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3,97

sur 690 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je suis sous le charme de ce court roman : aux Pays-Bas, 17ème siècle, Magda, épouse d'un administrateur de la Compagnie des Indes, revisite sa vie dans son journal intime.
Tout est feutré : l'atmosphère qui règne dans cette belle demeure, les couleurs qui varient au gré des saisons, la musique de l'épinette, le chant d'Elisabeth.
Tout est feutré, mais rien n'est mièvre : les sentiments sont finement décortiqués, ils n'échappent pas parfois à une certaine violence.
On découvre la simplicité et la complexité du quotidien dans cette grande famille où harmonie et pudeur cohabitent.
Cette histoire est narrée dans un style où chaque mot bien choisi habite une phrase harmonieuse.
Je considère ce roman comme un petit bijou.
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Lecture rapide, c'est un livre très court, très bien écrit, tout en élégance. Comment écrire un livre tout en décrivant un tableau.
Magdalena écrit son journal intime, et nous découvrons son histoire de famille, de son enfance à sa vie de femme,de Maman.
Je l'ai bien aime
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Je suis passée à côté de Gaëlle Josse toute ma vie, mais depuis que je tiens mon podcast, on m'en parle souvent, allez comprendre !
Ma bibliothécaire super fan, les blogueuses, des amies, chacune a un et surtout plusieurs livres de cette autrice à recommander.

J'ai lu "Une femme en contre-jour" début novembre, et j'avais été ravie de découvrir une romancière et son "sujet", la photographe Vivian Maier.

Dans "Les heures silencieuses", son 1er roman, elle nous emmène aux Pays-Bas, 2nde moitié du 17ème siècle, et nous invite pour cela, à entrer dans un tableau, celui de la couverture : "Interior with a woman at the virginal", de Emmanuel de Witte".

Riche idée, beau départ pour une histoire, avec un style déjà bien "jossien", très doux et épuré !

L'histoire :

Dans ce tableau on voit une dame, nommée ici Magdalena van Beyeren, jouer de l'épinette, instrument de musique assez proche du clavecin.

Et l'idée originale de Gaëlle Josse, c'est de la faire parler et de nous raconter cet instrument de musique, ses pensées, pourquoi elle a voulu que le peintre mette en valeur sa chambre au début de la journée, qui est la bonne au fond du tableau, qui est la personne cachée dans l'ombre du lit etc, et de nous raconter sa vie.

Et sa vie pour une femme du 17e siècle est plutôt riche ! À tous points de vue.

Son père était administrateur à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, et c'est son mari qui a récupéré sa charge.

J'ai trouvé passionnant de comprendre comment les femmes vivaient à cette époque, et surtout celle-ci, qui avait beaucoup plus de facilités pour comprendre le commerce et l'administratif que la cuisine et la couture ! Ce qui rend l'histoire évidemment plus intéressante, car son père la laisse le suivre pour aller voir les navires, et la fait travailler avec lui à ses 15 ans.

On aborde dans le roman les relations entre les grands pays européens de l'époque, la traite des esclaves, l'arrivée des épices, les aliments à emporter à tout prix pour des longs voyages en bateau.
Mais aussi la sphère intime, avec les morts d'enfants en bas âge, le chagrin que cela causait aux mères, et même aux pères, ou encore la musique.

L'autrice a fait un vrai travail de recherche et nous le restitue de façon très fluide et très intéressante.

C'est un court roman très aéré de 130 pages, vite lu, mais qui apporte beaucoup.
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Comment traduire en mots l'immense plaisir que j'ai pris à la lecture du premier roman de Gaelle Josse ?
Vous parler de Magdalena van Beyeren? Sans doute mais je préfère vous laisser découvrir le journal qu'elle nous laisse .

Delft Novembre à Décembre 1667, une riche famille d'armateurs, les aléas de la vie de couple, les soucis pour l'avenir de ses filles, le tableau d'Emmanuel de Witt où elle est assise de dos devant son épinette, les secrets et les regrets, la place des femmes dans cette société patriarcale.. tout est dit et si bien dit .

Une fois encore je suis sous le charme de l'écriture de Gaelle Josse. Plus un mot je lis ...
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« Je ne suis ni plus sage, ni meilleure que beaucoup d'autres, mais avec le temps les peines du monde font leur chemin dans le coeur, et si l'on ne peut rien retirer des misères existantes, du moins efforçons-nous de n'en point ajouter. »

Cette citation et plusieurs autres m'ont vraiment marquées dans ce premier roman intime et bouleversant de Gaëlle Josse. L'auteure s'inspire du tableau du peintre hollandais du XVIIe siècle Emmanuel de Witte, Intérieur avec une femme jouant de l'épinette, pour imaginer la vie de Magdalena van Bereyen.
Celle-ci se raconte, de son enfance dans une famille aisée à Delft,sa relation avec son père et la Compagnie des Indes orientales, son mariage avec un officier qui, comme le veut l'époque, lui ravira sa place dans le commerce. En peu de mot, Gaëlle Josse dresse le portrait d'une femme et de son époque. Les conditions dans la société hollandaise alors qu'on naît riche ou pauvre, homme ou femme, instruit ou non, sont bien décrites et documentées. J'ai peut-être l'imagination fertile mais j'arrive à tout imaginer de la vie de cette femme. Elle est adorable et attachante.

J'ai apprécié particulièrement le fait que Magdalena aime son mari et les rapprochements, qu'elle soit humaine et voit ses enfants comme ils sont, qu'elle ait du respect pour les domestiques, les humains qui l'entourent. Cette Magdalena est une inspiration. Un court roman que j'ai adoré, étant sur place pour saisir la grande valeur des peintures hollandaises et des pans d'histoires qu'elles proposent.
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Une petite pépite!
L'auteur nous fait entrer dans ce tableau d'Emmanuel de Witte, peintre néerlandais du XVII ème s. , pour découvrir Magdalena van Beyreren, de dos devant son épinette. Son journal intime est imaginé.

Une écriture élégante, délicate, poétique, sensible, raffinée nous transporte parmi ces personnages sortis des tableaux de Vrel ou de Vermeer Une douce musique nous accompagne.
“La musique chemine en nous, c'est une grâce de se laisser toucher par elle. Je crois volontiers qu'elle adoucit nos coeurs et nos humeurs.”

Un petit bijou enchanteur à lire (même à voix haute) et à relire!
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Très court roman de quatre vingt neuf pages qui est écrit comme un extrait de journal intime de Magdalena van Beyeren et qui se situe à la fin du XVIIème siècle en Hollande. Elle rêvait de faire comme son père, arpenter les mers et gérer la compagnie des Indes orientales. Mais parvenue à l'âge d'être femme, elle a dû renoncer à ses rêves et devenir une épouse modèle.

Même si elle a des idées d'avant-garde, notamment en ce qui concerne la capacité des femmes à gérer les affaires, elle accepte volontiers de se soumettre aux diktats de la société de l'époque : une femme se doit d'être exemplaire et d'être au service de son époux.

L'écriture de ce roman, d'une très grande douceur, est un véritable régal où chaque mot est pensé et où la construction de phrase fait qu'on le lit comme on regarde un peinture. On prend le temps de s'arrêter, de savourer chaque moment. 

Merci à l'auteur pour ce très beau cadeau.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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Encore un livre merveilleux d'une autrice (ou une auteure, les deux peuvent être écrits, selon les bons dictionnaires, mais personnellement je préfère autrice, plus agréable à l'oreille, je trouve) découverte grâce à mes ami.e.s de Babelio.

Ce court récit ayant été abondamment commenté sur ce site, je me contenterais de quelques lignes pour exprimer la sensation de plénitude que j'ai ressentie à la lecture de ce qui se présente comme une partie d'un journal écrit durant les heures silencieuses de la nuit par Magdalena, une femme «puissante » du siècle d'or hollandais, fille d'un armateur et femme d'un armateur, un marin de condition modeste que son père a choisi pour lui succéder. Elle raconte avec simplicité quelques-uns de ses souvenirs, notamment avec son père qui appréciait sa capacité, très jeune, à gérer les affaires, d'autres souvenirs plus terribles, et puis la rencontre avec ce capitaine de vaisseau qui deviendra son mari. Au fil des pages, elle évoque la douleur d'avoir perdu quatre enfants en bas âge, et nous parle de ses cinq enfants aux caractères si différents. Elle raconte ses relations affectueuses avec sa soeur mariée mais malheureusement stérile.
Et enfin, j'allais l'oublier, le récit tourne aussi autour de ce tableau de de Witte, que l'on voit en couverture du livre, et pour lequel Madgalena a choisi de se faire représenter de dos jouant à l'épinette.
A la manière de cette peinture, ce récit nous ouvre une petite fenêtre sur la vie d'une femme du 17eme siècle hollandais, une femme certes de condition privilégiée, mais dont le lecteur admire la sagesse et l'humanité.

Un petit bijou littéraire. Comment Gaëlle Josse a-t-elle eu l'idée de vivre un peu de la vie de cette femme, et surtout de nous la faire partager avec tant de beauté? Je suis toujours émerveillé par ces autrices et auteurs qui savent nous emmener dans ce monde merveilleux de la bonne fiction, qui peut nous dire plus de la vie que la simple description du réel. Rejoindre la fiction par les livres, oui, plutôt que de croire aux fictions complotistes, effrayants témoins du retour de l'obscurantisme dans une société gavée de nouvelles technologies.
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Lu il y a déjà quelques années, hier soir Francine m'a donné envie de le relire.
Heureuse de l'avoir fait, tant cela m'a fait du bien. Un petit livre qui se lit très vite, mais quel bonheur ces mots, cette belle écriture qui nous berce de douceur.

Les heures silencieuses de Gaëlle Josse, nous conte l'histoire d'un tableau peint par Emanuel de Witt. Ce récit est passionnant, rempli d'émotions.

Il nous emmène en 1667, où les personnes bien établies se faisaient faire le portrait, cela était à la mode, les peintres ne manquaient pas de travail en Hollande.

Ce tableau nous relate, la vie de Magdalena van Bayeren, peinte de dos.
Elle écrit dans sa chambre lors de nuits bien longues son journal, qui lui sert, "A mettre de l'ordre dans mon coeur, et un peu de paix dans mon âme, à me souvenir de joies passées et à accueillir mes peines, ils suffisent. Cela est bien.
Depuis l'enfance, je redoute la nuit. La lumière qui décroit dans le ciel, l'ombre qui tombe à terre en dévorant les couleurs et en assourdissant les formes, m'emplissent d'inquiétude. Et en dépit de l'âge qui devrait me rendre raisonnable, je ne parviens pas à faire taire cette crainte."

Elle nous fera part de ses joies, ses peines, ses tourments, ses deuils, nous parlera de musique, de son mari Pieter van Beyeren, administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, par son mariage avec Magdalena. Etant une femme, elle ne pouvait succéder à son père. Ses enfants, de la vie au XVIIe siècle, faisant parti d'une riche famille d'armateurs, nous décrira les bateaux, les voyages, les marchandises en tout genre qui étaient échangés d'un pays à l'autre.

Un très bon moment de lecture et une page d'histoire et de peinture très intéressante.


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A partir d'un tableau d'Emmanuel de Witte, dont l'édition de poche ne donne malheureusement que la partie centrale, Gaëlle Josse, sous le prétexte de faire raconter sa vie à Magdalena van Beyeren peinte de dos, dans sa chambre, jouant de l'épinette, nous donne un éventail de la Hollande de la fin du XVII siècle.
Trois tableaux sont évoqués : celui de de Witte, celui de Vermeer, la femme à la balance, et un troisième d'un peintre inventé je crois : Johan de Voogd, qui aurait peint le mari de Magdalena, entouré de cartes marines, d'instruments de navigation et de sacs de muscade et de cannelle à ses pieds. On croirait un Vermeer.

En quelques pages, Gaëlle Josse a le génie de nous présenter un monde : celui du siècle d'or hollandais, ses peintres, son commerce réputé, sa puissance sur les mers, due à ses bateaux plus maniables, et la liberté sur les terres.
« Nos provinces offrent l'asile à ceux qui ne peuvent vivre en paix dans leur pays. Juifs, catholiques ou réformés demeurent ici en bonne intelligence, et chacun apporte sa pierre à l'édifice commun. »

Effectivement, Descartes, qui a choisi la liberté de penser de la Hollande, puis Spinoza dont la famille juive marrane séfarade avait fui l'Inquisition hispanique, se sont réfugiés, ainsi qu'Érasme, deux siècles auparavant, avec beaucoup d'autres, dans ce Nord acceuillant.

Le mari de Magdalena est administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft, sa soeur, faute de mettre au monde, cultive son jardin : des roses, des iris, des lys et des jacinthes bleues, enfin des tulipes, dont on sait qu'elles viennent d'Istanbul, qu'elles ont donné lieu à une inflation suivie d'une crise financière au milieu de XVII siècle.
Nous suivons, en plus de la présentation de ces produits venus de Chine ou de Japon, dont les porcelaines décorées d'oiseaux et de fleurs, et les soieries, et les verreries, la vie de notre héroïne, qui se confie au papier, c'est-à-dire à nous : la chambre carrelée de noir et de blanc, symbole repris souvent par les peintres hollandais, son mariage d'amour, ses émois, ses enfants, et la crainte qu'elle a qu'une de ses filles trop arrogante n'inspire pas l'amour, enfin la servante , qui lave le sol dans le fonds du tableau.
Puis la reconversion des Pays-Bas ayant appris l'art de la porcelaine, la rivalité avec la Compagnie des Indes française, le crack de la muscade et l'idée de Magdalena, qui aurait pu, en un autre siècle, être elle-même administratrice de la compagnie des Indes, remplacer les épices par le thé.

Petit livre grandiose, en ce qu'il présente, à travers un tableau, la vie entière de son modèle, jusqu'à sa vieillesse (36 ans, sans doute était-ce une durée de vie honorable à cette époque) ainsi que le monde entier rapporté par bateau depuis les contrées lointaines, contenu dans le tableau de de Witte et évoqué par Gaëlle Josse.
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