En ce début d'année, j'étais en recherche de nouvelles lectures. C'est fortuitement que mon regard s'est posé sur le titre « la
consolation » d'
Anne-Dauphine Julliand, j'ai réfléchi, je l'ai reposé, peur de m'engouffrer dans un tel sujet.
Quelques jours plus tard, je suis retournée l'acheter car je n'avais jamais rencontré de livre écrit seulement sur la
consolation.
Me voilà aujourd'hui qui tente de mettre des mots sur mon ressenti, plus que d'écrire une critique, ce qui n'est pas un exercice facile pour moi, étant plutôt mutique dans ce genre de situation avec un chagrin sans larmes.
C'est un livre que j'ai abordé avec prudence. En effet, l'auteur traite du sujet de la
consolation après la mort de ses deux filles Thaïs et Azylis. Elle en parle en filigrane, pour nous partager avec recul comment accepter ce travail de deuil, la traversée de cette vallée de larmes qui envahit le coeur qui s'effondre.
La
consolation est difficile à vivre face à une personne dans la souffrance, qu'elle qu'en soit l'origine.
Que faire, que dire. On se sent bien démuni face à cette douleur indicible.
« on console comme on a été consolé ». Il est difficile de trouver la juste proximité, distance pour celui qui s'approche. Les mots ne sont pas toujours nécessaires ou facile à prononcer. « la
consolation est la plus belle manifestation de l'amour ». C'est ce que tente de nous partager l'auteur à la lumière de son vécu personnel.
Elle est objective, factuelle, émouvante et j'ai lu ce livre tout doucement pour m'imprégner, de toutes ces phrases si justes et si belles. Elle n'est pas dans le patho, mais simplement naturelle, cohérente, avec une grande force avec certes un chagrin chronique, mais l'écriture de ce livre démontre qu'elle est dans le partage et la résilience.
Elle évoque aussi les difficultés qu'elle a rencontrées et surmontées dans son couple face au deuil qui peut faire vaciller.
Ce livre est un cri d'amour à la compassion, à la foi.
Un livre « coup dans le coeur ».
A travers ces passages de l'existence si difficiles, l'auteur a eu deux fils : Gaspard et Arthur.
Depuis la parution de cet ouvrage, elle a perdu Gaspard qui s'est donné la mort deux jours avant ses 20 ans.
C'est la triple peine.
Je lui souhaite de tout coeur de pouvoir s'accrocher de nouveau à des cordages d'amour sur le chemin de la
consolation.