La Bête et la Belle

En plus de son enquête policière, une fois encore Jonquet introduit les affres psychiatriques dans son roman, quelque part une marque de fabrique, en l'occurrence cette fois le syndrome de Diogène ou syllogomanie en terme scientifique hermétique, qui consiste pour un malade à entasser compulsivement ses déchets dans son antre et à vivre avec dans des conditions d'hygiène très dégradées.

L'enquête policière joue tout au long du roman sur une ambiguïté parfaitement bien exploitée et un épilogue detonant : des décès possiblement reliés à un personnage sont ils accidentels ou sont-ce des meutres bien camouflés? le commissaire Gabelou va enquêter, poussé par la pression d'un fouineur de terrain d'une assurance cherchant à réaliser des économies.
Les faits se déroulent dans une lointaine banlieue triste, mettant en scène toute une catégorie de personnages des classes moyennes ou populaires et de laissés pour compte, traités avec doigté et une tendresse certaine par Jonquet, qui unit pour le meilleur et surtout le pire un représentant de chacune de ces deux catégories suit à un vrai coup de foudre amical.

Le roman met en parallèle le rétrécissement et l'exiguité de l'espace de l'appartement dû à la prégnance du syndrome de Diogène à mesure que le personnage principal maltraité par sa vie sombre dans la paranoïa et sa folie jusqu'aux dénouements finaux.

Le livre fidèle à la plume et l'esprit de Jonquet, développe d'une écriture sèche et froide telle un coup de bistouri de vrais protagonistes.
Caractéristique très appréciable, Jonquet ne les juge pas, il les accompagne tout au long de ce noir roman.
Thierry Jonquet reste pour moi un grand auteur, quelques peu sous estimé. Même si ce n'est pas sa meilleure production, cette bête qui perd sa belle vaut la visite.

* 3 narrateurs pour cette histoire:
- le vieux Léon : C'est lui qui raconte ce qu'il a vu, ce qu'on lui a dit, ce qu'il a compris, ce qu'il pense (Il restera muet par fidélité pour son ami.)
- Les cassettes audio du Coupable, récupérées par la police. Il y gravait non stop ses discours.
- Un narrateur extérieur pour la description des scènes dont Léon n'était pas témoin.
* Les personnages:
- Léon, vieux clochard sentimental
- le Coupable = l'ami de Léon, instit spécialisé, fan de petits trains électriques, compulsif collectionneur de gros sacs poubelles et accessoirement serial killer
- le commissaire Gabelou, vieux flic tranquille et sympathique
- L'emmerdeur, qui bosse pour une compagnie d'assurance et s'acharne à prouver la culpabilité du Coupable
- Les victimes (d'accidents ou de meurtres?)

Une mise en garde:
Ce court roman à l'écriture originale (j'aurais préféré un récit un peu plus resserré en fait) devient de plus en plus gore; moi qui ai l'habitude de lire en mangeant, c'était parfois limite ...
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Même si je sentais venir une surprise, comme la plupart des lecteurs (pas tricheurs) j'ai été eue à la fin,
HA HA HA

Une nouvelle fois, Thierry Jonquet nous "ballade" jusqu'à la dernière page avec ses personnages et l'histoire qui nous est contée .
Le coupable, il ne sera défini que comme tel tout au long du récit, est atteint d'une forme de syndrome de Diogène, même s'il n'est pas âgé, qui trouvera son explication au fil des pages mais dont il faudra attendre la toute fin du livre pour que l'auteur nous en dévoile l'origine.
Jouant sur les situations et avec les personnages, Thierry Jonquet nous livre une peinture sociale sombre et triste d'âmes à la dérive.

Il n ‘y a que Jonquet pour faire de tels polars dits sociaux (et Izzo) et vraiment un polar avec une intrigue qui tient la route.
Un meurtrier fou un vrai « serial killer » des personnages secondaires très réalistes un commissaire de style Bourrel près de la retraite(?), un vieux débris témoin ou peut-être complice en garde à vue.

Oh pas un thriller américain hard et haletant avec de l'hémoglobine de partout, des hamburgers et des motels et des flics teigneux à la Robicheaux non, non pas tout ça mais plutôt une enquête administrative policière conduite par un bourrin éteint (pas du tout hard-boiled et encore moins torturé comme Hieronymus "Harry" Bosch), enquête non dénudée de suspens disons de tension narrative, dans une banlieue bien franchouillarde avec les HLM et la population qui va avec et des bavettes, araignées biens saignantes accompagnées de gros rouge

Oh pas une enquête policée à la britannique du style Miss Marple, Poirot ou Holmes dans des lieux chics hôtels particuliers ou hôtels tout court avec cérémonie du thé et petits gâteaux qu'on déguste en levant le petit doigt et en minaudant non non plutôt une vie de camping avec bonne bouffe cannibalesque et sac poubelle à proximité et les mouches qui vont avec, enfin quelque chose de plus conforme à la réalité surtout lorsqu'il y a macchabées. Et puis un poulaga sans petites cellules grises qui font des étincelles mais qui a du bon sens et du coeur c'est pas commun !

Bref l'air de rien Jonquet nous le donne ce crime et le coupable si vous ne le trouvez pas et il la mène l'enquête sur des victimes qui ne sont pas nommées et pas très reluisantes mais bon ce qui ne justifie pas leur assassinat le mobile ah ça «cherchez la femme»* et le mode opératoire est très varié on a de l'imagination en banlieue .

Un polar a réserver aux spécialistes et cérébraux qui aiment les «morts sans nom» du cousu main mais quel Chourmo pour le vieux Léon!

📖 Mon ressenti 📖
C'est ma deuxième lecture de cet auteur. En mars, j'avais lu Mygale que j'avais apprécié. Thierry Jonquet va au plus court mais par des chemins détournés.
Ce livre a été aussi trouvé dans une boite à livres et je ne le regrette pas.
Léon est très attachant même si il n'est pas très loquace en dialogue mais qu'est ce qu'il pense!!! Et vous comprendrez pourquoi si vous lisez ce polar!!! Car oui c'est un polar, avec une enquête, une intrigue, des meurtres....ou pas.... du suspense, et une fin qui m'a clouée sur place même si je me doutais "d'un poil" sur la personnalité de Léon😊

Au fils des pages, tu vas suivre une enquête basique, ou tu vas faire la rencontre du commissaire Gabelou et du vieux Léon qui est impliqué dans une sale affaire de meurtre.
Le style de l'auteur est simple, tu te retrouves dans une ambiance un peu à la Maigret, le fait que certains personnages n'ont pas de prénom peut dérouter dans un premier temps, mais qui par la suite donne une originalité au bouquin.
La plus value au récit , sont les passages des cassettes audio en mon sens, qui créaient de l'addictivité.
Et là en lisant mon avis, tu te dis "Ouais! rien de nouveau sur la planète ! quoi".
C'est ce que je me suis dit tout le long de ma lecture, en levant même les yeux au ciel par moment.
Puis arriva le final, mais alors une claque qui m'a littéralement mit sur le cul et m'a même fait lâcher "un waouuu "tellement que c'était jouissif.
Et honnêtement, je défis quiconque de me dire qu'il l'a vu venir.
Il y a des livres qui te font revoir totalement ton avis à cause de leur fin et ce livre en fait très clairement partie pour ma part.
Du coup, comme tu peux te douter, ce fut une excellente lecture et je ne peux que te la recommander.
Donc si tu aimes les livres du genre polars, sous forme de réécriture de conte, ce livre est fait pour toi.

Le commissaire Gabelou doit trouver des indices qui confirmeraient qu'un homme se soit rendu coupable de plusieurs crimes odieux. Seulement le seul témoin, Léon, un taiseux, ne fait pas avancer l'enquête. Un polar noir teinté d'humour avec un dénouement inattendu.

Thierry Jonquet a un univers bien particulier où rien n'est jamais ce qu'il semble être . Dans ce conte macabre il s'amuse à jouer avec les peurs et les préjugés des gens dit normaux en mettant en scène deux personnages tout à fait hors du commun . Comme toujours chez cette auteur l'écriture est vive et va à l'essentiel . Difficile de parler de l'histoire sans déflorer le final qui est réellement époustouflant . Un des meilleurs crus de Thierry Jonquet .

J'ai découvert Thierry Jonquet avec " Mygale" qui a été un gros coup de coeur. Depuis je cherche à me procurer tous ses livres . Celui-ci , je l'ai trouvé dans une boîte à livres 😀
C'est un petit roman mais j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire car peu de noms ou de prénoms sont donnés mais les personnages sont désignés par leur fonction ou leur qualité ( le commis , la vieille, le visiteur...)
Au bout d'une dizaine de pages , cela ne m'a plus dérangé et j'ai apprécié ma lecture.
L'histoire est originale avec un peu d'humour (noir) et la construction du récit est très maîtrisée.
J'ai adoré le dénouement et le twist final. Je n'ai rien vu venir ! Thierry Jonquet m'a bien baladé ! A lire !

Attention, malgré les apparences, ce roman n'a absolument aucun rapport avec le conte du même nom. Il y a bien une Bête mais elle est tout ce qu'il y a de plus humaine. Physiquement du moins. Quant à la Belle, elle n'est pas celle à laquelle vous pensez. Mais par contre il y a de l'amour, fraternel, amical.

Léon, moche, sale et limité, a un ami. Cet ami n'est pas tout blanc mais il fera tout pour le protéger. Un roman sombre et malsain. Mon second roman de Thierry Jonquet après l'excellent Mygale (rien à voir avec les araignées, adapté au cinéma par Almodovar dans La piel chez habito).

Difficile d'en dire plus sur ce roman de 160 pages où tout doit être découvert par le lecteur. Thierry Jonquet aime analyser la noirceur humaine et en tirer le plus sombre. Il réussit encore une fois avec ce roman où Léon arrive à être, parfois, attachant.
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