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3,48

sur 531 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Premier roman de Stephen King sous le pseudonyme de Richard Bachman que je lis. J'ai longtemps hésité à commencer à lire ses romans écrits sous pseudonyme. Allez savoir pourquoi ?

Mais en tout cas je ne suis réellement pas déçu. Pas de récit fantastique ni de trame onirique dans ce roman.
"Chantier" est un roman pur jus de l'Amérique des années 70, avec par exemple son choc pétrolier.
Ici on suit la vie de Barton Dawes. Qui malgré quelques séquelles psychologiques est un homme intègre, travailleur honnête et fait tout pour être un bon mari.

Mais voilà, dans une Amérique en crise mais néamoins en pleine expansion, le système "capitaliste" américain fait que Barton Dawes, aussi plus connu sous son diminutif de Bart dans le récit est entrain de tout perdre dans sa vie. Ce qui le mènera à un chemin de non retour dans cette Amérique crasseuse des années 70.

J'ai bien entendu, comme souvent adoré ce King et pour mon premier contact sous son pseudo Richard Bachman, j'ai trouvé que c'était une bonne très bonne réussite !
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Barton G Dawes, est le type même du brave homme.
Honnête, travailleur, sociable, bon époux, un exemple pour la communauté.
Mais alors, pourquoi va t'il, presque timidement, commander chez l'armurier local un gros fusil de chasse, et le même revolver que celui de l'inspecteur Harry ?
Que se passe t'il dans la tête de Bart ?
C'est que sa petite vie, qu'il pensait réussie va s'écrouler, l'autoroute va passer, et sur le tracé la blanchisserie où il a effectuée toute sa carrière, et dans la foulée son pavillon de banlieue.
Tout cela va disparaître sous le macadam.
Alors M.Dawes, se pose des questions, et si sa si exemplaire existence n'était pas si réussie ?
C'est le début d'une dérive d'un homme ordinaire, seul contre tous.
Ce roman, est de Stephen King, quoi qu'il fut publié sous le pseudo de Richard Bachman.
Ici, dans cette Amérique du début des années 1970, et de la crise pétrolière, pas de fantastique, de croque-mitaine, de surnaturel...
Mais une malédiction toutefois...
Celle qui peut toucher tout un chacun, le "système", auquel on pensait être intégré, et qui vous frappe de son injustice, vous laissant pantelant, désemparé, et en colère.
Un roman presque naturaliste à l'américaine, une oeuvre à part dans la bibliographie de King, mais une nouvelle preuve de son talent !
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Ceux qui suivent mes avis le savent, Stephen King fait partie de mes auteurs préférés et je reviens régulièrement vers lui. Et j'aime tout autant lorsqu'il écrit sous le nom de Bachman. L'auteur adopte un ton assez différent, plus sombre. Dans "chantier" on retrouve cet aspect mais ce roman m'a semblé à part dans l'oeuvre de l'auteur, même sous le nom de Bachman.

Le roman est singulier, non pas par l'absence d'élément surnaturel (King a écrit plusieurs livres dénués de fantastique) mais bien par son traitement. Avec l'auteur, on a l'habitude de romans chorale foisonnants où toute une communauté prend vie au fil des pages d'une mise en place souvent très longue. C'est un procédé que King maîtrise parfaitement. Dans "Chantier" King propose autre chose. Pas de galerie de personnages, le récit est centré sur Bart, le personnage principal. Certes, ce n'est pas l'unique fois où il l'a fait mais, à mon sens, jamais de façon aussi intense. le lecteur est collé aux basques de Bart, comme enchaîné à lui, il ne voit qu'à travers ses yeux, ne ressent que ses émotions à lui. Pas vraiment non plus de peinture d'une bourgade comme cela pouvait être le cas dans nombre de ses romans. Il dépeint la ville où habite Bart, en mettant l'accent sur les changements sociétaux qui y ont lieu, mais au contraire de Derry ou Castle rock, le cadre dans lequel se déroule l'action de "Chantier" n'a aucune importance, cela pourrait être n'importe où. Il ne s'agit pas d'un lieu qui porte en lui les germes du mal mais une ville comme les autres.
Mais si "Chantier" est si singulier c'est vraiment dans le ton adopté par King, un ton à la fois vénère et désespéré. Il n'y a pas ici de nostalgie mais plutôt une colère désabusée face à une déshumanisation croissante de la société.

Comme je l'ai dit, on ne quitte pas Bart du début à la fin. On marche dans ses pas, on va jusqu'au bout de son parcours erratique sans jamais adopter un autre point de vue que le sien. "Chantier" offre un portrait saisissant, d'une grande justesse et d'une grande force, d'un homme au bord de la rupture. Je me suis beaucoup attachée à ce personnage si bien écrit. L'empathie est totale, on en vient à trouver justifiés ses actes déments, ce qui donne un côté cathartique au roman. Mais "Chantier" n'est pas un roman défouloir, il y a dans ce livre un pessimisme suffocant. On assiste, impuissant, à la chute de cet homme qui ne veut pas, et on le comprend, se résigner à accepter ces changements qui ne sont rien d'autres, appelons un chat un chat, que les résultats de l'ultra-libéralisme : disparition des petits commerces au profit des supermarchés, petites entreprises familiales absorbées et dépecées par des groupes industriels, ère du chacun pour soi, de l'individualisme forcené où plus personne ne se sent concerné par le sort de son voisin... Est-ce Bart qui est en train de devenir fou ou bien le monde ?
Le propos social est fort et, il faut le dire, assez déprimant. Mais l'auteur a l'intelligence d'offrir une fin, attendue car inéluctable, totalement jouissive et qui permet d'alléger un peu le récit en le concluant sur un baroud d'honneur en forme d'exutoire.

"Chantier" est un roman social énervé habité par un des plus beaux personnages créés par King. Je classe immédiatement ce roman parmi mes préférés de l'auteur.
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"Chantier" est un grand livre fort d'une critique sociale qui dégage vraiment un côté froid, quelque chose d'assez désespéré. Ici, il n'y a pas de monstre, pas de fantôme, ni de meurtrier. Il est plus proche des thèses existentialistes (un Meursault à la puissance 10) Difficile de ne pas se sentir mal à l'aise quand on entame la lecture de ce roman. Les bouquins écrits sous le pseudo de Richard Bachman ont toujours eu une atmosphère plus sombre que les autres. Je savais donc plus ou moins dans quoi je m'engageais, même si on n'en mène pas large devant ce que vit le protagoniste. C'est le refus d'un homme de disparaître ou plus exactement, le choix d'un homme de rompre avec les rouages d'une société en marche.
Si je puis me permettre, cet ouvrage est bien plus malsain que "Rage".
Il est assez dérangeant. Amertume, injustice, douleur et révolte. Les deux gros points forts de ce roman sont pour moi : le personnage principal, Bart qui est sans aucun doute le personnage le plus profond psychologiquement que j'ai vu jusqu'à aujourd'hui. Puis enfin, sa superbe ambiance hivernale que l'on retrouve tout au long de la trame. Et bien sur une critique d'un système pourri jusque dans ses fondements qui va préférer l'argent à l'homme et qui est prêt à détruire la vie de certaine personnes juste pour le profit. Et en face, on trouve un homme, certes avec quelques léger problème psychologique, mais qui va lutter jusqu'au bout pour qu'on ne lui prenne pas le peu de chose qui lui reste, surtout qu'il est peu aidé. Je pense qu'on ne peut que s'attacher à Bart et à sa lutte, tellement le personnage est fouillé et attachant. Et la scène finale est... indescriptible. La seule déception que j'ai eu sur ce livre, vient en fait du résumé qui se trouve au dos où on vante les personnages secondaires que va rencontrer Bart, en effet ceux-ci sont pour moi, en demi teinte.
En conclusion, c'est du grand crû Bachmanien, 100% pur jus, qui prouve une fois de plus que l'auteur est aussi consciencieux quand il rédige un
livre humain et réaliste que lorsqu'il écrit du fantastique. Globalement ce bouquin est juste sensationnel que je vous le recommande sans
réserve.
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Je me souviens avoir vu ce livre sur les présentoirs tournants emplis de livres de Stephen King en format poche lorsque jeune adolescent, je salivais devant eux. Je m'étais dit que son tour viendrait tôt ou tard. Il est finalement venu plus de vingt ans après. Je crois que si j'avais lu ce King, pardon, ce Bachman à l'époque, je ne l'aurais pas autant apprécié qu'au moment où l'on se parle. Les années de plus ont certainement contribué à m'en faire un coup de coeur.

Pas de surnaturel ni d'horreur ici. Bart Dawes est un gars ordinaire qui voit son petit monde s'écrouler autour de lui : il doit obtempérer à un avis d'expropriation pour faire place à une autoroute. Mais, comme nous le voyons au cours du roman, ceci n'est que la goutte qui fait déborder le vase. Il est indigné par les actions et les décisions des autorités mais aussi du sort qui s'acharne sur lui. Et donc il craque, il abandonne. Il fout à la poubelle toutes ses responsabilités. Se faisant, il s'enfonce dans une période de déprime et de déchéance mais fera aussi par la même occasion l'expérience de la liberté, de l'imprévu, de l'action, sentiments qui ont un côté euphorisant. Il est possible, par le biais de ce personnage, d'avoir un aperçu de cet état sans avoir à gâcher sa propre vie, ce qui est plutôt pratique. : )

Les relations humaines, de couple, de travail, de communauté tiennent une grande place dans ce livre, comme c'est souvent le cas chez King. À un moment donné, Bart s'offre un petit trip spécial et la façon dont l'auteur traduit cette expérience en mots est particulièrement brillante.
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J'ai adoré ce livre.
Je l'ai lu comme on regarde un bon Scorsese : on sait pertinemment que tout va partir en sucette, dès les premières pages, et pourtant on s'accroche jusqu'à la fin, attendant patiemment le climax!
L'auteur nous fait aimer petit à petit ce héros, pas bien rangé, qui saccage petit à petit sa vie _ce qu'il en reste_ pour défendre ses souvenirs, sa liberté. On apprend au fur et à mesure du récit à comprendre, apprécier et même défendre sa folie!
J'ai découvert sur le tard que Stephen King avait écrit ce livre sous un pseudonyme, je le regrette, parce que j'aurais bien aimé savoir si il m'aurait tant plu en ne sachant pas qu'il était de lui.
J'ai apprécié dans ce récit que la seule horreur dont il est question ne soit pas du tout irrationnelle, qu'il soit juste question des méandres de l'esprit humain, et du non sens de certaines actions de ceux qui composent la société.
Je conseille ce livre à tous les fans de King qui n'ont pas envie d'une jolie petite histoire bien conventionnelle!
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Bart Dawes, 40 ans, cadre moyen dans une blanchisserie et heureux en ménage, voit sa vie basculer du jour au lendemain suite à la réception de deux courriers. L'un des deux lui apprend son licenciement, et l'autre son expropriation, sa maison, tout comme le local où il travaille, se trouvant sur le tracé de la construction d'une future autoroute.
Déjà marqué par la perte de son fils quelques années plus tôt, cet homme qui s'était reconstruit voit son univers s'écrouler. Et la descente aux enfers s'amorce... Rien d'horrifique dans ce roman, pas de monstres sortis de nulle part ou d'événement surnaturel impromptu. Rien que la vie, la nôtre, la vôtre. Et c'est ce qui rend ce livre si poignant. Nul n'est à l'abri.
Parce que non, ça n'arrive pas qu'aux autres. C'est un peu ce qu'on dit très souvent... le pense-t-on vraiment, au final ? Au fond, tout au fond de nous, est-ce qu'on espère pas justement échapper à la misère qui s'abat sur les voisins ? Parce qu'on est ainsi faits. Parce que ce serait trop horrible, insupportable. Et puis si on avait toujours à l'esprit que d'une minute à l'autre tout peut changer, beaucoup sombreraient dans les affres de l'angoisse par anticipation.
Un récit magistral, où Stephen King nous montre encore une fois que nul besoin de monstres ou d'ambiances sorties tout droit de l'enfer imaginaire (ou pas) pour nous donner le grand frisson, le pire... le crédible.
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{Chantier}
(Roman) Style: Drame
Stephen King publier sous le nom de Richard Bachman.

Sous le Nom de Richard Bachman, King crée un style différente pour rejoindre un autre groupe de lecteur.

Le style de Bachman, est plus dans le ton du récit. Ici, pas de digressions sur d'autres personnages, tout tourne autour de Bart, de son boulot, de ses pensées, de ses souvenirs, et de sa conscience de la fin approchante.

Le rêve américain s'écroule dans l'après-Vietnam et la première crise du pétrole. Ce n'est pas un roman d'horreur ou de fantastique. C'est pas l'habituel combat entre le bien et le mal dont le bien sort toujours gagnant que King a l'habitude de répété dans nombreux livres. C'est bien un roman ou il n'y a pas de monstre, pas de fantôme, ni de meurtrier. Seulement Bart Dawes, qui n'est pas dans son état normal, au lieu de simplement accepter les faits comme n'importe qui, de prendre le chèque et de refaire sa vie ailleurs, il décide de se battre. Quitte à sombrer avec sa maison et tout ce qui doit disparaître dans les travaux de cette autoroute 784. Une vision sombre mais réaliste de notre société.

Je vous le conseille fortement.
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D'après ce que j'ai lu sur internet, ce livre de Stephen King n'est pas très apprécié par les lecteurs. Personnelement, j'ai vraiment apprécié ce livre. Je trouvais ça triste de voir le personnage principal s'enfoncer chaque jour de plus en plus. La fin est facilement prévisible mais elle répondait à mes attentes.
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[...] Pour conclure, "Chantier" est un roman qui se dévore, où Stephen King dresse le portrait d'un homme qui va voir sa vie détruite par la décision d'une ville de construire une autoroute. le cheminement est vraiment passionnant à suivre et fait réfléchir. Je vous conseille vivement ce titre dont je n'avais jamais entendu parler avant de devenir fan de Stephen King ^^
Lien : http://les-lectures-de-mina...
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