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3,82

sur 10783 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un faux récit fantastique et une vraie attaque de ce que c'est que la famille !
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Je crois que La Métamorphose est le roman le plus triste que j'ai jamais lu. le désir de bien faire malgré une exclusion complète, une lutte sans espoir ou avec le dérisoire espoir de plaire dans lequel chaque lecteur un tant soit peu sensible, c'est-à-dire qui a été exposé à une forme de rejet à un moment ou un autre, ne serait-ce que dans le deuil d'un parent qui nous est cher, peut se reconnaître.
J'ai toujours été hantée moi-même par la peur d'être en retard, et par le sentiment de ne pas exister pour autrui. Un sentiment qui s'alliait à une sourde révolte.
Grégoire Samsa est tué par son père. Nous n'avons pas besoin de la lettre au Père pour imaginer ce dominateur qu'était Mr Kafka au point que son fils n'ose lui écrire : Mr Samsa est le double pratiquement surréaliste dans sa cruauté, de ce père, aimant sans doute, dans le cas de Kafka, mais destructeur.
Il faut une expérience du malheur absolu pour écrire un tel roman, même si le sarcasme n'en est pas absent. Qui dit sarcasme ou humour noir dit détachement. L'élément fantastique du début est vite évacué dans l'absurdité du quotidien et le surnaturel devient naturel.
On trouve les mêmes éléments dans "Le Double" de Dostoïevski, "Le Manteau" et "Le Nez" de Gogol, La Femme Changée en Renard" de David Garnett.
Tous ces romans participent à la fois du réel et du surnaturel. En tant que tels, ils nous donnent des émotions doubles en nous faisant accéder à l'allégorie.

Si je devais citer un autre roman qui m'a émue par le sentiment d'exclusion qu'il décrit, ce serait le chef d'oeuvre auto-biographique de Jules Renard, "Poil de Carotte". Jules Renard, célèbre pour ses épigrammes, était essentiellement pessimiste. ("Tous les hommes naissent égaux, le lendemain ils ne le sont plus", "L'homme, ce condamné à mort"). Ce n'est peut-être pas un hasard d'ailleurs si Jules Renard avait sympathisé avec Edmond Rostand car Cyrano de Bergerac n'est-il pas le summum de l'échec amoureux et de la souffrance affective?

J'ai conscience que ces oeuvres n'ont en commun que la notion de malheur. Mais c'est bien de cela qu'il s'agît.

Un détail, qui a son importance à mes yeux. Je suis tombée récemment sur une couverture folio de la Métamorphose qui représentait un petit insecte de rien du tout... Or, quand j'avais douze ans, le livre de poche s'enorgueillissait d'une bête monstrueuse qui effectivement devait avoir du mal à passer sous le canapé. Terrifiée, je tenais la couverture du livre du bout des doigts. Alors un cafard qui s'apparenterait presque à la coccinelle, je dis non!
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Le livre qui m'a donné envie d'écrire.
Ecriture très sensible.
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Quel auteur incroyable, un univers si différent et pourtant tellement proche...
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Absolument incroyable !
Tout a été dit sur ce livre, sur Kafka, sur l'absurde... Alors je ferai bref.
C'est cauchemardesque. Hilarant. Malaisant.
La métamorphose est la métaphore la plus aboutie et la plus intelligente que j 'ai pu lire.
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Le style de Kafka est pour moi assez unique. Lire une nouvelle de cet auteur, c'est entrer dans un monde à la fois étrange et absurde, mais également oppressant jusqu'au malaise. C'est une lecture extrêmement viscérale, et il me faut toujours un moment pour m'en extraire une fois l'histoire terminée. Ses nouvelles décrivent souvent une société très impersonnelle et soumise à une bureaucratie aveugle, dans laquelle aucun espoir n'est permis. Il part de situations parfois sans aucun sens, et ne fourni aucune explication quant à l'étrangeté des choses (par exemple, on ne saura jamais pourquoi le Gregor de la Métamorphose se retrouve soudain changé en cancrelat...). C'est vraiment une expérience particulière de lire du Kafka, et je ne te dis pas que c'est toujours très agréable, mais c'est aussi totalement fascinant, et je n'ai pas réussi, pour ma part, à lâcher ce recueil avant d'en avoir tourné la dernière page.…
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Métaphore autant que métamorphose, Kafka par cette célébrissime nouvelle questionne : quel animal l'homme devient-il ? Gregor ne tient plus dans ce monde dirigé par l'argent et le travail et tombe tellement malade qu’il en devient inutile et nuisible, tel un insecte, aux yeux du monde (et à ses propres yeux). Mais le vrai drame est que la communauté première, le refuge dans lequel chaque homme devrait pouvoir être et vivre en toute confiance, ne lui est d'aucun secours quand il ne peut plus y jouer aucun rôle économique. Pire, il en est banni et ses plus proches le trahissent pour avoir nui à la nouvelle communauté (toute d'intérêts financiers) qui était en train de se mettre en place avec des sous locataires, ceux par qui se nouera le drame final, la mort de tout amour et de toute chaleur, de tout lien... de toute notre humanité. N'est-ce pas là la leçon de cette fable ? L'homme peut-il encore être un animal digne de ce nom, un animal attentif aux autres, reliés aux autres par les liens du don plutôt que de l'échange marchand dans un monde dirigé par la seule valeur de l'argent ? Un animal oui, peut-être, mais un parasite pour son contemporain.
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Troublante, cette lecture.
C'est étrange de lire l'histoire d'un homme qui se réveille un jour dans le corps d'un cancrelat...mais n'est-ce pas encore plus étrange que de se sentir soi-même alors métamorphosé en cancrelat?
C'est horrible de lire comment même la famille de cet homme le renie du jour au lendemain suite à sa transformation...mais alors pourquoi diable étais-je moi aussi répugnée par cet horrible cafard, malgré toute ma compassion?
Je pourrais continuer comme ça encore longtemps, mais vous avez compris l'idée. Ce livre est d'une profondeur déroutante. A sa lecture je ne savais plus qui j'étais, si j'étais bien moi, installée dans mon lit en train de lire ma première nouvelle de Kafka, ou si j'étais Gregor, en train de me débattre avec mes nouvelles pattes et mandibules. Tout était remis en cause, c'était bluffant, voir carrément apeurant.
Je ne suis pas prête d'oublier cette entrée dans l'univers kafkaïen, aussi absurde qu'oppressant.
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J'ai étudié "Le Procès" au lycée et visité le musée sur Kafka à Prague il y a six ans. Je ressens toujours des vertiges en lisant les allers et venues des personnages, oscillant entre cauchemar et réalité. On se sent emprisonné dans un corps qui n'est pas le nôtre, dans un environnement qu'on nous impose (le travail, les normes sociales...), sans véritable raison. de quoi s'interroger sur l'absurdité de la pression qu'on inflige aux autres et à soi-même.
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Peu de textes aussi courts auront donné lieu à tant d'interprétations ( paraît-il) .Mais la transformation de Gregor Samsa en cafard est aussi un texte fantastique remarquable où l'impossible vient presque naturellement s'insérer dans la réalité quotidienne . Pour moi (et ce n'est pas original) c'est une métaphore sur le sentiment d'être incompris et rejeté par son milieu ou ses proches . Ce qui est sûr c'est qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre. Et qui ne s'est pas senti ,dans sa vie , au petit matin glauque d'un jour de déception et de doute , comme un frère de ce pauvre Grégor
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