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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Khoury Ghata intègre à son roman La maison aux orties sa mère, son mari et son frère disparus, de façon si intime qu'on ne réussit plus à dissocier la part de vérité de la fiction. « Ce que j'appelle mes romans est écrit impulsivement comme on crie. Je couds tel un patchwork des morceaux de ma vie, fais de mes amis des personnages. Tant pis pour ceux qui se reconnaissent. Mon écriture ne va pas au-delà de ma peau et des maisons que j'ai habitées. » (p. 18) On plonge dans un univers où la frontière entre l'ici et l'au-delà n'est que symbolique, le passé rejoignant le présent, les morts dialoguant avec les vivants, dans un émouvant texte qui nous enveloppe comme un châle qu'on se transmettrait de génération en génération.
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Vénus Khoury Ghata est une romancière et une poétesse confirmée. J'ai lu par le passé mais je ne prenais pas la peine alors de noter mes lectures, Babelio m'était alors inconnu. « le fils empaillé », « la maîtresse du notable », « les fiancées du Cap Ténès » (un délice), « la Maestra », etc etc. Même si ses différents romans sont un peu ou prou autobiographiques, celui-ci « la maison aux orties », l'est complètement. Et l'on retrouve le style très beau de Khoury Ghata, son ton de prose flirtant avec la poésie. Je lirais le précédent « la maison aux bords des larmes, plus tard.

Que dire de ce roman qui est en fait le roman de sa vie de ses regrets de ses amours, le roman de sa vie d'écrivain, de sa vie sociale fort « parisienne ». Des incursions au Liban, de sa vie familiale, sa mère, son père, son frère, encore et encore la nostalgie, le passé, que l'on fouille encore et encore pour comprendre le présent. Ce présent qui est aussi le passé récent d'un veuvage trop vite expérimenté, et qui à l'orée de sa vie ou tout au moins à l'orée de la maturité prend des allures divinatoires, que sera le futur ?. Et tout cette écriture, toutes ses pages admirablement agencées, contées avec la richesse d'une langue française qu'elle a su orner et enrichir d'une touche orientale, nous entraînent dans un monde de tristesse, de souffrance, de mort, peu à peu la nuit nous envahit….. J'aurais bien aimé y trouver matière à sourire de temps à autre. « Pour que vienne la paix intérieure » La paix intérieure était-elle toujours aussi triste. Il lui manquerait alors « le sourire intérieur » dont parle les chinois pratiquant le Qi Gong….
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C'est un chant d'amour aux êtres aimés, ils revivent sous sa plume. Durant la canicule d'août, à Paris la narratrice évoque ses morts. Elle le rend hommage à sa mère analphabète, qui n'a jamais trouvé le temps pour arracher les orties qui entoure sa maison. Elle évoque aussi les souvenirs douloureux entre son père et son frère. Son père était militaire et n'admettait pas que son fils écrive de la poésie. Vénus donc, elle évoque le passé bien sûr, le chagrin de la perte de sa mère, dont elle se sent orpheline, comme sa petite fille qui vient de perdre son père. " Mie, une orpheline de cinq ans. Moi, orpheline à cinquante ans. Elle est en deuil de son père et elle le sait pas. Je suis en deuil de ma mère et je suis inconsolable."
L'importance de la terre, du territoire, de la maison. Mais les vivants, elle ne les oublie pas il y a M, l'amant, le peintre fou passionné, il y a le voisin, l'ami des chats, ses amis poètes sont là pour lui donner de la force et du courage. Mais la narratrice, c'est à dire l'auteur ne sait plus très bien quel sens donner à sa vie avec ses morts, sa langue est l'arabe, sa terre natal s'est le Liban, et elle vit en France, à Paris. Elle aime ce pays d'accueil cette langue si belle est plein de retenu pour elle, cette langue est à l'opposé de la langue arabe, langue d'émotion.
" Folle, je deviens de plus en plus folle et fais exprès d'enfreindre les lois. J'évite de traverser dans les clous et gambade entre les voitures, libre comme les chèvres de mon village. Fâchée avec la langue française depuis que tu n'es plus là. Je m'adresse aux autres en arabe, ma vraie langue. La boulangère, une Normande pure souche, fait des yeux gros comme des soucoupes."
Un roman d'une très grande sensibilité à fleur de peau, accompagné d'une écriture sublime. "La plume dans une main, une cuillère dans l'autre, je touille un potage et corrige un texte en même temps, désherbe une plate-bande tout en cherchant la jute d'un poème" C'est aussi un livre qui rend hommage à la poésie et aux poètes.
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