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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre est un OVNI ! il est d'ailleurs classé « Essai fictionnel »

Le narrateur, Emad nous raconte une histoire d'amour, tout en expliquant au lecteur tous les principes de l'Islam.

Emad parle de son enfance avec son père Palestinien, musulman pratiquant, sa mère chrétienne, dont la famille est d'origine grecque (en fait c'est plus compliqué car il y a des exils). Il est donc musulman d'office puisque son père l'est, mais celui-ci accepte la volonté maternelle qu'il aille au catéchisme. Des parents tolérants, donc car ils s'aiment et forment un couple uni.

Emad est né à Paris car sa mère souhaitait qu'il en soit ainsi, car elle tenait une librairie française à Alexandrie, librairie tenue depuis longtemps par sa famille. Elle lui faisait lire des auteurs français régulièrement. Il a fait ses études au lycée français. Mais les guerres, l'exil ont provoqué des changements.

Durant ses études supérieures aux USA il rencontre Adèle, jeune Française venue y travailler dont il tombe amoureux. Il échange régulièrement avec son ami Khalil.

Emad Jarar (Erraja) dans le livre prend le prétexte de ces rencontres pour évoquer, le Coran, message reçu par Muhammad de la part de l'archange Gabriel durant vingt-trois années, puis traduit en arabe et interprété quelque siècle plus tard pour l'ériger en « loi » : la Sunna ou le dogme.

Ensuite, il reprend la notion de libre arbitre inexistante, car on doit craindre Dieu, accepter que tout vienne de lui, donc forcément le fatalisme, puisque l'homme n'a aucune prise sur son destin et ne peut rien modifier. Il évoque, la femme dans l'Islam, le devoir de conquérir le monde entier en tuant les mécréants, le jihad, le jeune, l'importance de la récitation (psalmodie) les piliers de l'Islam, le rejet de la laïcité, la légitimité du crime pour convaincre …

Emad Jarar est précis, mais entre beaucoup dans les détails pour nous faire comprendre toutes les notions, en nous donnant chaque fois des notes en fin de livre.

Je me suis accrochée, j'ai failli abandonner, page 88 je pensais : « nous sommes à la P 88 et il y a déjà 25 pages de notes, il faut lire avec deux marque-pages et on fait le va-et-vient entre les deux parfois cinq fois par page ! je m'engage à lire les deux premières parties, (jusqu'à la P 101) avant de lâcher car j'ai lu deux critiques admiratives »

Dans les années quatre-vingts on disait que l'Islam était une religion tolérante, mais le terrorisme est passé par là et on a vu un autre visage, ce qui a rendu ma lecture difficile au départ, car j'avais la peur au ventre en lisant certaines notes, certains extraits du « Livre » en tant que femme ce n'est pas facile…

Je suis contente d'être arrivée au bout, il m'aura fallu 25 jours quand même, car c'est vrai il y a une belle histoire d'amour, et Emad est tout aussi prolixe, coupeur de cheveux en quatre, ou même dix, lorsqu'il parle avec Adèle que lorsqu'il parle de religion ! je retiens notamment l'auto-dérision dont il fait preuve en expliquant la position de l'Islam par rapport au vin :

« Ô ciel ! une bouillie, voilà ce à quoi toutes mes litanies, ma manie stupide de creuser inutilement les mots et mon interminable jactance me donnaient à penser. Je me demandais par quelle sournoiserie de l'âme, aussi peu de la chaleur de toute la passion que je ressentais se pouvait retrouver dans mon discours à effet, ma parlerie sans fin et ennuyeuse, fait plus pour l'esprit que pour le coeur, substituant à l'amour le plus tendre les mots les plus plats. »

Emad Jarar écrit magnifiquement bien, les phrases sont belles, les termes sont précis, affutés, il manie l'imparfait du subjonctif de façon magistrale… Son écriture, à elle seule, mérite que l'on aille jusqu'au bout de la lecture et la suite du récit est passionnante car on se promène : Moscou, le Caire, New-York, Sanaa et la perception intime de la religion de l'auteur est très fine. Il emploie un français littéraire, riche, de la veine De Balzac ou Proust, comme souvent les exilés (cf. par exemple, George Semprun)

Il cite souvent Pascal, Gide, Camus, Voltaire et même Sade ou Chateaubriand

Un exemple lorsque l'auteur parle du voile :

« … Je me retenais toutefois de penser que l'archange Gabriel eût pu s'attarder sur des tenues vestimentaires ou des effets d'élégance féminine, dans ses révélations au Prophète. N'était-ce même grotesque de concéder à Dieu un thème aussi futile ? Comment pouvait-on croire que Dieu eût pu s'éterniser sur un problème aussi frivole pour jauger la valeur de la vertu de l'homme sur terre. »

J'ai découvert cet essai fictionnel grâce à une opération masse critique spéciale pour laquelle je remercie Babelio et l'éditeur Iggy Book qui a eu la gentillesse de m'envoyer les deux tomes.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Courageuse et étonnante entreprise, Une nuit à Aden dont le tome 1 a une suite qui peut se lire indépendamment, est roman mais surtout un essai dont la pédagogie est réussie, se mettant à la portée de tout lecteur qui veut essayer de comprendre l'Islam : « Par Islam, j'entends la civilisation islamique ; avant tout une religion où le destin d'une vie n'est qu'une dépendance absolue de la volonté d'un dieu unique et transcendant, Allah. Mais aussi un culte avec ses tabous, sa liste interminable de prescriptions et de prohibitions, de proscriptions, de châtiments, de normes et de coutumes. »
Par cette citation, Emad Jarar s'exprime par l'intermédiaire de son héros qui porte le même prénom mais se nomme Erraja. Il pose, dès le début du livre, le problème dont il veut traiter après un court préambule et déjà une première volée de sourates du Coran qu'il va analyser sans concession, avec une lucidité remarquable.
Pour lire Une nuit à Aden (1), j'ai dû utiliser un second marque-page pour suivre l'abondant dossier de notes. Certes, elles cassent la lecture, la freinent mais en même temps, elles sont, pour la plupart, très instructives.
Tout commence par une escale à Moscou, le 2 septembre 1989, car le narrateur est en route pour Sanaa, au Yémen du Nord où il est envoyé au titre du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Ce n'est qu'en dernière partie du livre que l'auteur nous ramènera à Sanaa. Auparavant, il se livre à une analyse détaillée et très argumentée du Coran et de la Sunna, seconde source de la loi islamique. Un glossaire précieux complète le volume.
Une escale au Caire donne l'occasion au narrateur de parler de ses origines palestiniennes puis de son enfance heureuse à Alexandrie, entre un père musulman et une mère chrétienne (rite grec-melkite) venue de Salonique. C'est l'occasion d'expliquer ce qui se passe en Islam lors d'un mariage mixte avec deux personnes de religions différentes.
Ainsi, tout au long du livre, chaque occasion, chaque rencontre, chaque fait de vie donne lieu à analyse, explications, commentaires puis cela se calme un peu lors de la période newyorkaise où le roman prend nettement le dessus avec un passage digne d'un thriller mais toujours sur fond de problèmes religieux.
Une nuit à Aden (tome 1) constitue une documentation essentielle à lire et relire pour toute personne voulant comprendre ce qui se passe avec l'islam. L'auteur a un regard très critique sur sa religion pour en étudier toutes les caractéristiques, toutes les déviances et tenter de pacifier les relations avec les autres monothéismes.
Son narrateur ne peut se passer de l'idée de Dieu et utilise les arguments habituels pour faire admettre cette nécessité. Pourtant, tout au long de ma lecture, je me suis dit que seule la laïcité recèle la solution à tous les maux apportés par ces religions monothéistes qui n'ont eu de cesse de se combattre au fil des siècles, laissant sur leur passage des quantités de vies abrégées, de souffrances imposées pour asseoir, en fait un pouvoir masculin et politique.
J'ai aimé le côté romanesque du récit, les amours du narrateur et surtout les mises en garde devant les jusqu'au-boutistes musulmans, ceux qui veulent revenir au Moyen Âge et sont prêts à tout pour asservir les femmes. Certaines choisissent de se soumettre pour assurer un confort relatif et une sécurité provisoire.
Ce tome 1 se passe à la fin des années 1980 mais, depuis, tout ce que l'auteur mentionne, décrit, s'est aggravé, amplifié, allant jusqu'au pire. Emad détaille bien l'héritage des textes coraniques et explique abondamment les interprétations qui en ont été faites au cours de discussions, d'entretiens amicaux ou pour répondre à des questions. Je remercie vivement Babelio et Emad Jarar qui m'ont permis cette lecture très instructive.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Livre puissant, à la documentation exceptionnelle.
Un essai plus qu'un roman qui plonge le lecteur au coeur des religions, dites révélées. Une clarté d'écriture dont certains Goncourts devraient s'inspirer. Aucun obscurantisme, mais un retour aux sources si nécessaire, à chaque fois explicité et détaillé.


Une vraie plongée dans l'islam écrit. Les textes en préambule, puis le temps de l'analyse, avant de traduire les grandes évolutions jusqu'à nos jours.

Né palestinien, musulman par son père, chrétien par sa mère et de langue française, un croisement, qui peut mener souvent à une impasse, à un rond point sans issues à la Raymond Devos, à des possibles voies de traverse. La tolérance comme choix de vertu régalienne est affirmée, pour le comportement des hommes dans la cité.
Magnifique.

Je viendrais étoffer quelques points clé de ce très gros travail précis et convainquant.
Pour un néophyte de l'islam, enfin une belle porte d'entrée solide, non grinçante, bien huilée.
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Une nuit à Aden est un roman passionnant et demande à son lecteur une certaine attention car il allie fiction et essai sur l'Islam.
Cet effort est récompensé.

Emad est un jeune homme palestinien, né à Paris, d'un père palestinien, de confession musulmane sunnite, et d'une mère grecque, de confession catholique-melkite. Par sa naissance, la Loi islamique fait de lui un musulman, mais étonnamment, grâce à sa mère, il reçoit aussi une éducation catholique.

J'ai apprécié le parcours d'Emad, son regard sans concession sur les musulmans, sur la violence des commandements et devoirs du Coran et de la Sunna. La double culture de l'auteur, aussi riche d'enseignements religieux et historiques que de littérature française ou russe, apporte un regard juste et précis à ce récit. En scrutant le passé, et par son introspection, il nous donne les clés pour comprendre le monde actuel : le statut de la femme musulmane, le sort des homosexuels et de l'apostasie, le jihad, l'impact d'une telle violence « sacrée », sur des esprits incultes, influençables, parfois fragiles.

Il faudrait extraire du Coran toute la violence, les menaces, les contradictions, la lourdeur et la redondance, et n'en laisser que la beauté, la lumière, la divinité. le Coran est incréé, on ne peut y toucher ? Pourtant ce sont des hommes qui l'ont écrit, interprété, tout comme la Bible ou la Torah, à une époque si reculée que ces Textes sont devenus inadaptés à la société contemporaine. Des hommes avec des rêves d'invasion, de puissance, qui ne se préoccupaient nullement de tolérance ou de charité, supprimant ou modifiant certains versets à leur convenance, profitant des difficultés de traduction de la langue d'origine (« plus du bon syro-araméen que du mauvais arabe.» p.93), des allégories aux sens multiples et obscurs.

Un roman à lire pour mieux comprendre les liens entre les religions monothéistes. Un seul Dieu et plusieurs prophètes pour mieux se haïr ?
Emad a trouvé son équilibre, riche de son exil. Il choisit sa patrie là où il y a tolérance et espérance.

C'est le genre de roman-essai que j'apprécie, tout comme Illusions dangereuses de Vitaly Malkin qui permet d'ouvrir les yeux sur les fondements des croyances et leurs incidences sur l'humanité. Je remercie Babelio, l'éditeur Iggy Book, et Emad Jarar pour ces deux tomes qui mettent en lumière l'obscurantisme. Un auteur à suivre.




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J’aime sortir de plus en plus de ma zone de confort avec des lectures atypiques. Le fait de me cantonner à ne lire que des thrillers ou polars, j’ai commencé à éprouver une certaine lassitude, non mes lectures, mais dans mes retours ! J’avais la sensation de plus en plus de ne faire que des retours de plus en plus similaires… Afin de ne pas entrer dans une spirale répétitive, j’ai décidé de m’ouvrir ou revenir à d’autres univers que j’apprécie beaucoup.

Lorsque Babelio propose une masse privilège pour « une nuit à Aden », je n’ai pas hésité…

Il suffit d’une phrase pour qu’un bouquin nous attire… La phrase d’accroche résume à elle seule, ce que j’ai toujours pensé…

«Mon père pensait qu’on “naissait musulman” et qu’être musulman était un statut qui dépendait du Tout Puissant uniquement. Et comme pour se soumettre à ses propres certitudes, il s’était convaincu que l’Islam était irréversible en ce qu’il l’emportait sur quelque autre religion ; il était de ceux pour lesquels l’Islam ne se limitait pas au seul culte, entretenant l’idée qu’être musulman préemptait pour ainsi dire tout autre choix de conscience. »

Un livre qui mélange les genres, de manière intelligente. Un essai-géopolitique, doublé d’un essai sur la religion musulmane et pour parfaire l’ensemble, l’auteur mêle une biographie romancée… En fait, il est assez difficile de le classer dans un genre précis, tellement ce bouquin est riche. Comment aborder le monde contemporain avec ses tempêtes lorsque l’on est à la fois palestinien élevé dans une culture chrétienne et américain…

« Musulman, éduqué dans une culture chrétienne a raison des origines grecques de ma mère et de sa religion catholique de rite grec-melkite, golden-boy à Wall-Street et ….play-boy ! « 

A travers ce récit l’auteur dresse un portrait sans concession du monde arabe, mais surtout de l’approche de la religion et l’appropriation qui en est faite. Pour cela, il revient aux sources de l’islam et si on aime l’approche politico-religieuse, c’est captivant. Comment trouver sa place en tant que musulman lorsque le monde est à feu et à sang et que la religion musulmane, religion de paix, de tolérance devient une arme de guerre contre les opposants… Une manière de justifier son appartenance au monde musulman avec une réflexion spirituelle sans concession. Une lecture pour comprendre le Coran au XXIème siècle, mais surtout son poids face à la vie moderne. Comment être musulman, sans se laisser guider par les dictats…

Un roman où la révolte de l’auteur est palpable, notamment lorsqu’il aborde la conscience musulmane et cette absence de réflexion sur son appartenance religieuse.

L’auteur nous parle de son enfance et surtout de cet état de fils de musulman, donc musulman… On est musulman lorsque l’on est de père musulman… Et c’est cet aspect qui donne tout son intérêt au livre.

Un livre qui pourrait en rebuter plus d’un, mais qui s’avère aussi instructif de par la somme de connaissance que l’auteur met à la disposition du lecteur, que plaisant de par la lecture grâce à une magnifique plume. Les phrases sont belles, travaillées, chaque terme est utilisé à bon escient. L’auteur manie les mots avec dextérité, pour le plus grand plaisir du lecteur. Une plume qui mérite elle seule la découverte de ce livre !

L’approche violente de certains versets, perturbe l’auteur et il ne se prive pas de les décortiquer parfois avec ironie, mais toujours avec un regard bienveillant.

Un premier tome qui permet aux non-initiés de découvrir une partie du Coran, à ceux qui le connaissent apporte un regard différent de celui que certains véhiculent, pour ceux qui se sentent musulmans, mais qui cherchent à appliquer ce texte au XXIème siècle, cela apporte des éléments, une confirmation de réflexions déjà sous-jacentes…

Je me suis régalée, grâce à la plume de l’auteur, à son ironie et la somme de connaissances et de réflexions. Une plume généreuse qui se met à la disposition du lecteur.

« … Je me retenais toutefois de penser que l’archange Gabriel eût pu s’attarder sur des tenues vestimentaires ou des effets d’élégance féminine, dans ses révélations au Prophète. N’était-ce même grotesque de concéder à Dieu un thème aussi futile ? Comment pouvait-on croire que Dieu eût pu s’éterniser sur un problème aussi frivole pour jauger la valeur de la vertu de l’homme sur terre. »


https://julitlesmots.com/2019/03/24/une-nuit-a-aden-de-emad-jarar/
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Essai, biographie romancée...."Une nuit à Aden" (Tome I) est un peu de tout, difficile à définir, unique et bigrement captivant, bigrement intéressant pour celui ou celle qui s'intéresse aux soubresauts pouvant aller jusqu'aux tempêtes de notre monde, de notre actualité.
Indubitablement, l'auteur nous parle de lui, de son enfance, de sa famille, de ses origines. Il n'est pas banal d'être aujourd'hui à la fois un américain, d'origine Palestinienne et chrétienne, "Musulman "éduqué dans une culture chrétienne a raison des origines grecques de ma mère et de sa religion catholique de rite grec-melkite", golden-boy à Wall-Street et ....play-boy !
Alors oublions les amourettes du roman, de l'auteur, les rencontres avec ces quelques filles toutes belles...prétextes à quelques pages. Si quelqu'un y cherche là une source de bonheur de lecture, il sera déçu par le peu de pages en parlant et par le terme "Roman" de la page de garde...Non ! Ces rencontres ne sont que des prétextes pour aborder l'essentiel, la révolte de l'auteur, ses états d'âme, son besoin de justifier son appartenance au monde musulman. Son besoin de paix et d'amour des autres.
Cette culture et cette religion musulmane peuvent être vécues, comme il le fait lui, en qualité d'humaniste pacifique, alors que d'autres utilisent ces mêmes textes du Prophète dans un but guerrier, dans le but de domination du monde.
Et c'est là tout l'intérêt de ce livre, "essai fictionnel" mentionné également en page de garde. Un parti-pris bien éloigné de quelques bluettes amoureuses de l'auteur, des pages qui pourront dérouter certains lecteurs et les inciter à laisser ce livre de côté.
Un texte dans lequel l'auteur nous parle de son enfance, de sa formation culturelle..Fils de musulman, il est donc musulman comme le veut le Coran. On est automatiquement musulman quand on a un père musulman. Mais il ne sera pas un musulman religieux intégriste. Il le sera uniquement parce qu'il connaîtra ce Coran, guide de vie, comme il connaîtra du fait des origines de sa mère catholique - qui a aussi du sang juif - d'autres textes, la Torah et la Bible... et leurs évolutions dans le temps.
Les événements de sa vie d'enfant ou d'adulte, ses rencontres amoureuses, ses activités professionnelles, ses états d'âme face à l'actualité, ne seront que des prétextes pour nous parler des la foi qui l'a façonné, des textes religieux qu'il découvrit au fil de sa vie, de leurs correspondances et similitudes, mais aussi de leurs différences, culturelles, philosophiques...de leur histoire comparée, de leur évolution au fil du temps.
Belles découvertes en ce qui me concerne.
Certaines pages, mais peu, m'ont ennuyé. D'autres ont permis à l'homme élevé dans une culture chrétienne, mais non pratiquant depuis bien longtemps, de découvrir dans les trois textes du Livre, les points de concordance, et de divergence, les pages dans lesquelles le Coran parle du prophète Jésus...Bref...de me faire découvrir des points que les curés de mon enfance se gardaient bien de nous présenter, des points que nombre d'entre nous ignorent, ou rejettent. Des points que mes diverses lectures ne m'avaient pas permis d'approcher.
Aujourd'hui, le Coran, la culture musulmane, l'Islam sont montrés du doigt, parce que certains ont une lecture radicale, islamiste du Coran, violent parfois dans certains de ses versets. Une lecture qui perturbe l'érudit et l'homme de paix qu'est Emad Jarar. Une lecture qu'il nous explique pédagogiquement, en nous présentant les quelques versets incriminés.
Oui, ce texte m'a passionné. Pas toujours facile, ni évident, il m'a permis dans ce premier tome de découvrir une partie du Coran, de la religion musulmane, de redécouvrir les principes moraux et philosophiques des autres textes du Livre, judaïsme, catholiques. Et surtout de le faire en me faisant réfléchir, en me distrayant et en m'apportant des éléments de réflexion quant à la place de l'Islam dans notre monde.
"Le zèle religieux de mon enfance fit lentement place au discernement de ma vie d'adulte." (P 190)
Tout en s'interrogeant : pourquoi des hommes, des religieux ont-ils supprimé des versets du Coran..."Livre incréé", d'essence divine donc ? Qui donc peut corriger Dieu ?
Pour chaque point l'auteur nous cite ses sources, les références (50 pages et presque 300 notes en fin d'ouvrage!)
Je remercie Babelio et Masse critique pour cette découverte.
Les romans "fleur bleue" ne m'intéressent pas et ne m'apportent rien, alors dans quelques jours...ou semaines, je vous parlerai du tome II...en espérant que mon bonheur se renouvellera. En espérant d'autres découvertes. A bientôt !
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Super bien écrit, avec une foison d'imparfaits du subjonctif. L'intrigue est admirable, le récit semble s'enrouler a chaque page autour d'une analyse du Coran et d'un parfum de métaphysique levantine. Emporté par la trame du roman, on en viendrait presque a oublier par moments que le sujet central est la pensée islamique face a notre société moderne. 2 tomes de 400 pages : a lire sans hésitations pour en retirer en prime une foule d'enseignements sur la civilisation arabe.
Lien : https://emad-jarar.iggybook...
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"Une nuit à Aden" est l'un des deux tomes écrits par Emad Jarar. Ce premier volume est un essai fictionnel tandis que le second est un roman qui prolongera la suite du récit primaire.

Le texte débute par un voyage que fait le narrateur. Ce dernier qui réside aux Etats-Unis s'apprête à rejoindre le Yémen afin d'y prendre sa mission dans le cadre du P.N.U.D. Une escale à Moscou puis au Caire,  le voilà qui narre quelques bribes de son enfance en Egypte ; il consacre ensuite une grande partie de sa prose à ses longues années passées aux Etats-Unis. Toutes ces pages américaines aux côtés de Khalil, Adèle m'ont beaucoup émue.
Ce texte revêt un caractère essayiste car le propos de ce premier volume est une réflexion sur l'islam, sur la considération des autres religions pour les musulmans, sur la notion de guerre sainte, sur la pratique religieuse....sans concession aucune.
​​​​​​​Emad Jarar inclut de façon très régulière des versets du Coran étayant ainsi ses propos. Un glossaire regroupe les numéros des sourates et de leurs versets en fin du livre avec quelques pages expliquant le vocabulaire pour les néophytes.

Les mots d'Emad Jarar se veulent éclairants, émouvants, soutenus, exigeants et précis. Un père palestinien, musulman et une mère grecque, catholique-melkite ont indéniablement su transmettre à leur enfant l'intelligence, la clairvoyance, le recul nécessaire et un discours honnête. Certes le récit est parfois ardu mais l'auteur sait aussi nous envelopper de romanesque. Je termine cette lecture heureuse, comblée culturellement, intellectuellement, linguistiquement et émotionnellement de l'intelligence de son auteur. 

Merci à Babelio et l'auteur pour l'envoi de ces deux livres. Je vais bien évidemment poursuivre l'aventure avec le second volume.
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Ce roman passionnant raconte l'histoire d'un jeune Palestinien, élevé par un père musulman et par une mère chrétienne. Il a donc connu les deux religions. Il va ensuite faire ses études aux Etats-Unis où il va découvrir la société occidentale. Il va connaitre la réussite, l'amitié, l'amour aussi.
Ce livre est très enrichissant, car il propose une explication sur ce qu'est l'Islam, ses origines, son évolution au fil des siècles, son rapport avec les autres religions, avec la société occidentale. de plus, l'auteur propose une véritable réflexion sur le danger des intégristes, de leur influence sur des personnes plus faibles. À lire absolument, car le sujet est d'actualité, et ce livre permet une compréhension de l'origine de l'islamisme. Je remercie l'auteur Emad Jarar de cette découverte lors d'une opération Masse critique. Je le remercie également de m'avoir fait parvenir le tome 2 de son livre, que je vais bientôt lire et en faire la critique également.
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