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4,11

sur 588 notes
Prés de 900 pages
Le livre a surement des vertus car j'ai été jusqu'au bout!
De 1905 à 1972,c'est l'histoire de l'Allemagne et c'est aussi des histoires d'amour
Un roman picaresque , rempli d'humour noir , un exemple parmi 100"et surtout Otto Barnewald,ancien administrateur des camps de concentration de Mauthausen,Neuengamme et Buchenwald,avec lequel il m'était arrivé de jouer au tennis de table à. Pullach.il avait un service remarquable."
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Le vertigineux, destin d'un allemand des pays baltes, à travers le XXe siècle : des années 20, aux années 70 : nazi, SS, agent secret pour Israël mais aussi la CIA et la RFA des années 60, galleriste, fils, amant, père à moitié fou, les qualificatifs ne manquent pas. C'est une lecture qui parfois est un peu longue, beaucoup de détails, beaucoup de rebondissements qui rendent le fil malgré tout aisé à suivre. Hallucinant et halluciné récit, assez magistral !
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Par quel bout attaquer ce pavé de 1.110 pages?
Par le récit de sa vie d'un vieil homme, soigné pour une balle dans la tête, à son compagnon de chambre?
Par une vie de famille paisible chez les Solm,  avec un père lunaire et artiste, une mère descendante de la noblesse , et les deux fils, Hubsi et Koja?
Par la  gouvernante qui introduit une petite orpheline dans leur foyer, Ev,  qui s'y fait ensuite adopter?

Mais le trio va nouer des liens qui se resserrent et se défont et les détruisent au fil des aléas de l'Histoire. On découvre comment un mécanisme insidieux  amène des allemands "normaux" dans le Nazisme, mais non par idéologie, au travers d'une fresque qui s'étend sur des décennies,  dans l'Allemagne nazie, dans la chasse aux bourreaux de l'après-guerre, dans  la création des services secrets israéliens.
Koja est tout en ambiguïté,  et le destin des deux frères devenus ennemis est passionnant. Foisonnant,  compliqué parfois, j'avoue que je me suis perdue par moment dans les couvertures, identité double ou triple..et au fil du temps, je lui ai trouvé des longueurs. Certes, l'ironie du ton  et l'enseignement des faits historiques en font un roman intéressant,  que je suis contente d'avoir découvert,mais je n'ai pas accroché au final aux personnages,  hormis Maja, et j'en ressors un peu déçue par rapport à toutes les bonnes critiques lues.
Lien : https://instagram.com/danygi..
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A la lecture du bouquin de Chris Kraus, la fabrique des salauds, on se demande parfois si on est en train de lire un roman ou bien un témoignage autobiographique. En effet, l'imbrication entre fiction et réalité historique semble telle que nos propres repères s'en trouve désorientés. le récit des pérégrinations de Koja, Hub et Ev nous frappe droit au coeur. La transformation des personnages, surtout celle des deux frères passant d'une situation bourgeoise au coeur d'une province "Volkdeutsche" du Baltikum dans les années 1920 à celle d'officiers du lugubre SD d'Heydrich dans l'appareil nazi du IIIe Reich, est fascinante et troublante à la fois.
En effet, celle-ci semble se produire sans qu'ils n'interrogent leurs consciences respectives face aux violences et à la barbarie déjà à l'oeuvre envers les Polonais et les Juifs, à la charnière des années 39-40.
La parole du narrateur, Konstantin Solm dit Koja, est d'une piquante ironie teintée d'humour noir. Ce ton, parfois à la limite du sarcasme, apporte comme une touche de légèreté qui permet une certaine dissimulation de l'horreur et soulage la lecture. C'est justement ce qui fait la différence entre un roman et une oeuvre historique ou autobiographique, la possibilité de s'autoriser un langage et des mots ouvrant la porte à une vision décalée et grinçante de la vie et de ses terribles soubresauts.
Cependant alors que le processus qui amène Ev a prendre progressivement conscience du caractère intrinsèquement maléfique de l'idéologie nazie est bien décrit, il semble absent concernant les deux frères surtout s'agissant de Hub. En effet, leur passage d'un simple militantisme pangermanique de rue, dans le Baltikum, à leur intégration au sein de l'appareil de la SS dans les régions polonaises, récemment intégrées au Reich, les lois de Nuremberg de 1936 et leurs conséquences pratiques sur le quotidien des "non-aryens" sont, elles aussi, traitées rapidement comme si on pouvait accepter une telle transformation sans se poser de questions. Mais peut-être est-ce là ce qui faisait le propre de l'époque, une acceptation de l'indifférence puis de l'horreur.
La seconde partie du roman qui retrace les pérégrinations de l'après-guerre et du début de la Guerre froide est moins intense en émotions mais elle interroge néanmoins le rapport des Allemands à leur passé et leurs actions. On découvre que loin de culpabiliser, une grande partie de la population et des cadres et de l'élite notamment, s'est empressée de reprendre une vie normale, sans expier ses terribles gestes passés comme si les horreurs du nazisme n'étaient qu'une page qu'il fallait tourner pour regarder vers l'avenir.
Dans cette foultitude d'événements, seule la relation amoureuse entre Ev et ses deux "frères" apporte une touche de romantisme voire d'érotisme. Mais, comme s'il fallait payer le prix de cette relation hors-normes, au sein d'une même famille qui plus est mêlant deux hommes "aryens" et une femme d'origine juive, la disparition tragique de Petite-Anna, la fille du "ménage à trois", est vécue comme la sentence de l'Histoire qui marque au fer rouge nos trois protagonistes et amène Koja et surtout Ev sur le chemin de la rédemption avec la découverte d'Israël tout juste créé et déjà menacé et qui se poursuit par la nécessité de punir les anciens bourreaux.
Cependant le personnage de Koja reste énigmatique car il paraît ne pas assumer les horreurs auxquelles son propre passé est inévitablement mêlé et semble fuir la vérité tout au long du récit. Il omet de révéler ses actes passés en se réfugiant dans le cynisme et trahit tout son entourage allant jusqu'à bafouer la confiance de celle qui l'aime, à la fois soeur, épouse, amour de sa vie. Finalement, seul Swami Basti, son voisin de chambre, connaîtra l'ensemble de la vérité et l'homme lâche et dénué de scrupules qu'il est.
Un ouvrage qui retrace tout un pan de l'histoire européenne du mitan du XXe siècle et nous éclaire sur la psychologie des acteurs et témoins de cette époque pas si éloignée
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C'est un pavé de 1100 pages. Les 50 premières, j'ai eu beaucoup de mal. Mais après, tout se dénoue et devient très intéressant. Je ne sais pas comment décrire ce roman...Le personnage principal est un vrai malade, un salaud, on nous décrit des atrocités, il y a des références historiques très intéressantes. Par contre quelques longueurs. Dommage. Enfin bref "La fabrique des salauds" est le roman d'une métamorphose monstrueuse, celle qui transforme un homme en nazi.
A lire!
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Une plongée en apnée dans les abysses du nazisme tout comme dans celles de l'âme humaine. Un voyage historique de 900 pages où l'auteur fait valser nos certitudes. le Mal ? Oui bien sûr, mais au nom du Bien. Selon les points de vues, ces opposés s'entremêlent, s'échangent, se confondent même et font voler en éclat notre compréhension, voire notre acceptation de l'Histoire. On émerge de ce roman comme si on sortait d'une essoreuse de l'âme. Oui Solm est le pire des salauds, mais tous les autres sont aussi des "pires". Et moi, où suis-je maintenant ? Cette (heureuse) question que je me pose, je la dois à l'intelligence, la finesse, la lucidité, l'érudition, l'humour et la très belle plume de Chris Kraus. Ce qu'il raconte provoque un tsunami intérieur chez le lecteur. Pouvons-nous, saurions-nous réagir différemment du hippie auquel il assène son histoire ? Et comment ?
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Quel roman ! Quel pavé passionnant de bout en bout.

Quand j'ai emprunté ce roman à ma BM préféré sur les conseils de Eve-Yeshé (son coup de coeur ici), je ne me doutais pas de l'épaisseur du tome : 880 pages sur du papier presque bible.

J'entrais donc dans le livre un peu à reculons, prête à lire en avance rapide parfois, voire à l'abandonner. Et bien pas du tout : j'ai été happée dès les premières pages.

Pourtant, l'histoire n'est pas facile d'un point de vue humain : on suit Koja Solm né à Riga et devenu SS grâce à son frère avec ce que cela implique de barbarie.

Le récit se complique après la guerre lorsque l'auteur axe son propos sur les services secrets allemands (j'ai dû parfois avoir recours à Wikipedia pour vérifier : et tout est vrai).

Pour autant, le style est fluide et ne donne pas envie de lâcher ce roman.

Les personnages sont passionnants à plus d'un titre : Koja parce qu'il donne l'impression de ne décider de rien, son frère Hub qui va déchoir petit à petit. Seul le personnage de Ev ne m'a pas convaincu qui est juive mais se marie avec un allemand (en l'occurrence son frère adoptif), travaille à Auschwitz puis émigre en Israël. Son caractère fantasque ne m'a pas convaincu.

J'ai aimé Koja, le narrateur, peintre comme son père, qui fait entrer dans son récit l'art et la couleur au milieu de tous ces uniformes.

N'oublions pas le hippie à qui s'adresse Koja sur son lit d'hôpital et qui ne lit que des BD (Asterix, Tintin…)

Revenons-en au récit : j'ai donc découvert la guerre en Lettonie, certaines exactions commises et la façon de monter en grade dans la SS quand on fait preuve de bonne volonté.

Puis vient la défaite et le rapatriement en Allemagne, la difficile reconversion des anciens officiers. Mais ne vous en faites pas pour eux : l'esprit d'organisation et de corps qui a montré son efficacité en 39-45 leur garanti un avenir prospère.

J'ai donc découvert une autre organisation que celle du Vatican pour exfiltrer ces criminels ; une organisation qui avait le soutient de la CIA, et qui avait à sa tête Reinhard Gehlen (ancien de la Wehrmacht) directeur du BND, le service secret de RFA. Comble de l'ironie, il habite dans l'ancienne magnifique maison de Martin Bormann, conseillé de Hitler.

J'ai aimé que son organisation, surnommé l'Org soit comparé aux Orcs après une visite de Tolkien venu prendre le thé.

J'ai découvert qu'Israël avait acheté des armes à l'Allemagne après la guerre, et beaucoup.

Un roman historique foisonnant, donc, mais aussi psychologique : les hommes comme Koja ballotés et dépassés par les événements ont existé. Ils ont pris part aux massacres et aux tueries sans jamais y croire vraiment.

Un roman dans lequel beaucoup de personnages sont comparés à des nains (tic d'écriture qui a fini par me faire sourire).

Un roman sur la colère qui nous anime et nous meut, sur celle que n'a jamais exprimé l'Allemagne.

Un roman qui pose la question suivante : comment la société de RFA a-t-elle réussi à trouver le chemin de la démocratie en dépit de l'intégration des anciens nazis ? (p.882) Car l'auteur, très documenté, montre la continuité entre le personnel des services secrets du Troisième Reich et celui du BND jusque dans les années 1960.

L'image que je retiendrai :

Celle de la pomme rouge que les deux frères sont obligés de se partager pour faire la paix. le fil conducteur du roman.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-f..
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Un livre long, très long et au final bien trop long, l'intrigue reste invraisemblable. l'histoire d'une famille principalement de deux frères Nazis et d'une soeur juive, qui sont tour à tour ss, employés aux services secrets ouest allemand, à la cia, au kgbet au mossad. Franchement j'ai été très déçu et le livre me tombait des mains. Certaines critiques le comparent au livre de jonathan little les bienveillantes, rien à voir, aucune comparaison possible sur le style,l' intrigue et les références historiques.
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La Fabrique des Salauds, les nuances sombres de la nature humaine

Ce que nous retenons souvent de l'Histoire, ce sont uniquement les dates et protagonistes les plus formels, aussi évidents à désigner que les pièces anguleuses qui dessinent les bords d'un immense puzzle. Mais dans ce roman-fleuve, La Fabrique des Salauds (Das kalte Blut) de Chris Kraus aux éditions Belfond, toutes les pièces ne sont que bosses et creux : elles s'imbriquent les unes aux autres et forment une carte complexe des antagonismes qui déchirent un même continent, l'Europe ; une même famille, celle des Solm ; une même conscience, celle du narrateur Koja, et de ses avatars.

La pellicule sépia d'un long-métrage littéraire

À travers plus de 850 pages, le lecteur parcourt une Europe fragile où se mélangent des populations qui portent en elles leurs propres cicatrices et traditions : Russes, Lettons, Allemands… Autant de nationalités aux contours estompés, rendues d'autant plus sibyllines qu'au cours du XXe siècle, chacune d'entre elles peut revendiquer une langue (balte, slave, germanique), une croyance (juive, protestante, catholique), et une conviction politique différente (bolchévique, communiste, sioniste, nazie). Avec son foisonnement de personnages, de lieux et de situations, La Fabrique des Salauds, c'est la fresque d'une époque trouble, où les lois morales se tordent sous le poids de la nécessité d'exister, et pas seulement de survivre.

Les couleurs froides de la banalité du mal

Nous, lecteurs, suivons les pensées et les actes de Koja, protagoniste convoitant par dessus tout le bonheur de son frère, Hub, et de sa soeur, Ev, malgré l'aversion et l'inceste qui enveniment le trio. Pour eux, il devient sauveur et bourreau, capable d'envoyer des inconnus et des amis à la mort, en les manipulant ou en fermant les yeux sur leur sort. Se plaçant au second plan derrière Ev et Hub, il est pourtant en première ligne lorsqu'il exécute les crimes et les préjudices qui les préserveront, croit-il, tous les trois. Comment le lecteur peut-il juger, d'un point de vue éthique, ces actes-là, dont les ressorts ne sont ni idéaologiques, ni dogmatiques, seulement émotionnels ? Koja est, somme toute, l'une des nombreuses incarnations de ce que Hannah Arendt nommait “banalité du mal”, que nous retrouvons également dans le roman allemand Le Liseur (Der Vorleser) de Bernhard Schlink.

La Fabrique des Salauds révèle les rouages de l'Histoire, ceux qui broient les individus, à l'instar de machine M/Moloch englouissant les ouvriers dans le film Metropolis. Merci à la magnifique traduction de Rose Labourie qui nous invite à écouter cet homme centré sur lui-même, mais qui demeure, parmi tant d'autres, l'un des engrenages de la mécanique infernale.
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Konstantin Solm, dit Koja, est un soixantenaire avec une balle dans la tête, qui hante l'hôpital aux côtés de son compagnon de chambre, un jeune hippie. Prenant le prétexte du temps qu'ils ont, il revient sur son passé. Un passé teinté de nazisme et d'espionnage pour les plus grandes nations.
C'est un poids lourd de la rentrée littéraire ! A la fois par sa taille impressionnante, pas loin de 900 pages d'une écriture dense, qui m'a occupée pendant trois semaines, et par sa teneur. Ce livre n'est pas n'importe quel roman sur la Seconde Guerre mondiale. C'est l'un des rares à se placer du point de vue d'un ancien SS : crimes, propagande, idéologie... Rien ne nous est épargné. La force de ce roman est de nous laisser penser que chacun d'entre nous pourrait être Koja. Il n'a pas été exalté, pas convaincu, il a trahi sans se poser de questions morales, il a fait les choix qui lui semblaient pouvoir sauver sa peau et sa famille, s'est englué dans ses mensonges, souvent par lâcheté. J'ai ressenti du dégoût face à ce personnage, certaines scènes sont presque insoutenables, mais j'ai aussi été surprise par mon empathie pour lui, pour cet homme dont tous les piliers, toutes les croyances, se sont effondrer pour une doctrine. Je ne peux pas lui pardonner mais il a eu le mérite de me faire sérieusement réfléchir.
J'ai particulièrement apprécié la volonté de l'auteur d'aller au-delà de la guerre, et de parler de l'après, de la guerre froide, de la naissance des services secrets américains et israéliens, de la situation au Moyen-Orient, des procès du nazisme. le roman est très bien documenté, très précis. Une vraie fresque historique.
Bref, si vous n'avez pas peur de prendre votre temps et de souffrir, lisez-le ! C'est un coup de maître !

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