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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman d'Ondine Khayat.

Slimane a onze ans. Lui et son frère Maxence, treize ans, subissent la violence de leur père, qu'ils appellent le Démon. le Démon les frappe et frappe leur mère, une femme faible, amoureuse, incapable de sauver ses enfants de la folie d'un père meurtrier, incapable de se sauver elle-même. Les deux frères se soutiennent, s'inventent des mondes heureux, forgent des rêves pour survivre, existent l'un pour l'autre. Mais à force d'endurer jour après jour les coups, les cris, les disputes, à force de vivre dans la peur, dans l'attente effrayée et dans l'ombre, Maxence perd pied et décide de partir au Pays sans adultes. Slimane tente de le suivre, mais il se perd en chemin. Avec ses nouveaux amis, le Pitbull, Valentine, Hugo, Marguerite et Sidonie, Slimane décide de sauver les enfants malheureux, de les débarasser de tous les Démons, et de rendre le sourire à toutes les mamans.

Quelle prose sublime! J'ai frissonné souvent en tournant les pages. La détresse de cet enfant battu et affolé est poignante. Les questions innocentes qu'il pose sont riches d'une grande sagesse et d'une douceur magnifique. le style d'Ondine Khayat est superbe, délicat et sensible. Je recommande ce livre sans aucun doute. Je l'ai dévoré en deux soirées, avec une boîte de mouchoirs à mes côtés. Et je ne résiste pas au plaisir d'en livrer quelques extraits révélateurs du talent de l'auteure.

Page 18: "Les battements de nos coeurs, c'est rien d'autre que les murmures de tous ceux qui habitent dedans. Quand il n'y a plus personne, il s'arrête de battre. Il faut un grand coeur pour y mettre tous ceux qu'on aime, et laisser de la place à tous ceux qu'on va aimer, mais qu'on ne connaît pas encore."

Page 62: "Je me bouche les oreilles pour ne plus entendre tous ces mots blessants. le Démon, quand il parle, on dirait une marée noire. Comme celles qu'on voit à la télé. Les beaux oiseaux blancs sont recouverts de mazout. Ils meurent parce qu'on leur a mis tellement de saleté sur eux qu'ils ne peuvent plus voler. Moi aussi, j'ai du mazout partout, et des fois je peux même plus respirer. Quand je marche, on dirait qu'il y a du goudron sous mes pieds. Je reste collé. La vie est trop étroite pour moi. Qu'est-ce que je vais devenir? Il y a une pierre à l'intérieur de moi. Une pierre impossible à soulever. C'est l'intifada dans mon coeur, ça cogne, ça cogne... Il pèse une tonne. Des fois, quand je pose ma main dessus, je l'entends même plus battre. "

Page 155: "Je pleure parce que mon frère préféré était tellement triste qu'il est parti sans me prévenir. Je pleure parce qu'il ne m'a pas emmené avec lui alors qu'il avait juré craché. Je pleure parce que j'ai peur de ne plus jamais el revoir. Je pleure parce que je ne peux pas vivre sans lui."

Merci au site chezlesfilles et aux éditions Anne Carrière de m'avoir fait découvrir ce livre.
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Comment ne pas sortir de cette lecture "différent".
Je souligne la magie des mots de Ondine Khayat qui font de l'enfer, un endroit coloré grâce à l'imagination de Maxence, 13 ans et raconté par Slimane, 11ans.
La violence conjugale: le père qui tape femme et enfants avec un véritable déchainement. Comment peuvent-ils vivre dans cette ambiance de peurs, de souffrances, les voisins ne bougeant pas?!!!
Maxence , grâce à son imagination , entraîne Slimane à voir la vie colorée dans le Pays sans Adultes où ils se réfugient pour survivre. Slimane nous la raconte avec son frère, leurs voyages merveilleux et ces mots accrochent le lecteur . J'ai eu envie de savoir comment cette vie pouvait évoluer, je ne pouvais pas les laisser dans cet Enfer . C'est ce qui m'a accroché...
Les mots sont magnifiques, Slimane est lumineux, l'ambiance du quotidien devient moins sombre. Un magnifique roman.



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J'ai longtemps hésité à mettre une critique sur ce livre car je pourrais l'écrire en un seul mot : Magnifique; mais justement il mérite plus que ça donc : le pays sans adultes c'est l'histoire de Slimane 11 ans, son frère Maxence 13 ans, leur mère et le Démon. le Démon c'est celui que tout le monde appelle son père alors qu'il n'a même pas de coeur. Slimane nous raconte sa vie à double facettes; celle d'un ciel bleu où son frère Maxence fait tout pour qu'elle soit aussi douce qu'un nuage et celle d'un ciel d'orage où toute la famille vit dans l'ombre de l'alcoolisme et la maltraitance du Démon.
Lorsque la vie est trop dure; il suffit à Maxence et Slimane de fermer les yeux pour se retrouver à la mer, en Afrique où même au Pays sans Adultes. Un pays imaginaire où ne vivent que les enfants, où le ciel est toujours bleu et où les nuages de tristesse n'existent pas. Maxence se réfugie alors dans ce monde; car il ne veut plus vivre dans le monde avec le Démon. Seulement Maxence est toute la vie de Slimane qui perd alors tous ses rêves sans lui. Seul face à la souffrance de sa vie, Slimane va continuer à faire rêver tous les gens qu'il va rencontrer en offrant tout son amour d'enfant. Et en se liant d'amitié avec d'autres enfants délaissés par la vie, réapprendre à rêver et à croire en ses rêves.

Un livre bordé de rêves et dont l'émotion et la poésie ont coulés comme l'encre sur le papier. Des mots d'amour et d'espoir qui bouleversent et s'écrivent dans le coeur. Ondine Khayat laisse Slimane nous parler d'un monde qu'il essaye de comprendre et nous expliquer toute la tristesse qu'il l'entoure sans jamais exagéré et en toute simplicité. Une histoire merveilleuse telle un conte d'enfants qui berçe même les adultes et qui se lit avec légéreté et l'innoncence laissées par la plume de Slimane. Un conte auquel je décerne toutes les étoiles.
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Slimane vit avec son frère Maxence et ses parents dans un petit appart en région parisienne. Il a peur du Démon, son père qui cogne sa mère quand il a un coup dans le nez. Heureusement y'a Maxence qui embellit sa vie. Il lui a promis de l'emmener au pays sans adultes...
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Un coup de coeur, un coup de poing – sans mauvais jeu de mots.

Je pleure peu en lisant. Qu'un livre me tire une larme, remue quelque chose au fond de moi, c'est déjà rare. Qu'un livre me fasse pleurer sans discontinuer pendant une demi-heure, une heure, je ne sais plus trop, la deuxième partie tout entière je crois... je crois que ça ne m'était jamais arrivé. Il faut dire aussi que j'étais pas dans l'état émotionnel le plus stable en commençant ma lecture, mais ça ne change rien au fait que ce livre heurte. Vraiment.


Il y a les personnages. Slimane l'Innocent, Maxence le Magicien, Valentine, Hugo, Marguerite, Sidonie, Romain, d'autres que j'oublie sans doute. Les personnages secondaires pourraient être un peu plus creusés, peut-être, mais ça ne m'a pas dérangée en lisant. J'aurais aimé en savoir plus sur le père, mais il n'y a peut-être rien de plus à savoir. Ça me laisse un drôle de vide quand même, il est à la fois omniprésent et presque absent. Il marque par l'impact qu'ont ses actions sur la vie des autres, pas par lui-même. C'est peut-être un peu dommage.

Valentine... J'ai trouvé le coup de foudre que ressent Slimane pour elle un peu irréaliste (on parle d'un gosse de onze ans, quand même), mais il faut dire que je n'ai pas beaucoup de tendresse pour les histoires d'amour. Elle a su m'attendrir, la petite fille-nuage. Un personnage marquant. J'aurais aimé en savoir plus sur son passé, j'ai senti comme un manque.

La mère, assez réaliste – enfin, d'après mes maigres connaissances sur ce sujet – dans son attachement à son mari, j'ai eu envie de la détester, mais si j'avais été à sa place, hein ?...

Maxence, curieux, rêveur et pourtant si réaliste parfois. le grand frère de Slimane tente de le protéger . C'est un personnage qui m'a vraiment touchée.

Slimane enfin, Slimane le naïf (peut-être un peu trop ? Je savais très bien ce qu'était le liquide amniotique à onze ans... On croirait plutôt entendre un enfant de neuf ans parler) et pourtant doté de la sagesse particulière des enfants qui en ont trop vu. Slimane qui s'interroge, qui remet tout en question, terriblement attachant... Suivre son point de vue, c'est à la fois un plaisir et une torture, parce que sa douleur fait mal.


L'écriture est particulière, assez enfantine évidemment, mais derrière les mots simples il y a quelque chose de presque sévère, d'incisif, comme si Slimane nous regardait dans les yeux et nous criait ce qu'il crie à sa mère : C'est ta faute ! (Je ne vois vraiment pas comment mieux le transcrire.) Les images sont étonnantes, souvent décalées et toujours justes. Les expressions les plus anodines comme "Le monde est en train de s'effondrer", sont reprises, exploitées, amplifiées.


L'intrigue en elle-même, si elle est un peu répétitive dans la première moitié du livre (je n'en ai pas été lassée, loin de là, mais j'ai ressenti une certaine frustration à l'idée d'être « bloquée »), est prenante dans la deuxième, on est vraiment curieux de l'avenir de Slimane.


J'ai fini par trouver quelques points négatifs à ce roman, mais qui n'en a pas ? Un livre excellent, pour moi, ce n'est pas un livre qui a une excellente plume, d'excellents personnages et une excellente intrigue. C'est un livre qui sait me transporter dans un univers à part, un univers où ma réalité me semble lointaine, si bien qu'à la fin de ma lecture, en reprenant mes activités habituelles, je me sente pour quelques dizaines de minutes étrangère à ma propre vie, comme si je n'étais plus vraiment là, comme si tout était un rêve, comme si la réalité était le roman que je viens de finir. Et ça, le Pays sans Adultes l'a parfaitement réussi.
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Ce roman est écrit à la première personne du singulier... un "je" de onze ans, petit garçon, qui s'appelle Slimane. Dès le début du texte on ne tarde pas à connaître l'univers de cet enfant et de sa famille, composée de sa maman, de son frère Maxence et du Démon, leur père. Ce dernier fait vivre un véritable enfer à sa famille, passant son temps à boire, à insulter et à taper ceux qui l'entourent sans aucun état d'âme. Ce récit nous emmène donc dans la tête d'un enfant et nous donne à voir sa naïveté, sa tristesse, sa douleur et ses questionnements. Ce choix d'écriture amène une force incroyable au roman qui est poignant parce qu'il est criant de vérité. On ne peut qu'imaginer les enfants victimes dans le monde entier et cela touche forcément le lecteur au plus profond de lui-même.

On ne sait pas grand chose des personnages de Slimane et de son frère Maxence mais on voit un rapport très fort entre eux, un lien fraternel renforcé par leurs blessures, un voile de protection les entourant. Les deux frères se prennent à rêver à un pays sans adultes, étant persuadés que la vie n'est pas faite pour les enfants. A travers les yeux de Slimane le narrateur, on observe ses parents, le père bourreau et la mère qui travaille, qui se fait cogner et qui voit ses enfants souffrir. Il est difficile d'imaginer certaines scènes d'autant qu'elles sont racontées par un enfant. On découvre par la suite d'autres personnages comme Valentine et Hugo, deux enfants qui deviennent les amis de Slimane et à qui la vie n'a pas non plus fait de cadeau. Avec ces personnages le narrateur va évoluer et imaginer le monde qu'il veut, pour lui et les enfants du monde entier.

L'auteur, par son choix de donner la plume à un enfant de onze ans, a une écriture fluide, qui se lit tout seul et qui est sans arrière-pensée. La naïveté du personnage principal est à la fois touchante et blessante car il a déjà trop subi à son jeune âge. Ondine Khayat fait de plus le choix de courts chapitres qui accélèrent le rythme du récit et nous tiennent constamment en haleine.

Cette lecture m'a particulièrement émue et je n'ai pu que m'attacher à cette famille et tout particulièrement au personnage de Slimane. Il est surprenant de voir à quel point son jeune esprit déborde de questionnements sur la vie et comme il comprend certaines choses, lui qui n'est pas encore perverti par le monde adulte malgré les souffrances qu'il a déjà subies. J'ai trouvé ce roman très original et je ne peux que le conseiller, pour passer un moment qui change et qui fait réfléchir.
Lien : http://mary-book.blogspot.fr..
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J'ai onze ans, et je vis dans une famille complètement tordue. Heureusement qu'il y a mon frère Maxence. Lui, c'est mon manuel de savoir-survivre. le soir, on ferme nos oreilles à double tour, pour ne plus entendre les cris de nos parents qui se disputent.
Croyez-moi sur parole, la vie, c'est pas pour les enfants.
Maxence a préféré partir au Pays sans Adultes. Moi, j'ai voulu le rejoindre, mais je me suis trompé de chemin. Avec mes nouveaux amis, Valentine et Hugo, on a beaucoup discuté et on s'est fait une promesse : quand on sera grands, on prendra tous les enfants malheureux dans nos filets, et on ne les relâchera que quand ils sauront vraiment nager. Promis, juré.

suite sur :
Lien : http://liliba.canalblog.com
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Une histoire bouleversante.... A lire ou à écouter, le coeur s'y laisse attraper..

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un récit bouleversant ....celui d'un enfant de 11 ans ayant perdu tous repères et qui va devoir apprendre à survivre au sein d'une famille dissolue où ne règnent que violences verbales physiques et psychologiques son seul guide est son frère aîné Maxence son ami son confident son protecteur mais qui avec ses épaules bien trop fragiles de tout jeune d'adolescent ne peut assumer une telle responsabilité...Et on ne peut lui en vouloir..On ne saurait rester insensible à ce roman racontant le parcours très accidenté de ce jeune garçon écorché par la vie ...un récit qui vous prend aux tripes .....
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Un livre bouleversant sur la maltraitance des enfants.
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