Un an et demi après sa mort, les éditions du Seuil avaient publié le roman inachevé de
Thierry Jonquet,
Vampires. Un récit qui s'arrêtait net, au bout de cent quatre-vingt-cinq pages ; les dernières de l'auteur. Jonquet revient aujourd'hui au rayon "nouveautés" avec cette fois un recueil de nouvelles :
400 Coups de Ciseaux.
Après une préface de d'
Hervé Delouche (le président de l'association 813), le livre commence par un récit autobiographique — Voilà comment ça s'est passé… — à travers lequel
Thierry Jonquet retrace le parcours qui l'a mené vers le roman noir en passant par le militantisme, les services de gériatrie, le cinéma, la Shoah, un poste d'instituteur… Autant d'étapes et de balises qui construiront son oeuvre. Presqu'une vie, résumée sur à peine une quinzaine de pages qui cernent (forcément) avec lucidité le personnage qu'était
Thierry Jonquet.
Suivent une vingtaine de nouvelles déjà publiées dans la presse, dans des revues ou recueils, entre 1989 et 2009, et retranscrites ici dans un ordre chronologique qui permet de suivre les évolutions de l'auteur.
400 Coups de Ciseaux, qui donne son titre au recueil étant le seul inédit du lot.
On retrouve là les thèmes chers à l'auteur, son attachement aux "petites gens", son inspiration puisée au coeur des faits divers les plus sordides, cette manière de montrer l'envers du décor ou ce qui se cache sous les coins de tapis.
Ce pourrait être comme un résumé de son oeuvre, une manière de se faire une idée pour qui n'aurait pas encore eu le loisir de le lire. Mais pour le coup, l'idée serait fausse, tant les textes plus longs laissent à cet auteur matière à exprimer tout son talent.
Ainsi, pour celui ou celle qui aura déjà apprécié ses romans, la lecture de ce recueil laissera comme un goût de frustration, marquant nettement le manque que représente la disparition prématurée de
Thierry Jonquet en 2009.
Je n'ai pas lu
Vampires. Je ne voulais pas rester sur ma faim.
Ce recueil, et ce malgré la longue nouvelle inédite qui lui donne son titre, me fait penser que j'ai eu raison.
Thierry Jonquet manquera toujours au roman noir français, et ces quelques textes ne combleront pas le vide.
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