Rares sont les livres qui me paraissent voués à nous dégoûter du livre...
Ce livre-là teste le lecteur : à partir de combien de pages, lecteur, vas-tu craquer, à partir de combien de
microfictions ? le sens se dilue, petit à petit, et nous sombrons dans les abîmes de l'absurde. La laideur, l'abjection, et le désespoir sont les principaux personnages de cette horreur, et ce qui disqualifie définitivement l'ouvrage à mes yeux, c'est peut-être qu'on se trouve comme pris au piège : le cauchemar succède au cauchemar et on prend une nouvelle dose, sans même s'en rendre compte.
Le monde n'est pas plus beau ensuite.
Alors je regarde l'objet de mon dégoût et je résiste à l'envie de le mettre en pièces comme à celle de le destiner au recyclage : et si ce poison pouvait contaminer quelques pages vierges ?