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En septembre 1941 Bernie Gunther revient du front de l'est, pas mal démoralisé par ce qu'il a vu là-bas et à quoi il a prêté la main. A Berlin il est affecté sur une enquête sur la mort d'un travailleur-invité néerlandais, poignardé puis fauché par un train. Mais peu après il est convoqué à Prague par Heydrich qui lui demande de veiller sur sa sécurité : des terroristes tchèques préparent un attentat. le lendemain de l'arrivée de notre héros un des assistants du Reichsprotektor est assassiné dans une chambre fermée à clef de l'intérieur.

J'avais lu, il y a un certain temps déjà, La trilogie berlinoise et n'avais pas trop apprécié. Me trouvant loin de chez moi sans lecture je me replie sur Prague fatale qui est disponible et qui m'amène à revoir mon jugement sur les aventures de Bernie Gunther. Peut-être que j'en lirai d'autres.

Ici je trouve que l'enquête est bien ficelée avec un dénouement retors et convainquant. le cadre historique est celui d'une armée allemande qui, dans sa marche vers l'est, est suivie par les einsatzgruppen qui massacrent les civils, principalement les Juifs. L'auteur nous montre que certains soldats sont choqués par ce qu'on leur demande de faire -mais qu'ils font quand même. Pour ceux-là le nazisme n'est plus aussi sympathique qu'il le paraissait au début.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Décidément Philip Kerr a vraiment bien fait de poursuivre sa collaboration avec Bernie Gunther après l'excellente trilogie berlinoise, en continuant à explorer avec jubilation ce sinistre univers consacré au nazisme et à ses ravages.
Vous allez me dire que le mot jubilation est bien mal choisi pour parler d'une période aussi abominable que celle-là. Mais Philip Kerr, par le truchement de Bernie Gunther, en démonte l'ignominie avec un tel talent, un humour si féroce, désespéré, et tellement ravageur que l'on ne peut faire autrement que s'enflammer à la lecture de Prague Fatale, tout en étant horrifié par les abominations qu'il nous fait pressentir.

Voilà Bernie propulsé à Prague, comme garde du corps de Reinhard Heydrich, rien que ça !
En effet, la diabolique ordure que fut le Reichsprotektor de Bohême-Moravie, dont l'auteur nous trace un portrait glaçant, craint un attentat contre lui. Et on ne peut pas dire qu'il ait eu tort puisque quelques mois après son installation à Prague, quelques tchèques courageux n'ont pas hésité à balancer une bombe sur son véhicule.... mais ceci est une autre histoire.

En attendant ce jour, à l'automne 1941, Heydrich fête sa nouvelle dignité en organisant un banquet somptueux dans le château de Panenske-Brezany mis à sa disposition et il n'a pas froid aux yeux l'ami Bernie, d'oser se mêler aux invités, une brochette de généraux pour la plupart dégénérés.
"Jetant un coup d'oeil circulaire dans la pièce, j'essayai de deviner lequel des invités du général pourrait, le cas échéant, tenter de l'empoisonner, pour en arriver à la conclusion que, dans la nouvelle Allemagne, ce n'était pas si compliqué que ça. Dans une pièce pleine de meurtriers, tout paraissait possible." p 224

Bien entendu, un meurtre va se produire, mais pas celui de Heydrich. Et cerise sur le gâteau, un meurtre en chambre close, doublé d'une sombre affaire d'espionnage. En quête du coupable, Bernie ne va pas hésiter à secouer le lard de ces généraux SS si imbus d'eux-mêmes et prendre plaisir à bousculer sans ménagement "un de ces nazis manufacturés faisant penser à de la porcelaine de Meissen non peinte : blafard, froid, dur et à manier avec une extrême prudence".

Quel régal que ce "Prague Fatale" à l'intrigue passionnante, rondement menée, et historiquement bien ancrée dans la sinistre réalité de l'époque, ou pour un oui ou pour un non, on pouvait, dans l'entourage de Heydrich, se retrouver avec "un pardessus de Staline" sur le dos !
Je ne vous dirai pas ce que c'est. Lisez et vous saurez !
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Un huit clos à la agatha christie : Un très bon polar dans lequel bernie gunther se voit poposer une mission délicate par Heydrich : Découvrir parmi les invités de son château près de Prague, l'assassin d'un de ses assistants. On découvre les rapports vicelards entre les généraux nazis, et en fond, la concurrence entre Himmler et Heydrich. Tout cela sur fond de complot contre Heydrich : les résistants tchèques fomentant l'assassinat de Heydrich, Gunther va se retrouver dans une machination infernale qui va le mener loin et si cela confirmera ces certitudes sur le régime nazi qu'il déteste, cette enquête va malmener son entourage et son intimité... Comme toujours Philipp Kerr mêle la grande histoire à la fiction, c'est passionnant. Il a l'art de nous de nous y transporter. du grand polar, un très bon roman !
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Retour des aventures de Bernie Gunther, policier berliois (ou détective privé selon les romans), cynique, révolté, fouineur, intelligent...
1941, la France est envahie de nazis, la Tchécoslovaquie aussi, Prague et sa région sont désormais gérées par le triste célèbre Général Heydrich.
Bernie est demandé auprès de Heydrich pour être son détective.
Evidemment, rien ne se déroule simplement et Bernie va se faire manipuler par tout le monde.
Pour un homme intelligent, il n'a rien vu venir...

Sur fond de roman historique, l'auteur nous place là un polar intéressant mais pas décapant...
L'intrigue est plutôt plate (n'est pas Agatha Christie qui veut !) et la fin décevante...
Ce qui relève le tout, c'est le personnage de Bernie et son franc-parler.
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Trois partie dans ce roman : la plus intéressante étant la seconde (Gunther à la recherche de l'assassin). C'est un roman un peu bancal où on attend (avec impatience) le moment où Heydrich sera assassiné... ce qui n'arrive pas vraiment, sauf en conclusion, mais cet événement est déjà hoirs sujet par rapport à l'intrigue.
Le plus intéressant est la position de Gunther, hostile aux nazis alors qu'il est sous les ordres de Heydrich ; c'est cette situation sur e fil du rasoir qui fait tout le sel de ce livre.
Toujours captivant également, cette utilisation des personnages historiques réels dans une intrigue policière.
nb : reste cette remarque assassine sur Elisabeth Schwazkopf et qui me semble quelque peu exagérée.
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Excellent travail d'écriture. Enquête policière biaisée dans le milieux le plus délétère et criminel qui soit.
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Faits et méfaits, couverts ou dénoncés, des plus hauts gradés du IIIème Reich dans une Allemagne toute puissante et dans une Prague à la merci des nouveaux vainqueurs. Bernie Gunther de retour de l'Est fait encore des siennes pour trouver un meurtrier et un espion avec l'accréditation de Heydrich pour mieux brouiller les cartes.
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Prague fatale : septembre 1941, la population berlinoise commence à souffrir des privations conséquences de la guerre totale. Bernie Gunther n'y échappe pas et en plus il doit vivre avec les souvenirs des massacres de masse perpétrés par les SS et auxquels il a assisté en Ukraine ( le titre "Vert-de-Gris" permet de situer cet épisode ). Il a repris son service à la Criminelle, le crime ne s'arrête jamais mais les enquêtes ne sont pas la priorité des autorités. Qui peut bien être intéressé par un cheminot hollandais poignardé ? Bernie n'aime pas un travail inachevé, alors il s'enfonce dans des pensées morbides qui le hantent en permanence.

Comment casser cette routine malfaisante ? Bernie a croisé tant de dignitaires nazis ces dernières années qu'il n'est pas étonnant de le voir appelé par le général Reinhard Heydrich qui vient d'être nommé Reichsprotektor de Bohême-Moravie. Heydrich est aussi à la tête du Reichssicherheitshauptamt ( RSHA ) dont fait partie la Kripo, il a peut-être besoin d'un détective ?

Est-il besoin de venter les qualités de conteur de Philip Kerr ? Dans ses récits tout s'enchaîne logiquement, L Histoire et le quotidien se mêlent sous le regard lucide et pince-sans-rire de Bernie Gunther. Plus que l'action, dans ce roman l'auteur a choisi de dresser les portraits de quelques dignitaires nazis réunis à Prague.

Heydrich réside près de Prague préférant à son prestigieux château une plus modeste demeure à Panenské Břežany. En ce mois d'octobre 1941, Heydrich a entrepris de soumettre le protectorat de Bohême-Moravie. Il y fait régner la terreur mais la résistance reste active et il craint pour sa sécurité. Bernie Gunther va devenir un garde du corps un peu particulier. Des personnels zélés pour le protéger, Heydrich n'en manque pas à ses côtés mais il lui manque quelqu'un d'utilement soupçonneux.

Le regard acéré et impertinent de Bernie va se poser principalement sur Reinhard Heydrich, le Boucher de Hitler. Il est présenté au travail, maillon implacable et froid du régime nazi, organisateur de l'extermination des Juifs, organisateur habile du RSHA. Heydrich fut aussi un mari et un père de famille. Il pratiquait l'escrime, jouait de la musique. Il était aussi au coeur des rivalités et des jalousies entre dirigeants nazis. le génie de Philip Kerr est de placer Bernie Gunther au centre de cet univers crépusculaire. Lorsqu'un aide de camp de Heydrich est assassiné, Bernie redevient Kommissar et se trouve confronté à une enquête que n'aurait pas reniée Agatha Christie. Un cadavre tué par balles retrouvé dans une chambre verrouillée de l'intérieur et une poignée de suspects, tous dirigeants nazis. Jusqu'au bout, la personnalité de Heydrich est au détour de chaque avancée de l'enquête de Bernie Gunther.

Le Reichsprotektor Reinhard Heydrich se sentait menacé, autant par des collaborateurs ambitieux ( il avait échappé à une tentative d'empoisonnement ) que par les résistants tchèques. Malgré cela il se déplaçait dans une Mercedes décapotable. Cela lui a été fatal.

Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Nouvelle plongée dans les ténèbres du IIIème Reich avec l'un des pires acteurs Nazis, peut-être le plus emblématique d'entre eux, Reinhard Heydrich.

Bernie Gunther, se retrouve à Prague, où le Reich Protector de Bohême-Moravie lui demande de veiller à sa sécurité. Bien sur cela va dégénérer...

Avec son cynisme, son humour et son impertinence Bernie virevolte au milieu des pires salopards nazis de Tchécoslovaquie.

L'auteur nous plonge livre après livre dans l'Histoire du nazisme sans jamais aucune ambiguïté, ni mauvais goût fort heureusement et, cerise sur le gâteau, dans ce huitième opus Philip Kerr s'amuse avec les codes du polar en nous glissant une intrigue à la façon d'Agatha Christie.
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Quel pur moment de bonheur ! Et doublement : un de mes enquêteurs (fictifs) préférés et une des plus belles villes au monde réunis dans un seul et même livre : Prague fatale. Bon, l'intrigue, comme beaucoup d'autres de cette série culte commence à Berlin. Là, en 1941, Bernie Gunther travaille à nouveau à la Kriminal Polizei et enquête sur la mort suspecte d'un employé des chemins de fer. Ses déambulations dans la capitale allemande qui commence à ressentir les conséquences de la guerre (les Juifs à qui on oblige de porter l'étoile jaune, les denrées qui deviennent difficiles à obtenir) lui font croiser la route de la jolie Arianne Tauber et d'un voleur à l'identité incertaine. Mais voilà qu'il doit plaquer tout cela : le général Heydrich le convoque à Prague, où il a récemment été nommé Reichprotektor.

Ici, je dois signaler le talent de l'auteur, Philip Kerr. Tout comme avec Berlin, il réussit à dépeindre merveilleusement bien la ville de Prague. Pourtant, il ne se lance pas dans plein de descriptions, non. Des petites phrases, à droites et à gauches, signalant quelques monuments ou édifices importants, mais surtout l'atmoshpère que la ville dégage. Gothique, sombre, oppressante. Dangereuse. L'endroit tout désigné pour des crimes et des catastrophes.

Pour revenir à l'intrigue, Heydrich convie à Gunther une mission un peu vague puis l'invite à une soirée qu'il organise pour célébrer sa nomination, dans un château en banlieue. Là, les oreilles de l'enquêteur sont tout ouïe, comme à l'habitude. Et cela s'avérera utile quand un des assistants du général est retrouvé mort dans sa chambre… dont la porte est verrouillée à clé et la fenêtre fermée de l'intérieur. Mystère en chambre close. de plus, parmi la trentaine de suspects, on retrouve plusieurs haut gradés de l'armée allemande, dont la plupart sont membres du parti nazi. En d'autres mots, des individus à l'aspect sévère, à l'esprit obtus et capable de crimes de masse, et qu'il faut prendre avec des pincettes. Seulement, voilà, Gunther n'est pas très doué à ce genre de jeu. Avec son franc parler légendaire et ses convictions et positions allant à l'encontre de la politique nazie, il s'est attiré des ennuis plus d'une fois. Si cette aventure ne semble pas trop périlleuse pour l'enquêteur – d'autres tomes auront fait frémir de peur ses lecteurs, et craindre pour sa vie –, au moins, son audace et ses commentaires sauront les faire sourire. C'est toujours bien rigolo de voir des nazis convaincus se faire malmener par un bonhomme presque insignifiant (à leurs yeux).

Ainsi, pendant une grande partie du roman, on se trouve plongé dans un « whodunit ». D'ailleurs, quelques références à Agatha Christie sont glissées ici et là. Elles pourraient même aider à démêler cette histoire… Dans tous les cas, un habitué de la série culte comprend assez vite que Prague fatale ne peut être que d'un simple roman policier, qu'il s'y mêlera des éléments du roman d'espionnage, l'intrigue ne peut que prendre des proportions inégalées. de plus, rien de ce qui s'est passé au début du roman, pourtant bien loin de la capitale tchèque, n'est à négliger. Philip Kerr est vraiment passé maître dans l'art d'entremêler les filons d'une histoire.
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

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Hôtel Regent
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