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4,11

sur 588 notes
Grosse déception que la lecture de ce roman surtout après les critiques enthousiastes lues ici et là . J'ai tenu plus ou moins 300 pages avant que le livre ne me tombe des mains tant cette vision des faits m'indisposait .
Trop d'auto-complaisance dans le chef du narrateur qui malgré l'uniforme de la SS se contente de dessiner , faire l'amour et bien manger . Je trouve ce roman malsain par l'impression qui s'en dégage et qui ferait de la majorité des SS des esthètes nullement au courant des atrocités commises par l'ordre noir. Ceci dit c'est très bien écrit avec un humour parfois un peu trop présent mais on est très loin de "La mort est mon métier" de Robert Merle par exemple .
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Mon ressenti est excellent sur ce roman.
Je sais qu'il va être comparé aux Bienveillantes (et cela sera un tort !) car c'est une saga/fresque familiale autant qu'historique avec des personnages qui naviguent en eaux troubles (et troublés) à la fois salaud et victime.
Attention cela ne conviendra pas aux personnages ayant une aversion sur cette période de l'Histoire, sur les exactions... ou tout simplement sans appétence pour L Histoire pure.
Les 2 frères et leur soeur adoptive traversent le XXe siècle avec tous les événements récents connus et nous entraînent à leurs suites. On parle de loyauté, d'opportunisme, de mal, de bien, d'amour ; c'est sans complaisance, cynique, à la fois justifiable et injustifié, immoral mais moral...
C'est fluide, vif, décomplexé, lyrique, romanesque, cru, dérangeant mais séduisant, ciselé, délicat, avec des pointes d'humour, et de la folie dans le malheur.
Koja, même vieux, est une sorte de serpent à sang tiède avec un instinct de survie incroyable qui en fait un salaud mais aussi un homme complexe ayant survécu aux grandes périodes du XXe y compris aux arcanes peu reluisantes de la reconfiguration après 1945.
Ce livre montre, à travers, ces histoires d'amour (oui, oui, ces... qui n'ont rien de choquantes, en définitive, pour moi !) qu'un salaud ordinaire peut être plus dangereux d'un lâche...
Honnêtement, je n'ai pas vu le temps passé au fil de ce joli pavé et je le recommande.

Je préviens juste que, pour ma part, il ne faut pas partir avec une appréhension de lecture (mais avec le coeur bien accroché si un rien vous choque) et ne pas le comparer à celui de Littell, même si il parle, à certains moments, des mêmes événements.
J'ai aussi pensé au côté saga familiale tordue de Garcia Marquez en le lisant.

Je ferai un vidéo YouTube le 30 septembre pour en dire plus sur mon ressenti.
Lien : https://www.youtube.com/user..
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Roman fleuve très long mais qui nous plonge dans la vie de Koja Solm, Lettonien, qui commence sa vie en étant nazi, puis agent double, puis Juif et est finalement rattrapé par ses meurtres commis en tant que SS. On voit aussi que nombre de nazis ont échappé à la justice, couverts par plusieurs états. le héros est en effet un parfait "salaud" même dans sa vie familiale !
À découvrir !
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Dès les premières paragraphes, le récit vous saisit par le colback et vous vous retrouvez entraîné dans ce maelstrom fait de personnages et de situations, vous menant de la première révolte russe de 1905 aux Jeux Olympiques de 1972 à Munich.
Le récit raconte la destinée d'une famille lettonne de Riga. Les deux frères, Konstantin (Koja) et Hubert (Hub) Solm suivent un destin très rocambolesque.
Ils voient leur grand-père prêtre et proche du régime tsariste massacré par les révolutionnaires de 1905, puis les frères doivent fuir les bolcheviks. Durant ces événements fondateurs de l'Europe et de monde, la famille recueille une petite orpheline, Ev, juive et amoureuse de ses deux demi-frères et avec lesquels, tout au long du livre, elle entretiendra une relation pariculière, amoureuse et charnelle. Tragique également. Les frères Solm deviennent espions pour le parti nazi qui se prépare et mettre l'Europe à feu et à sang. Ils finissent Waffen SS tous les deux, Hub étant plus impliqué que Koja qui garde une âme d'artiste comme son papa.
L'histoire est racontée sous forme de conversation/confession, dans une clinique munichoise en 1972, entre Koja et un hippie en quête du nirvana. C'est une fresque passionnée. le fer, les larmes et le sang se croisent dans cet Apocalypse qu'est le XXe siècle (et encore, Kraus n'y aborde ni Vietnam, ni Algérie, Corée, Indochine, Yougoslavie etc …).
L'auteur essaie lui aussi de comprendre comment des citoyens allemands sont devenus des fonctionnaires zélés et affidés d'un régime perverti et assoiffé de sang. Chris Kraus ne s'attarde pas sur les Hitler, Himmler ou Heydrich du IIIe Reich, mais aux subordonnés de quelques échelons en-dessous qui, quoiqu'on en dise. Ce sont aussi ceux-ci qui ont largement contribué à mettre l'Europe à l'index en la soumettant à la scélératesse.
Kraus réussit, à mon sens, mieux que Littell à décortiquer cette lente évolution d'Allemands (les Lettons sont de tradition plutôt allemande), même si elle restera à jamais en grande partie indicible à nos yeux. Mais au moins, tentons de nous replacer dans la république de Weimar, dans une Allemagne à le Reconstruction post GM1 difficile. Ce contexte fut propice à cette nouvelle religion que fut à ce moment-là le nazisme. Je cite donc cette phrase massue du livre :

« ..car devenir un bon nazi était comme devenir un bon chrétien. Les bon nazis étaient une évidence. Il n'y en avait pas d'autres, les choses se faisaient d'elles-mêmes ».

A plusieurs reprises, sur les Livres en Partage ou simplement sur FB, j'ai donné mon avis sur l'Homme et sur le fait que je le considère comme le prédateur principal de sa propre espèce. Ce livre me conforte dans cette opinion et pire, ses instinct ne se manifestent pas seulement lors de situations extrêmes comme des guerres ou des révolutions, mais tout simplement au cours de la vie quotidienne, en temps de paix. Mais existe-t-il vraiment de petits actes de salaud ? Quand nous sommes prêts à piller la maison d'une famille sinistrée (voir inondations Belgique..), ne le sommes-nous pas également pour tuer un bébé survivant au fond d'une fosse biélorusse, en 1942 ?

Pour en revenir brièvement au livre : onze cents pages c'est long. Même quand le sujet est haletant, il se peut qu'il y ait quelques deux cents pages en trop. Dans ce cas, faites comme moi : passez-en quelques unes et continuez à lire. Quant au style, il est direct et bien rythmé. L'humour grinçant y est très présent et c'est ce qui convient finalement le mieux pour mettre en scène cet immense panier de crabes dansant sur les tombes des Juifs d'Europe.
Eric Pernin avait chroniqué la Fabrique des Salauds en février, au début de l'existence de notre groupe. Il était moins dithyrambique que moi. Mais je persiste : oeuvre magistrale
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Livre que j'ai lu en deux fois, à le milieu du livre je commencais au le trouver long et j'ai décrocher, mais c'était pour mieux le reprendre.ensuite et j'ai bien fais de ne pas l'avoir abandonner car je ne me .suis plus ennuyer et c'est un livre que je vais mettre dans une boîte à livre pour qu'il fasse un heureux
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De la même veine que Les Bienveillantes de Jonathan Litell, la Fabrique des Salauds retrace le destin de trois frères et soeurs allemands dans l'Allemagne nazie. Leurs rapports affectifs ambigus ainsi que leurs choix politiques sont décrits très justement, emportés qu'ils sont dans cette nazification de l'Allemagne. Ces ambiguités seront présentes tout au long du récit, ce qui accentue notre attirance ou au contraire notre répugnance parfois à les suivre. C'est justement ces sentiments contraires qui font la singularité de ce livre. A déc ouvrir vraiment!
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Magnifique. Dur. Emouvant. Passionnant.
J'ai appris énormément sur l'après-guerre allemand, et sur moi-même finalement.
Difficile d'avoir un avis tranché sur Koja-Jérémias : salaud ? gentil pris dans les méandres de l'histoire et qui tente de sauver sa peau.
En tout cas, c'est un roman dont on ne sort pas indemne.
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Il y a des lectures qui sont tellement intéressantes qu'il en devient vite compliqué de vous en parler et surtout de vous donner envie de la découvrir. Tel est le cas avec La fabrique des salauds de Chris Kraus publié aux éditions Belfond dont j'ai terminé la lecture depuis près de quatre mois.

La fabrique des salauds est un roman qui mérite d'être reconnu dans la littérature du genre (ici, historique). Bien que l'auteur ait été assez critiqué pour sa façon très personnelle de mettre en scène les différents rouages du nazisme, c'est sans aucun doute une oeuvre titanesque à ne pas manquer.

Vous l'aurez compris, c'est un roman qui se passe majoritairement pendant la Seconde Guerre Mondiale. le narrateur, Koja Solm est un allemand balte qui vit à Riga avec sa famille. On suit son histoire dès sa petite enfance, une éducation dictée par des ancêtres aux moeurs rigides, un père peintre absent et une rivalité avec son frère Hubert qui est bien présente. La famille est tiraillée par ses origines allemandes et baltes et surtout par les enseignements des anciens mais lorsque le nazisme fait son apparition dans les états baltes, Hubert qui sort à peine de l'adolescence s'engage auprès de l'armée et influence fortement son frère pour qu'il en fasse de même. Lorsque les deux frères commencent leur carrière en tant que débutants nazis, le roman prend un nouveau tournant. Leur carrière évolue différemment, leur affection pour leur demi-soeur Ev (qui est juive) attise gravement leur rivalité.

Le texte est extrêmement riche en détails et surtout en faits historiques. On ressent très rapidement l'implication de l'auteur en terme de recherches sur cette période précise de l'Histoire. le grand-père de Chris Kraus appartenait à la Einzatsgruppen (les commandos de la mort), on comprend d'autant plus son désir de parler de ces événements.

L'originalité de ce roman se situe au niveau de sa composition. En effet, il s'ouvre sur un Koja Solm vieux et malade qui se trouve dans une maison de repos avec une balle dans la tête. Ce vieillard qui a un passé trouble et qui a participé à des actions des plus inhumaines se retrouve coincé avec un compagnon de chambre des plus optimistes, un hippie suédois qui voit le bien en tous les hommes. Peu à peu ce hippie va découvrir que les hommes ne sont pas tous bons, le passé de Koja enfin dévoilé va lui montrer que certains sont prêts à tout.

On retrouve donc, une sorte de va-et-vient entre les bribes de son passé (la manière dont il est entré dans SS et son parcours au sein des commandos de la mort) et le présent, ses regrets et le dégoût qu'il inspire à son voisin de lit. Ces retours vers le passé sont très bien mis en forme, l'auteur garde une trame chronologique à son histoire à laquelle il ajoute des faits historiques réels. Bien que Koja ait des remords sur certaines choses, on remarque que le pire qu'il ait pu faire ne fait pas partie de ses regrets.

C'est un livre de qualité, dur à lire de par les fait décrits et la période sombre de l'Histoire qu'il traite. La plume de l'auteur peut paraître assez particulière, on retrouve une succession de longs paragraphes dans un langage soutenu, puis de courtes déclarations qui pimentent le rythme de notre lecture.

Tout le long de son roman, Chris Kraus tend à nous montrer chaque étape de la descente aux enfers de nos personnages et d'une nation. Aucun mot ne peut en cacher un autre, à sa manière, l'auteur nous met devant le fait accompli : c'est comme cela qu'on devient un salaud.

C'est une lecture que je recommande, Chris Kraus est un puits de savoir sur cette période de l'Histoire et il nous emporte facilement dans l'univers des frères Solm.

Bonne lecture à tous !
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Plusieurs questions me viennent en tête au terme de la lecture de ce livre, dont j'aurais écourté l'histoire de quelques centaines de pages. L'auteur nous fait voyager à travers tout un pan de l'histoire mondiale du XXe siècle (montée du nazisme, deuxième guerre mondiale, guerre froide, fondation de l'État hébreu), et ce, de manière à nous apporter un éclairage vu de l'intérieur, tout en dressant le portrait d'un triangle amoureux, en quelque sorte.

Il nous permet aussi de voir comment un être amoral comme Koja (le narrateur, artiste peintre à ses heures), a pu naviguer dans les méandres de l'histoire mondiale comme un poisson dans l'eau.

Un être qui passe sa vie à mentir aux autres, comme le fait Koja, peut-il être considéré comme normal?

Quels sont les ressorts psychologiques et physiologiques qui permettent à quelqu'un de cet acabit de vivre sa vie sans sombrer dans la folie? Dans la vie dérangée de Koja, l'art est-il un élément cathartique qui lui permet d'avancer sans se poser de questions morales, ni devenir fou?

En rédigeant ce commentaire, je me rends compte que le bon côté de cet oeuvre c'est que l'auteur ne juge jamais de la moralité des actes posés par les protagonistes de son roman. Nous avons affaire à des humains qui voguent au gré des événements, et qui semblent faire avec les aléas de la vie qui leur est offerte.
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Le roman est la forme que choisit Chris Kraus pour nous imprégner de l'Allemagne trouble du 20eme siècle et surtout la période de la 2eme guerre mondiale, la periode de reconstruction de la démocratie qui se fait en dépit de l'intégration d'anciens nazi dans le processus. L'histoire mondiale avec la guerre froide.
Il raconte la vie d'une famille Allamande de Lettonie composé de deux frères et d'une soeur une enfant adoptée.
Le fils aîné Hub, nazi, endoctriné de la première heure, la soeur une enfant adoptée, dont l'origine juive a été cachée à la famille,le frère cadet est un fainéant qui ne vit que pour sa passion du dessin et de la peinture. Les deux frères sont amoureux de leur soeur qui les epousera lunet l'autre.
Le fils cadet koba est hospitalisé ,à la fin de sa vie, veut libérer sa conscience et raconte l'histoire de sa vie au jeune hippie alité près de lui.
Koba est persuadé d'être quelqu'un de bien ayant une connaissance approfondie de la peinture, mais cela ne l'empêche pas de faire des copies de chefs d'oeuvre de peintre mondialement connu.il est en fait un personnage dépourvu de sens moral. Il deviendra nazi pour survivre et devendra par la suite "agent double" :des nazis, du KGB, de la CIA, et du Mossad, trahissant avec la même désinvolture sa famille et ses amis.
Cest un très bon roman bien documenté .le titre français
"La fabrique des salauds" est bien trouvé et résume bien le livre.je sort de cette lecture avec des sentiments contradictoires de dégoût, de pitié, d'empathie. Chris Kraus nous fait ressentir toute ces émotions en faisant ressortir les contradictions des personnages et koja en particulier qui à fin ne peut être considéré que comme un salaud!
Le livre se lit facilement, sans baisse de rythme malgré ses 900 pages .je pense que la traductrice Rose Labourie a beaucoup contribué à rendre ce livre émouvant. A LIRE .

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