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J'espère que vous êtes bien assis et bien accrochés, car je vais vous parler d'un roman unique, un roman qui sort totalement des sentiers battus et qui va vous faire découvrir une histoire incroyable! Enfin... est-ce une histoire ou tout autre chose? Car oui, cet ouvrage est un vrai OVNI! Vous aimez retrouver certains codes dans vos lectures? Un schéma narratif bien précis? Vous aimez savoir ce qui vous attend et pouvoir faire des hypothèses en suivant le fil rouge d'un récit? Et bien....

Ce roman ne sera peut-être pas pour vous! Pourquoi? Parce que cet OVNI ne suit aucune règle, aucun code. A-t-il un schéma narratif précis? La question se pose de bout en bout. Quant aux hypothèses, inutile d'essayer d'en faire vu le fil rouge totalement aléatoire auquel vous ferez face. Et le truc complètement fou, complètement incroyable, c'est qu'on se régale du début à la fin!!!!!

Ce roman est totalement dé-jan-té! Et sincèrement j'adore ça, surtout quand l'histoire est servie par une plume d'une aussi belle qualité. L'auteur se joue de nous de bout en bout, se plait à nous rendre un peu fous par moment, à nous perdre en route pour nous récupérer juste après, pour nous lancer dans un nouveau twist, puis un autre, puis un autre... Vous voulez contrôler l'histoire? Oubliez cela tout de suite, ici tout va vous échapper.

Et c'est bien cela l'énorme force de ce roman: nous faire totalement lâcher-prise et nous forcer à nous laisser emporter, sans réfléchir, sans essayer d'analyser ce qui se passe, juste en laissant venir les événements jusqu'à nous et nous laisser emporter dans ce tourbillon irréel et complètement loufoque. Autant dire que les personnages ne font qu'accentuer ce côté-là et comme ils nous prennent aussi à partie dans le récit, cela rend le tout très interactif et le lecteur se retrouve partie prenante de l'histoire pour le plus grand plaisir de ses zygomatiques.

Sans compter que les thèmes abordés sont passionnants à découvrir et qu'ils sont traités de façon totalement décomplexée. Toute la construction des histoires et des romans est décortiquée et je dois admettre que certaines mises en avant font rire par leur côté absurde, mais la véracité des éléments mis en lumière fait quand même bien réfléchir. Donc oui, on rigole de bout en bout, mais les thèmes abordés restent quand même assez sérieux et bien grinçants, ou comment asséner des vérités l'air de rien...

En bref, je suis moi-même totalement surprise que mon cerveau ait accepté de lâcher-prise aussi facilement et de se laisser emporter par ce texte à l'absurdité bienvenue et unique.
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Je suis les parutions de Joseph Kochmann depuis un certain temps maintenant, et après sa magistrale trilogie des Singes de la Bêtise j'étais extrêmement curieuse de découvrir cette nouvelle saga.

Quand on ouvre un livre de Joseph Kochmann, on s'attend à de l'humour, des réflexions sur la vie, des rebondissements, de la pop culture, des personnages un peu barrés, des clins d'oeil à son parcours et un talent certain pour bousculer les codes de la narration traditionnelle. Et je suis ravie de pouvoir dire que dans "En fait, c'est le rêve du chien", on retrouve tous ces ingrédients magnifiés, transformés et traités encore différemment de ses précédents titres.

Je ne dirai rien du scénario, qui change trop souvent et prend trop de bifurcations pour en faire un résumé représentatif. Avec en toile de fond cette enquête canine loufoque, on nous parle en réalité de la difficulté d'être auteur, du vide qui suit un travail achevé, des recettes standardisées des romans à succès, de la mentalité de certains professionnels du monde du livre, de l'envie de donner du sens à son existence... Mais le roman n'a pour autant rien d'un essai philosophique. Tout est suggéré, distillé, éparpillé entre deux courses-poursuites effrénées et le mélange y est, une fois de plus, détonant.

Pour surprendre le lecteur, s'amuser des règles tacites et étayer son propos, l'auteur n'hésite pas à briser le quatrième mur (dès les premières pages d'ailleurs !), exercice qui me plaît énormément. L'expérience en devient très ludique, les thèmes parfois durs et profonds perdent en gravité, le côté enfantin et lumineux du cadre vient adoucir les questionnements les plus douloureux, et l'ensemble trouve un parfait équilibre entre humour et sérieux.

Pour ceux qui ont lu Deaf, dernier tome de la trilogie des Singes, je mettrais celui-ci dans sa continuité : il reprend les jeux de narration, l'auto-dérision, les confidences, et en fait quelque chose de différent, d'un peu plus mûr peut-être. Aucun doute, Joseph Kochmann a trouvé son style et il parvient déjà à le réinventer : sacrée prouesse !

Bref, j'ai lu ce court roman avec grand plaisir, en sachant qu'il aurait plus d'un tour dans son sac et en me laissant porter, m'émerveillant devant chaque petite trouvaille, chaque jeu de mot et chaque pirouette narrative. Si vous aimez être surpris, vous plonger dans un livre unique et impertinent et lâcher les rênes, je ne peux que recommander cette lecture !
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De prime abord, ce roman est assez original. On y suit des animaux qui vivent comme des humains. le narrateur vient interpeller le lecteur, lui donne des conseils ou lui demande de parler à son livre. Il révèle également le twist final dès le début, enfin c'est ce qu'il dit… L'auteur utilise aussi l'humour de façon totalement décalée. En somme, c'est dépaysant, rafraîchissant. J'étais plutôt bien partie dans ma lecture.

Nos personnages principaux sont deux amies chiennes diamétralement opposées. Chloé Barkouaf est une inspectrice teckel au caractère caustique. Elle ne mâche pas ses mots. Elle semble insensible mais se sent quand même proche de son assistante, Polygon Sobarf. Ce chihuahua peu téméraire bégaie à chaque début de phrase et souffre d'un TOC. Ingénue, Polygon croit pratiquement tout ce qu'on lui dit et voit la vie en rose. J'ai apprécié ce duo de choc où chacun apporte une vision différente au récit.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Il y en a vraiment pour tous les goûts.

Concernant l'intrigue, nous sommes plongés au coeur d'une enquête policière et plus exactement sur le meurtre d'un chat alcoolique. Pour élucider cet assassinat, nos héroïnes quittent leur ville pour se rendre au royaume des chats. Au fur et à mesure de leurs péripéties, les scènes d'actions et les lieux se cumulent, même trop à mon goût. Alors que l'histoire de base est simple, elles doivent se rendre d'un point A à un point B, celles-ci vont finalement effectuer de nombreux détours. J'ai fini par me lasser de leurs aventures qui partaient dans tous les sens. Même si chaque lieu sert à un but précis, que ce soit pour l'enquête ou pour l'auteur, j'ai décroché petit à petit et n'ai pas toujours compris l'intérêt de certaines scènes.

L'humour est très présent dans cette histoire. Certains diront que ce roman est déjanté, d'autres que c'est excessif. L'auteur utilise des jeux de mots, passe par la folie de ses personnages ou par l'absurdité de certains événements pour parvenir à ses fins. Une fois de plus, j'ai malheureusement fini par me perdre totalement dans cette histoire. Même si des éléments m'ont fait sourire, j'ai trouvé le tout un peu lourd.

Le chapitre appelé « LeTwist » a été notamment difficile pour moi, il y une surenchère d'inepties et je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. Ce chapitre me semblait interminable.

En fait, je pense que ce roman aurait pu davantage me plaire s'il avait été plus court. Mon début de lecture a été une très bonne surprise. Je vivais une nouvelle expérience littéraire, j'étais surprise et même sous le charme. Je lis peu de satire mais celle-ci reste cachée et éparpillée au travers de l'intrigue. On la voit, on la comprend mais elle n'est pas lourde ni moralisatrice.

Finalement, j'ai continué ma lecture car je voulais savoir la résolution de l'enquête et également connaitre le véritable twist final. Celui-ci m'a surprise, et j'étais contente de finir sur une touche positive.

Ce roman n'est absolument pas mauvais. Je pense simplement que je n'étais pas le bon public mais je suis sûre que d'autres sauront l'apprécier à sa juste valeur.

Point Bonus : J'ai appris pleins de nouveaux termes comme le foreshadowing ou le red herring.
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Je voulais tout d'abord remercier Joseph Kochmann pour m'avoir une nouvelle fois proposé un de ses livres en SP via le site SimPlement.

Concernant la couverture, je la trouve jolie et très représentative des différentes éléments que l'on va trouver dans le livre.

Concernant la plume, je suis toujours heureuse de pouvoir parcourir celle de Joseph Kochmann, qui reste fluide et agréable, bien que l'histoire parte un peu dans tous les sens. Mais dans un joyeux capharnaüm parfaitement organisé (même si oui, pas en apparence, je sais lol).

Cette chronique a beau être la cinquième que je fais pour l'auteur, c'est toujours autant un gros défi pour moi de l'écrire et de la structurer. Pourquoi ? Parce que ce livre, comme les autres et même un peu plus, est multigenres, aborde plusieurs thèmes (enfin là un principal) et il s'y passe tout plein de choses ! Il y a donc tellement à dire...

Mais commençons donc par le commencement : l'introduction ! Et on peut dire qu'elle est unique et particulière parce que Joseph Kochmann s'adresse directement à nous, lecteur/lectrice, nous assure que son livre n'est pas comme les autres et il nous en révèle la fin. Oui oui, vous avez bien lu, l'auteur nous révèle la fin de son livre (je répète, au cas où...). Mais il nous explique aussi pourquoi il a fait ce choix.
J'ai aimé cette originalité qui ne m'a pas dérangée, même si je préfère toujours tenter de deviner la conclusion par moi-même.

Il va ainsi s'adresser à nous plusieurs fois au cours de notre lecture, nous prenant à partie. Encore une fois, ce n'est pas du tout quelque chose qui m'a dérangée. J'ai, au contraire, trouvé ça marrant.

Mais quid de l'histoire ?

Pour situer le contexte, l'histoire se passe à Animaville, sur Inspiterre, un endroit peuplé d'animaux humanoïdes, principalement des canidés et des félidés.

Nous assistons de manière privilégiée au meurtre en direct de John MacGuffin (trèèèès intéressant choix de nom d'ailleurs), un chat alcoolique. de là nous allons faire la connaissance de Chloé Barkouaf, inspectrice teckel aigrie, ainsi que de Polygon Sobarf, son assistante et amie chihuahua tremblante, qui seront chargées de résoudre l'enquête.

J'ai apprécié de retrouver ces deux personnages dont j'avais déjà lu les aventures dans le T3 Des Chroniques d'Inspiterre - Chien Chaud, Quatre Saisons. Elles restent ici moins approfondies et plus survolées que dans ledit T3, mais je pense que ce but n'était pas non plus celui recherché et que ça n'avait pas forcément sa place ici. Attention, elles ne sont pas complètement plates et ne manquent pas de traits de caractère distinctifs. J'évoque plus leurs pensées et leur passé. Néanmoins, j'ai adoré comment l'auteur se sert de nous pour expliquer les migraines de Chloé... ou inversement, allez savoir ! Mais je vous renvoie au lien ci-dessus si jamais la curiosité vous prenait. ;-)

Petit aparté avec le personnage de Fox Taré (j'adore toujours autant les jeux de mots sur les noms des personnages) et de sa quête. Serait-ce un petit clin d'oeil à la trilogie des Singes de la Bêtise de l'auteur ?

Je vous préviens tout de suite, si vous aimez les enquêtes policières structurées, cadrées et logiques, passez votre chemin parce que ce n'est pas ce que vous trouverez ici. Oui, cette enquête va partir dans absolument tous les sens, au grand dam de Chloé.

Parce que, sous couvert d'une enquête policière, l'auteur nous livre en fait une énorme satire du monde de l'édition, qui va prendre très cher, croyez-moi. du coup, il y a beaucoup de répliques de personnages usant et abusant de certains termes techniques (twist, foreshadowing, red herring...). Cela peut paraître lourd et répétitif et je conçois tout à fait que cela ne plaise pas.

Mais, du moment où l'on lâche prise au niveau de l'enquête elle-même pour accepter, se laisser porter et plonger au coeur de la satire, j'ai trouvé que ça se lisait très bien et facilement, malgré les redondances de certains dialogues, le nawak apparent de l'histoire et les rebondissements absurdes dans tous les sens.

Mais, vous verrez, tout ça n'est pas fait à l'arrache et sans but. Oui, il faut connaître un peu l'univers de l'auteur pour éviter de se décourager. Mais comme je n'en suis pas à ma première lecture (et qu'en plus j'ai déjà lu le T3), je me doutais que Joseph Kochmann avait encore un as (ou plusieurs, allez savoir !) dans sa manche et que sa démarche avait un sens.

Ce qui m'amène à vouloir vous parler de la fin... mais je ne le ferai pas parce que j'ai trop peur de vous spoiler maladroitement et à l'insu de mon plein gré (comme dirait l'autre lol). Sachez juste que j'ai apprécié ce que j'ai lu et la façon dont c'est amené.

En résumé, j'ai passé un bon moment entre les pages de ce livre qui mêle enquête policière loufoques sans queue ni tête et une satire loin d'être dithyrambique du monde de l'édition (ce qui est logique pour une satire vous me direz... lol). Je peux tout à fait concevoir que la lourdeur des évènements qui s'enchaînent dans tous les sens ainsi que les dialogues assez redondants puissent rebuter certaines personnes. Mais il faut connaître l'univers de l'auteur ou vouloir lui donner sa chance le cas échéant, pour réellement comprendre les tenants et aboutissants de sa démarche.
Un livre que je vous conseille si vous n'avez pas peur d'essayer quelque chose de très différent de ce que vous avez pu lire auparavant.
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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Le commentaire de Martine : COUP DE COEUR!
Comme à son habitude Joseph Kochmann nous présente un roman inédit, avec une histoire bizarre, étrange et même impassable. Mais voilà tout le talent de Joseph Kochmann qui a, encore une fois, réussi à nous amener dans une enquête canine, menée, de main de maître, par une inspectrice très impatiente, assistée d'un chihuahua peureux.
Le fond de l'histoire est du plus normal ce qui peut être l'innovation de ce récit est que les personnages sont des animaux. Je trouve que ce roman pourrait être un bon scénario pour un film, puisque les images foisonnaient durant ma lecture.
Dans ce récit, l'auteur impressionne puisqu'encore une fois, il frappe fort avec un mélange des genres, une enquête unique qui allie le roman policier avec la littérature humoristique tout en le présentant dans le style de la fantasy. Quoi demander de mieux de voyager entre la réalité et le rêve.
À chaque page que l'on tourne, on en veut encore, et même à la fin, on est impatient de lire la suite, c'est une vraie addiction. Joseph Kochmann a une écriture intelligente, précise et logique. Quand on lit les écrits de Joseph Kochmann, on s'attend toujours à retrouver de l'humour, des réflexions intelligentes, des rebondissements, des personnages attachants. Vous allez comprendre pourquoi cette lecture est un coup de coeur formidable et merveilleux.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Que vous dire ? Il n'est jamais chose aisée que de chroniquer un livre de Joseph Kochmann. J'ai, chaque fois, envie de m'arracher les cheveux afin de trouver les meilleures tournures possibles et d'être au plus près de ce que la lecture m'a procuré. En Fait, C'est le Rêve du Chien ne déroge pas à la règle : j'ai une multitude d'éléments à aborder, d'analyses à effectuer mais je peine à tout organiser. Je vais tâcher d'être intelligible ! Wouaf, c'est parti !


D-Décalé. Une fois de plus, l'auteur frappe fort ! Ce livre c'est un superbe mélange des genres, un univers unique et fascinant dans lequel l'humour côtoie le policier et la fantasy. Je m'attendais à être surprise, j'ai été conquise. Dès les premiers mots, j'ai sauté à pieds joints dans l'histoire, un plongeon immédiat dans le grand bain sans même prendre la température. L'immersion est instantanée, pour peu qu'on accepte de se laisser porter par le récit, aussi fou soit-il. Prenez place aux côtés de l'inspectrice Chloé Barkouaf et de sa fidèle acolyte Polygon pour un voyage à travers rêves et réalités.


D-Drôle. Imaginez un monde – créé de toutes pièces – dans lequel les animaux parlent et cohabitent. Les chiens tiennent des cafés, sont inspecteurs de police, les chats vivent dans un royaume et tout le monde semble heureux. Je dis bien semble… Un événement va venir péricliter le quotidien de tout un chacun, semant la zizanie, pour le plus grand bonheur de l'auteur et du narrateur. Entre les jeux de mots totalement délirants, les répliques cinglantes et l'humour propre à l'auteur, j'ai presque ri à chaque page. Rires francs, rires nerveux, sourires et soupirs, ce livre est truffé de scènes rocambolesques toutes plus amusantes les unes que les autres. Vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer, c'est sûr ! Vous ne saurez même plus où donner de la tête tant le récit est dense et riche, fourmillant de croustillantes pépites que vous chercherez comme on cherche un trésor. Laissez votre instinct vous guider, réveillez l'animal qui est en vous afin de vous fondre dans le décor.


I-Intelligent. L'histoire part dans tous les sens et explore de nombreux sentiers mais, mais, miaou, tout est calculé, tout est prévu depuis le début ! Chaque avancée dans l'intrigue est, comme sur un échiquier, savamment orchestrée. Rien n'est laissé au hasard et bien que le récit prenne parfois des tournures insoupçonnées, les personnages – comme le lecteur – finissent toujours par retomber sur leurs pattes. du début à la fin, Joseph nous montre qu'il maîtrise les codes du roman, mais qu'en plus de les maîtriser, il en joue et s'en joue. Il ne se contente pas de suivre les voies classiques, il brise le quatrième mur et nous happe dans son monde. C'est un récit presque interactif qui place personnage et lecteur sur un pied d'égalité, tous deux cherchant à comprendre ce qui se trame.

U-Unique. Un univers unique. Une plume unique. Des personnages uniques. Tout est unique, comme c'est le cas chaque fois que je lis cet auteur. Cela ne ressemble à aucun autre livre, à aucun autre auteur. C'est sa patte, sa signature qu'il appose une fois le dernier mot inscrit. L'une des grandes forces de ce livre réside justement dans son caractère unique et sans doute inclassable. On ne peut réduire ce livre à un genre, à une idée, c'est un tout à la fois vaste et multiple, une entité qui semble se déplacer et trouver un écho plus ou moins fort selon les idées véhiculées. En Fait, C'est le Rêve du Chien n'est pas un simple livre ni même un simple rêve, c'est un assemblage harmonieux de divers éléments qui correspondent autant à une partie de la vie de l'auteur qu'à ce qu'il défend et dénonce.


C-Critique. Plusieurs niveaux de lecture sont envisageables. On peut y voir une enquête policière qui prend une tournure complètement What The Fuck et qui vous retourne le cerveau dans tous les sens. On peut y déceler une critique plutôt acerbe du monde de l'édition en général - une mer de requins dans laquelle de nombreux auteurs nagent ou boivent la tasse - ainsi que du mépris collectif envers les genres de l'Imaginaire. de manière plus ou moins subtile, j'ai aussi ressenti un témoignage de l'auteur sur les combats qu'il mène, aussi bien concernant les livres que la santé. C'est comme si chaque personnage était, d'une certaine manière, une partie de l'auteur, une partie de son caractère, de ses idées, de son corps etc. Critiquer le monde, pas forcément négativement, mais en prenant conscience qu'il est fait de surprises, d'aléas et de tant d'autres choses.


P-Passionnant. Ni une ni deux, on traverse les épreuves avec nos deux compères canins. On se surprend à douter avec Chloé et Polygon, à les encourager dans leurs prises de décisions, à avoir peur avec elles. le choix du chien comme animal principal ne me surprend pas énormément. Je sais que Joseph les affectionne beaucoup et qu'il possède lui-même un teckel. Les personnages sont vraiment travaillés, sensibles et facilement identifiables, ils deviennent de vrais compagnons de route. D'autres animaux interviennent, quelques indices sont notamment identifiables sur la couverture. Couverture qui, au passage, est plus que réussie. Chapeau bas Hekx. L'histoire est passionnante car on ne sait jamais ce qui va se passer, on se laisse sans cesse surprendre.


P-Personnel. J'ai l'impression qu'à chaque nouveau livre, l'auteur met davantage de son vécu, de son histoire dans le récit. L'intrigue est imprégnée d'éléments, de revendications et de situations que j'associe à l'auteur. C'est sans doute parce que j'ai appris à le connaître que j'identifie et associe ces éléments. Un lecteur lambda n'y ferait sans doute pas attention et/ou n'aurait pas la même interprétation que moi, j'en suis convaincue. J'ai surtout entrevu une facette de l'auteur dans les personnages que sont Chloé et l'écrivain, sorte de miroirs inversés qui délivrent chacun un message. Je dois vous avouer que je trouvais Deaf (le dernier tome de la trilogie Les Singes de la Bêtise), très personnel, mais on franchit ici un cap ! On met forcément un part de soi (inconsciemment ou non) dans un récit, et en mettre trop peu parfois alourdir les propos. Toutefois, je trouve qu'ici l'auteur s'en sort vraiment bien car l'exercice n'était pas aisé.


S-Satirique. Ah la la, quel régal que cette satire. Ce livre c'est une métaphore gigantesque, une satire incroyable du monde dans lequel nous vivons. N'y voyez pas seulement une critique déguisée du monde de l'édition, c'est bien plus que cela. C'est une analyse subtile des relations entre les individus, de leur manière de voir et s'approprier la vie. La vie c'est un tout, pas toujours cohérent, souvent surprenant. Est-ce un rêve éveillé ? Une réalité dont on souhaite s'extraire ou au contraire s'accaparer ? Libre à vous d'en décider. Hic ! Quelle voie allez-vous emprunter? L'auteur tout comme le narrateur, bien qu'on puisse les confondre à bien des égards, joue avec nos perceptions et nos repères, s'amuse avec nous mais aussi avec les personnages.

M-Multiple. Au coeur de ce livre, on trouve de nombreuses références à l'auteur mais aussi à la saga qu'il a écrite et publiée. C'est un théâtre mouvant, un jeu constant de mise en abîme. Je vous l'ai dit : Joseph Kochmann s'amuse en écrivant et cela se sent, cela fait du bien. Il est totalement maître de son livre, de ses idées, et il le dit haut et fort ! Personne ne le fera changer de position. Un autre aspect qui nous montre que l'auteur s'amuse : il faut preuve d'énormément d'auto-dérision et de sarcasme. Il remet sans cesse en question la place de l'auteur, son rôle ainsi que la façon dont il est perçu. C'est écrit avec beaucoup de subtilité et d'intelligence.


R-Rêve. Il n'y a qu'un seul passage du livre que j'ai moins apprécié que les autres, il se situe presque à la fin. Un passage dont je ne vous parlerai pas mais qui détone un peu, qui casse le rythme installé. J'en profite pour ajouter que j'ai parfois trouvé le récit un peu trop dense, un peu trop lourd, notamment dans la seconde partie du livre. J'ai davantage préféré la première moitié, là où l'histoire s'installe, où l'on découvre les personnages, l'enquête et les directions que le livre va prendre.


M-Mystère. Une fois le livre reposé, quelques mystères demeurent. Qu'en est-il de la récurrence des nombres 24 et 26 ? Je m'interroge toujours. Je m'interroge aussi sur l'éventualité d'une suite, de la sortie de plusieurs autres livres dans la même veine que celui-ci. Je me demande si le choix des animaux comme personnages correspond à une volonté de mettre en lumière certaines choses à la manière des fables et autres satires. L'animal pour dénoncer, l'animal pour parler du monde dans lequel nous vivons et que nous ne comprenons pas toujours.


A-Amitié. Chloé et Polygon scellent ici une très belle amitié qui dépasse les barrières de la réalité, franchissant des mondes insoupçonnés. Dans n'importe quelles circonstances, l'être humain a besoin d'être épaulé, soutenu, encouragé, aimé. Les relations entre individus sont très importantes, non seulement entre animaux, mais aussi entre l'auteur et ses lecteurs. En proposant un récit comme celui-ci, l'auteur dit clairement qu'il a besoin des lecteurs, que sans eux, un livre ne peut pas vivre, une histoire ne peut pas exister. Nous avons le pouvoir d'influencer sur le cours d'un livre, de l'accepter, de l'aimer, de le détester…


En définitive, En Fait, C'est le Rêve du Chien est un récit totalement délirant, bien écrit, intelligent et fascinant qui vous fera voyager à la frontière du rêve et de la réalité. L'auteur brise le quatrième mur et vous invite à vivre l'histoire aux côtés des personnages : des animaux sensibles et attachants. de l'enquête à la critique de l'édition en passant par une satire du monde actuel, l'auteur propose un large éventail de thématiques toutes plus captivantes les unes que les autres. Je me régale à chaque nouvelle sortie de Joseph Kochmann, me demandant à chaque fois ce qu'il réserve à ses lecteurs. Ce roman est encore plus personnel que les autres, très abouti, coloré et déjanté. Ce fut une lecture dépaysant, dense, riche et particulièrement drôle qui nous ouvre les yeux et nous invite à rêver (ou pas).
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Merci à Joseph pour cette nouvelle lecture déjantée. Qu'est-ce que cela fait du bien de sortir des policiers (que j'adore, hein, il ne faut pas oublier) mais dans l'humour complètement décalé. Joseph est un auteur à part qui n'hésite pas à en faire des tonnes, de tomber dans l'excès. Est-ce pour nous faire réfléchir encore plus ou au contraire nous enfouir dans un trou et recouvrir de terre ? Je pense que notre chihuahua de l'enquête en serait bien capable !

Un chat a été tué à Animaville, ville où ne vivent que des chiens. Qu'est-ce qu'il était venu faire par ici ce sale chat de , pardon ce gentil chat venant de Traisuspé ? Envoyé en tant que diplomate, John MacGuffin était là pour maintenir les liens entre les deux "villes" dans la paix et l'harmonie. Mouais, chat, chien, c'est rare qu'ils s'entendent... Mais ici, pour l'auteur oui, c'est apparemment le cas ! Tout n'est qu'apparence, il faut se souvenir que ce n'est que le rêve du chien. Et par conséquent, lorsque deux chiennes doivent quitter Animaville pour en savoir plus sur le meurtre d'un chat à Traisuspé, je n'aurai pas vu cela comme le rêve d'un chat !

Ce livre est à lire à haute voix, siiiiiiii, il le faut ! Les bestioles et surtout leur nom, les lieux, tout est bon à prendre, il faut les dire à haute voix. J'espère déjà que dans le résumé que j'ai écrit juste au-dessus vous l'avez fait. Sinon il faut y retourner et lire la bouche ouverte. Faire des sons et s'écouter. Ce petit aparté noté, il va falloir maintenant rentrer dans le détail. Est-ce bien nécessaire ? Parce qu'il faut l'avouer, il y a des moments où nous nous demandons où nous allons. Les rêves sont si sympas lorsque c'est nous qui sommes aux commandes. Pour le coup, ce n'est pas le cas. Entre deux, le lecteur tente par tous les moyens de prévenir l'inspectrice Miss Barkouaf que c'est le rêve du chien, mais elle se réveille trop vite, ou la migraine passe ou bref, on peut toujours tenter de lui dire, elle doit probablement n'en avoir rien à faire. Hum, mon visage montre un aspect énigmatique sur la façon de faire pour cette chronique. Comment rester dans la "normalité" alors que d'une manière générale j'ai un peu de mal à l'être ? Que nenni, pour ce livre je vais passer outre et faire à ma sauce.

Une enquête avec à la tête deux chiennes, Chloé Barkouaf le teckel et Polygon le chihuahua. Et tous les codes d'un bon policier, limite pour un scénario (pour le listing que je vais mettre, je ne donne qu'un exemple, mais le livre en est bourré ! ) :

- Les rebondissements, avec la façon dont le roi Vraiman Traisuspé annonce qu'il veut que les deux chiennes reprennent l'affaire en main, alors que Chloé le dit dans le même temps,

- Un méchant saumon qui perd un indice qui pourrait les mettre sur la voie, tout en lançant un clin d'oeil bien visible de tout le monde,

- la logique dans toute sa splendeur, avec les éléments qui sont déjà là, avant même qu'on ne les cherche,

- les effets dramatiques,

- les suspects à foison qui sont mis en avant sans trop savoir pourquoi eux et pas d'autres,

- le piège qui se referme sur les flics,

Vous en voulez encore ? Oui... non, allez encore un peu, juste pour le fun. Il faut savoir réfléchir dans le non-sens, dans la recherche que ce qui semble "normal" ne devrait pas être là. Lorsque vous avez trois personnages qui se nomment Ham, Stern et Dame, voilà, voilà. Quand je vous dis qu'il faut le lire à haute voix, il faut m'écouter un peu. L'auteur s'amuse avec des mots comme le twist, le foreshadowing, monsieur est anglophone. Pas de panique, il s'amuse à nous donner les explications, nous pauvres petits lecteurs qui même s'ils ont pensé avoir trouvé, c'est forcément pas ça ! Qu'est-ce que c'est drôle de le voir tenter de prendre tout ce qui doit y avoir dans un policier et le mettre ici, tel un fourre-tout. Un brin humoristique, (enfin plus qu'un brin), une touche de jemefousdelagueuledecequisecasseleculaécrirecethème, parce qu'avouons-le, nous n'en rigolerions pas autant.

Côté personnages, ils sont là et cela fait une sacrée animalerie : loup, louve avec des enfants à qui il faut donner à manger, les pauvres petits, poissons, porc, hamster... Oui trois petits points je ne vais pas redire ceux d'au-dessus et les autres. Il faut savoir garder un peu de suspense ! Même si cela n'a ni queue ni tête, imaginez un peu le topo : mettez des "humains" à la place des animaux lorsque vous le lirez et là, je peux vous garantir que là vous comprendrez qu'il y a une véritable histoire derrière tout cela (enfin si vous avez du mal avec les chiens).

Il y a donc beaucoup de jeux de mots, de sujets lourds qui passent tout seuls grâce à l'humour omniprésent dans le texte. Des évidences dans des décors différents, des surprises et des intrigues qui se suivent et ne se ressemblent pas. Lourdeur, crétin, idiot, imbécile, les personnages ne sont pas en reste de mots doux et tendres entre eux. Tiens le singe au requin, à moins que ce ne soit l'inverse, le requin aux singes. Tout cela n'a ni queue ni tête, c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale... Mais non, voyons, ici, c'est la confiture aux cochons que l'on donne. Absurdité, incohérence, honnêteté et en fait, c'est... c'est... et voilà la migraine de retour. On est bien mal barré là !

Mais si, tout est là, sous nos yeux, sam branche et vous ? Humour décalé, métaphore en veux-tu en voilà, personne n'est mis de côté. Il y en a pour tous les goûts. C'est le rêve du chien et vous y croyez encore là ? le destin. Ce chemin que beaucoup aimeraient pouvoir contrôler alors que ce n'est qu'une simple idée, une vague idée de ce que notre avenir lou(p)foque pourrait devenir. le cliffhanger n'est pas le dernier mot de cette fin de l'histoire. C'est un tout, un complet pas comme le riz, mais pas loin, car au moins le riz on le mange. le script, ce scénario qui est tout sauf normal. Qui a osé mettre des parfaits crétins dans ce récit ? Une Trilogie doit en être la cause et je me demande quel personnage a bien pu venir foutre le bordel là-dedans ! En parlant de cette trilogie, voici le lien, si cela intéresse un quelconque lecteur, à savoir que j'ai adoré le deuxième et que le 1 et 2 peuvent être lus dans le désordre. Par contre, prendre le lecteur pour un débilos... hum, cela ne passera pas avec mouaaaaaaa ! Je ne lis pas la fin de l'histoire avant ni même vérifie la table des matières, non je ne fais que regarder le nombre de pages qui me restent et là, je sais que c'est un mensonge ce fameux chapitre qui dis que c'est le dernier qu'il n'est pas le dernier. Nanmého et puis quoi encore ? mdr. de toute manière Miss Chloé le dit bien : Votre histoire ne tient pas debout.

La fin est dans le même twist que le récit. Je n'entends rien, je ne vois rien, je ne dis rien, cela vous rappelle quelque chose ? Il est clair que ma "chronique" ne ressemble à rien, que je parle au lecteur (alors que je ne le fais... jamais, je crois bien) Il faut bien comprendre que le vide sidéral ressenti par l'un des "personnages" est compréhensible. Une fois que tout est terminé, que tout est dis il ne reste que l'ennui de se retrouver seul. C'est du miaou gratiné. J'ai hâte de découvrir chien chaud, quatre saisons qui sait, peut-être que cette future histoire serait aussi... passionnée ?

- En fait, c'était le rêve du chien, du chat, de la souris, du hamster, de,

- ouais bah c'est bon, on a compris que c'était son rêve ! Va dormir maintenant il est tard !

Vous l'aurez compris, il n'y a pas de rêve sans lecteurs prêts à suivre le rêve d'un auteur qui a envie de nous embarquer dans une histoire bien à lui.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/en-fait-c-est-le-reve-du-chien-joseph-kochmann-a168014344
Lien : http://chroniqueslivresques...
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La première chose que je vais retenir de cette histoire est qu'elle n'a vraiment pas été ordinaire. L'auteur a voulu faire dans l'originalité et c'est plutôt réussi. Après, en tant que lecteur, on adhère ou pas. Je dois dire que le sujet ne m'a pas déplu, le résumé a piqué ma curiosité et j'avais envie de voir comment l'auteur allait le traiter.

Les personnages sont ici des chiens. Ils ont la particularité de se comporter comme les humains, ils se tiennent sur deux pattes, parlent, ont les mêmes activités. Ils habitent dans une ville qui se nomme Animaville. le meurtre d'un chat a lieu un soir, alors qu'il n'avait rien à faire là. Il sortait d'un bar où il avait beaucoup bu. L'inspectrice Chloé Barkouaf va mener l'enquête avec sa collègue Polygon Sobarf. Chloé est une teckel rusée, vive d'esprit et pleine de jugeote. Polygon, une petite chihuahua, est beaucoup plus réservée et a la particularité de bégayer sur ses débuts de phrase. Elles vont quitter la ville et se rendre dans le royaume des chats, Traisuspé. Elles ne vont pas être au bout de leurs surprises et vont vivre des aventures parfois d'une étrangeté déconcertante. Elles vont rencontrer sur leur chemin des personnages inattendus, comme ce trio composé d'un cochon, d'un hamster et d'un saumon, et d'autres espèces animales auxquelles on ne s'attend pas. Les péripéties des deux chiennes vont les mener vers des chemins surprenants.

Et il n'y aura pas que les animaux qui seront surpris, je l'ai été moi aussi. Et pourtant, l'auteur m'avait prévenue dans son introduction en disant que ce livre n'était pas comme les autres et surtout en révélant le rebondissement final. Il explique ce qu'est un twist et surtout pourquoi il le révèle en expliquant que les personnages ne possèdent pas cette connaissance et que l'intérêt est de les voir arriver à cette révélation finale. Mais finalement, est-ce que l'auteur ne nous mènerait pas un peu en bateau ? Je suis partie dans l'idée que je connaissais déjà la fin et je me suis laissée surprendre moi aussi. L'auteur berne ses personnages mais aussi son lectorat. Les chemins qu'il prend pour y arriver sont parfois bien tarabiscotés, je me suis sentie un peu perdue par moment, mais on ne peut pas nier le fait que l'auteur possède une imagination débordante. Il profite de l'histoire pour régler ses comptes avec le monde de l'édition et de certains libraires qui abusent. Il fait passer énormément de messages à travers cette enquête, qui se révèle être une satyre du monde littéraire, avec ce que l'on peut connaitre de travers.
L'auteur a une écriture très imagée, j'arrivais facilement à imaginer les scènes et surtout j'avais l'impression de lire le texte d'une bande dessinée. Il a centré son histoire sur les figures de style employées pour amener un retournement de situation dans un chapitre. On connait tous le twist, d'ailleurs il en fait carrément un personnage et lui consacre un chapitre entier, mais j'ai appris aussi ce qu'était un foreshadowing et un red harring. le premier terme est un élément d'un récit qui laisse entrevoir ce qui peut se passer ensuite et le deuxième est un indice grossier existant pour détourner l'attention, l'inverse du premier. À chaque fois qu'il se passe quelque chose dans l'histoire, une des deux chiennes se demandent si c'est l'un ou l'autre des termes. Bon, au début, c'est assez amusant et je me suis amusée aussi à chercher les significations. Mais au bout d'un moment, j'ai trouvé cela un peu lourd à la lecture. Ça ajouté à des scènes complètement surréalistes et inimaginables et j'ai été complètement larguée. Pourtant, le début est intéressant et prenant. On suit les deux personnages dans leur enquête. le milieu de l'histoire est parfois un peu exagéré dans les scènes, certaines sont de trop et ne m'ont rien amené. J'avais envie de sauter des passages entiers, tellement ils n'apportaient rien de spécial. Mon intérêt s'est accentué vers la fin que j'ai trouvé intéressante puisque un twist final et inattendu redonne un intérêt à l'histoire. le style de l'auteur est vraiment particulier et très scénaristique. Parfois un peu trop et j'ai trouvé ça dommage. Mais ça ne m'a pas empêchée d'aller au bout de ma lecture. le sujet est intéressant et j'ai appris des nuances de style littéraire que je ne connaissais pas.

Ce roman restera une expérience de lecture avant tout, avec les différents éléments que peut employer un auteur dans son écriture. L'idée de ce roman est vraiment très originale, l'auteur a exploité à fond son idée de départ de montrer que tout n'est en fait que le rêve du chien, mais est-ce exact ou pas, à nous de le découvrir. J'ai trouvé les deux chiennes fort attachantes, j'ai beaucoup aimé le message sur l'amitié et l'entraide qu'a fait passer l'auteur au travers d'elles. L'humour est également très présent tout le long, ce qui n'est pas négligeable.
Pour conclure, j'ai passé un moment de lecture dépaysant, parfois un peu trop, heureusement que je me suis accrochée car la fin rattrape le milieu un peu trop fouillis pour moi. Néanmoins, j'essaierai de lire d'autres romans de Joseph Kochmann pour voir comment il traite d'autres sujets. Ce roman en tout cas, ne peut laisser indifférent et nous perturbe dans nos habitudes de lecture, et il faut parfois.
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~ Une lecture à deux niveaux ~
J'avoue que j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et j'en suis la première désolée. J'avoue qu'il y a de bonnes idées, de très bonnes idées même.

En fait c'est le rêve du chien nous relate une enquête policière menée par deux chiennes : Chloé Barkouaf et le chihuahua Polyglon. C'est très absurde. Ionesco et Beckett n'ont qu'à bien se tenir. Je vous avoue que moi et l'absurde, on n'est pas très copain. J'ai toujours eu du mal avec les intrigues sans queue ni tête qui nous amène dans tous les endroits possibles sans nous mener nulle part. J'ai eu beaucoup de mal à lire cette enquête. J'ai pris mon temps. J'ai suivi l'avis de mon amie Kathleen qui m'a dit « arrête d'essayer de comprendre ». Facile à dire, difficile à faire pour moi. Cependant, j'ai pris du recul et suite à cela, j'ai un peu plus apprécié cette couche de lecture.

La seconde couche de lecture a été plus intéressante pour moi : une bonne critique du monde éditorial et une sacrée satire de notre monde. le monde éditorial en prend pour son grade. Une subtilité certaine anime les mots de l'auteur. C'est excellent. Ainsi, on a des termes éditoriaux qui bercent le roman, des situations, des débats qui animent le monde éditorial aussi. Des personnages qui incarnent le monde de l'édition.

C'est une seconde couche de lecture assez intéressante qui est soulevée ici. J'ai apprécié le fait que l'auteur inclus des notions de notre monde. Ainsi, on peut se retrouver avec des débats comme la fantasy et sa place dans l'édition. Vaste sujet.

~ Humour : décalage immédiat ! ~
Ce roman ne manque pas d'humour. C'est décalé et imprévisible. On ne sait pas où l'on va. Lorsque l'on essaye de se rattraper aux branches, à un petit bout d'intrigue, on se casse la figure et l'on atterrit dans un endroit complètement fou.

Les personnages sont au service de l'humour et de l'absurde. Ainsi, on se retrouve avec que des animaux en guise de personnages. A coup d'anthropomorphisme et de personnification, le monde animalier se retrouve être une satire de notre monde. C'est plutôt bien réussi à vrai dire.

Les crocodiles érudits sont des libraires obscurantistes par exemple. Ainsi, ils portent les lunettes rondes, stéréotype de la personne érudite.

Il y a aussi beaucoup de jeux de mots : « Barkouaf » par exemple. « To bark » en anglais signifie « aboyer » et « ouaf » est l'onomatopée employé en France pour faire référence à l'aboiement du chien. Il est inutile de vous citer tous les jeux de mots du roman, franchement, la chronique ferait, au moins 4 pages. Mais on peut aussi trouver les trois hamsters « Ham, Ster et Dame ». On a une petite couche d'humour facile en fait qui vient un peu détendre l'atmosphère de cette enquête policière sans queue ni tête.

Je trouve que l'on a aussi une jolie métaphore filée. En effet, en plus des personnifications et de la satire saisissante de la société, je trouve que « avoir une vie de chien » est le symbole qui nous suit tout au long de la lecture. La vie n'est pas forcément facile, les twists dans les histoires sont souvent en lien avec le fait que la vie peut aussi être vache parfois. Les coups durs font aussi partie de la vie et j'ai trouvé que l'absurde soulignait bien cette idée. Comme le Twist (personnage du roman), la vie fait ce qu'elle veut : un petit chapitre de bonheur pour trois gros chapitres de malheur… On ne sait pas forcément ce que la vie nous réserve, c'est assez surprenant de voir la manière dont l'auteur traite de cette notion dans ce roman.

~ Une touche de personnel dans le roman ~
Etant donné que j'ai l'auteur en ami sur les réseaux sociaux, je me suis rendue compte qu'il avait mis un peu de lui dans le texte. le syndrome de SADAM dans un premier temps (je vous ai mis le lien pour que vous en sachiez plus). Mais aussi la mention des trois singes dans le texte qui m'a tout de suite fait penser aux trois singes de la sagesse et donc, par analogie, à sa trilogie Blind, Mute et Deaf. de plus, « Barkouaf » me renvoie aussi le fait que Joseph a son coeur entre l'Amérique et la France. Subtile manière de le souligner. Je suis certaine qu'il y en a d'autres bien cachées mais ces petites touches m'ont bien plu. L'auteur s'approprie son roman d'une manière différente et c'est chouette.

~ le mot de la fin ~
Vous l'aurez compris, cette lecture n'est pas un franc succès pour moi à cause de la dimension trop absurde de l'enquête pour moi. Cependant, il reste quand même de jolis points qui sont exploités dans l'histoire. La critique du monde éditorial m'a énormément plu ainsi que les personnages et les techniques littéraires employées par l'auteur.

En revanche, j'ai trouvé que l'absurde soulignait bien le terme de « rêve ». Combien de fois en se levant on a pu se dire : « J'ai fait un rêve trooop bizarre » et qu'on a vu notre mère avec une tête de dragon et notre père avec des pattes de canard? J'ai trouvé l'absurdité parfaite pour retranscrire cette notion de rêve présente dans le titre. Bien joué!

3 raisons de lire le roman

Une plume intense qui nous emmène dans un univers délirant.
Une lecture qui a plusieurs couches de signification.
Les touches personnelles mises par l'auteur.
Lien : https://satinesbooks.wordpre..
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Après avoir adoré Mute, Blind et Deaf, j'étais particulièrement curieuse de découvrir ce livre bien différents de ces trois premiers. Ici, point de violence, d'hémoglobine ou de grandes tensions comme on pouvait en avoir l'habitude précédemment. En fait, c'est le rêve du chien est un récit rocambolesque, souvent très absurde et drôle. Dès le début, le retournement final nous est offert : toute cette nouvelle aventure n'est finalement que le rêve d'un chien.

Mais au lieu d'être déçus par cette information donnée avant même que l'histoire ne commence, on est immédiatement plongés dans un défi, une sorte de jeu, qui nous lie à l'auteur et à ses personnages. Car arriverez-vous à deviner quand l'inspectrice Chloé Barkouaf et son acolyte Polygon comprendrons que toute cette affaire relève de l'imaginaire ? Nous voilà lancés dans une enquête criminelle où les deux chiennes vont tenter de retrouver le meurtrier d'un chat diplomate natif du Royaume Traisuspé.

Partant pour ce royaume où tout semble idyllique au premier abord, Chloé et Polygon vont vivre une aventure bien singulière où les événements s'enchaînent sans réellement de logique. Et c'est bien ça qui m'a malheureusement sorti plusieurs fois de ma lecture. J'ai aimé le duo de choc avec des caractères bien différents, la manière avec laquelle l'auteur intervient dans le récit même si ça arrive trop souvent à mon goût, et les personnages secondaires qui viennent barrer ou éclaircir le passage des enquêtrices. Mais le tout est bien trop absurde pour que j'arrive à vraiment me repérer dans toute cette histoire.

Comme Chloé Barkouaf le souligne à plusieurs reprises, l'enquête se déroule sans avoir réellement de sens, en tout cas au premier plan. Comme elle, je me suis mise à trainer des pieds/pattes à attendre que toute cette histoire prenne une direction plus sensée. Heureusement, le récit réussit à se montrer drôle tout en n'étant plus sérieux qu'il ne le prétend en nous offrant une satire du monde de l'édition et du livre.
Lien : https://entournantlespages.w..
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