J'avais toujours eu un mauvais a priori au sujet de
Stephen King pour, je crois, trois principales raisons :
- Je croyais (à tort il semblerait) qu'il était un représentant d'une épouvante un peu cheap, facile et aussi un peu kitsch, ce qui est peut être dû à certaines adaptations cinématographiques pas toujours très subtiles et désormais un peu vieillissantes.
- J'ai trop souvent été déçu par des lectures qui mettaient en avant une citation dithyrambique de King en bandeau ou en 4ème de couverture pour des raisons marketing
- L
a présentation systématique de l'auteur comme "grand maître de l'horreur" qui, plutôt que de m'attirer, m'a plutôt rebuté (foutu esprit de contradiction).
Bref, beaucoup de préjugés et pas grand chose pour étayer ces impressions. Il était donc temps d'y remédier.
Shining s'est imposé comme un excellent candidat : (1) j'avais vu et apprécié, sans le trouver extraordinaire, le film de Kubrick (2) j'avais lu que King ne l'avait, lui, pas du tout apprécié, ce qui m'a rendu d'autant plus curieux (3) le livre venait d'être réédité dans une nouvelle traduction et dans un bel écrin chez JC Lattès.
Donc, pour en venir enfin à ma lecture : je l'ai appréciée, plus que le film d'ailleurs, mais sans la trouver non plus extraordinaire. Je ne dirais pas que je me suis ennuyé mais je n'ai vraiment pas été transporté par ma lecture.
J'ai apprécié pouvoir plonger dans les pensées et la psyché parfois complexe de chacun des personnages, l'horreur croissante et très progressive, la préface qui m'a appris certaines choses sur King très utiles pour prendre cette lecture avec un peu de recul. de ce côté là, j'ai revu quelque peu mon avis sur l'auteur et j'en suis très heureux.
J'ai beaucoup moins apprécié les retours dans le passé, parfois un peu redondants, les artifices horrifiques parfois grossiers ou justement, pas très horrifiques, un male gaze présent tout au long de la lecture (mais pas non plus surprenant vu la date de parution).
Globalement, je dirais que le livre est bien trop long pour son propre bien.
Finalement, disons que ça se laisse lire.
Pour faire du mauvais esprit, je résumerais simplement par "surcoté".