Les Fleuristes du coin de la rue

Quel plaisir de retrouver le trait, l'humour et l'univers si familier de Fumiyo Kouno sur les étals des libraires et en plus de savoir que ce ne sera pas que pour un titre et que Kana nous promet à la fois inédits et rééditions dans les prochains mois. J'ai hâte !

Ces dernières semaines, j'avais entrepris de relire et découvrir également les titres que je ne connaissais pas encore de l'autrice et j'avais eu à nouveau un coup de foudre pour la simplicité de son trait, l'honnêteté de ses histoires et l'humour tendre de ses récits. Elle incarnait vraiment la phrase d'André Gide qu'elle aime tant et que l'éditeur se plaît à citer : « Je ne me suis jamais senti grand goût pour portraire les triomphants et les glorieux de ce monde, mais bien ceux dont la plus vraie gloire est cachée. »

Avec Les fleuristes du coin de la rue, l'éditeur nous propose de revenir aux premiers travaux de l'autrice afin de découvrir sur quel champ nu ont germé les beaux moments de vie qu'on connaît déjà. Ce n'est pas sans émotion que j'ai entrepris ce voyage, bien accompagnée qui plus est par la postface éclairante de l'autrice. Découpé en 3 partis, ce volume propose d'abord quelques récits dans ce format proche du yonkoma (récit en 4 cases) qu'on lui connaît où l'on suit deux fleuristes, puis pour scinder le tome en 2 avant de revenir vers elles plus tard sous un autre point de vue, ce sont des histoires courtes de jeunesse, sans lien entre elles, qui nous sont offertes. Un mélange réussi d'histoires qui peuvent sembler hétéroclites mais qui ont une belle unité de ton.

De quel ton il est question me direz-vous ? de celui du quotidien, mais un quotidien bon enfant, magnifié sous le tendre regard de l'autrice qui parvient toujours à trouver du positif dans chaque situation pour au moins le raconter avec cocasserie. C'est donc drôle et tendre de suivre chacun des moments croqués, que ce soit une employée de bureau trop charmante qui se fait renvoyer et trouve un petit job chez une fleuriste lunaire, que ce soit un employé de supérette banal n'osant déclarer sa flamme qui devient héros malgré lui lors d'un braquage, ou une chienne se transformant en humaine pour son maître qu'elle aime tant, même une employée de bureau peu souriante subissant une arnaque à la relation sentimentale et j'en passe. Fumiyo Kouno croque le quotidien avec humour et recul, le rendant vraiment savoureux.

Dans ces histoires de jeunesse, on retrouve donc déjà les qualités de ses futurs récits que seront Une longue route, Pour Sanpei, Dans un recoin de ce monde ou le pays des cerisiers : un trait simple un peu enfantin, des personnages banals auxquels on peut s'identifier à qui il arrive des mésaventures mais qui se relèvent avec le sourire et une efficacité narrative imparable. Je l'ai lors d'autres chroniques, mais elle est un peu pour moi un Taniguchi au féminin, reprenant le côté contemplatif de ce dernier et sa simplicité, mais avec une touche encore plus sensible et rigolote. J'ai donc beaucoup aimé ces petites histoires qui semblent faites de rien. On y suit le quotidien parfois malheureux, souvent maladroit et toujours gentillet de nos héroïnes fleuristes. On y parle de fleurs et langage des fleurs, de leurs pouvoirs à nous faire nous sentir mieux, de main tendue, de chaleur humaine et d'amitié. Les deux parties : la version Hiwa et la version Akashi se complètent à merveille et donnent une teinte différente à chacune dans un commun sentiment de bienveillance lumineux et chaleureux. C'est le genre de scénettes qui met du baume au coeur.

Amateur de tranches de vie simples mais lumineux et bon enfant, n'hésitez pas à découvrir l'univers doux et sincère de Fumiyo Kouno qui parvient à sublimer chaque situation du quotidien même celles un peu morose. Avec elle, tout n'est que simplicité, calme et tendresse avec des personnages attachants où on peut se reconnaître. Ça ne peut que donner envie de plonger dans l'ensemble de sa bibliographie !

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C'est avec une jolie couverture sous fond simple que nous sommes invités à découvrir cette histoire. On en retiendra surtout qu'elle signe le retour de la mangaka Fumiyo Kouno,
ce qui est une bonne nouvelle. Ce sont les éditions Kana qui nous la font revenir. Vous l'avez peut être déjà croisé sur "Dans un recoin de ce monde" en 2 tomes, "Pour Sanpei" en deux tomes, "Koko" un one-shot, "Une longue route" un one-shot, "Le pays des cerisiers" un one-shot aussi qui a été réédité par la même occasion. Cette oeuvre est sa toute première, ce qui se sent, mais c'est toujours bien de découvrir les débuts de nos mangakas. Elle date de 1995, sacré saut dans le temps n'est-ce pas ?
"Koko" a été édité par Glénat, tous les autres par Kana.
C'est un one-shot, doux, un peu fou parfois avec les comportements de nos êtres humains, il y a principalement l'histoire des fleuristes, mais aussi quelques petits histoires à part, certaines tombant également dans un côté fantastique.
C'est présenté ainsi : notre duo de fleuristes avec des scènes courtes, des histoires courtes à part, et à nouveau un duo de fleuristes avec des scènes courtes.
Un nouveau travail a l'air de ne pas tenir à grand chose parfois.
Les chapitres sont sous-titrés par un mot ou une phrase.
Son trait graphique est assez caractéristique, sur le coup il est possible que cela vous prenne un peu de temps pour l'apprécier. Nous pourrons noter certaines planches particulièrement
belles et poétiques, qui sont aussi les premières démonstrations de son talent.
Tout ce qui tourne autour des fleurs est sympathiques, on y fait aussi référence au langage des fleurs. Les petites histoires sont sympathiques aussi. La patronne et une autre femme arrivée d'une drôle de façon, qui ne pensait certainement pas devenir fleuriste, vont faire tourner la boutique.
Nous avons le droit à une postface de la mangaka, c'est toujours intéressant.
Par contre, en tout cas, de mon côté, je n'ai pas eu réellement d'attachement avec aucun des personnages, un peu trop fantasques sur les bords ou décevants.
C'est une première entrée en douceur, mais où il manque quelque chose au niveau de la profondeur et en sentiments dégagés. Après, ce n'était que ces débuts.

Après le Pays des cerisiers il y a quelques semaines, j'ai eu envie de lire un autre manga de Fumiyo Kouno : changement total d'ambiance ici car on est dans une histoire bien plus joyeuse et légère, malheureusement j'ai été assez déçue par ce manga.

Il s'agit en effet d'un recueil de plusieurs nouvelles publiées par Fumiyo Kouno dans différents magazines spécialisés dans les mangas au début de sa carrière : la première et la dernière nouvelle de ce recueil nous font suivre Rin et Urara dans leur vie de fleuriste, les autres ont des sujets complètement différents. Je ne le savais pas du tout avant de lire Les Fleuristes du coin de la rue et le découvrir en cours de lecture a été un peu désagréable car j'avais bien accroché à la première nouvelle et cela m'a déstabilisé de changer complètement d'univers et de personnages par la suite. En plus, les histoires sont agréables à lire, parfois même émouvantes, mais je les ai trouvé un peu en dessous des deux nouvelles éponymes. Ces dernières m'ont plu car on voit naître et se développer une forme d'amitié entre nos deux héroïnes, il y a de l'humour et de la tendresse et on apprend des petites choses sur les fleurs, leur sens caché...

Malgré cette semi-déception, je ne compte pas m'arrêter là : je vais continuer à découvrir les mangas de Fumiyo Kouno avec son diptyque Dans un recoin de ce monde, qui d'après ce qu'on m'a dit se rapproche plus du Pays des cerisiers pour les thèmes évoqués.

Je ne vous cache pas que si je me suis dirigée vers ce manga, c'est uniquement pour sa couverture. Je l'ai trouvé tellement belle et tellement jolie et apaisante que j'ai eu très très envie de découvrir ce manga. Bien sûr le résumé également m'a donné envie de le lire, je vous rassure. J'ai adoré cette lecture, j'ai trouvé ce manga tout doux, tout mignon, j'ai vraiment passé un excellent moment et je ne peux que vous conseiller de vous plonger dedans!

Dans ce manga, licenciée de son travail d'employée de bureau, Rin Shimizu, décide de postuler chez Hanahiwa la fleuriste de la ville. La gérante, Urara Hiwa, est une dingue de fleurs difficile à cerner. Leur quotidien qui a toujours un lien avec les fleurs nous est raconté.

Comme je le dis juste au dessus, j'ai vraiment trouvé ce titre apaisant et relaxant. On suit le quotidien de Rin, qui après avoir été licenciée de son travail va se retrouver à devenir fleuriste et travailler chez Hanahiwa. Un changement de vie complet pour elle. J'ai beaucoup aimé la relation entre les deux femmes, il y a un petit côté drôle dans tout ça que j'aime énormément. le fil conducteur de cette histoire c'est bien évidemment nos deux fleuristes mais ce manga est plus un enchaînement d'histoires courtes. Parfois elles racontent quelque chose sur nos deux fleuristes, parfois ça raconte autre chose. Mais le lien qui les unit, ça reste les fleurs quoi qu'il arrive. J'ai même trouvé ce titre un brin poétique à certains moments. Ça a vraiment été une excellente lecture que j'ai adoré découvrir. Les personnages sont tellement attachants, comme je l'ai déjà dit, j'ai adoré Rin et Hanahiwa, ces deux là sont tellement adorables. Surtout Hanahiwa, elle a un tel amour pour les fleurs que ça en est vraiment magnifique je trouve! Et puis j'adore le fait qu'elle paraisse toujours dans la lune, il faut bien le dire elle est clairement dans son monde et je trouve ça beaucoup trop mignon!

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture! J'ai passé un excellent moment en compagnie de nos deux petites fleuristes. Toutes ces petites histoires c'était doux, apaisant, poétique et tellement agréable à lire. On s'attache tellement aux personnages. de plus, les illustrations sont vraiment magnifiques, j'ai vraiment adoré ce coup de crayon. Moi qui me suis penchée sur ce manga pour sa couverture, je n'ai vraiment pas été déçue de par son histoire. C'était hyper plaisant et comme je l'ai dis plusieurs fois déjà, c'est tellement apaisant! Un excellent moment de lecture!
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Avec un titre si mélodieux, “Les fleuristes du coin de la rue”, on pourrait s'attendre à quelque-chose de poétique, de doux et de rêveur... mais non. Pas vraiment en tout cas. C'est le type même de lecture qu'on trouve dans les salles d'attente pour passer le temps. Des petites histoires courtes, reprenant souvent les deux protagonistes principales en couvertures, qui retracent la vie de ces gens à un moment T au cours de leurs existences.
Fumiyo Kouno n'a d'ailleurs aucune prétention quant à son oeuvre, disant elle-même dans son postface : “C'est comme lorsque l'on est tellement amoureux que l'on en fait trop. Finalement, ça fait l'effet inverse, et la relation ne marche pas”. Si pour elle, regrouper toutes ces histoires courtes est une catharsis, c'est pour le lecteur un bien trop fastidieuse lecture monotone qui aurait dû garder son format d'origine.
Car ce titre était, au départ, des bd de magazines, en quelques cases, comme on en trouve également par chez nous. Des tranches de vie drôles, un peu romancées ou excentriques, mais qui se suffisent à elles-mêmes dans la (partie de) page qui leur est consacrées. Ni plus, ni moins. Mais tout d'un bloc, c'est un peu lassant. D'autant que, comme beaucoup de bd pour magazines, le style graphique est minimaliste et/ou caricatural. Celui de Fumiyo Kouno est du même genre, avec le style manga rétro des publicités.
Du coup, forcément : ça passe ou ça casse. Ou plutôt, ça lasse... Tout au plus, ce recueil ravira les fans de l'artiste (qui l'auront peut-être découverte avec l'animé “Dans un recoin de ce monde”) ou égaillera un peu le temps pendant que vous patientez chez le médecin ou tout autre lieu du genre, mais sans plus, j'en ai peur...
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