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sur 1091 notes
Peut-on se reconstruire quand on a eu une enfance malheureuse, subi des violences physiques et assisté à des violences conjugales.
Jeanne est cette enfant qui a vécu ces sévices. Son fort caractère la pousse à faire des études mais ses relations avec autrui sont faussées, méfiance, retrait, fuite sont son quotidien et sa haine contre son père reste inébranlable.
Un livre fort qui parlera à tout ceux qui un jour dans leur vie ont subi la violence familiale.
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Pas d'entrée en matière pour ce roman qui nous plonge dès les premières lignes dans ce foyer oppressant où domine le père. du haut de ses huit ans, Jeanne analyse son environnement et la nature humaine. Elle prend vite conscience de sa différence et s'éloigne au plus vite sans pour autant réussir à s'extraire.
Sans excès, j'oserais dire en douceur, l'auteur nous immerge dans ce corps de petite fille désillusionnée puis de femme, que tout ramène à cette violence. Au delà de celle de son père, elle découvre d'autres formes de brutalité, qui l'ont nourrie et participent à ses souffrances. Elle est inapte au bonheur.
Très belle écriture. Je me suis beaucoup attachée à cette fille indépendante, solitaire rancunière et malheureuse. A lire absolument !
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« Sa préférée », est un premier roman puissant ! Que j'ai lu en une soirée sans pouvoir le lâcher ! On est saisi dès la première page par la violence de ce père rustre, tyrannique, cruel, maltraitant qui terrorise sa femme Claire et ses deux filles, Emma et Jeanne, la narratrice.

La famille vit dans un village Suisse des montagnes Valaisannes où dans les années 70 on est taiseux, on ne s'occupe pas de ce qui se passe chez les autres.
On suit Jeanne depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte, sur son parcours de vie jonché par les obstacles inscrits par la violence jusque dans son corps.

Comment se construire sans amour paternel, aux côtés d'une mère aimante mais incapable de se sortir des griffes de son mari, cette mère reléguée au second plan, ne parvient pas à trouver l'énergie de sauver ses filles de la violence. Et pourtant…

Jeanne qui tient tête a son père, est la seule à parvenir à s'extirper de ce quotidien toxique et délétère par les études qui l'éloignent de sa famille. Mais Jeanne devient une femme au coeur en colère et révolté qui a des difficultés à aimer, à trouver l'apaisement. Comment se construire dans un tel contexte.

Ce roman fort en émotions où l'indicible est parfaitement décrit, remarquable. Une autrice Suisse à découvrir qui vient de recevoir le prix du roman Fnac 2022.
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Un roman très émouvant écrit à la première personne par une femme qui essaye de se reconstruire après une enfance avec un père violent sadique avec sa mère sa soeur et elle
La famille le docteur qui voient et ne font rien
C'est tellement réaliste que j'ai cru que c'était une autobiographie mais non c'est inspiré de faits réels mais c'est une fiction
Roman très dure mais à lire car l'écriture est tellement vraie
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#sapreferée
@sarahjolienfardel
@netgalleyfrance
#audiolib

La narratrice Jeanne grandit dans une vallée Valaisanne, où tout le monde se connaît, ou chacun sait que son père bat sa femme, ses enfants. Mais tout le monde se tait. Une vallée de taiseux, qui ne remue pas la fange, ferme les yeux malgré les rumeurs. Ferme les portes derrière les secrets

Ce roman est d'une violence crue, un cri de désespoir, l'obscénite, l'abject
Comment se construire quand régulièrement on reçoit les coups, on subit le venin des paroles?

"Ce monstre a le pouvoir terroriste de moduler l'air et l'ambiance "

Toujours sur le qui-vive, en vigilance, Jeanne n'a comme solution que fuir ailleurs, continuer des études, loin de cette famille dysonctionnelle, loin des coups, des mots.

"Derrière les mots la haine, la misère, la honte et la peur"

Comment se reconstruire sur un terreau meuble, un marécage sans racine, sans amour, sans savoir en donner, n'être que colère et blessée, meurtrie, traumatisée.

A Lausanne, le lac Leman est son île, sa rédemption, son exil, sa paix, hypnotique et fascinant.
Mais la vie s'acharne et son équilibre précaire s'écroule lorsque la mort mène la danse

Jeanne est marquée à vie, insoumise au père, et tellement fracassée, que son cri n'est que douleur, sa vie n'est qu'horreur et la culpabilité la foudroie pour avoir tourné le dos à sa soeur, sa mère. Pour les avoir laissées au monstre

Un livre d'une détresse immense dont on ne se relève pas, un livre percutant de douleur, un livre qui fait mal, les cicatrices à vif pour la vie. Jeanne ne connaît pas les codes, elle aime mal, elle quitte mal.

"Mon passé que je m'acharne à répudier me saute à la gorge"

Ce livre n'est qu'un tunnel sombre, ou Jeanne s'enfonce chaque jour un peu plus, elle, la fille de son père. Sa détresse nous broie, sa colère bouillonne en nous. Petite fille mal-aimée que l'on aimerait aider, soutenir, qui se bat avec hargne mais les degats sont irréversibles, se relever impossible.

L'auteure nous assène d'une écriture juste, acérée chirurgicale, percutante.
Un roman poignant, une claque, un hurlement.
Un roman bouleversant, terrifiant, le coeur brisé, la larme à l'oeil.
Un livre qui secoue nos émotions laissant les meurtrissures se gangrener.

"La mort fige tout, la mort c'est l'effroi ".

La lectrice Lola Neymark est Jeanne, on ressent ses émotions, sa douleur et c'est d'autant plus troublant et fort, le coeur cabossé on suit la tragédie d'une vie lorsque l'on est mal né, que l'on vit sans rémission.
Terrifiant.
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Le texte décrit l'enfance difficile de Jeanne, qui a grandi dans un petit village du Valais avec un père cruel et violent. Malgré les abus et l'indifférence des villageois, Jeanne parvient à s'échapper et à construire une nouvelle vie, mais les traumatismes de son enfance la hantent toujours. le texte montre également le portrait d'une région où le silence prédomine, à une époque où les abus ne sont pas encore "discutés" ouvertement.

Le texte est bouleversant, fort et dense. Même si le style n'est pas le même que celui de Sandrine Collette, j'ai régulièrement fait le parallèle avec l'autrice française, qui est une de mes auteures préférées. Il n'est pas possible de rester indifférent à cette histoire terrible

C'est dans sa version audio que j'ai découvert ce roman, elle est parfaitement interprétée par Nola Naymark, qui fait passer les émotions denses à la perfection. Pour être honnête j'avais hésité à prendre ce titre, je suis ravi d'avoir pris la bonne décision.

#Sapréférée #NetGalleyFrance
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Outre le prix du roman Fnac, ce premier roman de Sarah Jollien-Fardel a reçu le premier Goncourt des détenus. Lancé par les ministres de la culture et de la justice en mars 2022, le projet est porté par le CNL et l'administration pénitentiaire, sous la direction de l'Académie Goncourt. Je trouve intéressant qu'il ait récompensé un roman sur la reconstruction d'une femme après avoir été persécutée pendant toute son enfance par son père. J'ai en effet que cela produise les mêmes effets bénéfiques que la justice restaurative.
Jeanne a grandi dans un village haut perché des montagnes valaisannes et dans la peur. Son père, alcoolique et violent, battait sa mère et sa soeur. Si toutes deux se résignent, Jeanne lui tient tête. A son tour victime de coups, elle se croit sauvée quand le médecin du village vient la soigner. Il n'en est rien. Elle restera marquée par cette lâcheté et cette désillusion. « D'une manière primaire et simpliste, j'avais décidé que les hommes n'étaient que des amène-douleur. » Avec le soutien de son institutrice, elle fuit, abandonnant sa mère et sa soeur. Même loin de chez elle, elle sursaute au moindre bruit. « Il suffit d'un éclat de voix, d'une bousculade dans la rue, d'une assiette qui se brise, pour que la peur et la haine remontent. »
Grâce au style incisif de Sarah Jollien-Fardel, on sent bien la tension dans la famille ainsi que toutes les émotions qui traversent Jeanne. « Je suis libre et indépendante, maligne, gay, sportive, forte, cultivée. Je suis brillante, paraît-il, mais pulvérisée en dedans, incapable de me relever de cette scène. » En le lisant, j'ai pensé à La vraie vie d'Aline Dieudonné et au film Jusqu'à la garde https://www.youtube.com/watch?v=3y1xokc7FeE
Coup de coeur pour ce roman.
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« Je suis la fille de ce monstre, je suis la femme qui trompe, je suis la femme qui a frappé, je suis la femme sèche de l'intérieur, je suis la femme aux entrailles pourries, je suis la fille qui n'a sauvé ni sa mère ni sa soeur, je suis la fille d'un meurtrier, je suis la fille vide qui regarde son père mourir, je suis la femme qui n'écoute pas sa compagne lui dire : « Fais la paix ».
Je suis la femme sans rémission. »

Ce roman est un cri. Celui de Jeanne, la narratrice, broyée, enfermée qui va hurler l'abject, la violence physique et psychologique d'un père, ce monstre cruel.
Elle hurle ses tourments, sa culpabilité, sa terreur frénétique.
Elle s'époumone face à cette indifférence, ce silence d'un village qui ne veut pas voir, le mutisme de sa mère, la protection de sa soeur à tout prix.
Jeanne va tenter de s'échapper et part en exil à Lausanne : dans le lac Léman, elle tentera de se laver de son passé, se libérer de sa haine, ressurgir, si ce n'est oublier, avancer.
Et nous lecteur nous sommes percutés par sa violence, son cynisme. Nous sommes révoltés par la lâcheté de ces montagnards taiseux, indignés par l'impuissance, et horrifiés de lire cette enfance confisquée.
Cette femme nous touche en plein coeur, nous la suivons page après page, l'accompagnons à s'extirper de cette terre, s'extraire de cette soumission et Sarah Jollien-Fardel parvient à s'emparer de notre attention jusqu'au bout. Car si rabotés sont les mots, si violents sont ces sentiments, si intense est cette atmosphère, il n'en reste pas moins que subsiste un amour infini de Jeanne pour sa mère, pour sa soeur, pour Marine, pour Paul.
Jeanne se dirige vers le chemin de l'apaisement et jusqu'à la dernière page nous espérons !
Alors à votre tour faites connaissance avec l'écriture de Sarah Jollien-Fardel incisive, acerbe et efficace.

« A la place, infuser dans les limbes de mon chaos. Demeurer dans cette destructrice intranquillité. Je ne m'en arracherai pas. »

Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Impossible de lâcher ce livre une fois commencé. C'est court et l'écriture est fluide. On est emporté dans cette famille et dans ses drames. C'est poignant, bouleversant. Les personnages et les émotions sont justes et profond. Il se dégage une telle rage, une telle souffrance de ces lignes, on voudrait aider mais on ne fait rien. Un énorme coup de coeur pour moi. Cette lecture m'a percuté !
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Encore un énième roman plus ou moins autobiographique sur les violences domestiques pourrait-on se dire à la lecture de la 4ème de couverture ! Oui, il s'agit bien de l'histoire d'un père qui violente sa femme et ses filles, au point de pousser l'aînée au suicide, de causer l'éloignement de la narratrice et le silence mutique de la mère. Mais il s'agit plus que cela.
A la manière d'un peintre, Sarah Jollien-Fardel brosse le portrait d'une terre âpre, reculée au fond du Valais, où le consentement par omission aux pires des violences ne se fait pas sans culpabilité, ni traumas dissimulés sous le boisseau. Si elles provoquent des haines irrévocables, elles ne font pas sans attachements du coeur et du sang. Puissant par une prose d'une rare qualité, ce roman frappe autant par l'horreur de l'histoire que par sa manière de la transcender pour en faire un objet littéraire et de réflexion.
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