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3,69

sur 162 notes
J'ai été très émue par ce manga qui évoque les répercussions de la bombe d'Hiroshima sur la population de la ville au fil des décennies : les nombreux morts, y compris des années après l'explosion alors effets sur la santé continuent à se manifester, sans compter une certaine méfiance vis à vis des habitants d'Hiroshima. En effet, il est mal vu de les fréquenter, de fonder une famille avec des irradiés qui pourraient contaminer leurs enfants, etc.

Le livre se découpe en trois chapitres pour trois histoires qui s'étalent de 1955 à 2004 et dont on découvre qu'elles sont liées car elles parlent d'une même famille qui, même soixante ans après les faits, subit encore les conséquences de la bombe atomique (deuil difficile, inquiétude pour la santé,...).

Les dessins m'ont un peu moins plu que l'histoire en elle-même mais ils véhiculent parfaitement les émotions des personnages.

Un très beau récit, profondément touchant.
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1955, à Hiroshima, la ville du Yûnagi, le moment des soirs d'été où le vent change de sens, pour venir de la mer et non plus de la terre. La jeune femme de 23 ans Minami Hirano est rescapée de la bombe atomique. Son père et ses deux soeurs ont perdu la vie. Elle vit chez sa mère, survivante qui a eu le visage déformé et a perdu la vue pendant un mois. Son petit frère Asahi a été placé chez sa tante. Minami travaille comme couturière et un client de la boutique, M. Uchikoshi, la repère et aimerait l'épouser...Mais Minami est bien incapable d'accepter, ne se sentant pas de ce monde, hantée par les ravages de la bombe. A peine auront-ils le temps de se comprendre à demi-mots que ses forces vont l'abandonner à son tour...

Dans un second récit, nous sommes plusieurs décennies plus tard, et suivons la petite Nanami Ishikawa, dont la mère est morte de la bombe, et qui est élevée par sa grand-mère. Son petit frère Nagio est hospitalisé à cause des conséquences, et sa grand-mère souffre encore des suites de la bombe, qui ne vont pas tarder à l'emporter. Nanami est copine avec Tôko, mais elle n'est pas aussi favorisée, et elle est victime de discrimination par les autres jeunes, surnommée Goemon comme le prénom d'un célèbre joueur de base-ball. Elle aurait bien des rêves, mais dans cette ambiance, est-ce vraiment possible de les exprimer à l'école ?
Quelques années après, nous retrouvons Nanami et son frère désormais rétabli, vivant à Tokyo chez leur père, qui n'est autre qu'Asahi. Depuis quelques temps, ce dernier part de manière répétée en déplacement...Nanami va le filer, retrouvant au passage par hasard Tôko. Tôko est devenue infirmière, décidément tout lui réussit. Au bout de sa filature, Nanami découvre que son père se rend au cimetière d'Hiroshima, pour se recueillir sur les cendres de tous les morts de la famille Hirano. Pendant que Nanami découvre que son frère Nagio, ce malade de la bombe pas fréquentable, a préparé une lettre aux parents de Tôko dont il est amoureux pour renoncer à elle, son père Asahi se remémore sa rencontre avec la jeune Kyôka, gamine qui venait aider sa mère, et qui deviendra sa femme...elle aussi était une hibakusha, une victime de la bombe...et en paiera les tristes conséquences en succombant à l'âge de 38 ans.

Un beau manga chargé du poids terrible qui pèse sur les hibakusha, les victimes à retardement de la bombe, qui sévit au fil des générations, sur le plan médical, mais surtout sur le plan psychologique et social, au travers de discriminations insidieuses, souvent sous-entendues. L'auteur s'attache particulièrement à mettre en lumière le statut plus difficile de la femme. C'est aussi émouvant de voir des familles brisées, des enfants en souffrance, orphelins ou qui voient leurs frères et soeurs malades ou disparaître prématurément, et dont le propre avenir est incertain, tant une épée de Damoclès pèse sur leur santé fragile.

Un beau travail, un joli dessin précis et simple, qui parfois s'estompe jusqu'à disparaître avec la perte du souffle vital du personnage. L'oeuvre n'est pas pour autant larmoyante. Elle reste empreinte d'une grande fraîcheur, avec un regard tendre sur l'enfance, et un certain optimisme porté par les fleurs de cerisiers et l'omniprésence de la référence à ce sport devenu national qu'est le baseball et le club des Craps d'Hiroshima ! La première histoire de Minami est plus simple dans sa construction et du coup plus fluide à la lecture et plus émouvante. Le second récit découpé en deux parties joue de retours en arrière au gré des souvenirs des personnages, et on s'y perd parfois. J'ai dû ainsi le relire en diagonal avant de rédiger ce billet, qui aura forcément le grand défaut de se présenter comme un résumé, mais j'en avais besoin moi-même pour m'y retrouver !

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Le pays des cerisiers, c'est 3 histoires qui racontent comment la bombe d'Hiroshima touchent encore les consciences humaines 10 ans après. Dans la première histoire, c'est Minami qui culpabilise dans la perte de sa famille lors de l'explosion. Dans les deuxième et troisième histoire, on découvre Nanami, un garçon manqué qui fait du base-ball qui s'inquiète du comportement de son père…

J'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire de Minami mais elle m'a beaucoup ému. Celle de Nanami m'a moins touché, j'ai eu du mal à comprendre certains éléments de l'histoire, à différencier et à mettre un âge aux personnages… du coup, j'ai un peu décroché même si je trouvais une certaine poésie aux histoires. Je les ai tout de même trouvées touchantes, elles nous montrent que la bombe continuent de marquer physiquement et mentalement très longtemps après.
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J'ai choisi ce livre à la médiathèque sans avoir regardé le résumé. Le titre et la couverture ne me laissaient pas imaginer ce genre de récit.
Si je vous dis Hiroshima, beaucoup d'entre vous penserons à la bombe A. C'est dans l'espoir que cet évènement ne tombe pas dans l'oubli que l'auteur a voulu créer ce manga. Subtilement écrit, on devine très clairement dès les premières pages qu'il s'agit de la bombe atomique et de ses conséquences. L'auteur ne rentre pas dans les détails, elle laisse au lecteur une liberté de compréhension.
J'ai apprécié dans la post-face un passage qui me paraît intéressant:
" Même si l'on a pas vécu la bombe, la guerre, on peut réfléchir à la paix avec les mots de son époque et de sa terre! et l'on se doit de le transmettre."
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Dans ce manga, et au travers des deux histoire qu'il regroupe, Fumyio Kouno nous parle des conséquences de la bombe sur les habitants d'Hiroshima, des années, voire des décennies plus tard. A l'échelle d'une famille, en nous racontant leur quotidien, elle montre comment la catastrophe continue à s'imposer et à marquer les esprits.
C'est finalement la force du récit : montrer la vie quotidienne de ces familles bouleversée par la maladie ou le deuil qui s'immisce partout. D'autant que le trait de la mangaka, d'une grande délicatesse apporte de la douceur et de la mélancolie au récit.
Avec une petite conclusion, où Fumyio Kouno explique sa démarche et son rapport à la ville et à la bombe, pour nous entrainer dans une très belle incursion au Japon.
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Alors pour celui-là... c'est un peu particulier.

Je me pose la question est-ce que ça compte l'endroit où on lit les livres... où on découvre les histoires ?
Hein ? Est-ce que ça compte ?

Parce que pour celui-là, je me souviens de soleil tapageur, de fausse pelouse verte, d'être adossée à un arbre, il avait encore des fleurs et ça sentait bon... et de tas de gens autour de moi prenant une pause.. d'hommes de femmes jeunes et moins jeunes, d'enfants aussi, qui lisaient, des piles de livres près d'eux... la cour extérieure d'un musée... celui du manga à Kyoto... et je me demande est-ce que ça compte ce genre de truc pour un ressenti de lecture... pour une lecture, surtout celle-là ?

Parce que bonjour, la tarte dans la face...

Reprenons... visite du musé Tezuka... très chouette... y a plein de bibliothèques partout, remplies de manga.. plein un truc de chtarbe jusqu'au plafond sur des étages et des étages.. bon le hic je lis pas un kanji.. et puis des expos de trucs... et puis au détour d'une étagère des mangas dans d'autres langues, et même des en français... des dons.

Et je sais pas, j'ai sorti celui-là.. y en avait pas tant non plus. Direction dehors pour lire au soleil, sur l'herbe synthétique très verte.
Et bonjour....

L'histoire de ces gens, les émotions qui vous sautent dessus.. l'après guerre, Hiroshima... notre route passerait par là aussi... c'était prévu.
Les petites histoires qui font partie de la grande.. les petites histoires qui crée la grande.
Les petites ou grandes touches d'humanité qui luttent contre la grande histoire.. et qui avancent malgré tout... Parce que y a la vie encore.. même si.. et si y a la vie, y a l'espoir...

La douceur mélancolique et légère du ton... ou du dessin... parce que sans ça, ça serait trop dur... et puis l'un n'empêche pas l'autre...
Cette justesse, finesse de l'humain.. le trait qui rejoint parfois le dedans, brouillé tremblant.. parce que le dedans, c'est le bord des larmes, mais que quand même il faut se ressaisir.. Et les personnages qui avancent un peu plus... Et le trait qui se stabilise un peu...
Les ruines des paysages qui renvoient à celle de l'interne des personnages...

Bon vous l'avez compris il m'a un peu retourné la tête celui-là... profondément touché...

Et le plus drôle, si c'est drôle, le soir en retournant chez notre logeuse, une petite grand-mère très énergique.. quant au moment du diebrief de la journée je lui ai fait part de notre destination « le musée du manga » elle a eu l'air un peu surprise, un peu revêche, nous regardant en coin, ne comprenant pas du tout... le manga c'est pas bien... et une discussion à eu lieu.. c'était pas de la tarte.. et au final c'est moi qui lui ai expliqué des trucs... Pour elle manga était égal à Hentai, ou à Shonen...

Et je lui ai parlé de ce livre, Le pays des cerisiers, de cette petite histoire qui rejoignait la grande et qui au milieu de ce jardin m'avait fait couler des larmes...
Elle a été surprise que ça existe, et touchée par mes paroles je crois..

Alors franchement, hein ? Est-ce que ça compte l'endroit où on lit les livres ?...
Je ne sais pas, mais celui-là, il a une place à l'intérieur.. Et je le porterais longtemps en moi, je crois.
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C'est son éditeur qui a demandé à Fumiyo Kouno d'écrire une histoire sur Hiroshima. Elle habitait cette ville mais ne faisait pas partie des "hibakusha" (nom donné aux victimes de la bombe A). Elle avait compulsé plein d'archives sur le bombardement d'Hiroshima, lut des témoignages sur les victimes de la bombe, mais n'avait encore jamais eu le cran d'écrire une histoire sur le sujet. Voilà qui est fait avec ces deux récits.

"La ville du Yunagi" se situe à Hiroshima dix ans après la bombe. Des commémorations sont prévues pour que ne recommence jamais cette tragédie. Minami travaille dans un atelier de confection, vit avec sa mère et est courtisée par un collègue. Pourtant elle ne réussit pas à vivre normalement, les images du bombardement la hantent depuis ce jour où son père et sa soeur sont morts. Les défunts l'accompagnent, l'empêchant de vivre sa vie et l'attirant même vers eux inéluctablement à cause des effets secondaires de l'irradiation.

Dans "Le pays des cerisiers", l'histoire se déroule trente ans plus tard et se concentre sur Nanami, une petite fille dont la relation de parenté avec Minami sera révélée au fur et à mesure. Puis une dernière partie qui se déroule de nos jours permet de retrouver les victimes de la bombe et leurs descendants et Nanami devenue adulte, qui se retourne sur cinquante ans de vie familiale marquée par les effets de la bombe.

Ce manga montre la vie "après" et les conséquences de la bombe sur la vie quotidienne et les habitants de la ville. Ce sujet difficile est traité avec délicatesse par un auteur qui souhaite que l'on puisse en parler sans tabou au Japon et dans le reste du monde.
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Un superbe manga que j'ai découvert grâce au challenge Plumes Féminines 2021 : au hasard des rayonnages de ma médiathèque, je suis tombée sur ce manga aux dessins pleins de douceur. La couverture est très belle, romantique et champêtre.
L'histoire en revanche, est beaucoup plus sombre : le récit est découpé en plusieurs parties, centrées sur plusieurs personnages à des époques différentes mais se situe toujours à Hiroshima. C'est bien du destin des Hibakushas (les victimes de la bombe A) et de leurs descendants dont il est question.
Le premier se déroule en 1955 et c'est une jeune femme de 23 ans que l'on découvre : Minami Hirano est rescapée de la bombe atomique. Son père et ses deux soeurs ont perdu la vie et elle vit maintenant avec sa mère, séparées de son petit frère Asahi qui a été placé chez sa tante. Alors qu'elle tombe amoureuse et accepte enfin d'avoir survécu, c'est à son tour de perdre la vie.
Dans le second, nous sommes en 1987, et suivons la petite Nanami, dont la mère est morte de la bombe, et qui est élevée par sa grand-mère, qui elle-aussi souffre encore des suites de la bombe, qui ne vont pas tarder à l'emporter. Son petit frère Nagio est hospitalisé, lui aussi victime des conséquences de la bombe.
Quelques années après, nous retrouvons Nanami et son frère désormais rétabli, vivant à Tokyo chez leur père, qui n'est autre qu'Asahi. Nanami découvre que son père se rend au cimetière d'Hiroshima, pour se recueillir sur les cendres de tous les morts de la famille Hirano.
Son frère est rejeté, victime de discrimination et il doit renoncer à son amour pour Tôko car malade à cause de la bombe.
C'est un manga très triste sur les disparus, décédés le jour de la bombe ou de ses conséquences et des difficultés des survivants à accepter leur sort : accepter d'être vivant mais aussi les conséquences nombreuses de la bombe (maladies et discriminations).
Il y a toutefois un brin d'optimisme notamment avec ces cerisiers qui ont grandi et l'équipe de baseball qui réunit les gens.
Une très belle découverte.
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Très touchée par le contraste entre la couverture pastel et les dessins plein de tendresse et la dureté du sujet. On y évoque les conséquences de la catastrophe d'Hiroshima à travers différentes périodes mais tout en subtilité.
Lecture très agréable même si j'ai été un peu perturbée par la chronologie des trois parties, il m'a fallu revenir en arrière à quelques reprises pour vérifier s'il s'agissait des mêmes personnages.
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Fumyio Kouno évoque les hikabusha, les personnes victimes du bombardement de Hiroshima en 1945. Et elle le fait avec beaucoup de sensibilité et de réalisme.

Ce manga est triste mais beau. Les dessins de l'auteur et la renaissance du Japon sont très doux et très poétique. Son message pacifiste s'appuie sur les conséquences à long terme qu'a eu la bombe H sur les habitants d'Hiroshima. Tout le monde n'a pas été touché de la même façon mais tous ont été marqués par l'horreur. Certains ont survécu longtemps mais ils ont vu leurs descendants souffrir et mourir de symptômes engendrés par les effets de la bombe nucléaire. Toutes ses souffrances inutiles sont d'une infinie tristesse et Fumyio Kouno a su les retranscrire avec intelligence et empathie.
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