Autoportrait en porte
Tous les oiseaux meurent de choc traumatique—
contre une grange un câble un STOP ou un RALENTIR
JEUX D’ENFANTS. Tu es un panneau
es une planche es un radeau es un chêne abattu.
Tu es une poignée es un verrou es un morceau
de cuivre poli avec amour.
Quels oiseaux quels insectes quelle main
Douce viennent toquer. Quel écho
quel vide quelle pièce en manque
de tableau de miroir d’un peu de peinture
sur le mur. Il y a une tapisserie.
Il y a une main dure comme tu es dure
en frappant à la porte. Sur le paillasson
il y a une chouette à l’œil ouvert par une botte par un corps
avec un arbre en signe de main. Ce qui se juche
sur ce qui se terre ce qui se brouille
en frappant. Il y a une toi
de l’autre côté, froide et blanche
comme la pièce, en manque de fenêtre
ou d’un œil. Il y a ta main
sur la porte qui est désormais la porte
qui prétend être une chose qui s’ouvre.
/ traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Raluca Maria Hanea et François Heusbourg
Poème d’amour, satyre
J’ai limé mes cornes et taillé ma barbe
et réchauffé ma gorge d’un petit gazouillis sobre
et délicat. Je chante une chanson dans la clef
de ton nom. Je t’appelle avec un souffle
de printemps, un petit vent dans ma poitrine
et formé par les lèvres que tu aimes. Amour je vois
que tu as barré la fenêtre de ton cœur.
Barré, aussi, la porte, et éteint la lumière.
Je colle mon oreille contre la vitre, contre le bois. J’entends
ton cœur comme le vent dans les roseaux,
diffusant mon nom.
/ traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Raluca Maria Hanea et François Heusbourg
Ta maison est là
Ta maison est là où sont tes chiens. Ta maison est là
où sont tes dieux. Tes pieds sont assez
froids. Le petit tremble encore sur ton
ventre. Tu es en train de devenir elle.
Les ratés du clavier. Le standard, j’écoute. Je
pourrais être en train de mourir. Morte. Bientôt, comme ma
mère, qui s’est enfin rappelé mon
nom.
/ traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Raluca Maria Hanea et François Heusbourg