Un mariage américain

Celestial et Roy sont mariés depuis 18 mois maintenant. Une union pleine de la fougue des débuts.

Mais ils sont noirs dans un état du Sud des Etats-Unis.

Accusé à tort de viol, Roy est incarcéré.

L'attente commence pour celui dont la vie a été brisée en plein élan : adieu la carrière, adieu les projets de bébé, reste l'espoir de sortir et de retrouver sa femme, sa famille, sa vie.

Celestial est libre mais prisonnière également. Sa peine, immense, de voir son mari innocent derrière les barreaux. Sa colère face à cette injustice, aux visites, aux fouilles.

Sa culpabilité de continuer à vivre libre, d'avoir des projets, de se rapprocher d'Andre. Dre, l'ami depuis l'enfance, amoureux depuis toujours de Celestial.

C'est un récit à trois voix, dans lequel le mariage et l'amour sont interrogés.

Tayari Jones se concentre sur ce lien ténu qu'est l'amour ainsi que sur la vie conjugale.

La loyauté est-elle la vertu cardinale d'une vie maritale, peut-on s'interdire d'évoluer, d'être libre quand son époux est derrière les barreaux ?

Cependant, même si le racisme cause l'emprisonnement de Roy, l'arrière-plan sociétal n'apparaît qu'en filigrane.

Cela sera au final pour moi le principal reproche à faire à ce livre. Cette matière qui aurait mérité d'être tellement développée n'est qu'à peine évoquée.

C'est ce qui fait basculer ce roman non pas dans la catégorie « coup de coeur » mais dans celle des lectures agréables, ce qui n'est déjà pas si mal.

Même si l'on est issu de la classe moyenne, établi socialement et professionnellement, être noir dans les sud signifie encore ne pas avoir les mêmes droits que les autres, ne pas bénéficier d'un procès équitable, ou simplement être accusé à tors et le payer au prix fort.

Celeste et Roy sont deux jeunes gens de la classe moyenne ; ils viennent à peine de se marier quand Roy se fait accuser injustement d'un viol qu'il n'a pas commis. Il restera un certain nombre d'années avant d'être relâché.

Roy toujours aussi épris de son épouse a naturellement le désir de reprendre le cours de sa vie conjugale. Oui, mais….

Celeste n'a pas abandonné son mari ; sa famille maternelle a largement contribué à sa défense. Oui mais… il y a toujours une bonne âme qui rôde …

Ce roman où les voix des différents protagonistes s'expriment en alternance explore le mariage, la mise à l'épreuve des sentiments, la résistance ou pas aux épreuves.

C'est la construction de ce roman qui m'a clairement sauvé de l'ennui. Si "la question raciale " est bien représentée, au fond elle n'est pas déterminante dans le devenir de ce couple. Des blancs dans la même situation auraient eu les mêmes soucis. Personne n'a le droit de juger le comportement de Celeste, même si pour être honnête elle m'est apparu assez antipathique au fil des pages.

Il y a des coïncidences un peu trop évidentes à mon goût.

Si la lecture me fut agréable, et que globalement je l'ai apprécié, en revanche ce roman ne révolutionne pas le genre. Je reste un peu dubitative devant les louanges de la presse américaine, et de Obama….

Je remercie les éditions Plon et Babélio pour cette lecture dans le cadre d'une masse critique spéciale.


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Merci à Babelio pour l'envoi de ce roman Masse Critique.

Un mariage américain nous conte l'histoire de Celestial et Roy mariés depuis 1 an et demi. Ils songent à avoir un bébé, tout leur sourit jusqu'au jour où Roy est accusé de viol et est condamné à 12 ans de prison. Comment faire survrir un mariage si récent dans de telles conditions. Tel est la question que se pose Tayari Jones.

J'ai énormément aimé la construction du récit. A chaque chapitre assez court d'ailleurs nous changeons de point de vue, un coup Roy, un coup Celestial, sans oublié André le meilleur ami de Celestial qui va devenir bien plus pendant la détention de Roy.
Cette construction dynamise le récit et d'avoir le point de vue de tous les personnages, implique le lecteur et m'a donné envie de choisir un camp.

D'un côté nous avons Roy emprisonné à tord alors qu'il avait la vie devant lui. Il survit à la prison, espère retrouver sa vie d'avant et sa femme à sa sortie... de l'autre Celestial qui a finalement passé plus de temps à attendre son mari que d'année de vie commune. Elle se rapproche d'André qui lui est présent et fou amoureux depuis des années. C'est une femme libre, indépendante qui veut avancer et qui peut être n'est pas faite pour le mariage.
J'ai trouvé le personnage de Celestial égoïste, je n'ai pas du tout aimé son comportement vis à vis de Roy. J'avais même parfois l'impression qu'elle minimisait la vie en prison et le calvaire qu'il avait vécu.
Un mariage américain est un roman très bien écrit qui nous questionne sur la vie de couple, le mariage mais il est aussi beaucoup question du rôle du père. Tous les personnages ont une relation particulière avec leur père. Et cela semble avoir un impact sur leur vision du mariage.
Tayari Jones, une auteure à suivre.

Celestial et Roy ont la trentaine. Ils ont l'avenir devant eux, elle en tant qu'artiste, lui en tant que business man. Ils sont amoureux, mariés depuis 18 mois. Surtout ils sont noirs et vivent dans un états sudiste des Etats-Unis.
Au cours d'un séjour romantique dans un motel, Roy est accusé de viol sur leur voisine. La plaignante est sûre, elle a vu son agresseur.
Tous les ingrédients pour un grand roman sont présents: un couple attachant, ambitieux, dont l'ascension est stoppée par le témoignage douteux d'une femme victime de viol. L'incarcération de Roy, le désespoir de sa femme, qui continue malgré tout à vivre et à défendre son homme. La mise en place d'un triptyque amoureux.
J'attendais que Tayari Jones me raconte les problématiques des jeunes noirs-américains d'aujourd'hui, à fortiori lorsque les protagonistes ont une bonne assise sociale, loin de la violence que l'on peut rencontrer dans certaines banlieues américaines, qui se retrouvent accusés à tort et qui se trouvent confrontés à un monde qu'ils avaient essayé d'éviter.
J'avais cru à un discours vindicatif sur le racisme primaire, sur la sur-représentation noire en milieu carcéral, sur la dégradation de la vie en banlieue… Mas non. Ces thèmes sont à peine effleurés, jamais développés. du coup l'origine sociale et raciale des protagonistes, mise en avant dans la quatrième de couverture, perd de son intérêt.
Tayari Jones ne développe pas les raisons profondes de l'accusation de Roy. On comprend le postulat: Il est noir et tous les noirs se ressemblent. Mais il aurait peut être été intéressant d'entendre le témoignage de l'agressée, sa terreur, d'insister sur les erreurs judiciaires liées aux délits de faciès. De, peut être, exprimer un doute, une forme de suspense: est-il réellement innocent? D'insister sur les violences policières lors de l'arrestation de Roy et leurs conséquences psychologiques tant pour Roy que pour Celestial. Tant de pistes possibles et non suivies.
On referme ce livre en ayant lu une gentille histoire d'amour, bien écrite, mais tellement convenue.
Finalement, le coeur du roman est là: la vie d'un couple. Qu'est-ce qu'un couple? Comment se construit-il? Comment perdure-t-il? Comment se termine-t-il? Pourquoi pas. le postulat est intéressant. Confronter un couple à un évènement tragique et voir comment il s'en sort. L'idée peut être séduisante. Mais tout est propre, trop propre. le père de Roy qui n'est pas son père biologique, l'a aimé plus fort que tout. le père, le biologique, parti acheter des cigarettes, n'est jamais revenu, et par un hasard incroyable se retrouve incarcéré au même endroit que Roy. L'innocence de Roy, une évidence pour tous au point que les parents de Celestial dépenseront une fortune pour sa défense. Et que dire d'André, l'ami fidèle, secrètement amoureux de Celestial, prêt à s'effacer, à se sacrifier même pour le bonheur de sa bien aimée. Un discours sans valeur ajoutée.
Malgré tout l'ensemble est divertissant. Il a été un charmant compagnon de vacances mais j'ai eu l'impression d'approcher quelque chose sans jamais arriver à le toucher, un je ne sais quoi qui ne viendra pas.

👰🏾💍 Un mariage américain - Tayari Jones 💍👰🏾
Traduction : Karine Lalechère @editionsplon

Merci @babelio_ pour cette masse critique privilège.

Roy et Celestial sont mariés depuis 18 mois, ils vivent une relation intense et passionnée, passant de disputes en réconciliations. Roy est ambitieux, il vient d'une famille modeste et veut réussir, Celestial elle vient d'une famille aisée (son père a gagné beaucoup d'argent grâce à la vente d'un brevet) c'est une artiste, elle confectionne des poupées de chiffon. Lors d'une visite aux parents de Roy, le couple séjourne dans un hôtel lorsque la nuit la police débarque et accuse Roy du viol d'une femme blanche séjournant elle aussi à l'hôtel. Malgré le témoignage de Celestial affirmant que Roy était avec elle, ce dernier est condamné à 12 ans de prison. Il est donc incarcéré en Louisiane où vivent ses parents et Celestial repart chez eux à Atlanta en Géorgie. Elle va trouver du soutien et du réconfort auprès d'Andre son ami d'enfance, tandis que Roy va devoir affronter la vie carcérale en attendant que son avocat arrive à le faire sortir.

Ce roman le portait d'un couple noir de classe moyenne dans les états du sud, mais pas que... Il y est question de justice ou plutôt d'injustice où un noir peut être condamné sans preuves sur la parole d'une blanche. Il y est question du couple, où la loyauté est mise à rude épreuve par la distance, le décalage du quotidien. Il y est aussi question de la famille, de l'amitié, de l'amour et du devoir.
J'ai beaucoup aimé ce roman à trois voix, celles de Roy, de Celestial et d'Andre entrecoupé de leurs correspondances. Cette forme permet de comprendre les raisons d'agir de chaque personnages et d'éprouver de l'empathie pour eux, si bien qu'il est difficile de prendre parti pour l'un d'entre eux.
En partant de la petite cellule d'un couple, Tayari Jones dénonce les dysfonctionnements et les maux de la société américaine.

Quel plaisir à chaque fois de recevoir des propositions de Masse Critique Privée de la part de Babélio, je ne m'en lasserai jamais et je ne peux que les en remercier. La découverte d'un roman dont je n'aurais probablement pas fait l'acquisition sans leur concours est un moment d'excitation unique et que j'apprécie à chaque fois. Pour le coup, je vais également remercier les Editions PLON de leur envoi car, non seulement leur roman est esthétiquement très qualitatif mais en plus, ils ont eu la courtoisie et le respect de l'accompagner d'un courrier très agréable à recevoir et à lire. Fait très rare pour le souligner avec d'autant plus de vigueur.
En ce qui concerne ma lecture, je vais pour le coup être moins dans l'enthousiasme et mes propos seront plus modérés. L'une des raisons qui fait que cette lecture n'a pas eu avec moi l'effet que j'escomptais avant de l'entamer est, je pense, lié au fait de la lecture très récemment du merveilleux « La couleur des sentiments ». Je pense honnêtement que j'y ai fait quelques parallèles qui n'auraient pas eu lieu d'être et que mon ressenti n'aurait certainement pas été le même si ça n'avait pas été le cas.
Au-delà du scénario que j'ai trouvé très conventionnel et bourré de cliché, l'autrice à une plume pour moi très américanisée et je n'ai pas été client de cette « leçon de morale » qui est donnée tout au long du livre. En ce qui me concerne, le début épistolaire n'a pas non plus été aidant pour l'immersion. Je conçois et je comprends pourquoi ce démarrage de l'histoire mais la rencontre avec les personnages ne s'est du coup pas faite correctement avec moi. Maintenant reste à savoir si c'est cette méthode ou la plume qui en est la cause, je n'ai pas la réponse. En revanche, ce dont je suis sûr, c'est que ça n'a pas aidé à rendre le début du livre vivant.
Il n'empêche que, malgré ces quelques défauts à mes yeux et au fait que je n'ai pas adhéré à tout ce qui est écrit, la plume est très agréable à lire et la lecture de ce roman s'est faite très rapidement. Preuve que tout est loin d'avoir été mauvais pour moi sinon j'y serais encore😉
Pour conclure, je pense que les adeptes de ce genre de sujets y trouveront leur compte et qu'ils passeront un bon moment de lecture avec ce livre. C'est juste que pour moi, ce n'est pas mon thème de prédilection et que ce roman, dont je suis heureux d'en avoir fait la lecture, me le confirme.

Le seul crime de Roy ? Avoir été un Noir au mauvais endroit , au mauvais moment, qui plus est dans un État sudiste des États-Unis. Condamné rapidement pour viol, alors que sa femme, Celestial, sait qu'il est innocent, le jeune homme voit basculer sa vie en un rien de temps.
Tout semblait pourtant leur sourire: Roy s'apprêtait à lancer son business tandis que sa jeune épouse commençait à se lancer dans une carrière artistique. Bien qu'appartenant à la classe moyenne américaine, Roy paraît voué à incarner le destin de l'homme noir : "Porté par six ou jugé par douze.", comprendre être dans un cercueil ou passer devant le tribunal.
Tayari Jones choisit de ne pas s'attarder sur le procès, mais bien d'analyser en profondeur la relation qui va peu à peu se déliter entre ceux qui ne sont mariés que depuis dix-huit mois. Par le biais de leur correspondance, puis donnant tour à tour la parole aux différents protagonistes de cette histoire, elle scrute au plus profond les motifs de la distance qui s'établit entre eux. Sans manichéisme, sans parti pris, elle analyse ainsi l'évolution de cette relation et dénonce le racisme qui gangrène la société américaine.
Un roman puissant qui aurait pu néanmoins détailler un peu plus le revirement de la justice et s'épargner quelques lourdeurs concernant les pressentiments de certains personnages.
Attention, la quatrième de couverture en dit beaucoup trop.

Un livre très intéressant mais aussi très troublant. L'histoire de roy, marié à celestial, et qui se retrouve injustement emprisonné pour viol. On suit le destin brisé des personnages. Comment se reconstruire après cet événement ? On se retrouve embarqué dans leurs souffrances, leurs décisions, leurs choix. Un roman populaire américain sur la condition des noirs qui bouleverse et qui interroge.

💭 Je pensais lire une histoire de racisme et d'injustices. Ce fut le cas, mais aussi bien plus que ça. C'est également l'histoire d'un amour. Celui qui donne des papillons dans le ventre et des étoiles dans les yeux, celui qui fait mal et qui déçoit parfois. Un amour qui, pour Céléstial et Roy, subira bourrasques, tempêtes, ouragans.

Quand Roy se retrouve derrière les barreaux pour un crime qu'il n'a pas commis c'est la douche froide pour ce couple qui n'en est encore qu'à ses prémices. Douze ans, c'est long… Comment maintenir la flamme et raviver les sentiments quand l'amour est sous cloche ?

D'une plume délicate Tayari Jones décrit avec pudeur la relation amoureuse et l'univers carcéral. Ce lieu qui détruit des vies plus qu'il n'en répare. Cet endroit qui change un homme, estompe la douceur et fait ressortir le vice. Difficile d'en sortir indemne.

C'est l'histoire d'un destin brisé, d'un mauvais concours de circonstance. Être au mauvais endroit au mauvais moment et avoir la mauvaise couleur de peau, tel a été le crime de Roy. Quand l'engrenage est lancé, difficile de l'arrêter. Ce n'est pas le roman le plus trépidant du monde. Il s'agit plutôt d'un roman fleuve et si quelques longueurs se sont faites ressentir au milieu, l'autrice m'a captivée la majeure partie du roman.

⚡ Une bonne lecture à découvrir.
Lien : https://livriotte.wordpress...

Bienvenue au coeur d'un roman rédigé tout en subtilité !

Autant vous prévenir d'emblée : ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. Non pas que j'ai passé un mauvais moment en compagnie de Roy et Celestial. Simplement, au regard de la 4ème de couverture, j'avais imaginé un récit dénonçant ouvertement les actes de racisme. Il n'en est rien.

Au lieu de s'attarder sur le fond du procès que subit Roy et qui n'est d'ailleurs qu'évoqué, l'auteure choisit de se concentrer sur le vécu des personnages, leurs ressentis, les conséquences de cet événement sur leurs vies, ensemble et séparément. Leur foi constitue aussi une grande part du récit.

Tout commence par un échange épistolaire à l'incarcération de Roy. Ces lettres transpirent de sincérité. Les choses dites ne sont pas toujours faciles à recevoir, mais montrent une volonté d'offrir une continuité à leur jeune relation.

Pour ma part, une fois cette 1ère partie lue, le reste du récit m'a paru un peu « fade ». Rien ne m'a fait vibrer. Bien sûr que j'ai éprouvé de l'empathie pour les personnages. Mais leur évolution semble banale et sans surprise. La question raciale est, pour moi, abordée trop subtilement. Cela dit, je suis certaine que cette option choisie par l'auteure, touchera la sensibilité de beaucoup d'entre vous.

C'est un roman profondément humain qui mérite qu'on s'y intéresse.