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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Olivier de Kersauson aime la mer, la nature, le monde; il nous emmène dans de courts voyages aux quatre coins de celui-ci et c'est un réel plaisir de l'accompagner. Un livre d'émerveillement tout simple, écrit simplement, qui procure une évasion intemporelle et un très grand plaisir.

Car Kersauson sait parler aussi d'autre chose que de la mer, il parle de la vie, celle de ses amis, de ceux qu'il a admirés et aimés comme Eric Tabarly et Florence Arthaud par exemple. Il regrette leur absence tout en se souvenant avec plaisir des bons moments partagés.
En mer, par calme plat ou dans les tempêtes, il médite, réfléchit, s'interroge sur le passé, comme par exemple à propos de l'île de Pâques, se projette vers l'avenir en confiance, avec sa capacité à s'étonner toujours et à en être heureux.

Et donc, il parsème son livre et sa réflexion souvent philosophique de courtes histoires, de moments intenses vécus qui restent à jamais gravés dans l'âme. Il s'interroge sur une multitude de sujets, souvent liés à la mer.

La mer, c'est sa compagne, celle qui lui offre des victoires, des douleurs quand elle enlève un des siens, des beautés à toutes les heures et par tous les temps et ainsi même lorsqu'il se promène au bord des rivages et voit certaines choses différemment.

Les étonnements de ce grand navigateur, à la personnalité forte et attachante, sont un réel plaisir de lecture.
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Il y a longtemps, très longtemps, à l'époque où l'émission - Les grosses têtes - étaient animée sur RTL par un certain Philippe Bouvard, j'avais été bluffé par un bonhomme complètement iconoclaste que l'animateur surnommait " l'amiral".
Ce marin censé naviguer davantage sur les ondes hertziennes que sur les flots, être plus people que navigateur, était en réalité un des tous meilleurs compétiteurs de l'époque Colas, Monnet, un pur loup de mer formé à l'école de Tabarly ( ils ont fait équipe ensemble pendant 10 ans... ).
Cet après-midi-là, Bouvard avait demandé à chacun de ses invités de lire une page d'un de leurs bouquins préférés.
Lorsque ce fut au tour de "l'amiral", sa lecture captiva ceux qui étaient présents dans le studio, mais également les auditeurs.
Quand Bouvard lui demanda qui était l'auteur de ce bel écrit... "l'amiral" se marra... et montra une page blanche.
En fait, il n'avait rien lu mais improvisé ce que son talent de conteur, son imagination de poète avait porté à ses lèvres.
Depuis lors, j'avais mieux appris à connaître l'inénarrable Olivier de Kersauson, et m'était promis de lire un jour un de ses bouquins.
Car d'évidence, autant que braver l'océan, cet homme était fait pour nous embarquer à bord de ses trimarans littéraires.
Ces jours-ci, entre deux livres "sombres", j'ai eu envie de me plonger dans le verbe de Kersauson : j'ai donc choisi pour passer un moment avec lui - Promenade en bord de mer et étonnements heureux -.
On pourrait se demander ce qu'est ce titre à rallonge.
Il est plus que pertinent, je vous rassure.
Car à travers cet ouvrage, ce sont bien des promenades en bord de mer, sortes de méditations, auxquelles nous sommes conviés.
Et de ces promenades, Kersauson tire comme substantifique moelle, l'épicurien concept "d'étonnement heureux."
À 77 ans, ce marin compétiteur retraité des tours du monde à la voile, des Vendée Globe, des Route du Rhum, de la transat Jacques Vabre, des records de traversée de l'Atlantique et de bien d'autres encore, a conservé une capacité d'émerveillement tout à fait étonnante.
Cet homme qui se lève aux aurores pour contempler les levers de soleil, qui ne rate pas un de ses couchers, qui sait vous décrire les nuances de couleurs de toutes les mers du monde, vous parler comme un gosse des vagues, des marées, de la lune et de ses différentes luminosités, des centaines de variétés de vents, des pluies, des orages, des tempêtes, cet homme qui a passé pendant 40 ans 8 mois par an de toutes ces décennies à sillonner une planète dont les deux tiers sont peuplés par les océans, cet homme vit de tous ces petits étonnements heureux, dont la plupart d'entre nous ou ignorent l'existence ou passent à côté préférant ce que Kersauson appelle l'immédiateté ou le buzz.
Lui vit l'instant, le présent, s'étonne heureux du moindre "rien" dont il fait un grant Tout.
S'il respecte le passé, il se refuse à la nostalgie... il y a algie dans ce mot, et il estime que c'est gâcher le présent que de se complaire dans l'inutile souffrance du passé.
Pareil pour le futur... c'est ici et maintenant qu'est la vie ; chercher à anticiper les tempêtes à venir est inutile et contre-productif.
Ce livre est un hymne à la vie et aux vivants.
Bien que retraité Kersauson continue à s'intéresser sous diverses formes à ce qui est encore sa passion : la mer.
Les instituts de recherche, les écoles qui forment les futurs marins de la marine marchande, l'America's Cup, les compétitions de surf, de paddle, les courses de pirogues.Il manage les Fêtes maritimes de Brest qui réunissent plusieurs centaines de bateaux de toutes sortes, de toutes époques qui évoluent savamment dans la rade de la cité bretonne.
Il voyage, pêche.
Ses voyages lui permettent de s'interroger sur le monde.
Son passé maritime, avec une admiration sans bornes pour Magellan, l'évocation de la construction du canal de Panama, le présent avec ses nouveaux paquebots géants de presque 400 mètres de long et plus de 60 de large ; véritables parcs d'attractions flottants qui embarquent 8000 personnes dans des cabines dont beaucoup ne permettent pas de voir la mer, pour des croisières de quelques jours.
Les porte-conteneurs, usines flottantes qui consomment des tonnes et des tonnes de combustible...
Mais le présent, c'est aussi cette belle folie française qu'est l'Hermione.
Ce sont ces îliens de Polynésie dont il partage la vie depuis presque 20 ans et auxquels il rend hommage... à travers des hommes en lesquels il se reconnaît comme Brel et Gauguin.
Ces terres qui restent des énigmes comme l'île de Pâques ou qui sont des modèles d'obstination et de savoir faire comme Rangiroa où l'on fabrique ( ce qui semblait impossible et impensable ) du vin... 50 000 bouteilles/an sur dix hectares...
Le présent, c'est aussi ces phares qui s'éteignent remplacés par l'électronique, mais c'est aussi l'avènement des hydroliennes.
Kersauson, c'est un fidèle.
Tabarly et Florence Arthaud ont chacun une place au chaud dans le coeur de cet homme qui passe, selon moi, à tort pour un misanthrope.
Avant d'en terminer avec la présentation qui aurait pu être celle de carnets de notes ( pas au sens scolaire... "l'amiral" déteste l'école !) prises lors de voyages, de promenades, d'instants privilégiés, avant de conclure sur ce que sont les étonnements heureux, j'aimerais souligner que ce n'est pour rien le fait du hasard si les mots que l'on retrouve le plus souvent dans cet ouvrage sont : "impressionnant", "émerveillement", "sublime", brillances"... et "je m'explique".
Et puis laissez-moi vous livrer quelques lignes de ces jolies promenades.
"Naviguer, c'est frôler sans cesse
le corps onctueux d'une femme
qui, dès lors, est interminable.
La mer lamée de mauve,
c'est sa peau lascive où la coque s'introduit.
C'est d'un onirisme subtil, onirique, étrange, secret."
.......
"Sur l'eau, un simple changement de lumière,
un nuage qui passe
me suffisent pour atteindre la plénitude.
Au fond, c'est assez difficile à décrire.
Au début, je pensais que ce décor allait s'user.
Au contraire, plus je le regarde et plus je l'aime."
Kersauson, un homme heureux... tout simplement !
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Promenades en bord de mer et étonnements heureux ?
Joli programme, on est partis. Hein ? Un bouquin ? de ? de Kersauzon !!!!!
Euh… je te laisse j'ai une course à faire.

Je ne suis pas un bon consommateur (par contre, con sommateur oui, ça m'arrive…parfois…) adepte de la croissance et de ses dommages collatéraux, mais là… il m'a fallu ce bouquin tout de suite, dès que j'ai su.
Pas de l'achat compulsif non non non, du Vital, une bouffée d'oxygène, d'air du grand large, de poésie. La journée commençait bien, lumineuse. C'est bon de savoir qu'un Ami (quelqu'un qui vous veut du bien à travers ses bouquins, pas un pote) a "pensé" à vous, même s'il a peut être été un peu motivé par son éditeur. Et puis quand cet Ami râle et que l'ami est l'Amiral alors là… alors là il ne râle pas et c'est aussi bon.
Ca commence par une pensée émue pour Florence Arthaud mais ça aurait pu commencer par Tahiti, Brest, Paris, la Patagonie ou le parfum d'une fleur. Promenades en bord de mer et étonnements heureux c'est un recueil de pensées, un bric à brac d'émotions liées à la nature, à l'Océan, à l'autre, à la vie. Pas d'ordre chronologique, ça s'ouvre au hasard sans possibilité de se perdre.
D'une Saint Sylvestre où à minuit, il guette la première vague de l'année :
« Et je me disais: est ce que la première vague de l'année sait qu'elle est la première vague de l'année et fait un effort ? Pas du tout ! Pas du tout !
Elle montrait même une indifférence molle, à peine polie, un morceau de trait blanc sur le récif, qui brillait dans le projecteur. Il n'y avait pas ce que j'espérais naïvement, parce qu'il faut être naïf pour espérer autant cette espèce de coquetterie de la vague qui se dit : " je suis la première de votre calendrier, je vais me faire belle." »
Le ton est donné et il ne quittera ces pages qu'à la deux cent quatorzième.
Peut être que certains verront un peu de « c'était mieux avant » mais qui peut vraiment dire que dans le domaine du Vrai et de l'Essentiel, c'est bien aujourd'hui ? Parce que oui, le sujet du bouquin il est là, le sens de la vie. de l'inutilité des choses qu'on nous fait désirer, jusqu'à devenir con au point d'attendre toute la nuit devant le rideau de la fnac pour avoir le nouveau télépomme (les merdes apple quoi, c'est pas dans le bouquin ça, c'est qu'une de mes interprétations :-) ) au bonheur de se rendre compte que respirer est un moment magique à chaque seconde.
Tout ça avec l'Océan comme support.
Ce livre est une ode à la magie de l'instant, cet instant si précieux et perdu à chaque seconde qui passe. Un hymne au beau, à la vie.
J'ai trouvé quelques passages où… ben oui l'eau ça mouille etc, mais en les relisant je me dis que parfois, enfoncer des portes ouvertes ce n'est qu'une expression alibi qui permet de garder ses oeillères.
Si les portes sont ouvertes, on fait tout pour ne pas franchir celles qui mènent vers le Beau. L'amiral nous dis juste que de l'autre coté c'est plutôt pas mal et qu'il s'y trouve bien. J'ai bien envie d'aller le rejoindre même si dans certains cas faut que je me botte le cul.
Merci m'sieur pour cette poésie.

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De la simplicité, de la retenue, du recul: pas habituel dans ce que Olivier de Kersauzon nous montre de lui habituellement! Abandon de la provoc au profit de la sincérité . Cela en fait un livre qui permet un dialogue avec ce breton bourlingueur qui prend le temps de nous livrer des impressions sans filtres. Inattendu et bienvenu!

Les courtes histoires (parfois moins d'une page) s'enchaînent virant d'un thème à un autre, les océans défilent.
Bien sur, Brest et son goulet reste LE lieu: " c'est juste une porte entrouverte sur l'océan en furie de l'autre coté, la porte entrouverte d'une cage". Mais il partage aussi ses émotions lors d'une moisson, à l'approche d'un buisson de menthe.
Kersauzon parle aussi "de la puissance d'être le premier homme parce que la mer ne garde pas de trace, les sillages s'effacent". Et plutôt qu'un n-iéme récit de tempête, il choisit de nous parler des calmes, "ces instants limpides où la mer n'est que douceur, surface lisse et bleutée sur laquelle se reflète à peine déformée la silhouette du bateau.
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Promenades en bord de mer et étonnements heureux/ Olivier de Kersauson
Dans ce petit recueil de 200 pages, l'auteur nous fait voyager aux quatre coins du monde. de Brest à Tahiti en passant par les Marquises, Panama et la Patagonie, c'est en mer que les réflexions et les souvenirs viennent à l'auteur, là où le temps est autre, long, dense et contemplatif. O.de Kersauson nous fait partager son amour de la nature et de l'océan.
Parmi ses réminiscences, l'auteur nous rappelle au souvenir de Florence Arthaud, un personnage de roman écrit-il, tragiquement disparue dans un accident d'hélicoptère en Argentine. Une navigatrice pleine d'aisance et de panache ayant le goût du rire et la joie de vivre, qu'il a côtoyée ou croisée au cours de ses pérégrinations autour du monde. Et puis bien sûr, un immense hommage à son maître, celui qui lui a tout appris, Éric Tabarly, disparu en mer il y a quelques décennies.
Au fil des pages, la réflexion se précise et O. de Kersauson écrit : « Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l'on voudrait avoir, on ne s'émerveille plus de ce que l'on a. On se plaint de ce que l'on voudrait avoir. » Et plus loin : « Aller en mer, c'est toucher cette sensation divine de solitude, et ce n'est pas une solitude de manque, c'est la solitude de puissance…J'ai aimé la mer d'abord. Les bateaux ensuite. Comme ça allait ensemble, j'ai fait le nécessaire pour…La mer, c'est la partie de la terre que je préfère. »
Long hommage rendu aussi à l'extraordinaire navigateur et découvreur que fut Magellan.
Aux Marquises, un clin d'oeil à Jacques Brel et Gauguin qui sont enterrés à Hiva Hoa. Un petit tour à Pitcairn, le refuge des mutins du Bounty et à l'île de Pâques la mystérieuse.
Autres thèmes que l'auteur se plait à évoquer : le vent, la lune, les aurores plus que les crépuscules, la coupe de l'America, les foils, les multicoques et l'immarcessible plaisir de voir le sillage blanc se dessiner à la poupe du navire…
O.de Kersauson rappelle qu'il faut quand même avoir la « santé » pour tenir en solitaire sur un tour du monde : lui-même est capable de rester 55 heures sans sommeil lorsque le mauvais temps se profile vers l'arrière et qu'il ne peut y échapper.
Et une belle conclusion : « Breton, c'est un pays, c'est une culture, c'est la mer, bref, je suis breton.
Un petit recueil que l'on peut ouvrir à n'importe quelle page pour un moment d'évasion ou de réflexion, ou tout simplement d'émerveillement, écrit dans un style simple pour notre plaisir.
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À travers ce livre, Olivier de Kersauson nous prouve que derrière la carapace d'homme bourru, blasé, à la limite de la grossièreté que l'on peut entendre dans les Grosses Têtes, se cache un homme rempli de tendresse, de poésie, très philosophe sur les questions existentielles (la vie, le temps qui passe...) qui parle de la mer et de sa Polynésie chérie comme personne, qui sait faire en naître en nous la passion pour les sujets qu'il traite grâce à l'amour incommensurable avec lequel il traite justement ces sujets. de plus, on en apprend beaucoup sur les îles, sur la mer, sur les compétitions nautiques...

Un livre qui ravira les passionnés de mer et de voile et qui fait apparaître un Olivier de Kersauson aux complets antipodes de celui que l'on croit connaître au travers de ses diatribes radiophoniques.
Lien : https://leslecturesduprofess..
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Olivier de Kersauson nous rappelle ici qu'il reste un merveilleux homme de récits.
on navigue à travers ses souvenirs de Brest à Tahiti ! Tout un programme !
Il nous parle des lumières de la nature, de la mer éternelle et des voyages mobiles ou immobiles !
Bref, une collection de pensées aussi poétiques que passionnantes !
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Et si le bonheur était plus simple et plus accessible qu'on ne le croit ? Il n'y a qu'à lire ces quelques magnifiques lignes écrites par Olivier de Kersauzon. Un véritable mode d'emploi pratique et poétique à l'usage de ceux qui veulent aimer la vie tout simplement !
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