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Dans L'imposture des mots, Yasmina Khadra fait parler ses personnages. Ils leur redonnent vie hors de leurs romans, ils entament des discussions enflammées avec leur "créateur". Certains lui reprochent amèrement le destin qu'il leur a tracé de sa plume tranchante et grinçante. D'autres le remercient pour ses choix. Tant de tergivergence dans l'esprit d'un écrivain torturé, un plumitif qui doute, m'étonne toujours. Je bois ses mots et savoure ses phrases et je puise ma force de ses convictions et de ses rêves. L'auteur est en transe, il ressasse des souvenirs, des émotions et nous fait explorer les héros ou monstres de ses romans. Khadra joue des verbes et des adjectifs et enfonce les mots à coup de style et de contorsions linguistiques. Ses phrases sonnent en moi comme des carillons jours de fêtes, ils résonnent longtemps et leur echo se poursuit comme en la page 29 "Ne cherche pas à être le meilleur. Essaie seulement de donner le meilleur de toi-même."
Dans ce roman, il se regarde dans les yeux des "autres", ceux qui le détestent, le condamnent et lui crachent leur haine à la figure sans vergogne et ceux qui croient en lui, sur qui ses mots tombent comme une bénédiction, pluie de fraîcheur et de vie.
Dans cette histoire, les mots sont des fantômes qui hantent l'écrivain. J'ai beaucoup aimé ces mots qui transpercent. Il faut lire Yasmina Khadra pour sentir ses mots car, il suffit juste de mots pour apaiser, calmer, réconforter, soulager et surtout aimer. Les mots ont un pouvoir magique que seuls les écrivains et les lecteurs connaissent.
Khadra use et abuse de ces mots qui font du bien et qui font du mal aussi, qui poussent à la réflexion et à l'action. Il sait mener ses "troupes " par son style provocateur, moqueur où transparaît une grande loyauté pour les vraies valeurs.
En lisant, je retrouve les griefs qui rongent l'âme puis l'espoir qui fait vivre et les surtout les mots qui transcendent les rêves.
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Yasmina Khadra est connu comme un grand écrivain .A ses
débuts , il écrivait surtout les polars violents et durs .Mais il
écrivait aussi les romans ordinaires et avec tous ses livres , il
a connu de grands succès et il est devenu un auteur culte .
Ses ouvrages étaient écrits avec le pseudonyme "Yasmina Khadre " , les deux pronoms de sa femme .Après la parution
de "l' écrivain" , livre autobiographique , il révéla son identité et son cursus .
Alors , il a écrit "L' imposture des mots" pour justifier son
parcours et se défendre contre tous ceux qui ont propagé
tout un tas de rumeurs sur sa carrière professionnelle .
J' ai lu son livre et suis convaincu par tout ce qu' il a déclaré car je trouve que c' est un écrivain probe , crédible et honnête .
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En 2001, l'écrivainYasmina Khadra décide de révéler à la presse et au public sa véritable identité. Il s'appelle en réalité Mohammed Moulessehoul et est officier supérieur dans l'armée algérienne. Celui qui pendant des années a connu le succès avec des oeuvres sombres et réalistes et des polars noirs, doit assumer alors sa révélation face à une opinion publique divisée sur le problème algérien et qui accepte mal qu'un soldat de métier puisse également être un écrivain de génie.
L'imposture des mots" c'est le témoignage abrupt d'un être partagé entre deux identités, c'est le récit d'une réconciliation d'un homme avec lui-même. Dans une langue à la fois brutale, poétique et imagée, Yasmina Khadra nous livre la part intime de son être, ce combat intérieur pour accepter ce que beaucoup ont montré d'un doigt inquisiteur, le militaire qu'il a été. L'auteur réhabilite ici l'officier Moulessehoul sans qui l'écrivain Khadra n'existerait pas.
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J'ai beaucoup de tendresse pour Yasmina Khadra, j'ai un rapport assez bizarre avec lui. J'ai listé tous ses auteurs favoris, comme on fait pour mieux connaître quelqu'un donc j'ai lu Gogol, Steinbeck, Tchekhov pas encore London, il en ressort de tout cela qu'il aime les humanistes donc c'est un humaniste. J'ai aussi visionné le film qu'il avait cité dans une interview, la déchirure. C'est le troisième livre que je lis de lui et je suis ravie. Il manie la langue française avec brio, il joue même avec . Il a fait sienne la citation de Kateb Yacine, la langue française est notre butin de guerre.
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Pour être tout à fait sincère j'ai un peu de mal avec l'idée d'écrire un ouvrage pour « se justifier » et se plaindre d'être incompris. Soit, les réactions qui ont suivies la publication de L'Ecrivain ont été vives et je comprends que monsieur Khadra ait souffert de ces polémiques mais ce droit de réponse me semble un peu exagéré. Dans ce texte, on sent à quel point l'auteur ne supporte pas les regards négatifs sur son travail. Personnellement, je ne comprends pas vraiment le problème avec le fait qu'il ait servi dans l'armée algérienne ou qu'il soit un homme, ce qui compte après tout ce sont les textes, non ? Ainsi, les féministes qui se sont indignées parce que Yasmina Khadra était un homme et qui se sont plaintes d'avoir été flouées me semblent tout à fait insupportables -c'est décider que le sexe a une incidence sur la qualité littéraire et je ne peux pas opiner devant ce genre de bêtise. Que monsieur Khadra ait voulu remettre les pendules à l'heure ok mais il en fait tout un plat. le seul aspect que j'ai trouvé passionnant dans L'imposture des mots est la difficulté de l'auteur a concilier ses deux destins, ses identités : celle d'écrivain et celle de militaire. Par contre, les interventions des personnages de Yasmina Khadra dans le récit, avec des monologues importants, m'ont clairement laissée indifférente.

Disons que cette ouvrage n'est pas désagréable, qu'il n'est pas vide de sens mais il tombe un peu -et c'est désespérant- dans une sorte de masturbation intellectuelle légèrement pathétique .
Lien : http://altervorace.canalblog..
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C'est essentiellement à un dialogue entre Mohamed Moulessehoul et lui-même que Yasmina Khadra nous convie ici.

Mohammed Moulessehoul... c'est "l'autre Yasmina Khadra", c'est l'officier supérieur dans l'armée algérienne qui a abandonné l'uniforme pour prendre la plume. "Yasmina Khadra sont les deux prénoms de ma femme qui en a trois ! Elle ne les aimait pas, je les ai adoptés. Et ils m'ont porté chance " confie-t-il.

Il démissionne de l'armée en 2000, pour se consacrer à sa vocation : l' écriture, et choisit de s'exprimer en langue française. En 2002, Yasmina Khadra dans L'imposture des mots, organise une rencontre entre l'écrivain qu'il est devenu et le militaire qu'il a été. Cet examen de conscience le conduit à justifier ses choix de vie, sans en renier aucun. Il met aussi en présence différents personnages de ses romans avec lesquels il s'affronte parfois, parce que certains d'entre eux lui reprochent les défauts, les difformités, les manquements dont il les a affligés.

J'ai été surprise par ce récit qui m'a parfois déstabilisée. Il y questionne le statut d'écrivain, comme il interroge celui de soldat. Ses réponses restent souvent en suspens : le doute plane en permanence, même s'il affirme avec détermination : " Je déclare solennellement que, durant huit années de guerre, je n'ai jamais été témoin, ni de près ni de loin, ou soupçonné le moindre massacre de civils susceptible d'être perpétré par l'armée. Par contre, je déclare l'ensemble des massacres, dont j'ai été témoin et sur lesquels j'ai enquêté, portant une seule et même signature : les Groupes intégristes armés."

Et à propos de l'écriture, il dit : "Un écrivain est la seconde chance de l'humanité".

Le titre même de l'ouvrage interpelle le lecteur : qui sont les imposteurs ? les mots ? ou ceux qui les prononcent ?

Pour cet ouvrage de Yasmina Khadra, je ne me suis pas emballée : même si le style est enlevé, le vocabulaire riche et imagé, j'avoue n'avoir pas réussi à rencontrer l'auteur.
Lien : http://livresouverts.canalbl..
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Lorsque paraît « L'écrivain », le roman autobiographique de Yasmina Khadra, le public et les médias stupéfaits découvrent que la femme courageuse qui avait osé parlé de l'Algérie, son pays déchiré, est en réalité un homme, de surcroît un officier de l'armée algérienne.
L'oeuvre connaît le succès auprès des lecteurs et obtient la médaille de Vermeil de l'Académie Française, Yasmina Khadra est invité sur les plateaux de la télévision et donne de nombreuses interviews, mais ces reportages ne sont pas tous diffusés ou publiés. Il constate, amer, que « du jour au lendemain l'enthousiasme cède le pas à la bouderie ».
Il doit faire face à la polémique concernant les atrocités de l'époque que l'on attribue à l'armée algérienne. de ce fait on attend de lui qu'il renie sa carrière militaire. Il n'en fait rien, assume au contraire pleinement ses actes d'officier et, dans une lettre ouverte au journal le Monde il rejette toutes les accusations portée sur l'armée de son pays en affirmant que ces meurtres et ces massacres ont été perpétrés par les fanatiques du G.I.A.
Dans ce roman, pour mieux dépeindre ses tourments, l'auteur nous offre de savoureux dialogues avec son double, le commandant Mohammed Moulessehoul, avec certains personnages de ses livres et quelques uns de ses auteurs favoris. On se laisse emporter par le caractère étrange mais non dépourvu d'humour et de poésie de ce texte, encore et toujours émaillé de métaphores inattendues et d'images très colorées.
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"Maintenant que le bain de foule me lave de tout soupçon, au revoir et merci" lance Yasmina Khadra à Mohammed Moulessehoul. C'est donc le roman de la réconciliation entre l'écrivain et l'officier. Pas le meilleur à mon goût de Khadra qui semble répondre au besoin de se justifier face aux suspicions qui pèsent sur son passé...Pas sûre non plus que ce livre réussira à faire taire les mauvaises langues ni à convaincre tous les lecteurs.
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J'ai beaucoup aimé ce livre court où Yasmina Khadra est confronté au milieu de l'édition. Il a le courage de renouer avec sa véritable identité, avec son passé de militaire dans l'armée algérienne. La fin est émouvante quand il tend la main à l'homme qu'il a été et qu'il n'a jamais cessé d'être. Il comprend qu'il doit rester intègre et fidèle à ses convictions.
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Quand l'auteur ôte tout ou presque...
C'est un ouvrage d'un genre inhabituel que propose Yasmina Khadra, en ne racontant pas une bribe d'histoire mais en disant tout. Oui, l'ancien commandant de l'armée algérienne passe à table et le menu du chef est plutôt corsé car ses aveux n'épargnent personne.
Un certain code moral étant toutefois de rigueur, ce n'est pas à une mise à mort, qu'il nous est donné d'assister, mais seulement à une mise à nu.
Pris en tenaille entre son ancienne vie de militaire et sa résurrection dans le civil en tant qu'écrivaillon pour certains, de nouveau maître romancier pour d'autres, il tente d'expliquer les choix de son revirement, mais aussi les doutes inhérents à une décision si risquée. La rencontre imaginaire avec quelques-uns des personnages qu'il a créés traduit ses états d'âme, parfois ses délectations, souvent ses tourments.
Pas facile d'être un génie, schizophrénie oblige…
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