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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sous la plume de Thierry Jonquet, les courtes histoires noires prennent des allures de contes.
Parce que l'auteur a le génie de la narration : bonne accroche, intrigue maîtrisée, aussi brève soit-elle (moins de trois pages, parfois), avec rebondissements, surprises, suspense, et protagonistes aussi vrais que nature.
Et parce qu'on y trouve des puissants et des faibles, des épreuves à surmonter, des situations cauchemardesques, de la cruauté, et que les rapports de force peuvent s'inverser (ou pas)... Exactement comme dans les contes traditionnels, dans leurs versions originales - je ne pense pas à Disney, ses couleurs pastel, ses musiques et ses princes...
Sauf que... ces histoires que nous raconte Jonquet s'inspirent souvent de faits réels - oups, malaise dans notre civilisation, comme dirait Freud.

Avec ses combats politiques de jeunesse et son métier d'ergothérapeute en terrains difficiles (gériatrie, psychiatrie, éducation...), Thierry Jonquet a affûté son regard sur notre société, ses winners et ses victimes. On le constate dans ces nouvelles mais aussi dans la plupart de ses romans, acérés, cyniques, mais non dénués d'humour. Et même si les textes de l'auteur ont plus de dix ans, ils restent d'actualité.

Décédé en 2009, Jonquet reste vivant grâce à une oeuvre très riche. Je suis loin d'en avoir fait le tour. Prochaine lecture : 'Les Orpailleurs', évoqué dans cet ouvrage.
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PS : en lisant d'autres avis de lecteurs sur Babelio, je me félicite d'avoir gardé la préface d'Hervé Delouche pour plus tard ; il paraît qu'il spoile, le bougre !
En revanche, il est intéressant de commencer par la préface de l'auteur qui explique "comment ça s'est passé", comment il est arrivé au polar, en tant que lecteur, puis auteur, et ce qui a inspiré certains de ses textes.
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400 coups de ciseaux, est à la fois le titre de ce recueil de 21 nouvelles de Thierry Jonquet (1954-2009), la plupart parues de 1997 à 2009 dans des revues spécialisées, et celui d'une de ces histoires.

On retrouve ici :
- le talent narratif de Jonquet
- la noirceur humaine qu'il sait si bien mettre en exergue
- l'humour suscité par son regard détaché et son cynisme,
- sa clairvoyance, qui parfois semble relever de la prémonition tant il fut un observateur avisé du monde qui l'entourait (cf. son roman 'Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte').

• 'Voilà comment ça s'est passé' est un récit autobiographique de treize pages. L'auteur y explique son engagement politique (trotskiste) et raconte son parcours vers l'écriture, après des expériences professionnelles marquantes en milieu hospitalier (gériatrie, psychiatrie) puis avec des mineurs délinquants.
On y trouve quelques clés pour comprendre son oeuvre.

• Dans « 400 coups de ciseaux », le lecteur imagine l'acharnement d'un personnage sur un autre avec cet instrument.
Les ciseaux sont bien là, mais leur usage est plus subtil que ce qu'on peut prévoir…

• Avec « Votre histoire ne tient pas la route » (2001), inspirée de l'histoire des disparues de l'Yonne, Jonquet montre que la réalité rattrape parfois la fiction !

• J'ai particulièrement apprécié « Dans d'autres pays, qui sait », où l'auteur se moque avec humour des dictatures inspirées du stalinisme.
En Markavie-Bolkivine, il ne faut pas contrarier le Maréchal V.D. Borodovniglo, qui dirige le pays depuis quatre décennies ! Dans les années 1970, la chute des cours du rutabaga et de la sciure de bois, les deux principales richesses du pays, obligea les autorités monétaires à faire tourner la planche à billets, entraînant une hyper-inflation. Pas étonnant que l'hooliganisme y prospéra ensuite, avec « des junkies abrutis au tsoukr, un ersatz de crack issu de fanes de betteraves », tandis que des femmes adultères prostituaient leurs nourrissons !

• Dans la nouvelle « Le vrai du faux » (2009), n'eussent été les penchants pédophiles de l'abbé du village de Sable Noir, j'aurais pu apprécier ce personnage et son franc-parler (« C'est pas d'la pute, c'est d'la bourgeoise qu'a le feu au cul ! », et, pour rassurer un fidèle qui lui avait confessé son fétichisme pour certaines dentelles en soie ou satin : « Va fanculo, Andrea, du moment que tu défonces pas la rondelle à un de mes enfants de choeur, le reste c'est peau de balle ! »).

Doté d'un sens de l'observation affûté et doué pour raconter, Jonquet n'était donc pas seulement un grand romancier, il excellait également dans l'art de la nouvelle.
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Il s'agit là de deux nouvelles
Issues de "400 coups de ciseaux "
et éditées séparément .
"Hambourg, premier amour" et
"Le chef du réseau."
C'est court, percutant, noir,grincant..
L'humour noir clôt la deuxième nouvelle
comme un couperet qui estomaque.
Liu, un jeune chinois découvre l'amour
dans la soute d'une péniche
qui l'achemine clandestinement en France...
C'est beau et.. désespéré..
"Le chef du réseau" résiste obstinément
contre l'absurde routine du quotidien ..
C'est déroutant !
Dix à quinze pages chaque fois pour nous raconter
sans aucun détour ces histoires fortes d'humanité .
L'excellence est au rendez-vous.
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