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3,8

sur 602 notes
Ah ah ah je me suis bien faite avoir !
Et j'ai adoré ça !
Après coup, j'ai même l'impression que j'ai tout fait pour me laisser embobiner, ignorant volontairement les indices habilement semés pour ouvrir les yeux aux lecteurs. Juste pour le plaisir de l'enfumage et de m'éclater à découvrir le génial twist final et l'incroyable dénouement qui en découle.

Faut dire que Jonquet, on le sait, c'est un virtuose de l'écriture qui claque et de la construction minutieuse - à coup de flash backs intelligemment balancés. Il a talent fou pour nourrir un récit basique ( des morts louches dans un petit bled, un enquêteur, un témoin clef en garde à vue , un coupable donné comme tel dès le départ ) de personnages étonnants, de dialogues truculents à l'humour noir assumé.
Il a l'art de gratter sous les apparences respectables en nous plongeant dans le quasi huis clos d'un appartement où tout vire au sordide, où la folie explose une fois la porte fermée.

Et comment oublier Léon, «  la vieillesse de Léon, ses traits décharnés, son mutisme borné d'ancêtre hostile et déjà détaché de la vie ( ... ), Léon n'était que l'ambassadeur du temps passé, venu relever le compteur des années écoulées, avant que le rideau tombe... Flétri, décrépit, rouillé, délavé par l'usure, Léon avait la patience fière des vieux qui, assis sur leur banc, regardent le sablier se vider, en guettant le dernier grain. »
Léon qui sait tout ce qu'il s'est passé, Léon la clef de ce court roman noir plus que réussi. Léon qui donne tout son sens au titre. Ultra récréatif !

Merci à Morganex et Jmlyr qui m'ont conseillé cette lecture.
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Oh la claque phénoménale que je me suis prise à la fin !! Alors ça, je ne m'y attendais pas ! Mais alors pas du tout !
Comme beaucoup, moi aussi je me suis littéralement fait avoir !
C'est très fort de la part de l'auteur ! Ça, c'est ce qu'on appelle être mené par le bout du nez !

Au début, j'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire. Je lisais sans conviction car je peinais à situer tout ce beau monde : entre le Coupable, le Gamin, le Commis, la Vieille, l'Emmerdeur, le Visiteur... qui sont tous ces gens cités par notre bon commissaire Gabelou ? Au fil de l'enquête, tout s'éclaircit et se met en place.
Et ce sacré Vieux Léon alors ! Lui je m'en souviendrai !

C'est assez drôle, après avoir terminé le livre, d'avoir ces espèces de flash-backs où on comprend certains détails qui paraissaient anodins en cours de lecture.
J'ai trouvé cette histoire complètement dingue, et c'est le mot qui convient ! Bizarrement, j'ai eu l'impression de regarder un film totalement déjanté du genre C'est arrivé près de chez vous !
La relation spéciale qui lie les deux copains, le contexte immonde et nauséabond dans lequel ils vivent, les événements insensés qui s'enchaînent dans cette cité HLM... on est embarqué dans un délire complet !
Le langage est cru, imbibé d'humour noir.
Les personnages paraissent tous plus allumés les uns que les autres. Bref, malgré la ressemblance du titre, rien à voir avec le Disney que l'on connaît si bien ! Et c'est peu de le dire !

Rien que pour la fin, ce roman vaut vraiment le détour !
Amis lecteurs, si vous cherchez à être surpris, tentez cette lecture qui risque fort de faire son petit effet !
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Je découvre grâce aux lecteurs de Babelio un nouvel auteur en la personne de Thierry Jonquet, vu les avis enthousiastes et les notes en rapport sur sa bibliographie j'avoue que j'étais assez impatient.
J'ai choisi de commencer par "La Bête et la Belle", un format plutôt court dont le résumé me parlait bien.
Bon, autant le dire tout de suite, cette histoire n'a pas répondu à mes attentes pour différentes raisons.
Pour commencer la structure du récit ne nous fait entrer dans l'histoire que très lentement, raccrocher tous les wagons m'a demandé un certain temps, suspicions de meurtres, autopsies, un enquêteur qui rame (Gabelou le bien nommé), des personnages dont on peine un peu à comprendre l'utilité (l'emmerdeur), un suspect désigné qui est nommé "le coupable" tout au long du récit.
La structure narrative est pour beaucoup constituée de flashbacks, le tout raconté par Léon, l'ami du coupable, le fait est que très vite je me suis demandé où nous emmenait l'auteur, pour le comment c'était plutôt par des chemins de traverse, pas ennuyeux mais côté visibilité le plus souvent très flou...
Bon, j'évite toujours soigneusement de divulgâcher et là pour le coup ça revient à ne pas dire ce qui m'a finalement déçu. Je vais donc me contenter de dire que le fait d'avoir rencontré Romain Puértolas et sa "Police des fleurs, des arbres et des forêts" qui m'avait beaucoup plu fait que je ne me suis pas fait balader comme j'aurais pu ou dû l'être.
Je vais ajouter que cette "imposture" quand elle est employée se doit d'être "honnête" pour susciter l'adhésion, ici j'estime que ce n'est pas le cas, d'où ma relative déception.
Il me reste à dire que j'ai apprécié le style et le rythme du récit. Je compte continuer avec d'autres titres et prendre ma revanche ;)
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Comment je me suis trop fait avoir encore !
C'est juste pas croyable...
Pourtant, je m'y attendais à un dénouement à m'en décrocher la mâchoire, puisque c'est Beatson (que je remercie au passage) qui m'a conseillé de lire cette histoire, suite à ma critique concernant Mygale.
Donc, évidemment, que je devais m'attendre à un final à la hauteur du choc que j'avais eu à la lecture de ce dernier.
Eh ben non ! Thierry Jonquet a réussi à me mener en bateau, jusqu'à ces quelques mots qui ont tout fait basculer et m'ont laissé bouche bée, sur le cul, même, carrément... du genre, tu ne sais plus où tu es, où t'habites, quelle langue tu parles et surtout si tu as encore bien toute ta tête !
C'est vraiment trop fort, quoi !
Mais quelle maîtrise...
Ils doivent quand même bien se marrer les auteurs quand ils réussissent à berner autant leurs lecteurs.
Le pied que ça doit être...
Quel plaisir aussi pour moi d'être tombée autant dans le panneau.
C'est franchement jubilatoire ! Et j'en redemande encore et encore des sensations comme celles là.
Je suis bien consciente que j'en dis sûrement trop sur cette révélation hallucinante, mais non ! Je ne pouvais pas vous faire part de mon ressenti sans parler de ce que je vais retenir le plus de cette sordide histoire. Parce que la claque que je me suis prise résonne encore comme jamais. Je ne suis pas prête de l'oublier celle là. Oh ça non...
Pour le reste, j'ai vraiment eu la sensation de vivre avec nos 2 comparses.
En réelle immersion dans leur appartement, théâtre d'abominations olfactives absolument répugnantes, à donner des hauts de coeur...
En prenant, tout de même, garde de bien me cacher pour ne pas risquer de me mettre en travers de leur chemin... Fait pas bon les déranger, du tout, du tout. Gloups.

Pfiouuuuuu...Mais quelle histoire ! Je peux vous le garantir.
Choquée...
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Non, ce n'est pas un conte de fées, pas vraiment un roman policier non plus, l'enquête, en l'absence du coupable que l'on connait tout de suite, est presque inexistante. Alors c'est quoi La Bête et la Belle ?

Je dirais une histoire d'amitié, de fidélité entre deux hommes marginalisés par les circonstances. L'un, rendu fou ou presque par l'infidélité chronique de sa femme, souffre du syndrome de Diogène (une accumulation compulsive conduisant à une vie insalubre). L'autre, un clochard que son grand âge a vulnérabilisé, a des comportements proches de ceux d'une bête. Deux hommes, devenus amis à la vie à la mort, qui se vautrent dans la fange la plus répugnante mais ne font pas peur, et pourtant...

Ces laissés pour compte d'une société qui préfèrent les ignorer font partie d'une population où la maladie mentale s'exprime plus facilement. Avec la critique sociale, un sujet récurrent —traité ici avec un réalisme propre à dégoûter pour éveiller les consciences — chez l'auteur qui a été infirmier dans un asile psychiatrique.
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Pour qui connaît Jonquet et son univers , l'on se doute bien que malgré un titre fleurant bon les studios de la petite souris aux grande oreilles , niveau ambiance avec de joyeux nains partout sifflotant en rentrant du boulot , ça va pas être ça ! Et c'est tant mieux ! Moi , les vilaines sorcières au nez crochu , ça m'a toujours foutu les foies...

En trois parties d'égale intensité , Jonquet va dérouler son récit comme il sait si bien le faire pour , finalement , nous faire tomber de très très haut . Lecteur sujet au vertige , passe ton chemin . le seul truc qui me soit venu en refermant le bouquin : ah ouais , d'accord , vicelard le gars . Ceci dit , si quelqu'un avait vu le coup venir , chapeau bas à son sens de la déduction frôlant de très près le mysticisme . Un coup à rendre jalouse Irma Tessier ça...

Gabelou est flic . Sinon , avec le même tirage , j'avais bélouga beaucoup moins crédible que douanier , il est vrai . Et s'il y a bien un truc qui l'énerve , le gars Gabelou , c'est la présence d'un tueur en série dans sa juridiction . Vieux , jeune , tout le monde y passe car l'assassin n'est pas sectaire . One point !
Le point positif de l'affaire , son arrestation et incarcération . Ça , c'est fait . Par contre , l'assassin s'avère peu prolixe quant à ses motifs et c'est là que l'ami Léon entre en scène . Unique ami de ce prof cumulant le double emploi de dézingueur à ses heures perdues , il semble être le seul susceptible d'expliciter le pourquoi du comment  à partir de cassettes maladivement enregistrées par le chouchou attitré de la CAMIF et des PFG .
Ambiance Garde à Vue au programme , la confrontation s'avère tendue...

Est-ce le meilleur Jonquet ? Sans ambiguïté aucune , certainement pas .
Le récit est plutôt linéaire . Léon se confie timidement puis le chapitre suivant se borne à corroborer ses dires .
L'intérêt principal d'un tel polar – à prendre avec de grosses pincettes l'étiquetage policier – c'est le quotidien de nos deux colocs célibataires endurcis et les motivations du tueur se faisant jour timidement . A noter que lorsque l'un des joyeux drilles est atteint du syndrome de Diogène , l'état de l'appart' ferait criser la plus volontaire des fées du logis !
Un roman honnête qui se lit vite et bien mais qui est à mille lieues d'égaler Moloch dans le genre .

La Bête et la Belle : manque de mordant !
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Un conte contemporain. Comme souvent chez Jonquet, ses romans se disputent la noirceur des âmes humaines dans une société pas très claire non plus. Houellebecq le tient pour son auteur de roman noir préféré, c'est dire.

Ici, Jonquet se concentre sur le cas psychiatriquement intéressant d'un professeur de collège qui passe son temps à jouer au train électrique et à garder les poubelles chez lui.
Cela sent extrêment mauvais dans l'appartement en question, mais c'est un dommage collatéral malheureux, parce qu'au départ, il s'agissait simplement de cacher le corps de sa femme dans le congélateur et de le soustraire à la vue de tous sous ces immondices.

Le clochard Léon est bien malgré lui mêlé à cette histoire car hébergé par ce mystérieux professeur au moment des faits.

L'inspecteur Gabelou aura bien du mal à tirer les vers du nez du brave Léon qui n'a pas la parole facile.

L'ambiance sordide qui en résulte est une réussite du roman. Ce huis clos, étouffant et puant, réserve, malgré quelques longueurs, des scènes abracadabrantesques.
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En plus de son enquête policière, une fois encore Jonquet introduit les affres psychiatriques dans son roman, quelque part une marque de fabrique, en l'occurrence cette fois le syndrome de Diogène ou syllogomanie en terme scientifique hermétique, qui consiste pour un malade à entasser compulsivement ses déchets dans son antre et à vivre avec dans des conditions d'hygiène très dégradées.

L'enquête policière joue tout au long du roman sur une ambiguïté parfaitement bien exploitée et un épilogue detonant : des décès possiblement reliés à un personnage sont ils accidentels ou sont-ce des meutres bien camouflés? le commissaire Gabelou va enquêter, poussé par la pression d'un fouineur de terrain d'une assurance cherchant à réaliser des économies.
Les faits se déroulent dans une lointaine banlieue triste, mettant en scène toute une catégorie de personnages des classes moyennes ou populaires et de laissés pour compte, traités avec doigté et une tendresse certaine par Jonquet, qui unit pour le meilleur et surtout le pire un représentant de chacune de ces deux catégories suit à un vrai coup de foudre amical.

Le roman met en parallèle le rétrécissement et l'exiguité de l'espace de l'appartement dû à la prégnance du syndrome de Diogène à mesure que le personnage principal maltraité par sa vie sombre dans la paranoïa et sa folie jusqu'aux dénouements finaux.

Le livre fidèle à la plume et l'esprit de Jonquet, développe d'une écriture sèche et froide telle un coup de bistouri de vrais protagonistes.
Caractéristique très appréciable, Jonquet ne les juge pas, il les accompagne tout au long de ce noir roman.
Thierry Jonquet reste pour moi un grand auteur, quelques peu sous estimé. Même si ce n'est pas sa meilleure production, cette bête qui perd sa belle vaut la visite.
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En ce temps-là, les collèges s'appelaient CES, les SEGPA, CPPN, et les dames du CDI n'étaient pas profs mais documentalistes. En ce temps-là, on disait 'clochard', pas 'SDF'.
En ce temps-là, la CAMIF faisait le bonheur des fonctionnaires et autres personnes à revenus modestes ; on nous donnait des sacs en plastique à la caisse dans les grandes surfaces pour ranger les courses, et on les réutilisait comme sacs poubelles... C'était hier : le milieu des années 80.

En ce temps-là, Thierry Jonquet était encore vivant, et à trente ans, il avait déjà beaucoup de talent pour raconter des histoires qui accrochent tout de suite, construire des intrigues, nous émouvoir avec des dingues & des paumés au bout du rouleau, nous dégoûter jusqu'à la nausée, nous faire descendre encore plus bas dans le sordide et la folie, nous faire sourire dans les pires moments, et nous surprendre à la fin.

J'avais lu ce livre à sa parution, en 1985. L'histoire est tellement barge, marquante et dérangeante que je suis très étonnée de l'avoir oubliée.
Mais tant mieux : j'ai passé un excellent moment en la redécouvrant quasi non-stop.

PS : en ce temps-là, il y avait de la pub pour le tabac au dos des livres de poche 'Gallimard, Série Noire', sans mises en garde contre ses dangers (loi Evin, 1991) - cf. lien vers le blog pour la photo de la 4e de couv.

# deux chansons en tête à la lecture :
• https://www.youtube.com/watch?v=cNoEEwaqFEQ ♪♫
• https://www.youtube.com/watch?v=De l'12CES8gE ♪♫
Lien : http://canelkili.canalblog.c..
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Tout commence dans un cimetière. On exhume le corps du Gamin pour tenter de comprendre exactement les causes de sa mort. Accident ou meurtre ? L'inspecteur Gabelou est là pour assister à la scène. le Coupable a été arrêté mais des zones d'ombre planent encore. En effet, pourquoi avoir tué le Gamin ? C'est ce que Gabelou cherche à savoir auprès de Léon, l'ami du Coupable, mis en détention et témoin n°1 dans l'affaire.
Car, le Coupable, professeur bien sous tous rapports, cachait bien son jeu. En effet, jaloux des infidélités de sa femme, il expliquera à son ami qu'il l'a tout simplement refroidie et mise dans le congélateur. Celui-ci s'installe chez lui. Et c'est le début d'une descente aux enfers. Vivant cloitrés dans leur appartement, entre les déchets qui s'entassent, les trains miniatures et les odeurs nauséabondes, les deux comparses se moquent de tout et de tout le monde, surtout de toute personne se mettant au travers de leur chemin.
Ayant récupéré les cassettes audio enregistrées par le Coupable, Gabelou tentera de faire parler Léon, personnage énigmatique, froid et taiseux, pour tenter de comprendre les agissements de ce dernier...

Avec un titre emprunté à un conte puis un dessin animé, il fallait oser! Et Jonquet l'a fait.
Ni princesse ni prince charmant, on est bien loin de s'imaginer un polar d'une telle ampleur.
La belle et le bête est un roman à 3 voix. Très structuré et finement ciselé, chaque partie nous décrit avec horreur, amertume ou désoeuvrement les descriptions et les destins croisés des protagonistes.
Sans jamais nommer les personnages, Jonquet place le lecteur en tant que voyeur et on en apprend de plus en plus au fil des pages en tombant alors dans l'horreur la plus totale, la méchanceté gratuite, la violence, l'ingratitude et la folie humaine.
C'est glauque, sordide, tordu et déjanté.
Jonquet brosse de "jolis"portraits bien noirs et cafardeux.

La belle et la bête... monstrueusement efficace...
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