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Les auteurs étudient dans ce documentaire des crimes atroces qui ont réellement secoué Londres en 1811.
En effet sept personnes ont été atrocement massacrées chez elles, dans des quartiers commerçants de Londres et à ce jour les coupables n'ont pas été trouvés.
Cette enquête journalistique m'a un peu déçue car au final, on ne sait pas vraiment qui a tué ces deux familles ni pourquoi.
La reconstitution historique est passionnante, on a vraiment l'impression de voir les maisons, l'ambiance du quartier, les moyens mis en oeuvre par les magistrats et autres responsables de ces enquêtes à une époque où la Police n'existait pas encore etc...mais je reste frustrée quant aux coupables.
Nous sommes malheureusement certains que le coupable désigné n'était pas le meurtrier de ces sept personnes dont un bébé mais les auteurs ne font que nommer plusieurs hommes pouvant éventuellement être suspects sans toutefois apporter de preuve et surtout on ignore totalement le mobile de ces crimes atroces.
La reconstitution historique est par contre vraiment bien faite, j'ai vraiment eu la sensation de passer le week-end à arpenter des rues étroites et sombres, à me rendre dans les tavernes glauques ou dans les petites boutiques anglaises, à boire de la bière avec des individus rustres...
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Dans Les Meurtres de la Tamise, P.D. James et T. A. Critchley reviennent sur deux horribles massacres s'étant déroulés dans les quartiers pauvres de Londres en 1811. Sept victimes, dont un bébé, ont été sauvagement assassinés en moins de deux semaines.
Après une enquête succincte et malhabile, un suspect est arrêté et se suicide peu de temps après son incarcération. Pour la justice, ce suicide équivaut à des aveux. Affaire classée.

Les auteurs n'ont pas lésiné sur la recherche : le bouquin fourmille de reproductions d'articles de presse, de compte-rendus et témoignages. De ce point de vue, rien à redire, P.D. James et T. A. Critchley n'inventent rien.

Cependant, je me suis profondément ennuyée pendant ma lecture car il n'y a aucune passion. Venant de P.D James, auteur de polar, je m'attendais à une histoire plus prenante. Mais comme les auteurs critiquent très peu, la quasi-totalité du texte étant composé des articles de presse et des compte-rendus, c'est académique. Le récit ne devient intéressant que lorsque les auteurs y vont de leurs commentaires sur les suspects, la police ou encore les mœurs de l'époque.

En outre, la quatrième de couverture stipule que les auteurs ont découvert le coupable preuves à l'appui mais cette partie « annonce du coupable » prend à peine dix pages. On ne peut pas dire qu'ils étayent beaucoup leurs hypothèses ! De toutes façons, il est toujours ridicule de proclamer « c'est lui, c'est sûr ! » plus de cent-cinquante ans après les faits sans avoir dans les mains les pièces à convictions ni pouvoir interroger les témoins. Mais c'est la mode...

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C'est une très bonne analyse de ces deux meurtres plus que sordides que nous offre l'une des reines du crime britannique.

P.D. James commence par nous parler du quartier de l'Est londonien où les drames ont eu lieu. Elle en détaille la géographie et explique en quoi celle-ci a permis aux meurtriers de passer inaperçus: petites rues sombres, foule se baladant jusque tard dans la nuit et dans laquelle il est facile de se fondre, proximité du port où l'incessant ballet des navires permet aux personnages les plus suspects de disparaître pour quelque temps en s'engageant comme membre d'équipage.

Cette descripiton donne tout de suite le ton de l'ouvrage: on ressent ce quartier comme un endroit peu sûr et mal fréquenté, d'autant plus qu'à l'époque, aucune police officielle n'est là pour veiller sur la tranquillité de ses habitants. Seuls de vieux veilleurs participant au guet organisé à l'époque parcourent les rues d'heure en heure.

Le sous-titre de l'ouvrage, Une enquête historico-policière, est donc bien adapté, puisque P.D. James se lance dans une véritable histoire des forces publiques et du système judiciaire du début du XIXe siècle. C'est ainsi que l'auteure nous explique qu'au manque de police organisée s'ajoute l'absence de magistrats professionnels. En 1811, les magistrats sont des poètes, des écrivains ou autres, qui siègent comme juges lorsqu'on a besoin de leurs services. Mais ces malheureux sont bien incapables de remplir une charge aussi importante et difficile...

Ce manque de professionnalisme des enquêteurs, ajouté à l'ambiance relativement glauque de l'East End de 1811 fait froid dans le dos, car on se rend compte qu'il ne faisait pas bon être victime d'une agression quelconque dans le coin, personne n'étant capable de retrouver l'agresseur.

L'amateurisme des responsables de la sécurité du quartier explique l'absence de solution satisfaisante aux meurtres de Marr et des Williamson, les deux familles massacrées dans leurs commerces en décembre 1811, à quelques jours d'intervalles. Les magistrats hésitent, réfléchissent, arrêtent des suspects qu'ils finissent par libérer, n'analysent pas suffisamment le peu d'éléments de preuve à leur disposition, évitent de creuser les témoignages de personnes qui semblent leur cacher des informations essentielles... Jusqu'au jour où ils finissent tout de même par arrêter un certain John Williams, qui finira pendu dans sa cellule avant d'être jugé...

Selon P.D James et Critchley, Williams n'était même pas coupable du meurtre de ces deux familles; bien au contraire, puisque de nombreuses preuves et quelques témoignages, s'ils avaient été analysés avec plus de pertinence, auraient prouvé l'innocence de cet homme. Et les auteurs de l'ouvrage vont même plus loin en affirmant que Williams ne s'est pas suicidé: d'après P.D. James, le présumé coupable aurait été pendu par quelqu'un ayant peur d'être dénoncé... Cette accusation est d'ailleurs très sérieuse, puisqu'elle suppose une complicité du gardien de la cellule de Williams; et cela ne fait qu'ajouter au sentiment de malaise que l'on ressent à la lecture des détails de l'enquête. Les documents utilisés par les auteurs donnent l'impression d'une énorme machination, comme si les magistrats subissant la pression de la fureur populaire, avaient absolument voulu trouvé un coupable, quitte à accuser le premier venu. En somme, entre le massacre des deux familles et l'accusation d'un innocent, c'est presque comme si les habitants de l'East End, quartier défavorisé, pouvaient être considérés comme des éléments négligeables de la vie londonienne, dont la ville et ses responsables pouvaient très bien se passer... Effrayant!
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Pour une première découverte de cette auteur, c'est ratée ! Et pourtant la quatrième de couverture, extrêmement alléchante, n'est même pas fausse. On peut juste lui reprocher trop enthousiasme face au contenu de ce roman. Pour une reprise d'enquête policière c'est extrêmement lent, le contexte historique est certes très bien détaillé mais les auteurs tombent vite dans les redondances et de plus les passages sur l'histoire des méthodes de police et d'enquête s'intègrent assez mal dans leur reprise des indices retrouvés, des investigations et des interrogatoires menés sur ces deux séries de meurtres. le propos sans cesse entrecoupé d'interruption en devient bien vite décousu et difficile à suivre.

Une lecture qui m' a énormément fait pensé à un livre paru il y a quelques années, L'affaire de Road Hill House, l'assassinat du petit Saville Kent de Kate Summerscale autrement plus réussi.
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Partie pour un traditionnel roman policier avec une enquête embrouillée savamment élucidée par une équipe d'expers où un simple inspecteur de génie, je me suis retrouvée, non sans intérêt d'ailleurs, dans une analyse historico-policière concernant deux macabres assassinats qui se sont déroulés à Londres au XIXe siècle. Un récapitulatif des faits à travers des sources d'époque, mais aussi une description des méthodes d'investigation appliquées lors de la recherche des coupables. Une procédure bien archaïque. Celle d'un siècle où les preuves et les condamnations reposaient sur de simples témoignages tout autant que sur la pression de l'opinion. Deux sordides affaires qui permettent de dresser, en parallèle, un tableau de la gestion de la sécurité à Londres à cette époque (le livre a été co-écrit par un historien). Il ne faisait pas bon être soupçonné d'un crime en Angleterre en 1811 !
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Traduction : Denise Meunier

ISBN : 9782253139058

Cette "enquête historico-policière" comme la définissaient leurs auteurs est un livre tout à fait à part qui n'appartient pas plus à la catégorie des romans qu'à celle des essais. A la limite, ce serait l'équivalent livresque d'un documentaire filmé la caméra à l'épaule, entremêlé de reconstitutions avec comédiens pour les points qui demeurent dans l'ombre. Elle pourrait aussi porter pour sous-titre "L'Affaire John Williams" si, en dépit de l'immense talent que Thomas de Quincey a mis à nous démontrer que l'assassin n'avait pas de complice et qu'il s'agissait bel et bien de Williams, le lecteur qui arrive au bout du livre de James et Critchley en est nettement moins convaincu. Disons les choses sans façons : il est même carrément sceptique.

Sans vouloir revenir sur les qualités profondes que je trouve à "De l'Assassinat Considéré Comme Un Des Beaux-Arts" et dont la seconde partie parle de la deuxième et dernière série d'assassinats dont on accusa John Williams, je suis obligée de convenir que l'enquête de James et Critchley a beaucoup, beaucoup ébranlé mes convictions. Il faut bien dire que, dans son essai, résultats de ses prises récurrentes d'opium ou tout simplement du plaisir d'avoir trouvé une théorie à exposer, De Quincey omet beaucoup de faits qui, remis à leur place, changent peu à peu le climat de l'affaire. Il a une théorie à défendre et il la défend un peu comme, un siècle plus tard à peu près, l'Américaine Patricia Cornwell s'acharnera - dans un ouvrage d'ailleurs passionnant - à prouver qu'elle est la seule à avoir découvert la véritable identité de Jack the Ripper.

Avec P. D. James (oui, la créatrice, dans la fiction policière, du célèbre Adam Dalgliesh), rien de semblable. Non sans courage et avec beaucoup de détermination, elle reprend, avec son collaborateur T. A. Critchley, deux séries de crimes atroces qui se produisirent à Londres à la fin de l'année 1811, et les détaille, parfois avec quelques longueurs et une minutie qui déplairont à certains, à un lecteur d'abord intrigué, puis passionné. Tout d'abord, le point commun est, dans les deux cas, que deux familles sont visées. Dans le premier, celui de la famille Marr, celle d'un ancien marin de 24 ans qui s'était fait charpentier et avait monté commerce à Ratcliffe Highway, il n'y a aucun survivant et, fait particulièrement épouvantable, le ou les meurtriers n'hésitent pas à égorger un enfant de trois mois, littéralement au berceau. Dans le deuxième, chez la famille Williamson (aux membres plus âgés et dont parle De Quincey ), l'enfant est nettement plus grand : c'est une fillette de dix, douze ans et elle ne devra sa survie qu'à la chance, l'agression étant signalée alors que le ou les malandrins allaient probablement lui régler son compte.

Deuxième point commun : si l'on pense bien sûr au vol comme mobile, rien, sauf peut-être une somme minime chez l'un ou chez l'autre, ne se trouve dérobé. Tuer un père, une mère, un vendeur, un bébé de trois mois pour aboutir à un tel résultat, même si l'on veut bien admettre que le ou les assassins ont été dérangés par le retour de la servante et l'intervention du guet, c'est quand même une fameuse ambition (si l'on peut dire) pour un résultat bien modeste . Chez les Williamson, le père, la mère et la servante sont tués. le commis parvient à s'échapper et c'est justement lui qui, en donnant l'alarme, empêche le meurtre de la petite Catherine. Là non plus, pas de vol à grande échelle. Mais là non plus, pas de vol.

Forcément, nous dira-t-on : il eût fallu frapper à coup sûr et s'assurer que tous les habitants des maisons choisies étaient au lit ou trop faibles pour se défendre. Agir de cette manière, c'est l'oeuvre d'un fou ou d'un psychopathe. Ca peut marcher en pleine campagne mais dans un Londres qui, à minuit, une heure de matin, grouillait encore de noctambules, c'était voué à l'échec.

Et la fameuse question arrive : pour maîtriser une famille entière avec ou sans domestiques, il faut au moins être deux. Les empreintes que l'on trouvera derrière la maison des Williamsons prouvent clairement qu'il y avait en effet deux coupe-jarrets. Pour Marr, c'est moins clair mais cela coule de source. Or, si De Quincey a fait tout ce qu'il pouvait pour prouver qu'il n'y avait qu'un seul responsable, en tous cas dans l'affaire Williamson, les juges de l'époque n'ont pu prouver mieux.

Certes, ils ont essayé. Ils ont arrêté et mis en garde à vue à tour de bras. Ils ont interrogé jusqu'à plus soif. Et ils ont aussi relaxé, avec une lassitude qui, pour P. D. James et T. A. Critchley, prouve, à un certain moment, que de grandes pressions furent exercées sur eux afin qu'ils laissassent filer les bons poissons. Seul resté blogué dans la nasse : John Williams, un joyeux drille, marin de son état, un peu trop familier, c'est certain et pilier de bar certifié, qui demeure une véritable énigme. A-t-il eu vent par hasard des projets d'assassinats et, du coup, l'aurait-on chois comme "bouc-émissaire" ? Au début, était-il d'accord mais l'égorgement du petit Marr l'a-t-il tellement horrifié qu'il a décidé de retirer ses billes ? Dans ce cas aussi, il fallait se débarrasser de lui ...

Et, fait incroyable, tout un lot de preuves, de ce qu'on appelle des "ouï-dire" qui ne seraient pas retenus au dossier aujourd'hui, tout un lot de témoins qui ne disent pas trop de mal de lui, non, pas vraiment mais qui, tout de même, rappellent tel ou tel fait "bizarre" sur le comportement de Williams, tout cela se lève en même temps contre lui, telle la pire des tempêtes. Il est emprisonné mais il n'y a aucune preuve directe. Et puis, pour certains juges, cette histoire de la solitude supposée de l'assassin dans deux meurtres englobant à chaque fois au moins trois personnes, continue à être bien gênante.

Alors, coup de théâtre - et voyez comme les choses s'arrangent - John Williams est retrouvé pendu par un mouchoir à la tringle (il y en avait une) de sa cellule, là où les prisonniers mettaient leurs vêtements et, quand on nettoyait les locaux, leur literie. Pendu, les yeux grands ouverts, avec des ecchymoses sur les bras et les poignets, un homme qui, la veille encore, plaisantait avec ses gardiens.

Les magistrats, le lord-maire, les Honorables membres du Parlement et même le Premier ministre sont soulagés : accablé de remords, l'assassin des Marr et des Williamson s'est suicidé - l'affaire est close et force reste à la Justice. S'ensuit un incroyable cortège funèbre où, devant tout Londres, le cadavre du défunt est emmené solennellement à un carrefour pour y être enterré après qu'on lui ait enfoncé un pieu dans le corps. On ajoute de la chaux vive et on remet les pavés et hop ! Ponce Pilate peut aller se laver les mains.

Quant à deux autres prisonniers "intéressants", Hart et surtout Ablass, le seul qui correspondît physiquement à la description du criminel aperçu par un témoin (il mesurait plus d'1, 80 m), Ablass, qui avait navigué avec Williams et avait pu, lors d'une tentative de mutinerie, se sentir trahi par lui - Hart & Ablass sont relaxés et on n'entendra plus jamais parler d'eux ...

A ce stade, on en arrive, comme les auteurs - et c'est bien naturel - à se demander si, d'une façon ou d'une autre, Williams (qu'il ait eu connaissance de l'intention de commettre les crimes ou pas), n'est pas finalement la huitième victime de l'histoire. Ni James, ni Critchley ne l'absolve à cent pour cent et tous deux pensent visiblement qu'il savait quelque chose. Mais quoi ? Quel rôle exact a-t-il joué s'il en a joué un ? En tous cas, impossible qu'il eût été le psychopathe - portrait d'ailleurs admirable pour l'époque - qu'en dressera plus tard De Quincey et encore moins qu'il eût agi SEUL. D'autant que, si Ablass, lui, possédait une carrure de brute, Williams, lui, n'avait rien d'un athlète ...

"Les Meurtres de la Tamise", de P. D. James et T. A. Critchley sont à recommander chaudement à tous ceux qui s'intéressent aux grandes affaires criminelles, résolues ou pas - et celle-ci, nombreux sont ceux qui le pensent aujourd'hui, ne le fut pas. En parallèle, lisez aussi l'excellent "De L'Assassinat ..." car, malgré les erreurs de son auteur, on y découvre une analyse fulgurante, plus que moderne et quasi visionnaire de la personnalité du Psychopathe-type.

Et si, par hasard, vous entendez parler d'un troisième ouvrage traduit en français sur la question ... nous sommes preneurs ! ;o)
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Un livre très intéressant de P.D. James . Elle enquête sur des assassinats qui ont eu lieu à Londres, il y a plus de cent ans.
Comme tout ce qui est historique , cela nous permet de prendre du recul par rapport à notre époque en se souvenant qu'après la Conspiration des Poudres, ce sont les catholiques qui ont été accusés de tout et de n'importe quoi en Angleterre et systématiquement suspectés.
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