Ce deuxième tome est plus centré sur la renaissance d'une société post-apocalyptique, avec deux camps, celui des « gentils » à Boulder, et celui des « méchants » à Las Vegas. Mais ce n'est pas aussi manichéen que cela, même si les deux camps, celui de mère Abigaïl et celui de l'Homme en Noir sont clairement en opposition. A Boulder certaines décisions ne sont pas toujours prises d'une manière très éthique, et à Las Vegas, il y a des formes de solidarité et de fraternité. Les personnages continuent à évoluer au fil des événements, ils ont bien changés depuis le mois de juin et continuent à changer. Ils ne sont pas caricaturaux, ou ne le restent pas jusqu'au bout.
C'est très intéressant sur la renaissance d'une société post-apocalypse, cela montre que ce n'est pas si facile, qu'il faut parfois prendre des décisions difficiles, le camp du mal et le camp du bien ont tous les deux de quoi être fier mais également de quoi avoir honte.
Au final le combat Bien/Mal, quoique fil conducteur central du récit m'a bien moins passionné que le développement de l'épidémie (tome 1) et la manière dont les humains se sont débrouillés, d'abord individuellement, puis en petits groupes, puis en reconstruisant une société.
L'affrontement final prend une forme curieuse, et somme toute très rapide et assez cynique, un peu décevant. le côté limite mystique de mère Abigaïl et de Randall Flagg plus cette fin me plaisent moyennement. A mon avis
Stephen King touche là la limite de la création d'une mythologie contemporaine si c'est bien ce qu'il voulait faire. Ce qui fait que ça passe, c'est qu'il est clair que pas mal de personnages sont très sceptiques sur le côté mystique.
Les 3 derniers chapitres sont un peu longuets, une sorte de long épilogue, pour l'essentiel en happy end doux-amer, suivi d'un dernier chapitre de trois pages énigmatique et plutôt inquiétant intitulé « Le cercle se referme ». Finalement c'est un peu amer comme fin.
Pour moi ce n'est pas le meilleur
Stephen King, je ne le trouve pas typique de l'auteur non plus, mais c'est un excellent livre quand même.