AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 682 notes
Sorte de Patrick Bateman japonais, le professeur Hasumi épouse toutes les caractéristiques du psychopathe qui n'en a pas l'air. La différence ici, c'est la pleine conscience de ses actes, prémédités, et dont la violence grimpe au fur et à mesure que l'on tourne les pages.

L'écriture de Yûsuke Kishi dans ce livre ne cesse de nous déstabiliser : alors que l'on pense avoir compris les intentions du personnage principal, l'auteur nous montre que peu importe ce que nous pensions, la vérité est à chaque fois plus horrible, à chaque fois plus terrifiante. Hasumi a toujours un coup d'avance, et l'auteur l'a parfaitement décrit.

Toutefois, quelques points négatifs sont à noter : quelques longueurs dans la narration, et un nombre trop important de noms de personnages. En effet, ceux-ci sont souvent peu ou pas réutilisés dans la suite de l'histoire, ce qui perturbe alors la lecture (j'ai de temps en temps dû revenir quelques pages en arrière pour voir si le nom de l'élève avait déjà été cité ou non).

Néanmoins, c'est une des lectures qui a le plus retenu mon attention récemment. Il était parfois dur de reposer le livre, tant il était captivant, émouvant et révoltant.
Commenter  J’apprécie          10
Un professeur charismatique mais psychologiquement toxique et néfaste pour tous ceux qui l'entourent( proches, élèves mais aussi inconnus croisés ou même animaux!). un roman policier japonais qui déménage! Je remercie lecteurs.com pour l'envoi de ce livre.
Commenter  J’apprécie          10
Je viens de finir "La leçon du mal" de Yüsuke Kishi. C'est une expérience de lecture qui ne laisse pas indifférent. Qu'on imagine un professeur d'anglais dans un lycée japonais, Hasumi, personnage principal de l'histoire ; un super prof, apte à régler tous les problèmes de l'établissement, adoré par ses élèves, ses collègues et ses supérieurs hiérarchiques ; un bon élément qui sait se rendre indispensable. On va même dire qu'il passe son temps à ça. On va même très vite découvrir qu'il est un peu "borderline". Car sous le masque policé de l'enseignant modèle, se cache un véritable monstre, un des méchants les plus méchants que la littérature a jamais engendrée. Dénué de toute empathie à un point inimaginable, cet être profondément perturbé, chaînon manquant entre le serial killer et le tueur de masse, combine à peu près toutes les vicissitudes de la psychiatrie active - schizophrène, pervers narcissique, sadique, psychorigide, et même HPI et doué d'une imagination prodigieuse et d'une logique machiavélique. Au fur et à mesure de la narration se révèle la peinture d'une boucherie sans précédent dans un établissement scolaire, mais qui, pour plusieurs raisons dont la qualité littéraire n'est pas la moindre, procure un régal de lecture.
La première de ces raisons est sûrement l'écriture en elle-même, difficile à définir. Une écriture descriptive, chirurgicale, pratiquement dénuée de toute métaphore. Ça pourrait être dans la forme le scénario d'une série populaire télévisée, les dialogues d'un manga (les critiques de ce livre font souvent référence au manga) ou de la littérature populaire d'action, un Thriller un peu gore à la danoise...
Cependant, la finesse et la justesse des descriptions des sentiments et de la psychologie des personnages place l'écriture de ce livre bien au-dessus de la littérature policière dans ce qu'elle peut parfois avoir de plus médiocre.
Il y a un ton indéfinissable, une ironie permanente comparable à celle de Flaubert, ou de Sade à qui l'on pense beaucoup, particulièrement lors des scènes que l'on peut qualifier d'érotiques, lors desquelles des enseignants dépravés abusent de leurs élèves des deux genres avec une concupiscence très "dix-huitième". Pour ce qui est du flingue et de la chair sanguinolente, Kishi laisse libre cours à une jubilation enfantine et esthétisante de la violence qui n'est pas se rappeler celle de Tarantino. On est dans le même genre d'univers. Car comme Tarantino, l'auteur possède ce "je ne sais quoi" qui sait établir une complicité avec le lecteur à qui il adresse des clins d'oeil quasi subliminaux en permanence.
La construction du roman est savante, ingénieuse et surprenante. La narration et d'une très agréable fluidité, même si l'accumulation des noms japonais cause parfois quelques difficultés. Ce n'est pas très grave, car tous ces personnages non pas la nécessaire fonction littéraire de ceux des romans russes. Ici, tous ces lycéens et professeurs ne sont que des pions supplicié sur l'affreux échiquier d'Hasumi. de la chair à canon, que l'auteur sacrifie sur le champ de bataille avec une intense délectation.
Avec tout ça, La leçon du mal ne manque pas d'intelligence et de profondeur. Portrait en trompe l'oeil d'une société aux pieds d'argile, étouffée par la chappe de plomb des apparences et la médiocrité de ses ambitions, infiltrée par un élément déterioré, un virus, un alien, un gremlin... La rapidité avec laquelle tout part en sucette est réjouissante à souhait, et la vieille recette, qui a déjà largement fait ses preuves, révèle ici de nouvelles saveurs.
J'ai adoré.


Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (2044) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2900 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}