En terminant cette lecture, mon avis est assez mitigé vu comme j'ai peiné à arriver jusqu'au bout.
Washington Square a pour but de dépeindre les moeurs inconsistantes et les diverses tergiversations maritales du 19ème. On ne peut nier qu'il y réussisse en se fondant sur le cliché du coureur de dot qui s'en prend à une héritière fade mais qui possède néanmoins des principes dans lesquels j'ai choisi de retenir l'endoctrinement paternel.
Si après avoir lu
Orgueil et Préjugés de
Jane Austen, je m'étais fait la réflexion que cette histoire de chiffons et de mini-drames tenait du chef-d'oeuvre grâce au style, il n'en va pas de même pour
Washington Square, même si ce n'est pas tant la plume soignée qui est en cause. Je n'ai pas apprécié la connivence que le narrateur instaure avec le lecteur auquel il murmure des remarques peu pertinentes entre deux phrases (je n'avais pas non plus aimé ce choix dans
Bilbo le Hobbit de J. R. R.
Tolkien) ; j'ai été lassée de suivre le déroulement répétitif des pensées de chacun des protagonistes mis en avant et qui sont assez caricaturaux. le père cynique et imbuvable déçu de sa progéniture, la tante pénible et idiote qui envenime la situation et persiste tout du long, la fille disciplinée qui croit à l'amour et, enfin, le bourreau des coeurs dont on cherche à percer à jour les véritables intentions.
En dehors de la lenteur du récit, de sa redondance qui pourrait être qualifiée d'application dans la description du chemin tortueux de la pensée de l'époque, je me suis d'entrée braquée contre le personnage du père, plein d'orgueil et de vanité, qu'on a envie d'étrangler vu la vision qu'il a de sa propre fille.
Washington Square n'est pas un roman que l'on prend en vue de se divertir ou de s'identifier aux personnages. Il m'a fait l'effet d'être une étude poussée de la psychologie type des membres de la bonne société du 19ème qui sont vraiment mis dans des cases desquelles on ne les verra pas sortir.