut largement saluée autant par les critiques que par des auteurs tels qu'Oscar Wilde ou, quelques années plus tard, Jorge Luis Borges. Aujourd'hui encore, elle continue d'alimenter les analyses et réflexions des commentateurs du genre.
Le style: la langue de Henry James est propre au style des 19e 20e siècles, avec ses phrases longues et complexes, son vocabulaire choisi, ses tournures recherchées, parfois un peu guindée; en voici un exemple: "Bien que l'histoire nous eût tenus haletants autour du feu, en dehors de la remarque -trop évidente- qu'elle était sinistre, ainsi que le doit être essentiellement toute étrange histoire racontée la nuit de Noël dans une vieille maison, je ne me rappelle aucun commentaire jusqu'à ce que quelqu'un hasardât que c'était, à sa connaissance, le seul cas où pareille épreuve eût été subie par un enfant." (Page 11). Ce qui n'enlève rien à la tension dramatique et à l'impact du surnaturel mis en scène dans le roman.
L'intrigue:
Nuit de Noël. Une vieille maison. le coin du feu. le narrateur assiste à la lecture par son ami Douglas du journal qu'une gouvernante a rédigé il y a bien longtemps, dans lequel elle raconte une mésaventure qui lui est arrivée alors que, toute jeune femme, elle avait été engagée comme institutrice par un riche célibataire, tuteur de ses deux neveux, Miles et Flora. Les deux enfants vivaient dans sa propriété campagnarde tandis que lui s'occupaient de ses affaires dans sa résidence londonienne.
Peu à peu, la jeune femme installe une routine de travail et de loisirs avec ses deux jeunes protégés qui se révèlent très dociles et très agréables à vivre. Mais bientôt, elle remarque leur comportement devenir de plus en plus étrange, alors qu'elle-même se trouve confrontée à d'effrayantes apparitions, notamment celle d'un certain Peter Quint, l'ancien régisseur du domaine, qui entretenait une liaison scandaleuse avec la précédente gouvernante, miss Jessel, apparaissant également à intervalles réguliers. Mais le hic est que tous les deux sont décédés peu de temps avant son arrivée.
La jeune institutrice, désemparée et très troublée, se confie à madame Grose qui semble toute prête à la croire, bien qu'elle-même ne puisse pas voir les apparitions suspectes. L'ambiance sereine du début de l'histoire se dégrade progressivement car les deux enfants subissent l'attirance maléfique des deux spectres. dès lors, la jeune institutrice va tout mettre en oeuvre pour les en détourner.
Mon avis:
Virtuose de l'analyse psychologique et de l'introspection, Henry James joue avec son lecteur qu'il fait osciller entre une interprétation rationnelle et une interprétation surnaturelle des faits relatés en instaurant une tension dramatique ascendante au sein d'une réalité banale.
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Un récit diabolique. James emprunte au roman noir le huis clos anxiogène, la gouvernante inquiète à l'imagination débordante, et les inévitables fantômes. Mais les fantômes ne sont peut être pas ceux que l'on croit.
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Ce livre m'a été chaudement recommandé par 2 copines de lecture. Je me suis dit que sortir de mes thrillers pour renouer avec un classique ne me ferait pas de mal. La 4ème de couverture me plaisait beaucoup, je pressentais une ambiance mystérieuse propre à littérature de l'époque victorienne. Et je n'ai pas été déçue. Déroutée oui, mais pas déçue. Une jeune fille se trouve embauchée par un mystérieux oncle pour élever et éduquer ses deux jeunes neveux, une fille et un garçon, tous deux orphelins. L'homme lui précise qu'il lui accorde son entière confiance mais qu'il ne souhaite être dérangé sous aucun prétexte. Sous le charme, la jeune fille ravie, accepte et part dans le comté de l'Essex prendre son poste dans un manoir isolé et quelque peu austère, appelé Bly. Elle est accueillie par Mrs Grose, intendante aimable mais introvertie, et fait la connaissance des deux enfants : apparemment parfaits en tous points. Mais très vite, l'atmosphère change et devient angoissante. Rien n'est clairement écrit, tout est suggéré. Ce livre oscille entre fantastique et psychologique. En tant que lecteur, on est toujours sur le fil. La gouvernante dit-elle vrai ? Voit-elle réellement des fantômes ou bien ceux-ci sont-ils la projection d'une part sombre et délirante d'elle-même ? La tension est omniprésente, le suspense également. le style d'H. James est poétique, élégant et suranné. Seule la fin de l'histoire m'a (justement) laissée sur ma faim. J'aurais aimé en savoir plus. Je l'ai trouvé brutale, sans concession. Je me suis sentie frustrée. En résumé, un petit classique, pas si classique que ça, très bien écrit, qui fait froid dans le dos !
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J'ai longtemps tourné autour de cette oeuvre sans parvenir à la pénétrer. Une première tentative s'était soldée par un échec, je l'avoue. Mais, admirateur de Robert Louis Stevenson, il me fallait lire celui que ce dernier considérait comme un maître de la littérature…

« le Tour d'écrou » est un petit roman admirable !!! Ce qui m'avait manqué jusque-là, c'est du calme et de la concentration pour déguster à sa juste mesure un récit et une écriture d'une précision mécanique.
D'abord, l'histoire possède une double lecture qui la rend très profonde. Si, de prime abord, on croit lire une histoire fantastique (une grande demeure isolée, des domestiques muets, des revenants, des enfants peut-être possédés par ces derniers), on se rend compte au fur et à mesure des indices laissés par l'auteur qu'une histoire bien plus terrible plane dans le fond. Je n'en dirai pas plus par respect pour la finesse, la minutie et la subtilité avec laquelle l'auteur conduit son sujet. Rien n'est dit, tout est suggéré…
Ce court roman reste également un témoignage de la société anglaise de la fin du dix-neuvième siècle. Il montre bien comment un système de classes joue sur la personnalité de ces sujets, les conditionne…

J'ai été soufflé dès l'introduction. En quelques phrases, Henry James a piqué ma curiosité et m'a enchaîné à son histoire. J'étais tour à tour intrigué, impressionné, haletant. Il faut, je le répète, beaucoup d'art pour parvenir à un tel degré de suggestion dans l'art d'écrire. le narrateur du « Tour d'écrou » nous lit en effet le témoignage écrit d'une jeune femme qui fut le témoin de faits terrifiants lors de son premier emploi de préceptrice auprès de deux enfants… Mais son témoignage est-il fiable ? ce roman frappe par l'utilisation de la psychologie. Le frère d'Henry James était un grand psychologue et l'on ressent toute l'influence qu'elle a pu avoir sur le romancier… En creux, perce le doute quant à la subjectivité du témoin… Pour la première fois dans l'histoire de la littérature, Henry James introduit un narrateur dont on peut douter de la bonne foi… Ce procédé, très répandu dans l'écriture moderne, doit tout au « Tour d'écrou ».
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Le tour d'écrou est un classique étrange et fascinant, une fable fantastique dotée d'un charme désuet.

Le récit fait la part belle à l'ambiance faite de silence et de mouvements mystérieux, et c'est cette atmosphère oppressante qui se fait l'âme du roman.
Les personnages évoluent dans un décor très visuel qui fait travailler l'imagination et on entendrait presque en tournant les pages le carillon inquiétant d'une horloge de salon.

Une lecture qui ne laisse pas indifférent mais exige une certaine implication puisqu'elle laisse au lecteur le soin d'en définir le sens.
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