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3,63

sur 111 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A l'occasion d'un dîner, Oliver Lyon, peintre reconnu, fait la connaissance du Colonel Capadose. Il se trouve que ce dernier est marié à une femme dont Lyon fut autrefois très épris. le Colonel Capadose est un homme en tous points remarquable, si ce n'est qu'il a une fâcheuse tendance à mentir. Il ment sur tout, tout le temps, raconte des histoires improbables. Lyon ne peut admettre que la femme qu'il place sur un piédestal, la parant de toutes les vertus, tout particulièrement celle de l'honnêteté la plus pure, tolère ce défaut. Il va donc s'atteler à dénoncer la vraie nature de Capadose.

"Le menteur" permet de retrouver tout le talent de nouvelliste d'Henry James. L'écriture est agréable et sert une intrigue bien troussée. L'auteur sait installer un suspense qui tient le lecteur en haleine malgré un dénouement un peu abrupt. J'avoue préférer les nouvelles à chute et "le menteur" n'a pas vraiment de chute. Mais ce petit bémol n'amoindrit pas le plaisir de lecture.

La peinture psychologique est fine, subtile, les personnages parfaitement brossés. le propos est acerbe et réjouissant. Afin de dénoncer un affabulateur, Lyon va lui-même devenir un menteur patenté et un odieux manipulateur. Si Capadose, mythomane compulsif, fait sourire et attire presque la sympathie par la fantaisie et l'innocence de ses mensonges, Lyon se révèle, au fur et à mesure du récit, assez détestable. Dans son cas, les mensonges sont intéressés. Qu'un personnage si moralisateur au début, cherchant à dénoncer le mensonge use pour cela lui-même de sournoises tromperies est assez savoureux.

En bref, un très bon moment de lecture que je conseille vivement.

Challenge Petits plaisirs 2016 - 33
Challenge XIXème siècle 2016 - 10
Challenge Multi-défis 2016 - 37 (un livre qui cible l'un des 7 péchés capitaux)
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Une nouvelle incursion dans le monde d'Henry James avec cette nouvelle ambigüe, plus subtile qu'il n'y parait en première lecture, une sorte de marque de fabrique de l'auteur me semble-t-il.

Un peintre célèbre, Oliver Lyon, invité dans un manoir pour y faire le portrait de l'hôte de ces lieux, retrouve, dans une soirée donnée par ce dernier, Everina, une femme qu'il a beaucoup aimé et avec laquelle il a rompu.
Everina est mariée au Colonel Capadose, un fabulateur incorrigible, un mythomane pour qui le mensonge est une sorte de besoin pathologique, une manière puérile d'inventer les faits. Lyon s'imagine qu'il est impossible qu'Everina soit dupe des mensonges de son mari, et voit là une opportunité de la reconquérir. Il propose au Colonel de faire son portrait, bien décidé à traduire dans celui-ci la fausseté du personnage, et la faire saisir à celle qu'il aime toujours.
Mais la suite des événements montrera qu'il s'est trompé, qu'après un moment de stupeur de Capadose et de son épouse à la vue du tableau achevé, le piège qu'il avait tendu se retournera contre lui.

En définitive, qui est ou qui sont le(s)menteur(s)? le Colonel qui ment comme il respire, mais dont les mensonges sont futiles et sans conséquences, sa femme qui joue la même partition, ou le peintre qui leur tend un piège? Qui est authentique ou fait illusion?
Derrière cela, j'y ai perçu cette question qui me semble récurrente chez James, et que l'on retrouve aussi chez Proust, celle de savoir si on peut appréhender la vérité des êtres derrière les apparences
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Je continue ma découverte des classiques étrangers par un américain qui a fini anglais, cette fois, et avec une courte nouvelle en forme de constat : un menteur reste un menteur, et en plus, il est contagieux !

Cela insupporte manifestement le narrateur, le peintre Lyon, mais il finit par se rendre compte qu'il n'y peut rien, puisque même son amour d'antan, sous la contagion, ment comme une arracheuse de dents.

Et c'est un constat tout ce qu'il y a de plus réaliste, que tout le monde a fait au moins une fois dans sa vie. A part les menteurs pathologiques, lol ! Ce que j'ai beaucoup aimé dans cette nouvelle, c'est le style. Caustique et cynique à souhait, c'est vraiment corrosif. Je ne vais pas mettre 46 citations pour une nouvelle lue en une heure, mais sachez que c'est bourré de petits passages comme celui que j'ai cité.

Le seul reproche, la fin est un brin courte et abrupte...

C'est un regard plein de lucidité que porte l'auteur sur ses collègues humains, et rien que pour ça, ça valait le coup de le découvrir ! Affaire à suivre...
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"Le menteur" de Henry James est une nouvelle qui commence très bien et qui m'a tenue en haleine. le narrateur, Oliver Lyon, est un peintre de talent qui retrouve Everina son amour de jeunesse qu'il n'a jamais oublié. Malheureusement pour lui, elle est mariée au colonel Capadose, un bel homme, intelligent et séducteur, qu'elle aime passionnément.
Pour autant, le mari beau parleur va sympathiser avec le peintre qui se rend compte que les grandes qualités du colonel cachent un défaut, il est mythomane. Pour montrer son vrai visage à Everina, il propose de faire son portrait pour dévoiler l'affabulateur que sa femme ne semble pas voir. Va-t-elle avoir une révélation ?
Henry James excelle pour décrire la psychologie des personnages, surtout des hommes, dans une histoire où on s'interroge sur le pouvoir révélé par le tableau, dans le genre du portrait de Dorian Gray.
J'ai aimé l'intrigue y compris les intentions douteuses du peintre (mais que ne fait-on pas par amour !) mais beaucoup moins la chute ou plutôt la dernière phrase. C'est comme ça avec la lecture, on peut avoir des surprises jusqu'au dernier mot.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
Challenge Riquiqui 2022
Challenge XIXème siècle 2022
Challenge Multi-défis 2022
Challenge ABC 2021-2022
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Henry James, Henry James, Henry James...
Ça faisait plus de 15 ans que nous ne nous étions pas rencontrés tous les deux, depuis ma licence d'anglais et ton fameux roman The Bostonians sur lequel j'avais sué sang et eau (mais que je compte bien relire un jour). Je ne te connaissais finalement que par le biais d'une oeuvre obligatoire, allais-je donc t'apprécier pour une lecture plaisir ? Une (longue) nouvelle était parfaitement indiquée.

Le menteur nous emmène à la rencontre d'un peintre reconnu, Oliver Lyon, invité dans une vieille demeure anglaise afin de réaliser le portrait du patriarche âgé désormais de 90 ans. À cette occasion, il rencontre le flamboyant colonel Capadose et, surtout, son épouse, la belle Everina, l'amour de jeunesse d'Oliver.

Le colonel Capadose est connu pour passer pour un fieffé menteur, enjolivant la réalité quand il n'exagère pas ou invente, tout simplement. Oliver, par envie de revoir Everina, pourtant follement amoureuse de son mari, va proposer de faire le portrait du colonel. Une manière de régler ses comptes ?

J'ai globalement beaucoup aimé cette histoire même si je reste sur ma faim. C'est dommage car ça me laisse un goût d'inachevé qui fait que je sors frustrée.
L'écriture ne m'a pas emballée non plus mais je pense que c'est davantage dû à la traduction qu'au talent de l'auteur que j'ai déjà lu dans sa langue originale.

Henry James dépeint les petits arrangements avec la réalité tout en analysant les travers de son époque.
Ce que l'on attendait d'un homme, la fiabilité, et d'une femme, la douceur et la loyauté, et ce au détriment de la vérité parfois, sont mis en avant ici.
Un menteur reste-t-il un menteur ?

Ça me donne envie de relire d'autres nouvelles de Henry James.


Challenge Solidaire 2019
Challenge Riquiqui 2019
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J'ai été convaincue par l'idée au coeur de cette nouvelle, par la manière dont notre personnage principal va chercher à démasquer un menteur invétéré en réalisant son portrait. C'est toujours un plaisir de lire un écrit d'Henry James, sa plume donnant toujours l'impression de tomber juste. Je regrette simplement cette pseudo-romance du personnage principal, qui ne m'a pas particulièrement plu.
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Cette histoire explore les thèmes de la tromperie et de la vérité, mettant en scène un peintre en vogue qui va rencontrer un colonel, personnage qui a la capacité particulière de dire des mensonges convaincants qui ne sont jamais vraiment détectés par qui que ce soit, même si certains y voient parfois un peu d'exagération.

Le roman traite de la dichotomie entre le mensonge délibéré et la vérité dissimulée, soulignant que la ligne entre les deux peut être mince et souvent difficile à discerner.

Ce qui rend ce récit singulièrement fascinant, c'est la motivation sous-jacente du héros. Ce n'est pas simplement le désir de démêler la toile de mensonges, mais aussi la quête de comprendre l'étendue de l'influence du colonel sur son environnement.
Le protagoniste, paradoxalement, se trouve encore pris au jeu de la tromperie. L'ironie de la situation réside dans le fait que, à force de feindre l'ignorance face aux mensonges du colonel, le protagoniste devient lui-même un acteur dans ce jeu délicat de dissimulation.

Ce glissement subtil souligne brillamment la complexité de la nature humaine et de la tromperie. Ce processus met en lumière la fragilité de la sincérité et la manière dont la frontière entre le bien et le mal peut devenir floue.

L'écriture ingénieuse de l'auteur guide le lecteur à travers un voyage émotionnel où la vérité devient un enjeu complexe et parfois douloureux. le roman incite à une introspection sur la façon dont chacun, à un moment donné, peut être acteur ou victime du mensonge, et des répercussions que ce mensonge peut avoir sur sa propre vie, mais aussi sur celle de ceux qui nous entourent.
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À travers l'histoire d'un menteur pathologique et un tableau qui a des accointances avec le portrait de Dorian Gray, voici un délicieux roman d'un très grand écrivain américain, Henri James, qui excelle dans l'art de brosser des portraits psychologiques d'une grande finesse, de peindre une époque, de nous plonger dans l'atmosphère de la bourgeoisie américaine de la fin du XIXeme siècle.
Remarquablement bien écrit, témoignage historique et social, un régal pour les amateurs du genre.
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Une lecture aisée et rapide de cette nouvelle d'Henry James m'a permis d'apprécier cet auteur. le rythme d'écriture est plaisant et les détails des décors et acteurs de l'histoire sont équilibrés. Une fin plus intrigante aurait pu apporter un plus de sel.
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Ce livre est le premier que je découvre de cet auteur, et ceci grâce au challenge Henry James de Cléanthe. et le moins que je puisse dire, c'est que je ne suis pas déçue. le style d'Henry James, est simple, fluide, sans lourdeur, très agréable à lire. Les personnages évoqués dans ce récit sont extrêmement intéressants, je dirai même attachants, surtout le fameux colonel Capadose malgré ses élucubrations et ses mensonges qui se succèdent au fil des pages, devant l'incrédulité du jeune peintre Oliver Lyon.

L'histoire débute dans le manoir d'un vieil homme dont Lyon doit réaliser le portrait, mais lors du dîner, il remarque une femme d'une beauté incroyable qui n'est autre que son ancien amour de jeunesse, Everina. Elle a, depuis, épousé le colonel Capadose, menteur invétéré et beau parleur, un homme dont elle est profondément éprise malgré ses défauts. Oliver est déterminé à confondre le colonel, mais surtout Everina, qu'il soupçonne de couvrir son époux. La nature orgueilleuse de cette femme qu'il a jadis aimé ne peut pas, d'après lui, s'accorder à ces mensonges répétitifs et honteux. Il souhaite surtout, au fond de lui, qu'elle reconnaisse enfin que c'est lui qu'elle aurait dû épouser pour être heureuse.

La suite ici :
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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