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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Décidément Philip Kerr a vraiment bien fait de poursuivre sa collaboration avec Bernie Gunther après l'excellente trilogie berlinoise, en continuant à explorer avec jubilation ce sinistre univers consacré au nazisme et à ses ravages.
Vous allez me dire que le mot jubilation est bien mal choisi pour parler d'une période aussi abominable que celle-là. Mais Philip Kerr, par le truchement de Bernie Gunther, en démonte l'ignominie avec un tel talent, un humour si féroce, désespéré, et tellement ravageur que l'on ne peut faire autrement que s'enflammer à la lecture de Prague Fatale, tout en étant horrifié par les abominations qu'il nous fait pressentir.

Voilà Bernie propulsé à Prague, comme garde du corps de Reinhard Heydrich, rien que ça !
En effet, la diabolique ordure que fut le Reichsprotektor de Bohême-Moravie, dont l'auteur nous trace un portrait glaçant, craint un attentat contre lui. Et on ne peut pas dire qu'il ait eu tort puisque quelques mois après son installation à Prague, quelques tchèques courageux n'ont pas hésité à balancer une bombe sur son véhicule.... mais ceci est une autre histoire.

En attendant ce jour, à l'automne 1941, Heydrich fête sa nouvelle dignité en organisant un banquet somptueux dans le château de Panenske-Brezany mis à sa disposition et il n'a pas froid aux yeux l'ami Bernie, d'oser se mêler aux invités, une brochette de généraux pour la plupart dégénérés.
"Jetant un coup d'oeil circulaire dans la pièce, j'essayai de deviner lequel des invités du général pourrait, le cas échéant, tenter de l'empoisonner, pour en arriver à la conclusion que, dans la nouvelle Allemagne, ce n'était pas si compliqué que ça. Dans une pièce pleine de meurtriers, tout paraissait possible." p 224

Bien entendu, un meurtre va se produire, mais pas celui de Heydrich. Et cerise sur le gâteau, un meurtre en chambre close, doublé d'une sombre affaire d'espionnage. En quête du coupable, Bernie ne va pas hésiter à secouer le lard de ces généraux SS si imbus d'eux-mêmes et prendre plaisir à bousculer sans ménagement "un de ces nazis manufacturés faisant penser à de la porcelaine de Meissen non peinte : blafard, froid, dur et à manier avec une extrême prudence".

Quel régal que ce "Prague Fatale" à l'intrigue passionnante, rondement menée, et historiquement bien ancrée dans la sinistre réalité de l'époque, ou pour un oui ou pour un non, on pouvait, dans l'entourage de Heydrich, se retrouver avec "un pardessus de Staline" sur le dos !
Je ne vous dirai pas ce que c'est. Lisez et vous saurez !
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Faits et méfaits, couverts ou dénoncés, des plus hauts gradés du IIIème Reich dans une Allemagne toute puissante et dans une Prague à la merci des nouveaux vainqueurs. Bernie Gunther de retour de l'Est fait encore des siennes pour trouver un meurtrier et un espion avec l'accréditation de Heydrich pour mieux brouiller les cartes.
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Ainsi, Heydrich, Général SS et Reichsprotektor de Bohême-Moravie, véritable incarnation du Mal, serait un lecteur d'Agatha Christie. Heydrich va en effet charger Bernie Gunther d'élucider le meurtre d'un de ses assistants dans sa résidence de Jungfern-Breschan, près de Prague, faute de pouvoir offrir le poste à …Hercule Poirot. Et Bernie Gunther va devoir faire preuve de la plus grande prudence dans la conduite de cette enquête, en dépit de la grande liberté que lui laisse Heydrich pour interroger les hauts gradés nazis présents dans le château au moment du meurtre, et donc suspects.
J'ai retrouvé avec plaisir Bernie Gunther dans le huitième volet de ses enquêtes, après avoir été un peu déçu par le précédent roman, vert-de-gris. Dans cette histoire se situant quelques mois à peine avant l'assassinat d'Heydrich, on retrouve un personnage abimé par les horreurs vécues (et perpétrées) sur le front russe, un homme avec ses qualités d'enquêteur, son style si particulier (plutôt brut de décoffrage), son caractère indépendant, son goût pour les femmes… et sa haine des nazis, pour lesquels il travaille cependant. Un être tout en ambiguïté donc…seul moyen probablement de sauver sa peau dans cette terrible période.
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Voilà ! Fin de ma huitième aventure avec Bernie Gunther. Je suis pas un adepte des sagas, mais j'avoue m'être attaché à ce personnage toujours aussi cynique et réaliste. Pourquoi changer une recette réussie ? Les ingrédients sont immuables dans ce tome et les précédents. Un contexte historique, une enquête criminelle, un peu d'ironisme et des protagonistes qui sont de grands dignitaires de dictatures. Cette nouvelle aventure ne déroge pas à cette règle de Philip Kerr.

Berlin 1941. Bernie Gunther est de retour du front de l'est. Il retrouve son bureau de la police criminelle. Dans une capitale désenchantée par les restrictions et le black-out, il est amené à enquêter sur l'assassinat d'un ouvrier néerlandais et à s'intéresser à la résistance tchèque. Une convocation qui ne se refuse pas va l'empêcher de finaliser cette enquête. Rheinhard Heydrich, son ancien patron, est nommé Reichsprotektor de Bohême-Moravie et la présence de Bernie est requise lors d'une réception en l'honneur de cette nomination. Un des assistants du Reichsprotektor est retrouvé mort le lendemain de cette soirée. le corps est découvert dans une pièce fermée de l'intérieure. Toutes les sommités présentes sont suspectées. Qui l'a tué ? Bernie est sommé de trouver le coupable.
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Dans la lignée de ce que j'avais déjà lu de Philip Kerr, ce polar mêle de façon très intéressante l'histoire de l'Allemagne sous Hitler et une intrigue policière bien construite. Par l'intermédiaire du commissaire atypique et ambigu qu'est Bernie Gunther, et avec la distance que permet ce type d'ouvrage, l'auteur nous plonge dans les atrocités des sinistres Einsatzgruppen et des méthodes nazies. le récit est bien documenté et cette lecture est très intéressante. Néanmoins, en ce qui me concerne, j'aime bien le renouvellement, et après avoir déjà lu la trilogie berlinoise, j'ai l'impression d'avoir maintenant fait le tour de Philip Kerr et de son commissaire Bernie.
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Comme d'habitude, je me suis laissé happer par l'histoire. Dans ce tome, il est question d'espionnage, de crimes et de tentatives de meurtre. Encore une fois, on retrouve un Bernie Gunther qui ne mâche pas ses mots. Il prend des libertés. Il critique le régime nazi. Ses propos frôlent la trahison. Son impertinence est tolérée. Son professionnalisme et son intelligence le rendent intouchable. C'est son ton pince-sans-rire qui m'a séduite. Il m'a fait sourire. Cependant, la teneur de ses propos est poignante, triste et franchement noire. Vu le contexte, difficile de voir la vie en rose ! Il est humain, mais il n'est pas sorti sans tâches de cette histoire.

Bernie Gunther est rappelé par le Général Heydrich. Celui-ci craint pour sa vie. Il pense qu'il pourrait être visé par un attentat. Il est entouré de membres du parti, mais il ne se sent pas en sécurité. le rebelle et professionnel Bernie Gunther est l'homme de la situation. Ce n'est pas l'hypocrisie qui l'étouffe et il n'a pas peur de marcher sur les pieds des grands, d'autant plus qu'il a l'accord du Général. le quatrième assistant de Heydrich est retrouvé mort dans sa chambre. Celle-ci était fermée à clé depuis l'intérieur. Est-ce un suicide ? Y a-t-il un lien avec le possible attentat ?

Cette scène m'a fait penser au Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux. J'avoue ne pas avoir été surprise par la résolution de cette enquête. L'originalité de ce livre repose sur ses éléments historiques. Ils sont recherchés. de plus, cette enquête implique des terroristes tchécoslovaques qui essaient de renverser le régime nazi. Ils veulent tuer Heydrich. Ils auraient des liens avec des proches de Heydrich. Vont-ils réussir leur attentat ? Sont-ils derrière ce meurtre ? Une taupe serait-elle présente dans les rangs d'Heydrich ?

J'ai apprécié ce fond historique qui montre aussi des personnes qui ne sont pas prêtes à se rendre et à laisser faire. Leur combat est beau et sanglant. Bernie n'est pas des leurs, mais il essaie de rester non corrompu et de faire son travail comme il faut. C'est parfois agaçant, car on se dit qu'il aurait pu faire quelque chose ou au moins se taire. Mais ce n'est pas si simple. Ce personnage montre la complexité de la situation.

Post scriptum!

L'auteur accompagne son récit d'information sur les figures importantes citées, la plupart ont existé. La(e) lectrice (eur) a droit à une mini-biographie sur tous ses hauts gradés SS. J'ai eu le plaisir de connaître aussi leur fin. Parfois, c'est beau de voir le destin à l'oeuvre et d'autres pas.

En résumé : C'est une très bonne lecture. L'enquête est plus complexe qu'un simple meurtre. Les éléments historiques et faits réels rapportés rajoutent un vrai plus. Et puis, les claques verbales de Bernie Gunther sont presque jouissives.
Lien : https://lesparaversdemillina..
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L'intrigue se déroule sur une courte période de quelques mois. Celle qui a précédé l'assassinat de Heydrich (le bourreau de Prague, 1942).

Encore une fois nous avons un Kerr très rigoureux. Par sa plongée dans la vie quotidienne de l'Allemagne nazie, ce dernier nous offre une recherche historique pointue qui nous fait douter de rien. Pour ma part, j'adore ses descriptions minutieuses des lieux, des ambiances, des conditions de survie, des hommes et des femmes de cette époque noire.

Ce roman pourrait être lourd. le personnage fétiche Bernie Gunther, par son humour caustique, son cynisme et son franc parler, ajoute beaucoup de légèreté et nous fait régulièrement sourrie.

Les dialogues sont soutenus et l'intrigue est implacable. J'ai adoré.
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Outre le personnage de Bernie Gunther, son franc parler, son caractère atypique pour l'époque… ce qui me plait dans les romans de Philip Kerr, c'est la plongée dans la vie quotidienne de l'Allemagne nazie, ses descriptions minutieuses des lieux, des ambiances, des conditions de survie… Il peint avec brio une fresque romanesque documentée et froide de ces années sous Hitler. Ici, j'ai été déçue de ne pas découvrir Prague de la même façon. Il évoque à peine le pont Charles.
La majeure partie du récit se déroule dans le château de Prague. Un meurtre a eu lieu dans une chambre fermée de l'intérieure alors qu'une vingtaine de convives étaient présents. Bernie est chargé par Heydrich de faire toute la lumière sur l'affaire. Et le voilà donc, à la manière de Poirot, en train d'auditionner chacun, des généraux nazis, les pires criminels de l'Histoire, au personnel du château.

Outre le fait que ce roman fait la part belle à l'enquête – où Bernie navigue une fois de plus en eaux troubles – il brosse un portrait glaçant de la politique d'alors, des généraux nazis, de la paranoïa ambiante, des espionnages entre gradés et du climat de suspicion permanent qui régnait dans toute la société. Il faut avoir tout le talent de Bernie Gunther pour mener à bien une enquête sur un meurtre alors que l'Europe regorge de tueries de masse. Crime de droit commun contre crime de guerre.
Gunther travaillera sans relâche, même s'il se sait le jouet de son hôte, sans cesser de porter un regard lucide sur cette société qu'il subit et en exprimant haut et fort l'absurdité de sa position.

Avec cette affaire, on découvre les quelques mois qui ont précédé l'assassinat d'Heydrich. Un agent double infiltré dans son entourage livre des renseignements aux résistants tchèques. Ce fait est avéré ; comme d'habitude, la préparation documentaire de Philip Kerr est minutieuse.

Voilà donc un huitième opus palpitant, plus enlevé que « Vert-de-gris »et que j'ai pris plaisir à lire.
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Prague fatale

1941, retour de Bernie le truculent inspecteur de la Kripo imaginé par l'écossais Philip Kerr. de l'humour et du recul il en faut des tonnes lorsqu'on revient du front russe après avoir participé aux massacres de masse. Un mauvais gout dans la bouche et dans l'âme, Bernie rejoint à Berlin puis à Prague les démons maléfiques tels que Heydrich, Himmler et autres H . qui s'enferment dans une paranoïa névrotique où chacun est suspect et est susceptible de mourir violemment.

La vie n'a aucune valeur, à tel points que les généraux et autres officiers qui gravitent à Prague autour d'Heydrich dans son château volé sont tous dans la ligne de mire. Qui trahit ? C'est Bernie qui s'y colle dans une intrigue « à la » Agatha Christie et qui compte les cadavres.

Désabusé et cynique l'inspecteur se moque de ces monstres qui entre deux tueries programmées vont au cirque avec femme et enfants pour rire avec les clowns. Les clowns, c'est eux bien sûr, de ce genre triste et qui fait peur.

Il y a aussi une jolie femme dans l'histoire, comme toujours avec Bernie qui a perdu la sienne et trouve là son meilleur alibi pour faire le joli coeur.

C'est dur d'avouer qu'on passe un bon moment dans cette compagnie. Et pourtant…
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Agatha Christie revisitée : scène de crime identique, société anglaise remplacée par société nazie, huis clos. Mais ici on peut trouver le coupable car l'auteur sème de gros cailloux blancs.
Mais que ce livre est agréable à lire du fait des faits historiques réels décrits, de l'ironie et de l'humour partout présents.
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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