KHP (Koutawa Hamed Prisley) raconte dans
Les dessous de Pointe-Noire la vie de deux jeunes femmes que les contraintes économiques conduisent à se livrer à la prostitution. Une malédiction qui peut aussi être source d'espoir, celui de trouver l'homme qui pourrait les sortir du pays. C'est sur ce dernier thème que l'intrigue se développe, à travers les expériences de Naomie et de Yevline, les amies qui vont vite se retrouver rivales dans une histoire d'amour et d'ambition.
Le dessin de KHP, très réaliste, est original, l'artiste utilisant exclusivement le stylo à bille (un simple Bic©, précise-t-il). Sans être d'une très grande originalité, le découpage des cases est dynamique, alternant scènes de rues et d'intérieur, portraits et paysages. de ce point de vue l'album est une indéniable réussite. On ne peut malheureusement en dire autant de l'histoire, réduite à l'indigence et aux stéréotypes du plus médiocre des romans-photos. Les dialogues sont souvent à l'avenant, même si quelques réflexions sur la situation politique congolaise ou sur la prédominance de certaines traditions sont bienvenues.
Cela dit, l'album est à découvrir, en souhaitant que le prochain fasse une meilleure part au scénario. Les talents graphiques de KHP le méritent.