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3,69

sur 162 notes
Ce one shot est d'une grande délicatesse mais est tout aussi tragique. L'auteure Fumiyo Kouno revient sur la terrible histoire d'Hiroshima. Elle-même née là-bas, a eu beaucoup de mal à écrire et dessiner sur cette célèbre et terrible catastrophe. L'ayant toujours fuit auparavant même si elle ne fit pas partie des « Hibakusha » qui sont les victimes de la bombes A. Finalement, elle a voulu faire prendre conscience de l'horreur de ces bombardements auprès de trois petites histoires réunies sous la forme d'un manga d'une centaine de pages.

Nous découvrons donc dès les premières pages le profil de Minami une jeune femme victime de ces bombardements qui tant bien que mal essaie de ne plus penser à l'atrocité qu'elle et tant d'autres ont vécus. Deux autres histoires suivent, toujours dans le même contexte. Et même 10 ans plus tard on voit à quel point cette attaque fut néfaste aussi bien sur le plan psychologique, que physique. Comme le dit l'auteure dans sa postface : « même si l'on n'a pas vécu la bombe, la guerre, on peut réfléchir à la paix avec les mots de son époque et de sa terre ! Et l'on se doit de le transmettre ». L'on comprend alors rien qu'à cette phrase que Fumiyo a voulu faire connaître de façon délicate mais percutante car il est nécessaire de savoir et surtout que ça ne se reproduise pas.
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Grâce au Masse Critique spécial BD de Babelio, j'avais découvert cette mangaka au joli coup de crayon avec Une Longue Route et j'avais aimé son univers et ses dessins. Voyant le manga sur les étagères de ma bibliothèque, je me suis aussitôt plongée dedans, une fois rentrée chez moi.

La première histoire m'a bouleversé par sa fin abrupte à laquelle je ne m'y m'attendais pas du tout, j'y pense encore et y trouve encore des échos dans l'actualité d'aujourd'hui avec Fukushima. L'histoire d'une jeune fille qui tente d'oublier les terribles instants, qui suivirent l'explosion de la bombe à Hiroshima et qui essaie de vivre une vie normale, malgré le sentiment de culpabilité (Pourquoi eux?). On voit les effets inscrits dans l'esprit des habitants, mais aussi dans leur chair. C'est très émouvant, mais raconté d'une façon simple sans jamais tomber dans le larmoyant.

La deuxième histoire nous transporte de nombreuses années plus tard. Plus joyeuse, elle raconte le quotidien de Nanami à Tokyo, qui ne connaît pas le passé douloureux de sa famille. Cette histoire m'a moins touché que la première, avec quelques petits défauts au niveau du dessin (les personnages ne vieillissent pas et il est difficile de voir le saut dans le temps).

A la fin, l'auteur explique comment ce manga est né. Elle explique qu'elle est née et a grandi à Hiroshima, mais qu'elle ne descend pas d'une famille victime de la bombe. Elle raconte ses peurs face à ce sujet qu'elle n'a jamais osé traité, ses interrogations. Cette postface donne tout son sens à ce joli manga plein de poésie sur un sujet difficile, mais traité tout en délicatesse.
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Ce manga recoupe deux histoires en trois chapitres.
Dans le premier, on découvre la vie de Minami, une jeune femme couturière qui vit à Hiroshima, avec sa mère dans une maison reconstruite… si on peut appeler ça une maisons -_- . Ça se déroule 10 ans après la bombe atomique et tout rappelle cette épreuve à la jeune femme. Difficile de mener une vie normale dans ses conditions.
Dans l'histoire suivante, le premier chapitre nous conte une journée normale dans la vie de Nanami, une adolescente qui s'occupe d'elle-même : son père travaille, son frère est à l'hôpital avec sa grand-mère. Elle rentre des cours, fait ses devoirs puis se rend à ses cours de base-ball.
Une première partie idéale pour faire connaissance avec Nanami et son amie Kotô.
La seconde partie se déroule bien des années plus tard. Je ne sais pas trop ce que fait Nanami, je crois qu'elle cherche du travail, son frère est interne en médecine, à moins qu'il ne soit déjà médecin, la grand-mère les a quittés un an après la première partie et le père disparaît parfois sans explications. Mais notre héroïne va enquêter, ce qui va la conduire jusqu'à Hiroshima.

C'était perturbant de passer de l'histoire de Minami à celle de Nanami. Je me suis demandée pendant un long moment pourquoi ces deux récits se trouvaient dans le même manga, ça n'avait pas de sens… sauf qu'on finit par apprendre qu'il y a un lien entre les deux et j'ai vu l'histoire de Nanami d'un tout autre regard ; d'ailleurs, une fois que j'ai découvert ça, j'ai pris le temps de feuilleter le manga afin de relire certains passages.

J'ai beaucoup aimé les personnages, tous les personnages. Je les ai trouvés attachants. Ça ne m'aurait pas dérangée si ce manga avait eu plus de pages.
J'ai adoré l'atmosphère qui se dégage de cette lecture : une tristesse pudique, un traumatisme pour ceux qui vivaient à Hiroshima au moment où la bombe a frappé, mais également pour la génération qui suit. Qu'en est-il des suivantes ?
Les dessins sont particuliers, mais je les trouve attrayants.
Bref, assez blablaté, j'ai adoré ce manga et je suis ravie de l'avoir enfin lu.
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Deux histoires entremêlées en trois parties. Deux histoires post-Hiroshima qui racontent la vie d'une jeune femme puis celle d'une jeune fille dont l'avenir a été hypothéqué par le bombardement de la ville. Sur le fond, deux histoires poignantes mais sans pathos racontées avec beaucoup de subtilités. Narration un peu complexe toutefois qui m'a contrainte à plusieurs retours en arrière. Et si la 1ère et la dernière de couverture offrent une belle et délicate illustration à l'aquarelle, le graphisme de ce manga est assez brut.
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L'histoire du Pays des cerisiers m'a beaucoup rappellé Les Fleurs d'Hiroshima d'Edita Morris (très beau roman, que je vous recommande si vous ne l'avez pas lu) pour le fait que tout deux sensibilisent le lecteur à la condition des survivants de la bombe atomique d'Hiroshima, aux problèmes de santé qu'ils développent des années après (voire même parfois les générations suivantes) mais aussi aux discriminations dont ils sont victimes au sein de la société japonaise. Que ce soit pour l'intrigue dans les années 1950 ou celle dans les années 2000, on se rend compte que les traumatismes de cet événement durent longtemps et que le sujet des survivants est malheureusement tu ou qu'on minimise leur place et leurs souffrances. On ressort de ce Pays des cerisiers avec beaucoup d'émotions mais aussi une certaine révolte devant cette situation.

Ce manga n'est cependant jamais trop oppressant ou déprimant car il est également porteur d'un joli message d'espoir, de tolérance, d'amitié et de paix. Les dessins sont par ailleurs très doux, ce qui convient bien à cette histoire et à son message de mémoire. J'ai également beaucoup aimé les deux postfaces de l'autrice (une écrite à la parution de la première histoire, l'autre à l'occasion de la seconde), très intéressantes pour connaître la manière dont lui est venue l'intrigue du Pays des cerisiers, l'accueil qui lui a été fait au Japon mais aussi son ressenti sur cette histoire et sur l'histoire de sa ville, étant elle même originaire d'Hiroshima (mais non issue d'une famille de Hibakusha).

Bref, le Pays des cerisiers nous fait découvrir un pan assez méconnu de l'histoire du Japon et le fait d'une manière très réussie.
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Ce petit manga aux illustrations fluides et douces regroupe trois histoires, qui, nous l'apprendront par la suite, sont reliées les unes aux autres, qui toutes tournent autour d'Hiroshima et des conséquences de la bombe pour les habitants, même plusieurs décennies après. Dans la première histoire, très courte, nous découvrons le personnage de Minami, jeune femme de 23 ans qui vit à Hiroshima en 1955 (et qui a survécu à la bombe en 1945, à la différence de son père et de ses soeurs). Et nous découvrons comment Minami ne peut vivre tant elle est hantée par tout ce qu'elle a vu le jour où la bombe est tombée sur sa ville, et les suivants, tandis que les survivants devaient enjamber les morts pour tenter de retrouver leur famille et voyaient les autres tomber les uns après les autres autour d'eux. Les deux autres histoires (ou deux morceaux d'une même histoire), racontent la vie des enfants du frère de Minami, qui lui n'était pas à Hiroshima quand la bombe est tombée. Cette histoire raconte la façon dont les habitants d'Hiroshima payent encore une double peine, après le lourd tribut payé immédiatement en 1945 puis dans les années qui ont suivi, et plus tard, et de façon plus insidieuse, par la discrimination dont ils sont victimes dans la société japonaise, par le traumatisme qui les hante et qui se transmet d'une génération à l'autre, et par la peur des conséquences médicales et génétiques qui ne sont toujours pas toutes élucidées.

Un livre vraiment nécessaire, parce que rares sont ceux qui prennent pleinement conscience de ce qui s'est vraiment passé ce jour-là à Hiroshima, et de ce que les survivants et leurs descendants endurent encore. Pour autant, ce n'est pas une lecture difficile ou moralisatrice, c'est une belle lecture.
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Après une petite appréhension faisant suite à ma lecture de “Les fleuristes du coin de la rue”, je me suis retrouvée happée par ce récit qui se construit sur deux générations. Une famille qui, le voulant ou non, on du faire avec les effets de la bombe atomique tombée sur Hiroshima... Comme le dit elle-même Fumiyo Kouno en postface, être Japonais, voire même natif de Hiroshima, ne permet pas de comprendre l'ampleur exacte des dégâts subits.
Alors il nous suffit d'ouvrir “Le Pays des Cerisiers” pour comprendre, s'imprégner du vécu des habitants qui ont vu leur ville détruite, recouverte de sang et des cadavres de proches. Devoir soigner les blessés, espérer qu'ils s'en sortent, mais ce n'est pas tout, car c'est de la terrible, de l'impitoyable bombe A que nous parlons, celle qui laisse des traces dans les âmes et dans les corps, même longtemps après... voire transmis aux générations suivantes.
Humblement, avec son chara-design minimaliste, mais des décors finement dépeints, l'autrice nous plonge dans la vie, d'abord de Minami qui vit dans un bidonville d'Hiroshima en 1955. Elle est jeune et belle, la vie devant elle... mais elle a aussi connu l'effroi de cette guerre et la culpabilité d'être en vie alors qu'elle a piétiné tant de cadavres étant petite. Puis, en 2004, avec Nanami qui découvre le secret de son père...
Le style est tellement humble - je n'ai pas d'autre mot - qu'on ne peut que s'attacher à ces personnages et suivre leur vie et les liens tissés entre eux. Mais aussi, et surtout, la force de ces gens malgré la bombe et ses dégâts sur des générations. Une ouverture d'esprit perceptible certainement aux lieux de commémoration sur place, mais également grâce à cet ouvrage qui, en toute simplicité, nous rappelle combien la paix est une chance et qu'il faut la préserver pour nous-même, mais aussi pour les générations à venir (Que ce soit dans vos bonnes résolutions cette année ;-))
Lien : https://sambabd.net/2023/12/..
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Ce manga nous transporte en 1955 à Hiroshima, dix ans après l'explosion de la bombe atomique et pose la question de comment vivre normalement après avoir été témoin de tant d'horreur , quand on a vu sa famille, ses amis et ses voisins mourir. C'est sur cette interrogation que s'ouvre ce récit poignant sur la nécessité de se reconstruire et savoir que la vie vaut la peine d'être vécue.
Minami Hiramo est une « Hibakusha » (personne victime de la bombe), elle a perdu toute sa famille et a vu sa soeur mourir des suites des radiations. Elle vit chichement avec sa mère dans une bicoque qui prend l'eau. Malgré son origine très modeste, elle est courtisée par un collègue de travail Mr Uchikoshi, cependant, elle ne s'emballe pas car les conséquences de la bombe se font encore ressentir, et, dix ans après le funeste évènement, la mort rattrape Minami et sa mère, tandis que son frère Asahi a rapidement été envoyé chez leur tante. Ainsi se termine la première partie.
Les parties suivantes nous propulsent cinq décennies plus tard. Nous retrouvons Asahi, le frère de la défunte Minami, mis à « l'abri » par sa mère autrefois. Il a ainsi pu avoir deux enfants Nanami et Nagio qui ont pu connaitre un quotidien quasiment normal. Il ne reste à présent qu'Asahi pour se souvenir de cette tragédie. C'est en suivant son père, dont le comportement l'inquiète depuis quelques temps que Nanami se retrouve à Hiroshima et apprend que c'est le cinquantième anniversaire de la mort de Minami, la soeur de son père qui avait survécu le plus longtemps aux radiations. A cette occasion il désirait lui rendre hommage et rencontrer les personnes qui l'avaient connu.
Aussi surement que les cerisiers fleurissent chaque année au Japon, les victimes de la bombe qui frappa Hiroshima en 1945 continuèrent de mourir une à une pendant des décennies, tel est le message de ce récit.
C'est ce que raconte ce manga au travers de trois parties qui montrent trois tranches de vie d'une même famille à trois époques différentes. Ici , pas de scènes d'horreur, pas de corps fondus ou carbonisés, mais des blessures beaucoup plus profondes , le tout traité avec justesse, pudeur et délicatesse.
Fumiyo Kouno raconte les conséquences à long terme de la bombe sur la vie des personnes ordinaires plutôt que l'impact immédiat du bombardement. Ce manga est la mémoire de ce bombardement qui défit des vies durant des décennies et marqua à jamais plusieurs générations.
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L'histoire d'une famille anéantie par la catastrophe d'Hiroshima.
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Les dessins sont doux et plein de charme, l'intrigue est au contraire très sombre et emprunte de mélancolie.
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Une jolie découverte qui m'a brisé le coeur 💔
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C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé l'ambiance douce et mélancolique des dessins et des personnages de Fumiyo Kouno.
Dans ce one-shot, l'auteur entremêle 2 histoires. La première, « La ville de Yunagi », se déroule en 1955, 10 ans après la bombe à Hiroshima. Minami, une jeune femme vivant avec sa mère et travaillant dans un atelier de couture, essaie tant bien que mal de continuer à vivre. Si son père est mort lors du bombardement et sa petite soeur peut de temps après des conséquences de la bombe atomique, elle-même semble en pleine forme. En tant qu'hibakusha (personne ou descendant de personne ayant subie les radiations), il est difficile néanmoins de faire comme si de rien n'était. Elle est hantée par les souvenirs. La seconde, « le pays des cerisiers », se déroule 30 ans plus tard. le récit est centré sur Nanami, dont on ne comprend pas bien tout de suite sa relation avec Minami. Ce n'est que vers la fin qu'on comprendra que Nanami est sa nièce, la fille de ce jeune frère parti vivre à Tokyo. Jeune, elle n'est pas forcément consciente du poids de la bombe dans sa propre vie. Ce n'est que bien plus tard, de nos jours, qu'elle comprendra ce que cela représente pour toute sa famille.
Le contraste entre l'ambiance et le propos est assez saisissant. Et c'est une façon assez délicate d'évoquer le bombardement, plusieurs années après, par le biais de scènes de la vie quotidienne. de faire prendre conscience du poids de décisions militaires et stratégiques sur des civils qui n'avaient pas voix au chapitre. Comment ceux-ci ont-ils pu construire une vie après le drame ? Si le réflexe premier était celui de l'oubli, on se rend vite compte qu'un travail sur le devoir de mémoire est nécessaire pour aller au-delà.
J'ai vraiment beaucoup apprécié le dessin. Mais, j'ai par contre été très gênée par les sauts de narration. On passe parfois du coq à l'âne et il est difficile de se repérer dans l'histoire. Il n'en demeure pas moins que ce manga est une jolie ode à la vie, empreinte d'espoir malgré le drame raconté...
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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