Ensauvagement

Il s'agit de ma toute première lecture « belge » depuis mon arrivée sur le territoire, et, j'avoue ne pas avoir été déçu. L'autrice signe ici un pamphlet punchi sur la société actuelle au vitriol. Elle n'épargne rien ni personne, et c'est tant mieux. Nous avons besoin d'empêcheurs et d'empêcheuses de tourner en rond. Elle prévient dès les premières pages que le livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Elle n'a pas tort. Les quelques morceaux choisis que j'ai partagé sur Facebook ont déclenché la colère de certains de mes contacts. Lors d'un passage, elle explique que les gens ne savent pas débattre et sont incapables de s'écouter. J'en ai eu la confirmation en laissant les commentateurs soit s'écharper, soit publier leur rejet de cette oeuvre avec des beaux à prioris et clichés. Pour ma part, j'étais bien vissé à mon siège, et je n'en ai pas perdu une miette. Toutes les indignations qu'elle partage sont légitimes et mériteraient davantage d'être médiatisées et traitées, tant par la classe politique que par les citoyens. Ses inquiétudes se portent sur le monde que nous laisserons aux générations futures, cet univers d'individualités et de repli sur soi. de l'écologie au féminisme, en passant par le racisme, les religions, l'économie, la gestion de la crise du Covid ou la politique, elle se décharge de sa colère et il me fût bon d'entendre sa voix. Un livre qui reflète notre époque, nous interroge, nous pousse à affronter nos dualités. On aime ou on déteste, mais on ne peut pas y rester de marbre. Je le recommande vivement. Ames sensibles et commentateurs rageux : s'abstenir.