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sur 979 notes
Ces 2 récits nous font découvrir la vie en lambeaux de 2 personnes : récit poignant de la triste vie de la mère biologique de l'auteur. On a envie de crier à l'injustice devant le dur labeur qui lui est exigé alors qu'elle est si douée pour les études. L'utilisation du « tu » nous fait encore plus ressentir la tristesse, la mélancolie de sa mère. Une fois que l'on connaît la fin dramatique qu'a connu sa mère, on devine les turpitudes à laquelle doit fait face l'auteur qui s'est longtemps senti abandonné et ce malgré l'amour entier de sa mère adoptive qui l'a toujours considéré comme un de ses enfants et ce malgré ses 6 enfants naturels dont elle avait la charge.
Là encore, l'emploi du « tu » par le narrateur nous plonge totalement dans sa vie, dans ses questionnements, dans ses craintes devant la vie.
Des phrases courtes, simples, poignantes, ces récits se livrent et se lisent tout simplement pour en ressentir encore plus les sentiments profonds des narrateurs.
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« Lambeaux », ou quand Charles Juliet nous parle de ses deux mères…
Une première partie qui nous plonge dans la ruralité de l'Ain, une mère qui aurait tant voulu apprendre, mais qui restera à la ferme ; puis qui décédera en hôpital psychiatrique…
Une deuxième partie où l'auteur nous parle de sa seconde mère, adoptive, mais aussi et surtout de lui, son passage aux enfants de troupe, puis au service de santé des armées… enfin, sa découverte de la littérature…
Il m'est arrivé de temps à autre de constater sur Babélio qu'il y a des livres dont on sort différent, touché… d'une façon ou d'une autre… c'est le cas ici ; et ce « Lambeaux » fera partie à coup sûr de mes découvertes de 2017. D'autant que je l'ai réellement découvert dans une bibliothèque de plage en libre-service…
Charles Juliet, c'est d'abord un style d'une rare beauté et précision… et puis cette biographie de sa mère biologique à la deuxième personne du singulier… tu… du jamais vu pour ce qui me concerne… et cette autobiographie, elle aussi menée par le tutoiement que s'adresse l'auteur.
Des lambeaux de vie, parfois sombres, parfois lumineux… tout en contraste…et tellement touchants… Un petit bouquin, certes par les 160 pages qu'il contient ; mais un petit bouquin qu'on n'oublie pas de sitôt.
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Charles Juliet rassemble ici des lambeaux de souvenirs, arrachés à sa mémoire d'enfant.

Il nous raconte sa mère de naissance. Une femme qui sombre dans la solitude. Pour s'en extirper elle manque cruellement de mots, d'amour aussi. Personne ne peut partager avec elle ce besoin de comprendre le monde. Son rêve d'ailleurs. Poursuivre le chemin qui va loin au-delà de l'horizon, loin de la ferme où ses rêves croupissent, où le père écrase l'espoir.
Jeune fille douée, elle ne pourra poursuivre ses études. Cela ne colle pas à la vie de paysanne pour laquelle elle est destinée. Les mots errent en elle comme des fantômes, sans corps, sans cris. Ils creusent l'abîme qui la sépare de la vie, des autres. Ils l'étouffent en restant coincés dans sa tête.

Et puis il y a la mère de coeur, celle qui le sauve, qui le prend sous son aile, quand l'autre mère n'en peut plus de vivre.

Charles Juliet nous livre des mots qui ont mis du temps à éclore. Un peu comme un paysan qui doit attendre la bonne saison, préparer la terre avant la semence, prendre soin des plants, accepter de tout perdre sans baisser les bras, puis tout recommencer. Accepter de réveiller ce qui est enfoui, de garder les mauvaises herbes, d'entasser les pierres, de creuser le puits sombre pour arroser la lumière

Il écrit pour ses deux mères et aussi pour consoler l'enfant qui sanglote en lui.

Pour sa mère à qui il manquait le terreau, la goutte de pluie et le petit rayon de soleil pour faire pousser les mots, la faire entrer dans le monde qu'elle ne comprenait pas, qu'elle encombrait de questions trop grandes pour elle.

Pour son autre mère pour lui dire merci. Celle qui donne, qui comprend en silence, qui s'oublie pour aimer. Sans questions, juste des instants offerts.

C'est un livre à l'écriture à la fois riche et simple. Riche car elle charrie de la détresse, de la solitude, des larmes secrètes, l'amour, la beauté d'âme. Simple, car les mots sont ceux de la vie, de la terre, de la guerre, de la pauvreté. Ils vont droit au coeur, sans s'encombrer, sans perdre leurs racines, leurs feuilles et leurs fleurs.

Lambeaux est un roman qui dessine malgré tout l'espoir.
Charles Juliet nous fait vibrer par ces mots. Il a réussi.

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Magnifiques portraits de femmes. L'auteur recrée l'histoire de sa mère biologique qu'il n'a pas connu. Une mère qui n'accepte pas son destin programmé. Une vie de paysanne qui n'est pas à la hauteur de son intelligence ni de ses aspirations. Elle mène une vie banale et fade où l'espoir n'existe pas. Elle va mourir de ne pouvoir fuir cette non-vie.
J'avoue que l'histoire de sa première mère me bouleverse profondément. Sa seconde mère, celle qui le recueille et lui permettra de survivre est moins romancée.
Les phrases sont si belles que je voudrais toutes les mettre en citation. Sa mélancolie me parle énormément. L'auteur se questionne en permanence et parle également de sa difficulté de créer.
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Magnifique livre sur la construction personnelle
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L'auteur évoque ses deux mères : la première, jeune fille vive et (sur)douée pour les études dans une famille où le père est un rustre. Lorsqu'elle quitte la maison c'est pour se retrouver prise au piège d'un mariage qui ne lui offre aucune espérance et qui la déprime au fil des années, ce qui la conduira à être enfermée dans un asile.
A la mort de sa mère, le petit garçon qu'il était alors se retrouve placé dans une autre famille et ne retrouvera la sienne que bien des années plus tard, qui l'accueillera d'ailleurs de manière impolie. Grâce à sa mère adoptive, l'auteur trouve sa voie et après ses études de médecine, il comprendra que seule l'écriture peut le sauver de sa propre dépression.
**
Comme en réponse à sa mère qui crevait de n'avoir personne à qui parler, en réponse à sa seconde mère envers qui les mots avaient tant de mal à s'exprimer, l'auteur nous livre 150 pages qui se lisent d'une traite et d'où s'échappe, plusieurs semaines après la fin de ma lecture, l'image de la première mère qui n'a manqué que de naître dans une famille compréhensive pour s'épanouir.
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Dans cette oeuvre, l'auteur se met à découvert et nous en apprend beaucoup sur sa personnalité. Il écrit à la seconde personne du singulier, ce qui apporte un côté intime à l'écriture. Lambeaux est avant tout un récit adressé à sa mère morte. L'auteur place ainsi sa mère biologique à la place centrale de son oeuvre.
Son écriture fragmentaire et poétique plonge le lecteur dans son vécu, aussi difficile soit-il. le fragment: c'est court et concis, tout est dit. La lecture est ultra-rapide. Belle et triste histoire, je vous le recommande.
Lien : https://litterairementtoi.wo..
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A mi-chemin entre dialogue intérieur, biographie poétique et récit psychologique, ce court roman nous entraîne vers l'enfance, son essence et ses traumas.
La narration à la deuxième personne du singulier est une adresse directe au lecteur qui explore ainsi l'intime. Ce procédé donne aussi l'irrésistible envie de coucher ses propres lambeaux sur le papier, de se dire, de s'apprendre.
Ce, afin d'exulter, de se désaliener, de trouver la liberté.

Une perle !
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Un enfant qui a 2 mères - la biologique dont il est séparé très tot et la seconde qui le recueille et l'entoure d'un amour profond... un parallèle entre son malaise et mal être dans la vie tout comme ceux éprouvés par sa mère biologique qui la conduira à être internée dans un hopital psychiatrique où elle mourra dans des conditions horribles..l'enfant devenu homme s'en sortira mieux que sa mère - une therapie par l'écriture le sauvera et il arrivera à éprouver du plaisir à vivre
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Charles Juliet a écrit "Lambeaux" à la seconde personne du singulier, un récit consacré à sa mère biologique d'abord avant de devenir carrément autobiographique ensuite. Ainsi, il touche particulièrement le lecteur, le faisant entrer dans une intimité pleine de délicatesse, même si la réalité est souvent très dure à vivre.
Aînée de quatre filles, sa mère s'occupe de la ferme, travaille du matin au soir. Classée meilleure élève du canton, elle doit pourtant abandonner l'école et parle de son instituteur : « Ces phrases qui s'écoulaient de ses lèvres. Simples, aisées, passionnantes. Et qui, bien souvent, exprimaient exactement ce que tu souhaitais entendre. »
Toute la rudesse de la vie à la campagne est là avec ce père à qui elle a envie de parler sans y parvenir. Il a ses colères, jamais un remerciement, un encouragement : « Il ne te pardonne pas d'être une fille. »
Heureusement, il y a ce colporteur qui la fait rêver à un départ. La Bible est le seul livre qu'elle possède. Elle note et tient un journal sans s'en rendre compte. Puis il y a ce jeune étudiant qui lui permet d' « aimer, oui, mais aimer sans contrôle, sans mesure, dans un don de soi éperdu. »
Finalement, elle épouse Antoine qui travaille dans une scierie et s'absente de plus en plus. Après avoir donné naissance à deux garçons et une fille, elle met au monde un quatrième enfant, ce qu'elle ne supporte pas, tant sa solitude est grande. Après une tentative de suicide, elle est internée en psychiatrie : « Une fosse où croupissent des démolis, des effondrés, les crucifiés de l'interminable souffrance. » Abandonnée par tous, elle meurt de faim sous l'occupation nazie, à 38 ans, sort que subirent 40 000 personnes, au moins, dans notre pays.
Dans la seconde partie, Charles Juliet rend hommage à son autre mère, celle qui l'a élevé et lui a donné beaucoup d'amour. Toujours à la deuxième personne du singulier, il raconte en fait son parcours qui le voit passer de la vie à la campagne à l'École des enfants de troupe d'Aix-en-Provence puis à Lyon, au service de santé militaire.
Son cheminement vers l'écriture est long et difficile car il se heurte à trois principaux obstacles : la violence de ses émotions, le trop grand désir de bien faire et l'admiration qu'il porte aux grands écrivains.
Charles Juliet termine ces "Lambeaux" en se posant beaucoup de questions, demandant aussi pardon à cette mère que, bien involontairement, il dit avoir poussée dans la tombe. Malgré tout, il conclut ainsi : « Et tu sais qu'en dépit des souffrances, des déceptions et des drames qu'elle charrie, tu sais maintenant de toutes les fibres de ton corps combien passionnante est la vie. »
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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