Le talent, l'imagination du King sont bien là, indéniables. Oui, mais... Comment expliquer que ce roman ne m'a pas totalement enchantée ?
Le jour où une goutte (de sang) fait déborder le vase déjà bien plein, Rose McClendon décide de quitter Norman Daniels, son mari-flic et néanmoins frappeur. Après avoir été battue et violentée durant des années, après avoir perdu un enfant sous les coups de son tortionnaire, Rosie veut réapprendre, loin de lui, à vivre, lentement, tandis que son homme, assassin détraqué, n'aura de cesse de la retrouver pour se venger et la punir.
Cette histoire de femme qui brise ses chaînes et de son mari à ses trousses, aurait suffi à faire un très grand livre. Les mécanismes psychologiques propres aux femmes battues y sont très bien décrits. Mais le maître du fantastique y a ajouté sa marque de fabrique quand Rosie troque sa bague de fiançailles ornée d'un faux diamant, contre un tableau qui l'attire irrésistiblement et qui représente une femme "au chiton rose garance",
Rose Madder. C'est au cours de ces chapitres, où telle Alice qui traverse le miroir, Rosie pénètre dans le tableau, que mon attention a décroché. J'ai ressenti une sensation de longueur inutile, de même qu'au cours de certains dialogues trop détaillés, trop abondants, comme s'il y avait une volonté de la part de l'auteur de faire durer... durer. La relation qui se développe entre Bill, ce garçon tellement gentil, et Rosie, cette femme tellement blessée, est également prévisible, presque trop parfaite pour que l'on y croie totalement.
En conclusion, un bon roman que j'aurais davantage apprécié dans une forme plus épurée, plus concentrée à partir de son excellente idée de départ.