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Mind Mgmt tome 2 sur 5
EAN : 9781616551988
184 pages
Dark Horse (01/10/2013)
5/5   2 notes
Résumé :
We've learned some of the secrets of Henry Lyme; now get ready to meet the rest of Mind Management! With the remains of the Management attempting to reform and hot on Lyme's tail, the former spy is forced to seek help from other defectors around the globe, including the deadly Futurist, Duncan! Meanwhile, losing her memory has barely slowed journalist Meru down, as an attempt on her life puts her back on the hunt for Mind Management - and on a collision course with ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The manager (épisodes 0 à 6) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2013, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Matt Kindt qui a également réalisé le lettrage. Ce tome contient également une page de 20 cases récapitulant les événements du premier tome, une introduction de 8 pages initialement parue dans Dark Horse presents 19, ainsi que les 5 bandes publiées sur internet.

Le tome s'ouvre avec une page de 20 cases pour résumer les événements du premier tome. Puis vient une histoire de 8 pages évoquant le ressenti de Duncan Jones (le futuriste) quant à son état d'esprit du fait de son pouvoir (et il tue un prisonnier rien qu'en pointant son doigt vers lui). Meru Marlow est dans son appartement sans souvenir de ce qui lui est arrivé. Elle aperçoit une lettre glissée sous sa porte. Elle l'ouvre, la lit, et se lance à la poursuite du coursier qui est venu la déposer. Un individu après l'autre, elle remonte la piste jusqu'à un certain Brinks, à New York, le patron d'une entreprise de communication florissante.

Finalement Meru Marlow est rejointe par Henry Lyme. Il lui propose de l'accompagner en tant que journaliste pour retrouver des personnes aux dons particuliers. À moitié convaincue, elle accepte se disant que même si Lyme s'avère être un illuminé, elle pourra toujours y trouver matière à écrire un livre, pour donner suite à son seul roman qui s'était classé parmi les meilleures ventes. Ils retrouvent effectivement 2 anciens agents (et échappent à un attentat) : une des jumelles Perrier et Dusty, un ancien chanteur à succès. Henry Lyme souhaite ensuite retrouver Shangri-la, la base d'entraînement de l'organisation Mind MGMT. La jumelle Perrier exige qu'ils essayent, au préalable, de convaincre Duncan Jones de se joindre à eux.

Ayant lu le premier tome (indispensable, sous peine céphalées persistantes), le lecteur sait par avance qu'il va bénéficier de l'approche narrative très personnelle de Matt Kindt. Pour commencer, il retrouve bien les courts textes (1 ou 2 phrases) dans les marges de gauche. Il faut tourner le livre d'un quart de tour pour pouvoir les lire. Dans les épisodes 7 à 9, il s'agit d'extraits du livre Prémédité, livre fictif écrit par Meru Marlow. Dans l'épisode 10, il s'agit des flux de pensée des personnages évoluant sur la page considérée, puis au milieu de l'épisode, les extraits de Prémédité reviennent. Dans l'épisode 11, ces marges contiennent des extraits de Prémédité, puis de nouvelles consignes extraites du guide opérationnel de Mind MGMT. Dans le chapitre 12, le guide opérationnel est remplacé en cours de route par des extraits des protocoles de dissolution de Mind MGMT.

Comme dans le premier tome, il appartient au lecteur de choisir comment lire ces phrases, page par page (assez vite exaspérant), ou par groupe de plusieurs pages, ou même par épisode. Les extraits du livre fictif Prémédité donne une vision enrichissante de la nature de l'enquête qu'a menée Meru Marlow et de ce à quoi elle a vraiment été confrontée : un agent de l'organisation Mind MGMT. Les extraits du guide opérationnel fournissent un éclairage sur le mode de fonctionnement de l'organisation Mind MGMT. Les protocoles de dissolution apportent un complément d'information sur la situation des agents au temps présent. le lecteur apprécie ce supplément qui prolonge la lecture de chaque épisode, qui ajoute de la profondeur de champ au récit, et qui, tout bien considéré, se présente de manière ludique (de manière plus élaborée que de simples pages de texte en fin d'épisode). le lecteur continue de s'interroger sur le sens réel des phrases en haut de page, soit "Pour toute remise d'un rapport, les détails essentiels doivent entrer dans le cadre de la zone active. C'est la bordure pour un rapport de terrain standard.", soit "Le contenu dans la zone active est le rapport d'un agent. C'est un récit par un narrateur non fiable. À classer en conséquence". Pour faire bonne mesure, Matt Kindt a ajouté de petits dessins esquissés en bas de page de la première moitié du premier épisode, venant expliquer les précautions prises pour transmettre les missives tueuses.

Comme dans le premier tome, l'auteur continue de réaliser des dessins qui s'apparentent à des esquisses plus ou moins rapides, avec un degré de simplification important, leur conférant une grande spontanéité. Malgré cela, il est déconcertant de constater que ces dessins restent réalistes. Malgré leur apparence de croquis exécutés à la va-vite, ils donnent à voir une réalité concrète, des tenues vestimentaires aux immeubles, en passant par les divers accessoires. de séquence en séquence, le lecteur se retrouve ainsi dans les couloirs d'une prison, dans le hall d'accueil monumental d'un siège social, sur la pelouse d'un campus, au pied du Sphinx, dans un jardin d'intérieur, dans une gigantesque pièce d'archives, ou encore sur des pentes enneigées.

L'apparente désinvolture des dessins n'obère en rien l'intelligence de la narration visuelle. En tant que seul créateur à bord, Matt Kindt en tant que scénariste n'épargne rien à Matt Kindt le dessinateur. Il compose des pages qui montrent aussi bien une séance d'intimidation tout en échange de regard, qu'une scène d'hystérie collective sur le campus, ou encore une énorme explosion dans un palais, une discussion pleine d'animosité et d'aigreur dans un bar à la lumière tamisée, ou un saut en parachute. Il met en scène le tir impossible de Rico Stane, jouant à la fois avec les conventions du film d'action, et la trajectoire improbable (mais pas impossible) de la balle. de temps à autre, l'artiste utilise un dessin pleine page pour mettre en valeur une situation ou une idée visuelle. Comme dans le tome précédent, le lecteur a le droit à une représentation en pied de Meru Marlow (dans l'épisode 9), cette fois-ci dans une magnifique robe médiévale, une vision intemporelle de l'héroïne.

De temps à autre, l'artiste quitte la structure basique de la mise en page à base de cases rectangulaires, pour s'adapter au contenu de la séquence. Par exemple, il raconte l'histoire de Dusty en 6 pages muettes. Il utilise les mèches de cheveux de Meru en guise de bordures de case, lorsqu'elle est assaillie par des visions en consultant les archives de l'organisation Mind MGMT. Au début de l'épisode 8, il recourt à une bande dessinée dans la bande dessinée, avec des dessins un peu simplifiés par rapport à ceux des autres pages. À cette occasion, il en profite pour faire dire à Henry Lyme qu'il n'a jamais aimé ces dessins, mais qu'ils remplissent leur fonction. Kindt a l'air de se moquer ainsi de ses propres capacités de dessinateur, qu'il juge limitées, mais fonctionnelles. Comme dans le tome précédent, la mise en couleurs est réalisée par le biais d'aquarelles, habillant chaque surface de textures et de nuances par rapport à la luminosité. le lecteur prend conscience qu'il s'est très bien adapté à ce mode de représentation et qu'il n'imagine pas cette histoire racontée autrement.

Ce tome commence donc par un résumé succinct du précédent, ce dont le lecteur sait gré à l'auteur, car ça lui permet de s'assurer qu'il avait bien tout compris. Passé l'histoire courte relative à Duncan Jones, il éprouve l'impression que le récit recommence au début. Certes, Meru Marlow ne recommence pas à chercher la trace du mystérieux passager du vol 815, mais elle ne se souvient de rien, et elle semble retrouver de petites bribes d'information dont elle disposait déjà dans le tome précédent. le lecteur ressent comme une répétition. Cette sensation s'accentue encore avec le retour d'Henry Lyme qui fait comme si de rien n'était, et encore une fois avec la jumelle Perrier qui redécouvre ce que le lecteur sait déjà car Kindt l'avait établi de manière explicite précédemment. L'intrigue en elle-même s'avère également très linéaire, étrangement simple au regard de la richesse du contexte lié à l'organisation Mind MGMT. Ainsi Meru Marlow et Henry Lyme vont aller rechercher d'anciens agents, puis essayer de localiser Shangri-la. Sans grande surprise, les immortels sont de retour pour une confrontation ardue (comme dans le premier tome).

Comme dans le tome précédent, Matt Kindt prend grand plaisir à resservir les clichés des romans d'espionnage, avec un soupçon d'anticipation. Il y a donc cette base secrète d'entraînement qu'on ne peut trouver que si on a l'esprit éveillé. Il y a ces nombreux agents secrets, chacun disposant d'un pouvoir psychique extraordinaire et différent. Il y a ces voyages de par le monde, offrant l'occasion d'une forme expresse de tourisme et d'exotisme. Il y a cet homme qui tue en pointant son index vers sa victime, cette bibliothèque extraordinaire qui contient les archives de l'humanité, ce tireur d'élite capable de réussir des tirs impossibles à une distance extraordinaire, ces agents dormants anonymes installés dans la société, cette organisation qui tirait les ficelles en secret influençant les régimes politiques à l'échelle internationale. D'un certain côté, cette accumulation de clichés semble presque surannée, comme une compilation d'un autre âge.

Pourtant l'intérêt du lecteur est éveillé. Il y a bien sûr la dimension ludique de la lecture. Les épisodes se lisent très facilement, pas si denses qu'on aurait pu le craindre. La découverte des textes dans les marges présente un côté ludique et facile. À nouveau, chaque épisode comprend 22 pages pour l'histoire principale, plus 2 pages consacrées à un agent (en l'occurrence Ferris Feral, surnommé The Hulk). Ces 2 pages finissent par former une histoire supplémentaire qui vient apporter un élément complémentaire à l'intrigue principale. Lorsqu'on prend en compte le fait que Matt Kindt joue régulièrement avec la forme narrative (l'idée très bien exploitée des paroles des chansons de Dusty, dans l'épisode 9), cela aboutit à une narration globale très divertissante, avec des nouveautés régulières, empêchant le lecteur à l'attention limitée de se lasser.

En outre les personnages se comportent comme des adultes, pas des héros tout lisses, mais sans verser dans les caricatures d'antihéros. Ce sont des êtres humains avec leurs qualités, leurs défauts, un courage certain, et une envie fluctuante de faire le bien, de lutter contre le risque de manipulation de l'humanité par une organisation opaque. Enfin, Matt Kindt agite le spectre d'un vrai méchant nommé l'Effaceur (Eraser) qui donne un but à atteindre. Mais lu comme ça, cette théorie du complot haute en couleurs racontée avec des dessins originaux ne suffit pas à maintenir l'intérêt du lecteur, à le faire accepter que le récit semble recommencer depuis le début.

En arrière-plan, l'auteur se livre à une construction beaucoup plus complexe que les apparences ne le laissent supposer. D'épisode en épisode, et de petit supplément en petit supplément, il parsème des pièces de puzzle. En fait il accomplit un tour narratif plus sophistiqué encore. En découvrant l'histoire de Ferris Ferral ou l'état d'esprit de Duncan Jones, le lecteur n'a pas l'impression de voir des pièces d'un puzzle, juste des éléments narratifs à prendre au premier degré. L'histoire de cet agent vient étoffer les pratiques de l'organisation Mind MGMT. le mode de pensée de Duncan Jones vient expliquer l'effet de son pouvoir psychique sur son état d'esprit.

Pourtant arrivé à la moitié du tome, le lecteur se rend compte que ces éléments présentent une autre importance. L'état d'esprit de Duncan Jones justifie qu'il ne se joindra pas au groupe d'Henry Lyme. Mais cet obstacle permet aussi à Meru Marlow de briller par son inventivité et sa perspicacité. L'histoire de Ferris Ferral contient des interactions avec d'autres agents de l'organisation Mind MGMT. Son histoire montre aussi sa personnalité qui s'avère avoir des conséquences de taille sur d'autres personnages. Matt Kindt donne l'impression de jouer cartes sur table avec une narration quasi linéaire. Pourtant tout en montrant son jeu, il construit une structure élégante qui aboutit à des surprises de taille pour le lecteur qui n'a rien vu venir. Il prend conscience qu'il avait établi des liens de cause à effet et une chronologie à partir de ce que lui avait raconté l'auteur dans le premier tome, sur la base de suppositions inoffensives, avec des raccourcis dont il ne s'était pas rendu compte. Voilà que l'auteur lui fait comprendre qu'il avait sauté aux conclusions sans tenir compte de quelques détails qui changent tout.

Tout aussi habile, l'auteur entremêle inextricablement la personnalité de ses protagonistes avec leurs actions, l'histoire de l'organisation Mind MGMT, leur situation. le lecteur prend conscience que les personnages n'ont rien d'interchangeable, qu'il ne s'agit pas de héros d'action lisses et superficiels. Meru Marlow n'est pas une jeune femme un peu paumée, prête à suivre le premier venu qui lui promet des lendemains meilleurs et des aventures. Henry Lyme n'est pas un philanthrope altruiste. Duncan Jones n'est pas un individu blasé par ses capacités à anticiper les événements futurs. Ils ont tous une histoire personnelle qui nourrit l'individu qu'ils sont devenus. Impossible de ne pas ressentir d'émotion quand Duncan Jones déclare : Tu ne sais pas ce qu'est la solitude tant que tu n'es pas devenu complètement paranoïaque. Impossible de ne pas sourire quand Meru Marlow compulse les archives totales de l'humanité et voit l'assassinat de John Fitzerald Kennedy (= le lecteur comprend qu'elle voit qui l'a vraiment assassiné).

Avec ce deuxième tome, Matt Kindt joue avec les capacités d'anticipation du lecteur avec une rare dextérité. Il le met en confiance avec une narration limpide qui joue cartes sur table. Il lui propose des visuels très personnels, portant bien la narration, avec des effets variés et bien dosés. Puis il montre que le lecteur s'est laissé emporter en anticipant sur la base de faits incomplets, par le biais de personnages de plus en plus étoffés et attachants, avec une intrigue plus retorse qu'il n'y paraît. 5 étoiles pour un thriller de haute volée.
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critiques presse (2)
LesComics
22 septembre 2020
Ce tome 2 de Mind MGMT a suscité chez moi plus d’intérêt que le premier. Plus complexe, même si parfois trop sophistiqué pour le bien du lectorat, il montre un auteur en pleine possession de sa création.
Lire la critique sur le site : LesComics
Sceneario
31 octobre 2013
L'intrigue évolue vraiment bien, le statut de Meru change, elle devient une part importante de cet univers de par ce pouvoir qu'elle a qui semble annuler celui des autres à son contact ! Pas mal de choses en perspective donc. La suite risque donc d'être tout aussi captivante !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tu ne sais pas ce qu'est la solitude tant que tu n'es pas devenu complètement paranoïaque.
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Vidéo de Matt Kindt
La conclusion de la saga épique de l'immortel B., créée par Keanu Reeves, co-scénarisée par Matt Kindt (Folklords, Grass Kings) et dessinée par Ron Garney (Wolverine, Captain America), bientôt adaptée sur Netflix. Dans cet ultime tome de la trilogie, les anciens mystères sur les origines de notre anti-héros et son destin final sont dévoilés ! Alors que la fureur de B. se déchaîne, une nouvelle découverte promet d'apporter les réponses qu'il cherche depuis des siècles. Mais alors que l'équipe voyage pour enfin comprendre les mystères de la naissance de B., va-t-il atteindre son objectif, ou tous ses efforts auront-ils été vains ?
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