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Impression mitigée...
J'ai aimé la rétrospective des quarante dernières années en France sur la montée de la société de consommation et de la vague de mondialisation qui emporte tout, traditions, rapport à la nature, bon sens paysan et velléités de s'extraire de ce modèle asservissant , le tout saupoudré de name dropping de marques désuètes qui ponctuent l'évolution des usages : entre acheter son Tang au Mammouth et rechercher une personne perdue sur les annuaires du Minitel, il y a en effet un monde!
J'ai aussi aimé l'évocation du Lot, terre de mes racines familiales, son herbe grasse et ses vallons retirés, ses paysans aux modes de vie déjà bien assez éloignés il y a quarante ans de ceux des citadins pour que la fracture se referme un jour.

Mais tout cela ne fait pas forcément un bon roman, d'autant que l'écriture sans relief n'est pas au rendez-vous pour relever l'ossature un peu maigre de l'intrigue.
J'ai plutôt eu l'impression de me retrouver dans le scénario du prochain film de Guillaume Canet, avec le susnommé dans le rôle du brave exploitant agricole balayé par le progrès et François Cluzet dans celui du vieil anar qui a fait le Larzac. So french, so déjà vu, so manichéen sur le mode "c'était mieux avant"... j'ai beau être en phase avec l'ensemble du constat posé, ça m'emm.. un peu le discours larmoyant sur ce thème. Et puis l'A20 pour aller à Cahors, c'est vachement bien.

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La famille Fabrier est installée depuis plusieurs générations dans sa ferme aux Bertranges, dans le Lot, implantée dans un décor champêtre d'une beauté apaisante, entourée de prés luxuriants où paissent tranquillement sa centaine de vaches et de champs nourriciers. Loin de refuser le progrès, tous les samedis, la famille descend en ville faire ses courses chez Mammouth, l'hypermarché qui vient de sortir de terre, c'est l'expédition joyeuse hebdomadaire.
Alexandre, le fils, est destiné à reprendre la ferme, ses soeurs sont plus attirées par les trépidations des grandes villes.
Alexandre aime son futur métier mais la marche du monde va ébranler les ancestrales habitudes, les modes d'exploitation traditionnels que l'on croyait pérennes, obliger les fermiers à se conformer à des normes strictes de productivité s'ils veulent s'en sortir, au détriment des valeurs séculaires enracinées.

Alors, pour Alexandre, la vie d'agriculteur, aux portes de l'an 2000, des lendemains qui chantent ou qui déchantent ? Sort enviable ? Viable ?

Serge Joncour avec une plume juste, moderne, démarre avec la canicule qui a asséché la France en 1976 et nous emmène jusqu'en 1999 pour nous livrer une histoire remarquable, qui va du romanesque au documentaire. Il nous plonge dans une série d'événements précurseurs du monde d'aujourd'hui, ça fait sens, ça conscientise, ça émeut, ça remue. C'est un chant du cygne et même si j'étais trop jeune, fin des années 70 et début des 80, j'ai intensément ressenti cette mélancolie qui habite les pages, ce « marche ou crève » tellement rude à digérer.

Et il n'y a pas que ça dans ce roman vibrionnant, il y a aussi les liens familiaux, la fougue de la jeunesse, de l'amour, de la politique, de l'écologique, du sociétal, de l'activisme, de l'exaltation, du fatalisme etc., etc.,etc.,…

J'ai adoré cette lecture !
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Quand l'activisme écologiste rencontre l'agriculture, ça peut faire des flammèches.
Nature humaine relate la vie d'une famille dédiée depuis plusieurs générations à l'élevage de bovins et à la culture de ses champs, dans le Sud-Ouest de la France. de 1976 à 1999, on y suit le quotidien saisonnier des Fabrier (Jean et Angèle, leurs enfants Caroline, Alexandre, Vanessa et Agathe et les grands-parents Louis et Lucienne) sur la terre ancestrale. C'est aussi l'histoire politique du pays qui défile durant ces décennies. Les questions environnementales et climatiques sont au coeur du roman, portées par de jeunes anarchistes et un vieux paysan récalcitrant du coin, sorte d'ermite détenteur de secrets oubliés depuis la nuit des temps. Alexandre en est le personnage central, l'héritier obligé de la ferme familiale, dont le parcours est tracé d'avance par les parents, destin non choisi mais allant de soi comme le veut la tradition.
Serge Joncour m'a ramenée plusieurs années en arrière avec son récit. J'ai cru lire ma propre histoire familiale par moments : même époque et même combat pour un frère unique dirigé très tôt vers la reprise de la ferme, noyé dans une fratrie composée de cinq soeurs. Bref, j'ai été touchée particulièrement par le propos. L'auteur décrit très bien les déchirements vécus par de jeunes adultes attirés par le modernisme des villes mais aussi encore attachés aux racines rurales dont ils sont issus ou qu'ils idéalisent. Un roman brûlant d'actualité.
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Du Joncour comme on l'aime, des histoires simples (avec des gens simples) qui vivent des vies anonymes. Il ne faut pas croire que cela pourrait paraître un brin ennuyeux car Serge Joncour sait y faire. Roman après roman, on n'en rate pas une miette tant son talent, son style, son empathie, son regard sur ces "provinciaux" est juste. On retrouve plein de moments qui comme ses personnages nous ont marqué avec un sens de l'observation indiscutable. Alors un jour, Joncour avec le Goncourt ça serait la moindre des choses. Merci à lui pour ses récits qui nous parlent et nous donnent tant de bonheur.
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Un avis mitigé sur ce roman dont je sais pourtant que beaucoup de mes ami-e-s babeliotes l'ont apprécié.

Certes, l'auteur nous fait une fresque formidable de la vie de notre pays de 1976 à 1999, de la grande sécheresse et de l'impôt spécifique qui en suivit, à la grande tempête de l'hiver 1999, en passant par tous ces grands événements, l'élection de Mitterand en 1981 si porteuse d'espoirs pourtant bien déçus, la catastrophe de Tchernobyl de 1986, la chute du mur de Berlin, la crise de la vache folle, etc.. et tous ces « petits » événements de la vie, le développement du téléphone, les nouveaux courants musicaux, la mode et j'en passe.
Il m'a rappelé, à nous qui venons de vivre et vivons des crises, attentats terroristes, gilets jaunes, pandémie, combien ça pouvait être mouvementé et violent aussi « avant », avec notamment les manifestations contre le nucléaire, les attentats de la mouvance gauchiste, etc..
La description du monde paysan des années 80 subissant le développement effréné de la société de consommation, des hypermarchés, de la mondialisation, la désertification des campagnes, la volonté des jeunes de quitter le monde rural pour la ville, est juste, parfois émouvante. Il est important de se souvenir de ces années, alors que de nos jours (est ce pérenne?) le mouvement semble s'inverser, que les consciences changent, que le réchauffement climatique et la pandémie ont contribué à faire bouger les lignes, et qu'on entend parler de la volonté de consommer local, d'acheter du seconde main, du retour de certains jeunes dans le monde rural, du souci de produire moins mais mieux, du développement durable.

L'histoire d'Alexandre Fabrier, adolescent au début, adulte approchant la quarantaine à la fin, et de sa famille de paysans sur ces si belles terres du Lot illustre cette période de notre histoire. Alexandre si attaché à ses bêtes, à ses pâtures, à cette nature « humaine », c'est à dire où l'être humain respecte et aime la nature, fait partie de tous ces jeunes paysans qui furent confrontés à tant de changements dans leurs pratiques, dans leur relation au reste de la nation, ainsi qu'à l'effondrement d'un certain monde rural. Alexandre chargé du lourd héritage de continuer le chemin tracé par des générations de paysans, a la force des faibles, « la force des discrets ». Ce taiseux qui tout en ayant l'air de suivre le mouvement, d'être plutôt docile à l'égard des manoeuvres de ses soeurs, par exemple, sait en fait ce qu'il veut faire ou plutôt ne veut pas faire, jusqu'à ce que la nature produise à sa place l'apocalypse qu'il avait programmé.

Mais deux choses m'ont gêné dans ce livre.
D'abord, et même si je sais que « l'amour, l'amour, l'amour, dont on parle toujours » peut prendre des chemins improbables (une actrice de cinéma américaine épouser un prince de Monaco, par exemple), je n'ai pas su adhérer à celui d'Alexandre et de la belle allemande de l'Est Constanze. Tout cela m'a paru fabriqué pour illustrer le choc des cultures, entre un paysan du monde du passé, attaché à ses racines et une femme
du monde des villes et du bloc de l'Est, voulant s'émanciper de ce bloc, une femme libérée, utopiste, voulant changer « le village » du monde.
Vraiment je n'ai pas cru à cette histoire, j'ai peut-être tort, mais c'est comme ça.
Et puis, j'ai été déçu par la froideur et la platitude, sans doute délibérée, de l'écriture de ce roman. En adoptant ce style pour nous montrer, au travers de l'histoire de cette famille Fabrier, la perte de repères des paysans face à la pression du monde qui les entoure, en évitant tout lyrisme,(par exemple j'aurais aimé ressentir les sentiments d'Alexandre à l'égard de la nature qu'il aime) le résultat en est pour moi un récit et des personnages auxquels j'ai eu du mal à m'attacher.
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Avec Alexandre,fils d'une famille paysanne du Lot, c'est tous les évènements qui ont marqué la France depuis l'été 1976 jusqu'en 2000 que nous revisitons. Pour les plus de 50 ans ce sont pleins de petits détails du quotidien qui remontent à la surface. La 4 l'les Kim pousse,le Mammouth,le minitel avec la part de nostalgie que réveillent souvent les souvenirs anodins tout comme les odeurs.
Mais surtout, en partant de l'intimité d'une famille, Serge Joncour déroule tous les évènements qui ont transformé à tout jamais le paysage rural,le rapport à la terre et aux animaux . Plus globalement il décrit le processus qui a transformé notre monde en un vaste hyper marché où tout est à vendre puisque tout n'est plus que marchandise. Alors bien sûr,le lecteur revit aussi les luttes,les rêves,les espoirs et les victoires ,les traumatismes qui ont secoués ces 25 années : le Larzac, Tchernobyl,les mouvements activistes,l'élection de Mitterrand , l'arrivée des OGM etc.
La famille d'Alexandre est conforme "des citoyens dociles,leur ligne de conduite dans la vie aura toujours été de ne pas faire de vagues". C'est auprès de leur voisin,Crayssac,ronchon et rebel, à l'esprit critique et clairvoyant que ce jeune homme remet parfois en question la vision étriquée et soumise de ses parents. Lorsqu'il tombe amoureux de la belle Constante,jeune allemande colocataire de sa soeur à Toulouse, bercé par les musiques de Crosby, Stills,Nash ans Young, Pink Floyd...Alexandre entre dans un nouvel univers un peu contre son gré,militant par amour plus que par conviction !
Peu à peu j'ai été touché par ce jeune homme au coeur pur et simple, attaché à sa région,son amour de la terre et tiraillé par les aspirations de la jeunesse et la fougue d'activistes qui lui font peur. Un peu comme le symbole du lien entre deux mondes et de la nécessité de s'affirmer pour sauver ses valeurs et s'affranchir de la toute puissance du marché, Alexandre est un personnage qui s'étoffe au cours des pages et émeut par la force de ses sentiments.
Alors que ce lourd tableau de la fin du XX ème siècle aurait pu être déprimant, Serge Joncour termine son roman par une belle fenêtre ouverte vers tous les possibles.
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Fresque rurale ancrée dans les valeurs de nos terroirs.
Rustique et contemporain.

Retour sur un passé en campagne française, "à la ferme" où l'on vivra les bouleversements de la société, le progrès, les luttes, la vie politique, le militantisme, les choix de chacun, entre activistes antinucléaires, hippies du Larzac, esprits libres ; au carrefour de grands changements.

Authentique. Éclatant de vécu et de réalisme. Engagé.
Une immersion dans la vie paysanne en une plongée dans près de 30 années d'Histoire nationale et d'actualités du monde.

Grand roman, ponctué de nostalgie, d'humour, parfois amer, de mélancolie, de réminiscences de souvenirs d'une époque.

La nature, l'humain.... Les deux en péril.

Écriture au style pertinent, jusque dans la construction chronologique. Agréable à lire. Efficace. J'ai beaucoup apprécié.

J'avais précédemment découvert l'auteur avec "Chien-loup", Serge Joncour a l'art et la manière de toujours mettre la nature à l'honneur.
Et c'est réussi.
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J'avais eu un avis mitigé sur « Chien-Loup » et c'est une nouvelle fois le cas avec ce roman. Cet auteur reçoit de nombreux prix pour ses romans donc c'est moi qui dois passer à coté de ce qu'il nous propose. Je ne dis pas que je n'ai pas aimé « Nature humaine », mais je n'ai pas trouvé ce roman grandiose, et n'a pas été un coup de coeur pour 2020. Il a été une bonne lecture, agréable, qui a abordé des thèmes intéressants sur le rapport entre l'homme et la nature, sur les évènements majeurs (sécheresse en 1976, l'arrivée de Mitterrand au pouvoir, la chute du mur de Berlin, l'an 2000,…).Peut être que c'est une question de génération qui fait que l'on accroche plus ou moins à ce roman. Je me souviens de la terrible tempête de 1999 et du passage à l'an 2000 et autres évènements marquants mais d'autres on juste été lu dans des livres ou entendu par des personnes plus âgées, j'ai donc plus de distance sur eux. Je suis née avec ce contraste progrès et catastrophe écologique, sur le départ des jeunes vers la ville et la désertification des campagnes, sur notre façon de consommer donc j'ai peut être « plus de distance » sur ces sujets qui font partis de mon quotidien. Je fais un terrible constat tous les jours et espère que les choses vont changer sur certains points. Un sujet où je n'ai pas du tout été convaincu c'est sur l'histoire d'amour d'Alexandre et de Constanze. Je ne l'ai pas trouvé une seconde crédible. Pour résumé j'ai un avis mitigée sur ce roman.
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Un très bon roman, bien écrit, bien mené, mais qui ne m'a pas transportée plus que ça. Question d'époque peut-être, ou d'a priori sur les agriculteurs de ma part plus certainement, qui m'ont empêchée de m'attacher à Alexandre.

Ce jeune homme reprend la ferme de ses parents et doit faire face aux bouleversements du XXème siècle finissant, qui se répercutent de plein fouet sur sa vie professionnelle et personnelle. Il ressent un attachement profond à sa terre, contrebalancé par son amour pour une jeune Allemande urbaine et cosmopolite.

J'ai aimé l'évocation de la catastrophe de Tchernobyl, des luttes dans le Larzac, de l'activisme anti-nucléaire, des utopies agricoles et communautaires... Mais le progrès passe, inexorablement, et écrase tout sur son passage. Espérons qu'une autre modernité soit possible.
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Le hasard ( mais le hasard existe-t-il ?) a voulu que je lise à la suite trois ouvrages traitant de la transformation sociale et politique des années 1970 - 1980- 1990.
Cette fausse trilogie est composée du livre de Véronique Olmi Les Evasions particulières, du livre d'Eric Reinhardt Comédies humaines ( Tiens tiens déjà humaines ! ) et du livre de Serge Joncour Nature Humaine.
Chacun à leur façon ces trois romans traitent de la société française des années 1970/1980. Chaque écrivain a pris un éclairage particulier.
Le roman de Véronique Olmi traite de l'émancipation féminine et des grandes avancées en découlant : l'avortement , la place de la femme dans la société
Le roman d'Eric Reinhardt porte lui sur une société économique et politique qui a fait le choix des ingénieurs plutôt que celui des informaticiens et qui est passé à côté de la création d'Internet. le lobbysme ayant fait le reste.
Le roman de Serge Joncour porte lui sur le monde rural et aussi sur l'aménagement du territoire. Comment le monde agricole se transforme pour faire face à cette société qui s'industrialise , se connecte , se mondialise.
Dans les trois romans , l'histoire est portée par la jeunesse qui se trouve en prise avec ses transformations sociales, politiques radicales. Chaque pan de cette jeunesse étant le vecteur par lequel la société va évoluer et peut se remettre en question.

Revenons au roman de Serge Joncour Nature humaine.
Nous sommes au coeur des années 1970 aux hameaux des Bertranges , dans le Lot à distances de Gourdon , Souillac ou encore Villefranche.
Aux Bertranges vit la famille Fabrier.: ce sont des fermiers, des eléveurs , des cultivateurs , des agriculteurs . En cet été 1976 , on ramasse le safran et pour la dernière fois trois générations de Fabrier participe à cette récolte.
D'abord les grands parents Lucienne et Louis qui vivent sur les terres d'en bas , puis les parents Jean et Angèle qui vent à la ferme dans les terres du haut avec leurs quatre enfants Caroline, Vanessa, Agathe et Alexandre.
Alexandre le fils , celui qui devra reprendre l'exploitation.
Sur ces terres d'en haut vit aussi un peu plus loin Joseph Crayssac. Un personnage libre , irréductible, communiste chrétien, chevrier malmené par un monde en bouleversement.
Alexandre est sensible aux discours de Crayssac qui prédit une agriculture bouffée par cette société libérale et capitaliste. Il faut des Larzac un peu partout et il faut que le peuple se lève contre ce monde là.
Caroline la fille ainée qui fait ses études à Toulouse est en prise direct avec ces attentes. D'ailleurs à Toulouse, elle fréquente un groupe trés européen ou se côtoient des étudiants espagnols, basques, allemands. Des étudiants qui refusent de se faire bouffer par cette société libérale.
Alors on va manifester sur le Larzac, on proteste contre la création de la future centrale nucléaire de Golfech. On a un faible pour la vie en communauté et le retour à la terre.
On se veut activiste.
Par l'entremise de Caroline , Alexandre va connaitre ce groupe et plus particulièrement Constanze , jeune allemande de l'est qui enflamme Alexandre.
Mais pour Anton et Xabi activistes , Alexandre est un trésor. du fait d'être agriculteur, il posséde des tonnes d'engrais qui sont les explosifs nécessaire à la mise en place de leurs nuits bleues.
A partir de là Serge Joncour va nous dresser une fresque qui reprend 20 ans de la vie rurale entre 1970 et 1990.
Tout est abordé : le fils "sacrificiel ", l'évolution à pas forcés de l'agriculture ( les rendements - les produits phytosanitaires - la vache folle - le rejet de la nature) - l'aménagement du territoire ( désenclavement du Sud Ouest - Construction d'autoroute ) - les combats politiques contre le nuclèaire - l'activisme mais aussi le partage et la succession d'une exploitation.
Comme à l'habitude avec Serge Joncour c'est du solide , du bien ancré dans la terre mais aussi de la poésie et de la nature qui s'insinue dans toutes les pages de ce roman. Cette ruralité et cette solidité qui représentent ces terres du Sud ouest , terres qui se peuvent arides sur les Causses mais d'une fertilité et d'une beauté renversante dans les vallées.
Tout au long de ce roman Serge Joncour joue avec son titre Nature Humaine et il en fait presque un oxymore.
Nature et Humaine paraissent si dissemblables et pourtant...
L'humain devant rester très humble devant cette force de la nature. Comme dans un conte , Serge Joncour nous laisse le soin de comprendre que par sa force , sa violence la nature remet les choses à plat et que l'homme est bien orgueilleux de penser le contraire .
Dans le cortège des jours aux Bertranges , restera longtemps l'odeur suave des champs de menthe sauvage et les effluves d'un parfum de patchouli qui rappelle notre jeunesse et ses convictions. La nature est grandement humaine.
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Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

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