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3,63

sur 111 notes
Première incursion dans l'univers romanesque d'Henry James.

Un jeune peintre retrouve un amour déçu au cours d'un dîner dans un manoir hanté (mais ne le sont-ils pas tous ?) de la campagne anglaise. L'artiste découvre un terrible secret concernant le mari de la jeune femme. Dès lors il se met à nourrir des espoirs de reconquête, ou à tout le moins des aveux de regrets, et soumet le couple à une épreuve, qui se révèlera destructrice, à plus d'un titre.

Tout y est : décors du XIXème siècle, écriture soignée, dialogues travaillés, alternance d'espoirs et de déception pour le peintre, ... Jusqu'au bout, de l'homme ou de la femme, on ne saura juger lequel est le plus diabolique. Ou peut-être est-ce le peintre qui est le plus à blâmer ? Une excellente introduction, je pense, au plus européen des écrivains américains, dont je lirai certainement d'autres oeuvres.
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A l'occasion d'un dîner, Oliver Lyon, peintre reconnu, fait la connaissance du Colonel Capadose. Il se trouve que ce dernier est marié à une femme dont Lyon fut autrefois très épris. le Colonel Capadose est un homme en tous points remarquable, si ce n'est qu'il a une fâcheuse tendance à mentir. Il ment sur tout, tout le temps, raconte des histoires improbables. Lyon ne peut admettre que la femme qu'il place sur un piédestal, la parant de toutes les vertus, tout particulièrement celle de l'honnêteté la plus pure, tolère ce défaut. Il va donc s'atteler à dénoncer la vraie nature de Capadose.

"Le menteur" permet de retrouver tout le talent de nouvelliste d'Henry James. L'écriture est agréable et sert une intrigue bien troussée. L'auteur sait installer un suspense qui tient le lecteur en haleine malgré un dénouement un peu abrupt. J'avoue préférer les nouvelles à chute et "le menteur" n'a pas vraiment de chute. Mais ce petit bémol n'amoindrit pas le plaisir de lecture.

La peinture psychologique est fine, subtile, les personnages parfaitement brossés. le propos est acerbe et réjouissant. Afin de dénoncer un affabulateur, Lyon va lui-même devenir un menteur patenté et un odieux manipulateur. Si Capadose, mythomane compulsif, fait sourire et attire presque la sympathie par la fantaisie et l'innocence de ses mensonges, Lyon se révèle, au fur et à mesure du récit, assez détestable. Dans son cas, les mensonges sont intéressés. Qu'un personnage si moralisateur au début, cherchant à dénoncer le mensonge use pour cela lui-même de sournoises tromperies est assez savoureux.

En bref, un très bon moment de lecture que je conseille vivement.

Challenge Petits plaisirs 2016 - 33
Challenge XIXème siècle 2016 - 10
Challenge Multi-défis 2016 - 37 (un livre qui cible l'un des 7 péchés capitaux)
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Une nouvelle incursion dans le monde d'Henry James avec cette nouvelle ambigüe, plus subtile qu'il n'y parait en première lecture, une sorte de marque de fabrique de l'auteur me semble-t-il.

Un peintre célèbre, Oliver Lyon, invité dans un manoir pour y faire le portrait de l'hôte de ces lieux, retrouve, dans une soirée donnée par ce dernier, Everina, une femme qu'il a beaucoup aimé et avec laquelle il a rompu.
Everina est mariée au Colonel Capadose, un fabulateur incorrigible, un mythomane pour qui le mensonge est une sorte de besoin pathologique, une manière puérile d'inventer les faits. Lyon s'imagine qu'il est impossible qu'Everina soit dupe des mensonges de son mari, et voit là une opportunité de la reconquérir. Il propose au Colonel de faire son portrait, bien décidé à traduire dans celui-ci la fausseté du personnage, et la faire saisir à celle qu'il aime toujours.
Mais la suite des événements montrera qu'il s'est trompé, qu'après un moment de stupeur de Capadose et de son épouse à la vue du tableau achevé, le piège qu'il avait tendu se retournera contre lui.

En définitive, qui est ou qui sont le(s)menteur(s)? le Colonel qui ment comme il respire, mais dont les mensonges sont futiles et sans conséquences, sa femme qui joue la même partition, ou le peintre qui leur tend un piège? Qui est authentique ou fait illusion?
Derrière cela, j'y ai perçu cette question qui me semble récurrente chez James, et que l'on retrouve aussi chez Proust, celle de savoir si on peut appréhender la vérité des êtres derrière les apparences
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Je continue ma découverte des classiques étrangers par un américain qui a fini anglais, cette fois, et avec une courte nouvelle en forme de constat : un menteur reste un menteur, et en plus, il est contagieux !

Cela insupporte manifestement le narrateur, le peintre Lyon, mais il finit par se rendre compte qu'il n'y peut rien, puisque même son amour d'antan, sous la contagion, ment comme une arracheuse de dents.

Et c'est un constat tout ce qu'il y a de plus réaliste, que tout le monde a fait au moins une fois dans sa vie. A part les menteurs pathologiques, lol ! Ce que j'ai beaucoup aimé dans cette nouvelle, c'est le style. Caustique et cynique à souhait, c'est vraiment corrosif. Je ne vais pas mettre 46 citations pour une nouvelle lue en une heure, mais sachez que c'est bourré de petits passages comme celui que j'ai cité.

Le seul reproche, la fin est un brin courte et abrupte...

C'est un regard plein de lucidité que porte l'auteur sur ses collègues humains, et rien que pour ça, ça valait le coup de le découvrir ! Affaire à suivre...
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Livre gentillet qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. A lire quand on a rien d'autre à se mettre sous la dent.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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"Le menteur" de Henry James est une nouvelle qui commence très bien et qui m'a tenue en haleine. le narrateur, Oliver Lyon, est un peintre de talent qui retrouve Everina son amour de jeunesse qu'il n'a jamais oublié. Malheureusement pour lui, elle est mariée au colonel Capadose, un bel homme, intelligent et séducteur, qu'elle aime passionnément.
Pour autant, le mari beau parleur va sympathiser avec le peintre qui se rend compte que les grandes qualités du colonel cachent un défaut, il est mythomane. Pour montrer son vrai visage à Everina, il propose de faire son portrait pour dévoiler l'affabulateur que sa femme ne semble pas voir. Va-t-elle avoir une révélation ?
Henry James excelle pour décrire la psychologie des personnages, surtout des hommes, dans une histoire où on s'interroge sur le pouvoir révélé par le tableau, dans le genre du portrait de Dorian Gray.
J'ai aimé l'intrigue y compris les intentions douteuses du peintre (mais que ne fait-on pas par amour !) mais beaucoup moins la chute ou plutôt la dernière phrase. C'est comme ça avec la lecture, on peut avoir des surprises jusqu'au dernier mot.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
Challenge Riquiqui 2022
Challenge XIXème siècle 2022
Challenge Multi-défis 2022
Challenge ABC 2021-2022
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Le menteur d'Henry James est une lecture sympathique que j'ai lu en seulement une petite heure.

Dans cette courte nouvelle, nous suivons Oliver Lyon, peintre très demandé, dans sa quête de la vérité. Lors d'un dîner, il rencontre le Colonel Capadose, marié à Everina qui a éconduit notre peintre plusieurs années auparavant. Oliver Lyon s'aperçoit que le Colonel est un affabulateur, il ne peut s'empêcher de mentir ou d'embellir certains faits. Un brin jaloux, le peintre se met donc en quête de savoir si Everina, femme qu'il a connu droite et sincère, accepte ou au contraire se mortifie des mensonges de son époux.

Composée de seulement 3 chapitres, l'auteur met bien évidement les choses en place rapidement. Dès le départ nous savons quelles sont les relations entre Everina et Oliver et nous comprenons très vite que le Colonel n'est pas très sincère. En se servant du prétexte de vouloir faire un portrait d'Amy, fille du Colonel, Oliver tente de se rapprocher d'Everina afin de connaître ses sentiments envers le Colonel, l'aime-t-elle vraiment? Est-elle d'accord avec toutes ses affabulations ou cherche-t-elle à les excuser? Car pour Oliver, cette femme qu'il idolâtrait et qu'il semble toujours aimer, ne peut tout simplement pas être complice de tels agissements. Malheureusement sa combine ne marche pas et il se sent le devoir de peindre le Colonel à son tour afin de le montrer aux yeux du monde tel qu'il est réellement. Je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler le dénouement de la nouvelle !

En tout cas, Henry James parle ici d'un menteur en la personne du Colonel Capadose mais il dénonce tous les mensonges des gens, ceux que l'ont fait par omission, les gentils mensonges qui ne blessent personne mais qui peuvent amener à des situations particulières à force d'en user. et aussi ceux créés pour notre propre intérêt, En effet, Oliver Lyon prétexte lui-même vouloir faire une portrait de Capadose pour son propre plaisir alors qu'il n'en est rien, il ment afin de dénoncer un menteur, la situation est plutôt coquasse !

Je n'avais jamais lu d'écrit de cet auteur auparavant. J'ai beaucoup apprécié son style fluide et simple même s'il détaille parfaitement les choses. Cette nouvelle m'a donnée envie de découvrir les autres oeuvres d'Henry James.

Challenge ABC 2014/2015 18/26
Challenge Petits Plaisirs
Challenge XIXème
Challenge variétés catégorie " livre que vous pouvez terminer en un jour"
Challenge PAL
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C'est l'histoire d'un peintre, d'un colonel et de sa femme (ancien modèle du peintre dont il est secrètement épris). le colonel est un personnage fascinant d'audace et de culot puisque mythomane invétéré. le peintre décide donc, sous couvert de leur nouvelle amitié et pour se rapprocher de la dame, d'exécuter le portrait du trublion. Mais la vérité, connue de tous, est-elle prête à être admise par les principaux intéressés ?

Un style très théâtral servi par un langage soutenu et délicieusement complexe. Des personnages caricaturaux mais torturés. Une fin avortée qui surprend et fait dire "ah tiens !". Un petit récit très sympathique d'un grand auteur. On sent qu'il en reste encore sous le pied après cette lecture.
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Henry James, Henry James, Henry James...
Ça faisait plus de 15 ans que nous ne nous étions pas rencontrés tous les deux, depuis ma licence d'anglais et ton fameux roman The Bostonians sur lequel j'avais sué sang et eau (mais que je compte bien relire un jour). Je ne te connaissais finalement que par le biais d'une oeuvre obligatoire, allais-je donc t'apprécier pour une lecture plaisir ? Une (longue) nouvelle était parfaitement indiquée.

Le menteur nous emmène à la rencontre d'un peintre reconnu, Oliver Lyon, invité dans une vieille demeure anglaise afin de réaliser le portrait du patriarche âgé désormais de 90 ans. À cette occasion, il rencontre le flamboyant colonel Capadose et, surtout, son épouse, la belle Everina, l'amour de jeunesse d'Oliver.

Le colonel Capadose est connu pour passer pour un fieffé menteur, enjolivant la réalité quand il n'exagère pas ou invente, tout simplement. Oliver, par envie de revoir Everina, pourtant follement amoureuse de son mari, va proposer de faire le portrait du colonel. Une manière de régler ses comptes ?

J'ai globalement beaucoup aimé cette histoire même si je reste sur ma faim. C'est dommage car ça me laisse un goût d'inachevé qui fait que je sors frustrée.
L'écriture ne m'a pas emballée non plus mais je pense que c'est davantage dû à la traduction qu'au talent de l'auteur que j'ai déjà lu dans sa langue originale.

Henry James dépeint les petits arrangements avec la réalité tout en analysant les travers de son époque.
Ce que l'on attendait d'un homme, la fiabilité, et d'une femme, la douceur et la loyauté, et ce au détriment de la vérité parfois, sont mis en avant ici.
Un menteur reste-t-il un menteur ?

Ça me donne envie de relire d'autres nouvelles de Henry James.


Challenge Solidaire 2019
Challenge Riquiqui 2019
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Qui est le menteur ? Un peintre tente de percer le secret de la vie d'un couple mondain en faisant le portrait du mari… Henry James a plusieurs fois traversé l'Atlantique pour rejoindre le continent européen lorsqu'il rédige cette nouvelle. Il est alors un écrivain reconnu qui fréquente les salons d'intellectuels, de Paris à Londres en passant par l'Italie ; un univers tout en apparence, soigné, « une pièce à moitié jouée » (p.13). Les jalons de l'approche singulière de l'auteur sont là. En trois actes, il dissèque et entraine le lecteur dans le mécanisme psychologique d'une société fragile et ambigüe où la célébrité est un objectif et la mystification est un mot d'ordre, voire une banale habitude. « Il me semble que nous sommes tous dans le même cas, tant que nous ne découvrons pas que l'on nous trompe (…) » (p.24) confie Oliver Lyon, protagoniste dont Henry James fait partager le regard. Les situations qui en ressortent décrivent une comédie humaine pleine de quiproquos à la limite du comique et du pathétique. Si l'auteur offre un point de vue en retrait, il est cependant loin d'être neutre. Peut-être est-il aussi à considérer comme une autocritique sur son propre train de vie. Les questions relatives à la représentation, et notamment celle des limites de l'authenticité et de l'illusion, parcourent le texte. Elles le sont d'autant plus, traitées à partir du prétexte classique qui est le portrait pictural. En effet, la quête de vérité ou de l'essence de l'être dans la peinture se retrouve dans la littérature du XIXe et XXe siècle. Cette recherche est comprise autant comme l'acte de matérialiser le visage ou le corps du modèle que le fait de regarder l'expression artistique proposée. "Le Chef-d'oeuvre inconnu" De Balzac, "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde ou encore "Le faux" de Romain Gary sont des exemples. Dans ces ouvrages le peintre, le jeune bourgeois ou le collectionneur sont happés par leur propre croyance en l'objet, au point que celle-ci peut devenir meurtrière. Si Oliver Lyon semble un moment croire au pouvoir révélateur de mensonge et de personnalité de sa seule peinture, la réalité au-delà du cadre de la toile le dépassera. Henry James livre un moment de la confrontation de personnages luttant chacun à leur manière contre la fugacité de la vie.
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