Il avait connu l’amour à plusieurs reprises dans sa vie et n’était pas puceau. Les amatrices de garçons sveltes se montraient bienveillantes et respectueuses à son égard, mais aucune de ses amoureuses n’avait souhaité partager sa vie durablement.
Rien n’est jamais gratuit en ce bas monde. Il lui était arrivé d’être triste, mais de façon fugace, et presque toujours après la disparition d’êtres qu’il aimait ou admirait. Il avait toujours su que le bonheur était affaire de choix, ce que tout le monde ne comprenait pas.
Il n’y a pas que les statistiques dans la vie. La confiance, ça existe.
On dit parfois que la vie est une longue suite de hasards, même si je n’ai personnellement pas une vision aussi pessimiste du monde.
Propager la bonne parole de la souffrance et de l’humiliation ou commettre au hasard des actes de cruauté n’est pas donné à tout le monde, pas même aux petits voyous ou aux politicards véreux. Les petits dealers comme les sénateurs corrompus se mentent quand ils affirment agir au nom de leur clan, œuvrer pour le bien commun et la justice sociale.
Le désespoir, s’il ne vous tue pas, se charge de calciner toutes les croyances erronées auxquelles souscrivent tant de gens. Si l’aveugle voit réduites en cendres ses illusions, s’il parvient à la vérité, s’il comprend que le monde n’a aucun sens et qu’il est gouverné par le hasard, que seul compte le pouvoir, et qu’on obtient celui-ci en infligeant aux autres souffrance et humiliation, il connaîtra enfin la liberté. Malgré son handicap, il ne se laissera plus victimiser aussi aisément.
Ses yeux stériles roulent dans leurs orbites sous l’effet des contractions musculaires, ne laissant que des boules blanches, dépourvues d’iris, aussi impitoyables que la nature elle-même.
Quand bien même il aurait appelé à l’aide, Charlie n’aurait pas mis sa menace à exécution. Il aime les chiens. Il n’a rien d’un monstre. Il hait les gens, mais il aime les chiens.
On parle souvent de ces gens qui s’efforcent de rendre le monde meilleur en faisant le bien au hasard. Eh bien, ce sont des tocards qui se complaisent dans le mensonge. Pas comme moi. C’est moi qui donne au monde son vrai visage, en faisant le mal au hasard.
On dit que L.A. est la Cité des Anges, mais je peux t’assurer qu’il y a aussi des anges en enfer, et qu’ils ne sont pas du genre commode. Si jamais tu t’avises de moufter ou d’appeler au secours, d’abord tout le monde s’en fiche, et surtout je crève les yeux de ton chien. Aucun problème, j’ai un canif bien aiguisé.