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3,57

sur 1322 notes
Quelle maîtrise de ce conte étrange par Henry James. le suspense ne nous quitte pas, et ridiculise à peu près toutes les productions terriblement actuelles du genre. C'est que, comme dans toutes ses nouvelles l'auteur y déploie une acuité incroyable quant aux sentiments et à la psychologie de ses personnages, c'est, pour moi, ce qui le distingue le plus de ses pairs.

La traduction française, un tantinet suranée, ajoute un je ne sais quoi à la lecture, que j'apprécie, mais qui pourra rebuter.

Difficile de classer cette nouvelle, s'agit-il d'une description fine de la schizophrénie ou une histoire de fantôme ? Cette oeuvre a parfois été analysée comme une métaphore de la frustation sexuelle. A la lecture, quelques passages vont subtilement dans ce sens, mais, à mon humble avis, seulement pour alimenter la piste d'une schizophrénie de la gouvernante.

Henry James ne livre pas la clé et nous laisse sur une chute incroyable. J'ai eu le souffle coupé à la dernière phrase, comme emporté par un élan contrarié.

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Une jeune gouvernante âgée d'une vingtaine d'années, dont on connait pas le nom, débarque dans une grande maison victorienne isolée - le manoir de Bly - pour s'occuper deux jeunes orphelins. Flora et Miles. Deux enfants agréables, adorables, gracieux, serviables, doux, très bien élevés.
Rapidement, l'ambiance si idyllique du manoir se transforme en cauchemar. Des événements étranges et troublants, des apparitions. Sont-ils des fantômes ou des hallucinations d'une gouvernante hystérique.
Tout est possible et toutes les portes sont ouvertes.
Rien n'est simple dans cette histoire où les scènes d'apparitions sont émotionnellement parfaites.
Tous le personnages sont frapadingues exceptée Miss Grose, une brave femme qui a les pieds sur terre et qui s'occupaient des enfants avant l'arrivée de la nouvelle gouvernante.
Lu, l'édition Marabout. traduction de le Corbeiller il y a de nombreuses années. J'avais apprécié.
Ce court roman a été adapté à la radio et fait l'objet d'un opéra.
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Cette lecture a été plutôt pénible pour moi, du fait des dialogues constamment troués de non-dits.
Le texte suggère, laisse à entendre, mais ne dit jamais clairement les choses, afin que plusieurs interprétations restent possibles tout du long. Et c'est parfois pénible.

Je trouve ça étonnant de ne pas avoir aimé, alors que d'ordinaire, j'adore les personnages non fiables et l'ambiguité en littérature (Kazuo Ishiguro doit être l'un de mes auteurs préférés !) Mais ici, non, j'avais juste envie de secouer les personnages pour les forcer à finir leurs phrases.

Pour ma part, j'ai cru comprendre que

Je ne suis pas sûre de bien m'expliquer la fin.

C'est probablement admirable qu'un texte puisse permettre à chacun de voir et de comprendre quelque chose de différent, mais j'en ressors de là plus fatiguée qu'autre chose.
J'aurais aimé pouvoir être confortée dans ce que j'ai compris, ou au contraire, que quelque chose invalide définitivement mes hypothèses. Comme je n'étais pas 100% attentive, il est possible que j'aie manqué quelque chose à cette première lecture, mais je crois n'avoir pas suffisamment aimé le texte pour vouloir m'en infliger une seconde.
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J'ai enfin lu ce chef-d'oeuvre de la littérature fantastique anglo-saxonne, ce n'est pas faute qu'il m'ait été recommandé, mais j'ai laissé passer le temps.

Le roman (quoique court), écrit à la première personne en tant que récit de la jeune gouvernante de deux enfants de bonne famille, envoyée par l'oncle de ces derniers pour pourvoir à leurs besoins et à leur éducation dans la maison de campagne de Bly, appartient en droite ligne au genre fantastique. On ne peut être sûr que la jeune femme n'affabule pas, n'ait pas des visions, tant sa sensibilité est exacerbée et tant elle aime ses deux jeunes élèves et se sent investie d'une mission, fière en outre d'être promue à cette responsabilité. Et pourtant... Réagira-t-elle avec suffisamment de fermeté quand elle comprendra la portée du danger auquel les petits sont exposés ?

En arrivant à Bly Manor, impressionnante demeure de la haute bourgeoisie, nous découvrons avec cette jeune femme d'origine modeste les lieux et personnages qui habitent cet endroit : Flora, puis Miles, lorsque ce dernier est chassé de l'école pour une obscure raison de discipline, et Mrs Grose, une femme simple mais généreuse, qui soutiendra la narratrice jusqu'au bout. Les enfants ont un caractère enchanteur, ils sont vifs, intelligents et drôles, respectueux et adorables, d'une innocente pureté qui touche le coeur de leur accompagnatrice. Les journées de la fin d'été qu'elle passe au manoir avec eux ont un goût de paradis. Mais lorsque l'automne arrive, la jeune femme observe des phénomènes inhabituels, jusqu'à voir des apparitions. Que se passe-t-il, et quel lien existe-t-il entre ces personnages disparus et les enfants ? Et surtout, que veulent-ils ?

Tandis que la narratrice se débat dans une recherche de preuves qui commence à s'apparenter à une véritable course contre la montre, elle fait preuve d'une faculté d'observation réfléchie et se livre à de complexes déductions, cherchant à conserver une longueur d'avance sur ses ennemis, sur ces personnes qui veulent s'en prendre aux enfants. Elle doit les protéger, mais le doute la gagne - quel est exactement le rôle des enfants eux-mêmes dans cette sinistre aventure, notamment du petit Miles ?

Nous sommes en présence d'un grand auteur classique, ne cherchons donc pas l'expression d'une horreur voyante et pleine d'hémoglobine ; au contraire, sondons les âmes et les intentions de chacun et chacune, méfions-nous de tous et tirons nos propres conclusions. Nous ne serons pas déçus, car l'atmosphère et les relations entrelacent des motifs de peur et de manipulation du début à la fin, et nous ne pouvons que voir l'intrigue donner un tour de vis supplémentaire, toujours plus serré, jusqu'à nous demander quand nous ne pourrons plus le supporter.
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C'est l'hiver, et c'est la veillée de Noël. Quoi de mieux que de se faire peur en se faisant raconter, pendant plusieurs soirs, une histoire étrange arrivée à une jeune institutrice, morte depuis, histoire couchée sur papier et conservée par le lecteur de cette même histoire ?

C'est à partir de ce bien classique procédé du récit enchâssé typique du fantastique XIXème siècle qu'Henry James nous fait pénétrer dans la troublante histoire de cette jeune femme, engagée comme préceptrice pour s'occuper de Flora et Miles, nièce et neveu d'un riche célibataire qu'elle ne verra jamais, avec comme seule compagnie la gouvernante des enfants.

Troublante en ce qu'au fil des jours, les évènements, comportements des enfants... sont de plus en plus troublants : quelle en est la part de l'imagination, ou de la réalité, de la narratrice ? Troublante question également, qui n'aura jamais véritablement de réponse.

J'aurais pu, sûrement, apprécier davantage ce bref roman, si je ne l'avais pas lu après de nombreux autres brefs romans, ou après de nombreuses autres nouvelles, du genre. Mais ce n'est pas le cas, et j'ai donc subi plus qu'autre chose tout ce que à quoi je pensais m'attendre, et qui a fini, à un moment ou à un autre, par se produire.

Je réitèrerai malgré tout la lecture d'une autre oeuvre d'Henry James, chez qui j'ai pressenti quelque chose qui pourrait vraiment me plaire. Je vais juste éviter ses oeuvres fantastiques, s'il y en a d'autres...
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Je découvre avec bonheur la littérature classique mondiale. Il y a plusieurs années que j'ai lu le Tour d'écrou d'Henry James. Et, j'ai profité de la lecture commune du challenge Mauvais genre pour le dévorer à nouveau. Cette nouvelle lecture me conforte dans mes goûts littéraires. En 2017, j'avais lu un essai sur le roman gothique anglais sans en avoir jusqu'à présent fréquenté sa prose fictionnelle. Henry James est le plus anglais des américains. Né à New York en 1843, il a été naturalisé anglais en 1915. le tour d'écrou pourrais avoir mal vieilli comme ces vieilles séries américaines des années 70-80. L'écriture de James est raffinée. Elle ressemble à cet art chinois de la calligraphie chinoise ou la peinture à l'encre de Chine. Henry James trace l'atmosphère de son récit à travers la silhouette de ses personnages, leurs qualités, leurs comportements, leurs émotions, à travers la vision du château et à travers la ligne de paysages inconnus et inquiétants. Il y a une harmonie entre l'écriture et le récit. Henry James par l'intermédiaire de l'institutrice mais aussi par le narrateur raconte une histoire de fantôme. Peter Quint, un homme à tout faire et l'ancienne institutrice, Miss Jessel hante le domaine de Bly et son vieux château ainsi que les deux jeunes enfants dont la nouvelle institutrice a la charge. Flora et Miles. Cette présence malfaisante affecte ses relations avec ses protégés. Les deux fantômes semblent manipuler ces enfants innocents. Cette manipulation intervient jusqu'au collège où est interné Miles. Il revient au château pour les vacances d'été précédé par une lettre du directeur par laquelle il refuse le retour de Miles à la rentrée suivante sans fournir d'explication. Déjà, les ombres de ces esprits démoniaques s'invitent dans l'entourage de l'institutrice.
J'ai trouvé la fin du récit abrupte mais totalement dans l'esprit du roman.
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Je suis tombée sous le charme de son écriture un peu désuète, de ses phrases qui s'enroulent, de ses circonvolutions.
J'ai aimé ces deux personnages de femmes, l'une naïve, ignorante du monde et soumise au joug de ses émotions, l'autre plus terre à terre et pleine de bon sens. Toutes deux s'épauleront, malgré leurs différences, unies par leur amour des enfants.
J'ai aussi apprécié dans les premiers chapitres, sa manière d'installer la tension, le flou entre réalité et fantasme.
Par contre, la lassitude se fait vite sentir, on s'enlise rapidement et la fin semble bâclée.

Un roman dans l'esprit des contes, nouvelles ou autres histoires fantastiques du XIX ème qui ne m'a pas vraiment emballée mais qui va m'inciter à relire les maitres du genre, Poe, Théophile Gautier ou Maupassant.

Merci à Flaubauski et Polarjazz qui m'ont accompagnée
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L'audiobook rend l'expérience bien plus immersive. Cloé Horry fait un super boulot en rendant une histoire démodée et plate, plus vivante. Pour accompagner un bout de ma nuit blanche, ça passe, mais est-ce que je serais allée au bout sur papier ? Non. J'ai plutôt apprécié la plume de l'auteur et sa façon de poser ses ambiances, mais même en mettant de côté tout ce qui a été fait depuis et donc à quel point ce récit à un côté vieux et déjà vu, il y a des choses qui m'ont peu convaincu. le côté dramatique de l'institutrice qui imagine le pire directement, son comportement parfois aussi ridicule que ceux des perso de slashers de notre époque, le manque de réel personnalité des deux personnages féminins, les enfants pas assez "dérangeants" selon moi, donc qui rend beaucoup de moments peu voire pas du tout convaincants... Bref, merci Cloé.
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Le Tour d'écrou d'Henry James a été adapté sur Netflix dans une série qui s'appelle The Hauting of Bly Manor. Ayant regardé la série bien avant d'avoir lu le livre, j'avais trouvé l'ambiance de la série très lente. L'adaptation n'étant pas une copie conforme du livre, certains détails ont été rajoutés pour accrocher le téléspectateur.
Dans ce classique de l'horreur, Henry James nous raconte l'arrivée d'une institutrice dans la grande demeure de Bly pour s'occuper de deux orphelins. Deux orphelins très intelligents, vifs d'esprit, et très agréables à vivre. Pourtant, au fil des pages, des apparitions vont se succéder et l'institutrice en charge des deux enfants va se rendre compte que la maison est hantée. Les visions fantomatiques sont toutes deux d'anciens occupants de la demeure, Peter Quint le valet de chambre et Miss Jessel, l'ancienne institutrice. Elle apprendra qu'ils sont morts dans des circonstances douteuses et la narratrice va se rendre compte qu'elle n'est pas la seule à voir ces entités.
Le tour de force d'Henry James est de nous laisser imaginer l'angoisse et l'horreur à chaque page. C'est un roman ou les détails sont lâchés sporadiquement, nous laissant seulement notre imagination pour essayer de comprendre et d'analyser les diverses situations.
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Il faut quelques pages pour se remettre dans le style de l'époque : des phrases à rallonge, des incises, mais on ne perd jamais le fil. Cependant on a parfais envie d'aller à l'essentiel mais l'ensemble crée une mélodie et une atmosphère préparatoire, propre au fantastique. Et puis la gouvernante explore énormément ses ressentis, émotions, cherche à savoir et interpréter ce que pensent les enfants et l'intendante. le texte est enchâssé : l'auteur nous brosse le décor et les conditions de l'époque : un texte autobiographique d'une personne décédée vingt ans auparavant est lu à un petit comité de bonne compagnie. Donc il n' y a aucune possibilité pour les auditeurs ni pour le lecteur de vérifier la véracité des faits. La narratrice ne donnera jamais que son point de vue et beaucoup de faits et d'événements ne seront pas explicités. On ne saura pas tout. J'ai eu du mal à rester concentrée, je me suis un peu ennuyée du fait du style tout en rondeurs littéraires et je reste avec mes questions dont une, à la fin, qui restera une interprétation de ma part ; la fin est plus rythmée, le dénouement magnifique de perversité d'auteur ! Je ne regrette pas d'avoir lu cette nouvelle, base de ce genre littéraire et qui a été une pongée dans le XIXe siècle anglais. Un vieux manoir anglais isolé, un jeune femme et deux enfants, quelques domestiques pour un roman fantastique, c'est quand même des ingrédients sérieux pour se régaler et se faire peur.
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