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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Nature humaine » Serge Joncour, éditions Flammarion
Serge Joncour est un conteur hors pair, ses histoires sont passionnantes, magistralement bien racontées. C'est bien le cas dans ce roman, qui démarre à la fin des années soixante-dix et remonte le cours du temps jusqu'à aujourd'hui. Nous sommes dans la campagne profonde, au centre de la France et nous allons suivre la vie d'un jeune homme et à travers lui revivre tout une époque que les moins de quarante ans n'ont pas connue. Il est fils et petit-fils de paysans destiné à reprendre l'exploitation familiale alors que ses trois soeurs, elles, vont toutes quitter la ferme et le monde rural pour la grande ville.
L'auteur nous décrit, en détail, l'évolution du monde de l'agriculture et, au-delà, de la société française, depuis les années soixante-dix jusqu'à aujourd'hui. Son héros, homme attachant et droit, est seul face au changement, à la mondialisation, à la technologie, à plein de nouveaux défis, écologique et autres. En parallèle, il va connaître une belle, évidente, histoire d'amour avec Constanze, une allemande de l'est. Un amour en pointillé, pas ordinaire mais non moins passionné.
Un roman vrai, social qui, tout en décrivant les évolutions et les difficultés, sait rester optimiste.
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Nature humaine retrace l’histoire d𠆚lexandre un agriculteur du Lot et de sa famille entre les années 80 et 90
Ce romain très bien écrit nous permet de revivre les événements marquants de cette période à travers ce jeune agriculteur.
Les élections de 81, le plateau du Larzac, Tchernobyl, la chute du mur de Berlin,l’évolution de l𠆚griculture, les notions balbutiantes d’écologie etc tous ses événements sont vus au travers d𠆚lexandre et sa famille
Cela permet de voir l’impact que cette évolution a eu sur nos vies et que l’on retrouve dans la période actuelle.
J𠆚i trouvé le démarrage un peu long mais très vite on se laisse prendre par les personnages et l’écriture pour revivre ces moments et l’impact qu’ils ont eu
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J'ai bien aimé comme j'aime la plupart des livres de Serge Joncour que j'ai lus. Je l'ai simplement trouvé un peu long. Les personnages m'ont semblé un peu trop stéréotypés. On éprouve pour eux un certain attachement mais sans plus. J'ai peur d'oublier cet opus et de le mélanger à d'autres chroniques du monde paysan. Voilà, c'est peut-être cela qui coince pour moi : j'ai plus eu l'impression de lire une chronique sur le long cours d'un mal-être paysan qu'un véritable roman, de ceux qui nous poursuivent une fois le livre fini et quand j'y réfléchis, j'ai l'impression que c'est un peu ce qui passe entre moi et cet auteur. J'aime beaucoup sur le coup mais ... tout finit par se diluer. Pas grave en soi. Peut-être un problème perso de mémoire qui s'étiole car il n'est pas le seul dans ce cas. Sa lecture est toutefois vivement recommandée ne serait-ce que pour le plaisir de l'instant et, ma foi, ce n'est pas déjà pas si mal.
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En résumé : Contemporain. Entre mondialisation, révolution agricole et militantisme écologique, ce roman dépeint une réalité aux multiples facettes à travers l'histoire d'un jeune paysan.

En détail :

Ce récit est celui d'une transition, d'un passage d'une époque à une autre. Alexandre est un adolescent qui deviendra homme au fil des chapitres. Fils d'une famille d'agriculteurs en rase campagne, dans une fratrie de soeurs qui toutes partiront pour une vie citadine, il va devoir reprendre l'exploitation bovine familiale. Il est en paix avec ce choix de vie car profondément attaché à la terre de ses ancêtres, bien que cela lui pèse parfois quand il mesure l'ampleur de sa déconnexion.

L'histoire se déroule de 1976 à 1999, une époque marquée par les tensions sociales avec des mouvements de violences menées par des activistes, mais aussi des catastrophes écologiques. le recensement qu'en fait le roman au fil des chapitres dépeint un monde profondément anxiogène.

Le récit se focalise sur le monde agricole, la ferme qui sera bientôt celle d'Alexandre regroupant encore trois générations avec ses parents et grands-parents. Chaque génération remarque, observe les changements qui s'opèrent dans la nature au fur et à mesure de l'intensification des cultures et de l'élevage. Erosion, appauvrissement de la vie des sols… ils ont chacun une pièce du puzzle, qui dresse pour le lecteur une fresque éprouvante. le besoin d'augmenter la production pour rester concurrentiel et les nouvelles normes fracassent l'écologie contre la nécessité d'amender les sols, d'utiliser des pesticides et engrais chimiques pour forcer la terre à produire plus.

Alexandre quant à lui, cherche à conserver son mode de vie et le cadre qui va avec. Des bêtes qui vont aux pâtures et un profond respect pour ses terres. Une histoire d'amour va le pousser dans le milieux activiste, qui lui donnera le sentiment de compter un peu dans ce monde qui devient fou. Mais quand la pression économique le prend à la gorge, les choix qui s'offrent à lui s'amenuisent.

Du même auteur : Chien-Loup
Dans le même genre : Les raisins de la colère, de John Steinbeck
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Je n'aurai pas cru qu'un livre sur le monde paysan m'accrocherait autant. D'habitude ce n'est pas ma tasse de thé. Peut être es-ce parce qu'il parle d'une époque que j'ai connu, de personnalités ou d'événements qui me parlent, même si j'avoue qu'il y a beaucoup de choses que j'avais oublié et qui m'ont fait dire en les redécouvrant dans ce livre "ah oui c'est vrai, c'était ça". ça fait du bien aussi de revenir en arrière, de se rafraichir la mémoire.
Les personnages sont attachants et j'ai eu de la pitié pour ce pauvre Alexandre tiraillé par ces choix dans une époque ou il n'en avait pas vraiment. Je vis à la campagne, je ne viens pas du milieu agricole mais je le connais et je peux assurer que l'ambiance familiale de cette époque à la campagne est très bien décrite, je ne sais pas si c'est du vécu mais c'est saisissant de vérité.
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Il y a plusieurs thèmes qui m'ont tous interpellé.
C'est d'abord une saga familiale sur 30 ans, qui m'a fait penser aux Thibaud de Roger Martin du Gard. L'amplitude dans le temps n'est pas aussi grande, mais en revanche c'est une période que j'ai vécue, c'est très agréable de la parcourir et d'y réfléchir avec le recul.
La marche du progrès et de la mondialisation, avec ses avantages et surtout ses inconvénients, la mondialisation, la maltraitance animale, est un thème d'actualité. C'est le deuxième thème. C'est amusant de penser que ce qui va entraver la marche du progrès ce sont des choses très anciennes (je ne vais pas les révéler, ça serait dommage).
Le troisième concerne Alexandre, le fils, qui est très finement décrit. Attaché à sa terre, il n'arrive pas à se détacher de ses parents et de ce fait vit une histoire sentimentale compliquée. Au bord de la catastrophe, il assume enfin son désir. le livre démarre sur la tempête de fin 1999 et se termine au même moment.
La nature est la grande héroïne de ce livre. « le décor qui s'était reflété dans le regard bleu de la belle blonde était toujours là, face à lui, à croire que le regard de cette fille s'était imprimé sur ces arbres, cette rivière, ces prés, qu'il vivait toujours là. En regardant cette nature Alexandre retrouvait quelque chose de Constanze. » « « Toujours là » répété ainsi souligne cette constance de Constanze . La nature est dans le titre, et dans tous les sens du terme. Principe de la vie et réflexion sur l'humanité.
Bravo pour de roman rural et cultivé.
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une ferme du Lot, dans les années 80, où vit la famille Fabrier. Agriculteurs depuis trois générations. A 15 ans, Alexandre est le seul de la fratrie à envisager de prendre la succession des parents : tout repose sur ses épaules, puisqu'aucune de ses trois soeurs n'a envie de continuer à vivre à la ferme, dans un quotidien rythmé par les travaux agricoles et le JT du 20 heures ou les sorties du samedi au Mammouth. Alexandre suit des cours au lycée agricole, son avenir est tout tracé, ce qui lui importe surtout c'est de passer son permis et de pouvoir emprunter la voiture paternelle pour aller raccompagner sa soeur aînée, étudiante à Toulouse, pour revoir Constanze, sa colocataire. Au cours d'une soirée, il fait la connaissance d'activistes anti nucléaires, et découvre un engagement et un combat qu'il n'aurait jamais soupçonnés…

Serge Joncour dépeint avec justesse le milieu rural de ces années 80, et l'évolution des modes de vie et de travail. Les présidents se succèdent, le téléphone met des mois à arriver pour prendre place dans le couloir des maisons, on continue d'utiliser engrais et pesticides, l'heure est à la production de masse. Agrandir, produire sont devenus les maîtres mots de l'agriculture moderne, tandis qu'on envisage de faire passer une autoroute tout près des terres de la famille. Il y a d'abord chez Alexandre une forme de résignation face à tout ce qui arrive, puis une lente prise de conscience de ce qu'il pourrait refuser. Comme une sorte d'affranchissement qui se fait petit-à-petit. Mais au-delà du parcours initiatique du protagoniste, c'est un portrait de la France qui nous est présenté, avec ses manifestations anti nucléaires, la transformation des paysages et la multiplication des hypermarchés et des ronds-points, l'élection de Mitterrand qui avait soulevé tant d'enthousiasme, la lutte acharnée du monde agricole pour survivre, à coups de subventions, les débuts de la mondialisation… Mon seul regret, les fautes d'orthographe trouvées dans le roman, "laisser le moteur allumer", ou " Il n'avait pas vue Constanze", un peu décevantes de la part d'un écrivain chevronné comme Serge Joncour, auteur d'un roman couronné par le Fémina, et publié par une grande maison d'édition qui doit bien avoir les moyens de faire appel à des relecteurs…
Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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L'amour sans le faire reste mon roman préféré de Serge Joncour. Bien-sûr, j'ai aimé les suivants et ce dernier, Nature humaine fait partie des beaux textes que je garde dans ma bibliothèque pour y revenir un jour, glaner quelques phrases et me faire plaisir. Il me semble cependant que j'ai souffert de quelques longueurs agaçantes, des redites entre Chien-loup et Nature humaine, ode à la nature et au temps qui passe durement, mais peut-être avais-je envie d'autre chose, des personnages qui se chahutent davantage ? C'est une belle fresque sociale sur 30 ans et de bons sentiments sans aucun doute, mais Alexandre, personnage central, manque de relief, il n'est pas parvenu à me séduire.
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“L'Histoire, on s'en tient à distance, alors qu'elle est toujours là à vous tenir en joue. L'époque vous rattrape toujours.”

Nature humaine” de Serge Joncour 📖

Quelle beau récit, quelle belle plume.
Serge Joncour nous raconte 30 ans d'histoire au travers du parcours de vie d'Alexandre, jeune homme fils de paysans et paysan lui-même, grandit au milieu de ses 3 soeurs. Elles n'ont qu'une envie, fuir la ferme, alors que lui, il est ancré à sa terre, dans sa ferme du Lot.
Même dans ces terres où on tourne des spots de pubs pour évoquer la “vie simple”, image d'Epinal intemporelle, rien n'est simple, car l'époque rattrape même les plus reclus.

En cette fin de siècle, les luttes ne manquent pas, ni la violence. Mais, heureusement, il y a aussi la lumière de l'amour qui sauve et relève.

Un très beau récit, nostalgique, humoristique, poétique, politique, engagé, un récit de la France du monde paysan en voie de disparition, un récit de la terre et de la nature.
Et une histoire d'amour qui m'a particulièrement touchée…
Un très beau livre &#xNaN
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un roman de la disparition du monde paysan en France, de la dualité ville-campagne, de la fin du vingtième siècle en France. Une histoire de l'accélération du changement, pour le meilleur comme pour le pire. Un rappel des luttes, justes ou fausses, qui marquèrent les paysages politiques français et européen au coeur des années 1970-80. Une histoire d'amour impossible mais bon liant de la narration. Un roman qui se lit bien sans qu'il m'ait pour autant passionné.
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Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

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