Retour à Siglo' dans ce 2ème tome des aventures de Ari Thor!
Cette fois après la découverte de cette ville dans laquelle "il ne se passe jamais rien", son hiver insupportable et la plongée dans le milieu du théâtre sous fond d'une rupture amoureuse du principal personnage, nous prenons un virage à 90°.
Dans Natt, Ari Thor à maintenant pris ses aises à Siglufjordur, l'hiver à fait place à l'été, le couple d'Ari Thor n'est qu'un souvenir et les mondes que nous infiltrons sont cette fois ceux du journalisme et de la construction.
Notons d'ailleurs qu'Ari Thor à un rôle quasi secondaire dans l'enquête, davantage menée par une journaliste.
J'ai aimé Nàtt mais d'une manière qui m'a beaucoup surpris, très éloignée de ce qui m'avait fait apprécier
Ragnar Jonasson.
La première sensation que j'ai ressenti est qu'on à ici à faire plutôt a un Thriller qu'à un Polar. L'idée n'est pas réellement de "chercher le coupable" mais plutôt de se laisser guider dans une enquête aux nombreuses révélations insoupçonnables.
C'est plaisant, très plaisant même. Je l'ai lu d'une traite et j'ai d'autant plus envie de continuer d'explorer la bibliographie de Jonasson, ainsi que de mettre une bonne notation à Natt qui correspond au plaisir que j'ai eu à la lecture.
Néanmoins je me sens obligé de préciser quelques détails qui, à mon gout, dénotent avec les 3 autres romans de l'auteur que j'ai eu la chance de lire :
- Pour la première fois, la localisation ne joue pas un rôle très important. le charme du huis clos villageois (voire pire dans
La dernière tempête) est délaissé au profit d'une action plus élargie dans la région, d'Akureyri à Saudarkrokur, ainsi que de nombreux aller retour à Reykjavik, et même jusqu'en Asie.
La météo est également -beaucoup- moins prenante. L'éruption volcanique mise en avant en 4ème de couverture et les poussières associées, qui ont donné le titre au roman sont pour être tout a fait honnête, anecdotiques. Aucune comparaison possible avec les descriptions hivernales si puissantes qu'on a pu connaître.
- La seconde surprise est que la phrase si chère à
Ragnar Jonasson "une petite ville ou il ne se passe jamais rien" est également mise à l'épreuve tant il se passe de choses. Trop de choses peut-être. Si on compte bien on doit avoir au moins 7 ou 8 arcs scénaristiques qui se mêlent autour d'une bonne douzaine de personnages.
Le tout en seulement 300 pages. D'un coté c'est très efficace car on part dans tous les sens, mais ici aussi je peux pas m'empêcher de penser que certains de ces thèmes auraient mérité plus de profondeur, tout comme de repérer un petit déséquilibre au niveau des personnages. On s'attache et on rencontre très peu ceux qui vont jouer les rôles les plus clés du dénouement.
Dénouement qui d'ailleurs, joue l'équilibriste en marchant sur un fil tendu entre le feu d'artifice final spectaculaire et le grand n'importe quoi un peu facile.
Je fais partie des gens qui verront plutôt la première option, mais j'avoue que je n'entrerais pas dans un débat effréné si je rencontre une personne ayant été déçue par Nàtt.
14/20 pour moi.