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Citations sur Cette lumière en nous : La Vraie Méditation (98)

La pure observation est celle qui ignore tout mouve-ment de l'ego. Le mot n'est autre que l'ego. Le mot, les souvenirs, les blessures, les peurs, les angoisses et les souffrances accumulés, toutes les épreuves liées à l'existence humaine, c'est tout cela qui constitue le “moi”, autre-ment dit, ma conscience. Et lorsque vous observez vraiment, tout cela cesse d'exister. Tout cela n'intervient plus dans l'observation. Il n'y a plus de “moi” qui observe. L'ordre parfait entre alors dans cette observation et dans la vie quotidienne. Il n'y a plus de contradictions. La contradiction, c'est le désordre, mais, si désordonnée soit-elle, la contradiction a néanmoins un ordre bien à elle, limité, spécifique.
p. 142
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La pure observation
Savons-nous nous écouter les uns les autres ? La plupart du temps, on se parle à soi-même, et quand on croise quelqu'un qui voudrait bien nous dire quelque chose, on n'a ni le temps, ni l'envie, ni l'intention d'écouter. C'est la surdité totale et constante ; l'espace est bouché, les oreilles aussi, de sorte que personne n'écoute personne. Mais on n'entend pas qu'avec l'oreille, il faut savoir aussi être attentif au sens du mot, à sa portée, à sa sonorité. Le son est très important ; le son, c'est aussi l'espace, sans espace il n'y a pas de son. Le son ne peut exister qu'au sein d'un espace. Par conséquent, l'art d'écouter — si je puis me permettre de le souligner — ne se limite pas à l'oreille, il consiste aussi à être attentif à la sonorité des mots. Le mot a un son qui lui est propre, et pour pouvoir écouter ce son, il faut de l'espace. Mais si vous écoutez tout en interprétant ce qui est dit en fonction de vos propres préjugés, et au gré de vos propres humeurs, plaisantes ou déplaisantes, alors vous n'écoutez pas du tout.
p. 137
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Si cet amour est là, et qu'il y ait en vous, au sein de votre esprit, cette qualité de silence, il s'établit alors une communication qui se passe de mots, qui est pourtant une communion réelle, qui est le partage total d'une chose qui ne peut être mise en mots. Dès l'instant où l'on veut mettre en mots cette chose, elle s'enfuit, car le mot n'est pas la chose.
p. 136
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Lorsqu'on explore ce qui est au-delà du temps, il faut avoir une vision complète de la relation, et cette perception ne peut advenir que si l'amour est là. L'amour n'est pas le plaisir. De toute évidence. Ce n'est pas non plus le désir. Ce n'est pas la satisfaction de nos exigences sensorielles. Sans cette qualité d'amour, quoi qu'on fasse — qu'on se tienne en équilibre sur la tête, qu'on arbore des tenues monastiques, ou qu'on passe le restant de sa vie à méditer dans la position du lotus —, quoi qu'on fasse, sans cet amour, il n'y a rien.
p. 132
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La méditation, c'est l'abolition du temps. C'est ce que nous venons de faire à l'instant : nous avons médité. Nous avons médité afin de découvrir la nature du temps. Le temps est bien réel, et nécessaire lorsqu'il s'agit de se rendre d'un lieu à un autre mais, psychologiquement parlant, le temps n'existe pas. Cette découverte est une vérité essentielle, un fait capital car, en disant cela, nous nous démarquons de toutes les traditions. La tradition dit qu'il faut prendre le temps, savoir attendre, et que, si l'on fait ceci ou cela, on atteindra Dieu. Alors que ce dont je parle ici suppose que l'on mette également fin à l'espoir. L'espoir sous-entend le futur. L'espoir, c'est le temps. Lorsqu'on est déprimé, angoissé, en proie à un sentiment d'inadéquation totale, on espère s'en sortir, apprendre à être libre. Mais lorsqu'on se rend compte que, psychologiquement, l'avenir n'existe pas, là, c'est à des faits, et non à des espoirs, que l'on a affaire.
En explorant le temps comme nous l'avons fait, nous avons en fait commencé à méditer. Cela fait partie de la méditation.
p. 130 - 31
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Tout esprit désireux d'explorer la nature de la méditation est forcément toujours en train d'apprendre, et cet apprentissage permanent suscite un ordre qui lui est propre. L'ordre est nécessaire à la vie. L'ordre, c'est la vertu. En termes de comportement, l'ordre est synonyme de droiture. Ce n'est pas l'ordre forcé, dicté par la société, par une culture, un milieu, ou par la contrainte ou l'obéissance. L'ordre ne consiste pas à suivre un chemin tout tracé. Il naît de votre compréhension du désordre, non seulement au-dehors, mais aussi en vous-même. Il naît de la négation du désordre. Nous devons donc prendre acte du désordre qui règne dans notre vie, de nos contradictions internes, de nos désirs antagonistes qui font que nous disons une chose et en faisons une autre, tout en songeant à une troisième.
p. 122
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La méditation n'est pas faite pour les individus immatures. Certes, ils peuvent jouer à méditer, ce qui est très répandu de nos jours : on s'assoit en lotus, on respire d'une certaine façon, on reste en équilibre sur la tête ou on ingère des drogues, tout cela dans le but de faire une expérience originale. Ce n'est ni par les drogues, ni par le jeûne, ni par un quelconque système que l'on peut rencontrer l'éternel, l'absolu qui défie le temps. Il n'existe aucun raccourci pour y accéder. Il faut travailler dur : il faut prendre conscience, et ce, sans la moindre distorsion, de ce qu'on fait, de ce qu'on pense. Ce qui suppose une grande maturité, pas celle qui vient avec l'âge, mais celle qui fait que l'esprit est capable d'observer vraiment, de voir le faux pour ce qu'il est, de voir le vrai au sein du faux, de voir la vérité en tant que telle. C'est cela, la maturité, que ce soit sur la scène politique, dans le monde des affaires ou dans vos relations.
Le mot “méditation” vous est sans doute familier, peut-être avez-vous lu des choses à ce sujet, ou suivi les pas d'un gourou qui vous disait ce qu'il y avait à faire. J'aimerais tellement que vous n'ayez jamais entendu ce mot, car c'est alors en toute fraîcheur d'esprit que vous vous interrogeriez. Certaines personnes vont en Inde, mais j'ignore pourquoi elles y vont ; la vérité n'est pas là-bas — le romanesque, oui, mais le romanesque n'est pas la vérité. “La vérité est là où vous êtes”. Elle ne se trouve pas dans quelque pays étranger, elle est là où vous êtes. La vérité, c'est ce que vous faites en ce moment même, c'est la façon dont vous vous conduisez. Elle est là, elle n'a rien à voir avec le fait de se raser le crâne ni avec toutes ces stupidités auxquelles l'homme s'est toujours livré.
p. 118 - 19
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Mais l'intellect ne représente qu'une partie de notre vie. Certes, il a droit à une place normale, mais, partout dans le monde, les hommes ont toujours accordé une énorme importance à l'intellect, à l'aptitude au raisonnement, à la logique, à la capacité de fonder leur action sur la raison et la logique. Or les êtres humains ne sont pas de simples entités intellectuelles, des êtres complexes à tout point de vue.
L'homme — vous l'aurez sans doute remarqué — est à la recherche de quelque chose qui soit à la fois rationnel et porteur d'un sens profond qui ne doive rien à l'intellect ; et il poursuit cette quête depuis les temps les plus reculés. La religion établie, elle, est un commerce, un vaste mécanisme visant à conditionner l'esprit humain en fonction de certaines croyances, de certains dogmes ou rituels et de certaines superstitions. C'est un commerce très lucratif, auquel nous adhérons parce que nos vies sont tellement creuses. Notre existence n'a ni grâce ni beauté, nous avons donc soif de légendes romanesques et mystiques. Et nous vénérons les légendes, les mythes, mais tous les édifices — d'ordre matériel ou psychologique — que l'homme a bâtis n'ont absolument aucun lien avec l'ultime réalité.
p. 117 - 18
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… vous dites encore : « Tout est matériel », ce qui est un processus d'ordre mental, vous n'êtes pas libre non plus. Pour observer vraiment, il faut s'être affranchi de tout ce que nous imposent les civilisations, les désirs, les espoirs ou préjugés personnels, les attentes ou les peurs individuelles. On ne peut observer que lorsque l'esprit est dans l'immobilité et le silence absolus. L'esprit peut-il être dépourvu de tout mouvement ? Car le mouvement entraîne la distorsion. On s'aperçoit que tout cela est extrêmement difficile, car la pensée intervient immédiatement, ...
...
En l'absence de toute espèce de mouvement au sein de l'esprit, alors, l'esprit est naturellement calme et silencieux, sans que l'effort, la contrainte ou la volonté entrent en jeu. Ce silence n'est pas cultivé, mais spontané, car un silence forcé est mécanique, ce n'est pas le vrai silence, mais rien qu'une illusion de silence. La liberté sous-entend tout ce que nous avons évoqué, et dans cette liberté est le silence, c'est-à-dire l'absence de mouvement. Alors, on peut observer ...
p. 114
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Je voudrais à présent explorer une autre question : y a-t-il dans la vie quelque chose de sacré, qui fasse partie de cette vie ? Y a-t-il dans votre vie quelque chose de sacré, de saint ? Faites abstraction du mot “sacré”, oubliez le mot, l'image, le symbole du sacré — qui est très dangereux — et, ayant fait cela, posez-vous cette question : « Y a-t-il dans ma vie quelque chose de réellement sacré, ou au contraire tout y est-il superficiel, tout n'est-il que le fruit de la pensée ? » La pensée, elle, n'est pas sacrée, n'est-ce pas ? Croyez-vous que la pensée, et tout ce qui en est le fruit soient choses sacrées ? Nous avons été conditionnés à le croire : en tant qu'hindou, bouddhiste ou chrétien, nous sommes conditionnés à vénérer, à adorer, à adresser nos prières à de simples objets nés de la pensée, et que nous appelons sacrés.
Il faut en avoir le cœur net, car si nous ne découvrons pas si cette chose sacrée, indépendante de la pensée, existe réellement, notre existence prendra un tour de plus en plus superficiel, de plus en plus mécanique, et notre propre fin n'aura plus la moindre signification. Vous le savez bien, nous sommes très attachés à la pensée et à tout le processus de la pensée, et nous vénérons des choses qui ne sont que des inventions de la pensée : qu'il s'agisse d'une image, d'un symbole, d'une sculpture, qu'ils aient été façonnés par la main ou l'esprit, ils font tous partie du processus de la pensée. Or la pensée, c'est la mémoire, l'expérience, le savoir — autrement dit, le passé. Puis le passé devient tradition, puis la tradition devient la chose sacrée par excellence.
p. 112
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