Dans ce roman social autant que roman noir, ou réciproquement,
Douglas Kennedy nous entraîne dans les bas fond d'un pays qui s'enfonce dans l'obscurantisme, la pauvreté et la violence.
Dans cet opus, le personnage principal est un cinquantenaire qui est devenu chauffeur Uber après son licenciement - il était ingénieur en électricité. S'enfonçant dans la pauvreté d'un système ultra-capitaliste qui broie les gens pour de l'argent, il compte chaque dollar pendant que sa femme, au foyer, dépense toute son énergie et cultive sa haine dans des combats « pro-vie ». Coincé de toute part, c'est la rencontre avec Elise, une femme magnifique, intelligente et compatissante qui va le sauver.
Je n'avais pas lu « de
Douglas Kennedy » depuis
Les Charmes Discrets de la vie Conjugale », qui m'avait plu d'ailleurs. Mais j'ai été vraiment surprise car l'opus que je viens de terminer est au moins un roman noir - il se passe des choses violentes - qu'un roman social: le système Uber, qui menace de diriger le monde en s'étendant à d'autres activités, est décrit finement, longuement, on sent l'étau se serrer autour de la gorge du chauffeur, on est presque plus pris aux tripes par ça que par ce qu'il se passe ensuite. Quasiment, c'est ça le suspens du début du roman…
Ensuite, l'auteur prend parti dans le conflit « pour ou contre l'avortement », en développant son intrigue. Il faut préciser que le roman a été écrit avant l'abolition des droits des femmes à l'avortement, il prend donc un tour prémonitoire très prononcé et vraiment intéressant. Voire flippant.
En bref, je dirai que j'ai bien aimé ce roman, profondément ancré dans la réalité sociale, qui nous décrit la plongée dans l'obscurantisme, le fanatisme et la violence d'un pays qui, tous les jours, nous donne des leçons de démocratie.