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La femme-écrevisse est le titre d'une gravure réalisée à Amsterdam en 1642 par un artiste célèbre. Elle représente un corps hybride - celui d'une femme à tête de crustacé. Entrée au service de Rembrandt, Margot von Hauser entre aussi dans son lit et développe une obsession pour cette image qui va la pousser à se dévoiler à elle-même. Lorsque le maître l'initie à l'art de la gravure, il est loin de penser qu'il offre à Margot le marchepied de son émancipation dans une cité où tout l'art, le commerce et le port sont aux mains des hommes. de l'âme pionnière de Margot, il reste des filaments qui, au XXe siècle, composent la personnalité de Ferdinand van Hausser, vedette du cinéma dans le Berlin des années 20. Un homme à succès dont le destin est guidé, depuis l'enfance, par cette femme-écrevisse qui a rendu libre son aïeule. le système de capillarité affective qui traverse l'arbre généalogique des von Hausser touche et rend gracieux Grégoire, petit-fils de Ferdinand dont on fait la connaissance en 1999 et qui, le premier, tente de briser la chaîne de l'envoûtement de la susdite femme-écrevisse. Dans une langue limpide où jamais il n'est question d'effort, Oriane Jeancourt Galignani réussit un livre d'atmosphère (la première partie à Amsterdam au temps de Rembrandt est aussi admirable qu'un tableau d'époque) et propose un roman sur la puissance de l'art.
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Bonjour, un roman intrigant en ce dernier jour d'été. roman de la rentrée littéraire "La femme-écrevisse" de Oriane Jeancourt Galignani aux Editions Grasset et Fasquelle.
Un voyage dans le temps l'histoire puisque ce roman en trois parties nous emmènent tout d'abord à l'époque de Rembrandt et d'ailleurs nous emmène chez lui, dans son atelier où nous découvrons sa vie avec Margot van Hauser, et la fameuse gravure de la femme écrevisse. Puis nous sommes à Paris en 1999, en compagnie de Grégoire et Lucie van Hauser, puis en Autriche et Berlin des années 20 avec Ferdinand van Hauser. Et toujours ce lien avec cette femme écrevisse, qui obsède les membres de cette famille, qui annonce ? qui provoque ? Bref une épopée intriguante, car j'ai cherché dans les gravures de Rembrandt cette femme écrevisse et je n'ai rien trouvé. Est-ce vrai ou pas ? J'ai refermé ce livre en voulant en découvrir plus sur la vie de Rembrandt. Si vous aimez les mystères, la vie, que vous vous questionnez sur la transmission, la "malédiction" d'une famille, la folie partagée alors partez à la découverte de cette fameuse femme-écrevisse.
Quatrième de couv. Amsterdam, 1642. Maîtresse d'un peintre célèbre, Margot von Hauser découvre dans son atelier une fascinante gravure. Qui est cette obsédante Femme-écrevisse à corps humain et à tête de crustacé ?
Berlin, 1920. Ferdinand von Hauser rompt avec sa famille pour devenir acteur de cinéma. de film en film, il découvre qu'en lui sommeille un incontrôlable délire. Et à l'image de cette Femme-écrevisse qu'enfant, il adulait, sa personnalité semble se diviser.
Paris, 1999. Grégoire von Hauser se croit libre de quitter son pays, d'aimer une inconnue, de choisir sa vie. C'est ignorer les ordres mystérieux de la Femme-écrevisse qui se transmet dans sa famille depuis des générations. Avec lui, un désordre fatal surgit.

Puissant, évocateur, troublant, La femme-écrevisse est le roman de l'éternelle folie des coeurs sensibles dans une société éternellement impitoyable.
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La beauté de la plume permet au lecteur de passer outre le côté pesant de la lecture, impliqué par le récit des descentes aux enfers successives des trois protagonistes, rongés par l'art, par leur obsession pour cette femme-écrevisse, gravure imaginaire. D'ailleurs, comme souvent dans ce type d'ouvrage, bien malin celui qui discernera le réel de l'inventé... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/09/18/la-femme-ecrevisse-oriane-jeancourt-galignani/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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J'errais sur NetGalley à la recherche d'un titre de la rentrée littéraire dont je n'aurais pas encore entendu parler (je n'avais pas envie de lire et de chroniquer le même livre que tout le monde, pardon pour cette coquetterie), et j'ai choisi La femme écrevisse parce que son titre m'a interpellée, puis la 4ème de couv m'a enthousiasmée et décidée.

C'est un livre qui offre plusieurs facettes.

La première, c'est celle de la 4ème de couverture. Elle n'est pas là par hasard : son fil est aussi repris par l'auteure elle-même dans une vidéo diffusée par sa maison d'édition. Ce fil a l'air fait pour moi : celui d'une étrange gravure de Rembrandt qui se transmet dans une famille depuis le 17ème siècle et incarne (déclenche ?) la folie de ses membres à chaque génération, dont trois sont évoquées, au 17ème siècle d'abord, puis en 1920 et enfin en 1999. Quel superbe fil conducteur ! D'autant plus que me suis jetée sur google pour voir la gravure… qui semble ne pas exister. La première rage passée, j'ai évidemment compris que c'était la moindre des choses et je n'ai pas cherché davantage à vérifier si je me trompais : à chacun d'imaginer sa femme écrevisse, qui est décrite assez en détail dans le livre pour la voir clairement dans son esprit, mais assez peu pour laisser la place à ses propres zones d'ombre.

Mais curieusement, le fil conducteur n'est clair et chronologique que dans sa 4ème de couverture : le livre ne présente pas les choses dans cet ordre et il désarçonne le lecteur, qui voit surgir des personnages sans savoir encore qui ils sont (à moins d'avoir appris par coeur la 4ème de couv, ce qui n'était pas mon cas). Certes, ce choix pourrait ne pas désorienter, mais il est accentué par l'écriture, qui m'a gênée. Je pourrais la qualifier de poétique, et de fait, elle est souvent très belle. Mais elle empêche souvent de se faire des repères dans l'histoire : non pas que les repères n'existent pas, puisque l'histoire est très construite ; mais on ne sait jamais quand on va les avoir, et ils peuvent arriver tard, après de longs passages où on ne sait pas exactement ce qu'on lit… du moins moi, je ne le savais pas. Pour autant, je me rends bien compte en écrivant cette phrase que je révèle tout autant mon propre besoin de structure et de rigidité qu'un quelconque manque du côté de l'auteure… Alors voilà, cette chronique commencée en forme de chronique menace de se finir sur la pente glissante de l'introspection : je vais donc m'empresser d'arrêter là !

Sans doute un livre pour amateurs de poésie, pour celles et ceux qui n'ont pas peur de lâcher prise et qui acceptent de s'avancer dans des profondeurs humaines inquiétantes au rythme de vagues qui permettent, tout au long du livre, de respirer, mais uniquement aux moments choisis par l'auteure. Pas un livre à mettre dans toutes les mains… mais dans les vôtres, peut-être ?
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Ce roman d'Oriane Jeancourt Galignani est étonnant. Il s'agit au départ de la relation entre l'un des Maîtres de la peinture hollandaise du XVIIè siècle, avec Margot, une veuve de militaire, qu'il a recueillie pour s'occuper de son fils. Fleuron de l'âge d'or hollandais, empruntant au maître italien Caravage sa technique du clair-obscur, ce Peintre, désigné ainsi au fil des pages, comme par dédain, surprendra ses contemporains par une gravure étonnante, celle d'une femme à corps d'écrevisse. Loin des toiles plus académiques de cet art figurant habituellement des représentations de scènes bibliques, de hauts personnages, médecins, et autres dignitaires religieux aux chapeaux noirs, cette gravure surprend autant qu'elle attire. Qui a réellement peint cette gravure étrange pour l'époque ? Que représentait-elle pour l'artiste ? Cette femme écrevisse mystérieuse traversera les âges et liera plusieurs destins d'une famille aux lourds secrets. Injustice, désir de vengeance, les personnages, atteints au plus profond de leur être, semblent frappés d'un sort les intimant à réparer un passé dont ils semblent toujours prisonniers.

J'ai aimé les descriptions du travail de l'artiste, et de Margot qui, sous l'oeil du Maître, dessine et utilise ses techniques chimiques, comme une élève appliquée, la rendant émouvante et si proche. A d'autres moments, ce style fin comme un pinceau tranche avec un langage cru. Au moment où le récit nous ramène, telle une machine à remonter le temps, en 1999, nous suivons les héritiers de Margot, Grégoire, Lucie, Ferdinand. J'ai suivi difficilement le parcours chaotique de Grégoire à Londres, dans ce deuxième chapitre très long. J'avais du mal à retrouver l'intrigue de départ. En revanche, Ferdinand, ce grand-père mourant, a permis de me reconnecter avec le tableau et ses mystères. J'ai apprécié sa narration interne et ses tourments d'acteur de second rôle éternel m'ont émue.

Que retenir de ce roman ? L'ai-je compris ? Il est difficile d'en être sûre, tant l'auteure semble brouiller les pistes. Est-il question d'art ? D'histoire ? D'histoire de l'art ? de l'art déformant l'histoire ? L'histoire avec un grand H, celle qui a été retenue par la postérité, restitue-t-elle la réalité ou a-t-elle été lissée de ses aspérités ? Ce n'est pas un scoop : les grands noms de la peinture ont parfois, pour répondre aux nombreuses commandes, et éponger certaines dettes, eu recours à leurs élèves apprentis pour la réalisation de certaines oeuvres. Il n'en est pas moins admis que le mérite n'en revenait qu'au seul Maître. Ce petit homme n'en a sans doute pas moins été un génie de la peinture hollandaise, et cette lecture m'a poussée à découvrir qui il était, à travers ses toiles, gravures mais aussi son parcours.

Malgré quelques longueurs et un chapitre que je n'ai pas réussi à relier à l'intrigue, tant il semble déconnecté, j'ai apprécié la lecture de ce roman. Néanmoins, je n'ai pas eu le coup de coeur, alors que le premier chapitre m'avait semblé prometteur, et tellement bien écrit que j'avais l'impression d'être dans l'atelier de Rembrandt.
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Un tableau semble envoûter divers membres d'une famille à travers les siècles.
Un roman envoûtant de par ses thématiques mais aussi grâce à l'écriture ciselée, belle et touchante. L'enchantement de la création artistique,
de la pièce qui vous fait rêver, vous emmène dans un autre monde, qui, parfois hélas, peut détruire (ou transformer) votre vie, vous faire sombrer, voire renaître.
Les narrateurs changent mais les thèmes se font écho dans des histoires qui s'éclairent, aux répétitions entêtantes, parlantes, telles la folie, l'amour destructeur ou potentiellement rédempteur dans certains cas, l'Art sous toutes ses formes, la création, la folie et la démesure des hommes (le nazisme en particulier) et le poids de notre héritage, des familles dysfonctionnelles, le monstre qui sommeille en nous.
Un livre sur les mystères de la prédestination, sur la peinture comme un sortilège, voire un maléfice (je songe en particulier au portrait de Dorian Gray).
Un texte fort, humain, qui m'a ébranlée et invite à tout remettre en question, y compris quand il s'agit d'hommes aussi célèbres et célébrés que Rembrandt. Ce roman fait appel à la mythologie, la littérature et tant d'autres références culturelles sous forme kaléidoscopique.
Un roman à la hauteur de son titre, délicat et intrigant.
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Quel livre !!! On passe de Rembrandt à l'Allemagne de Weimar puis celle du nazisme en finissant par l'époque actuelle, le tout sans temps morts comme emportés par le souffle de l'histoire ou plutôt des histoires : la grande et celle au départ de la modeste famille von Hauser qui changera de nom après la seconde guerre mondiale comme pour conjurer le sort ou effacer la honte.
Sur une base réelle et extrêmement bien documentée, l'auteur (dont j'avais déjà apprécié "Mourir est un art comme tout le reste" consacré à Sylvia Plath, poétesse méconnue des non anglophones au destin tourmenté et tragique et "l'audience") nous embarque dans un voyage fantastique. Celui-ci débute avec la rencontre et la liaison amoureuse de Rembrandt avec Margot von Hauser, la nourrice de son fils, Titus, que rembrandt fera effectivement interner dans un asile-prison d'Edam à cette mystérieuse gravure d'une femme-écrevisse, censée de nos jours se trouver dans la salle 33 du Louvre.
Curieuse de nature, j'ai d'ailleurs passé mon temps soit dans d'autres livres soit sur internet afin de tirer les fils multiples de ce roman surprenant.
Il y a surtout cette maladie inconnue au début qui semble envahir Margot et émaner de la femme-écrevisse, maladie qui s'affirmera comme étant la schizophrénie (l'esprit séparé en deux) dont un grand nombre de descendant de la nourrice à travers le temps, seront porteurs et victimes. Tous composent des personnages très attachants, prisonniers de ce délire qu'on arrive à mieux soigner maintenant. le nom de famille Hauser m'a aussi relancé sur la trace de l'enfant Kaspar Hauser,l'adolescent surgi des bois en mai 1828 à Nuremberg, dont les origines n'ont jamais été éclaircies et dont la mort même, est une énigme : meurtre ou suicide ?
La femme écrevisse, symbole d'un être hybride, divisé en deux, dont une espèce particulière l'écrevisse marbrée se clone pour accoucher d'un double (parthénogénèse), comme une image de la schizophrénie où l'esprit perd le contact avec la réalité pour vivre dans une autre dimension.
Un livre magnifique qu'on ne peut que dévorer ! Merci à NetGalley de m'avoir permis de lire ce livre.
Lien : https://www.netgalley.fr/mem..
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