UN POINT OUVERT
extrait 3
Même
les vitres opaques
ne peuvent te cacher
Pas de bruit pas de vent
une seule lumière
seule lueur
La sirène jette un cri
bruit de bottes plus de refuge
dans l’escalier
on siffle
Dégringolent les familles
pas de brèche plus de souffles
restent les hurlements
Quelques perles éparses
un mouchoir bleu brodé
la chaussure d’un bébé
Une étoile sur le palier.
Effleurement…
Effleurement
des heures
par ta main
sur la vitre
Commencement
d’un aujourd’hui.
UN POINT OUVERT
Extrait 1
Ni la pluie ni le soleil
brodés
sur ce tissu
ne rencontrent
un rayon accroché
à tes yeux
Le calme s’est enfui
c’est la guerre
sur ton front
Le souvenir des rails
des bombes
des fumées
Tu serres sur
ta poitrine
une étoile déchirée
Disparaître
sans ombre
Sans trace.
Ce matin
ciel de grand chagrin
Les mondes séparés
déchirure de beauté
à l’oblique
sous l’éboulis des pierres
Une lumière qui raye
en suspens
sur tes jours
Portées de désespoir
tes paroles s’effacent
ton visage s’endort
La cendre pour demain.
UN POINT OUVERT
Extrait 2
Pourtant
quelque chose
s’est écrit
au fond de ton sourire
quelque chose
de blanc
qui se dépose
derrière l’eau
des cils
quelque chose qui
ne peut s’endormir
Coulée de ciel.